Ce livre a été écrit au début de la pandémie du Covid 19. C'est donc teinté par cette catastrophe humanitaire que
Erik Orsenna a effectué cette exhaustive étude sur notre rapport au vivant. Quoi de mieux que le cochon pour servir d'étalon à cet essai ? Car c'est à travers l'histoire commune entre nous les humains et cet animal que l'on peut comprendre au mieux les dérèglements que nous infligeons à la Terre. L'auteur puise aussi bien dans la biologie, la médecine, la diététique, mais aussi dans la géopolitique, l'économie, l'éthique… pour nous amener à réfléchir sur le sort que nous infligeons à nos pauvres co-habitants. Par ses enquêtes, il ne se prive pas de nous rappeler les horreurs des élevages intensifs dénoncés par L214 mais n'en cite pas moins les déboires des « petits » éleveurs qui peinent à survivre en essayant de respecter une éthique d'élevage.
On pourrait néanmoins lui reprocher une certaine dispersion qui l'emmène à nous parler aussi bien des études sur les chauve-souris, vectrices d'épidémies que de nous asséner de larges extraits des résultats de missions en forêt Amazonienne. Mais c'est tout de même en se recentrant sur notre ressemblance physiologique avec le cochon qu'il nous interroge sur nos liens avec le vivant. Puisque, de cet animal, nous prélevons aussi bien du jambon que des valves aortiques.
Le ton du texte se veut parfois assez distancié par une certaine légèreté sur certains sujets, comme l'histoire évolutive, mais par ailleurs très sérieux lorsqu'il aborde l'éthique ou la conditions sociales de certains éleveurs.
En résumé, ce livre offre une réflexion passionnante sur les dysfonctionnements de notre société.