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Petit précis de mondialisation tome 6 sur 6
EAN : 9782213712871
414 pages
Fayard (16/09/2020)
3.66/5   52 notes
Résumé :
De tous les animaux, le cochon nous est le plus proche. Il nous accompagne depuis toujours. Nous adorons sa viande, et, génétiquement parlant, il nous ressemble comme personne. Dans le cochon, tous les dérèglements aussi s’incarnent : l’élevage industriel, la maltraitance, les pollutions. Sans compter les maladies qu’il mitonne au plus profond de son corps bien gras. C’est ainsi que pour comprendre notre Terre, ses délices et ses dérives, rien ne vaut un long voyage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre a été écrit au début de la pandémie du Covid 19. C'est donc teinté par cette catastrophe humanitaire que Erik Orsenna a effectué cette exhaustive étude sur notre rapport au vivant. Quoi de mieux que le cochon pour servir d'étalon à cet essai ? Car c'est à travers l'histoire commune entre nous les humains et cet animal que l'on peut comprendre au mieux les dérèglements que nous infligeons à la Terre. L'auteur puise aussi bien dans la biologie, la médecine, la diététique, mais aussi dans la géopolitique, l'économie, l'éthique… pour nous amener à réfléchir sur le sort que nous infligeons à nos pauvres co-habitants. Par ses enquêtes, il ne se prive pas de nous rappeler les horreurs des élevages intensifs dénoncés par L214 mais n'en cite pas moins les déboires des « petits » éleveurs qui peinent à survivre en essayant de respecter une éthique d'élevage.
On pourrait néanmoins lui reprocher une certaine dispersion qui l'emmène à nous parler aussi bien des études sur les chauve-souris, vectrices d'épidémies que de nous asséner de larges extraits des résultats de missions en forêt Amazonienne. Mais c'est tout de même en se recentrant sur notre ressemblance physiologique avec le cochon qu'il nous interroge sur nos liens avec le vivant. Puisque, de cet animal, nous prélevons aussi bien du jambon que des valves aortiques.
Le ton du texte se veut parfois assez distancié par une certaine légèreté sur certains sujets, comme l'histoire évolutive, mais par ailleurs très sérieux lorsqu'il aborde l'éthique ou la conditions sociales de certains éleveurs.
En résumé, ce livre offre une réflexion passionnante sur les dysfonctionnements de notre société.
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Les cochons, ces animaux si familiers qui nous ressemblent. Une passerelle entre l'être humain et l'animal. Finalement, que sommes-nous piètres individus, éphémères* si nous n'avons pas conscience de notre appartenance à l'humanité censée perdurer éternellement, sauf si nous l'avons déjà anéanti de nos pensées ? Avec cette humanité, cette collectivité qui transcende les individus qui la composent, alors nous pouvons prendre conscience de l'unité de la vie**, de l'unité de la santé et de notre responsabilité. Ce précis nous sensibilise puis nous incite à une attitude responsable. L'évolution n'est ni la foire d'empoigne, ni la course à l'échalote. N'oublions pas le capital de connaissance de plusieurs millénaires que nous lègue la Bible, un ouvrage extraordinaire tourné vers la vie. Ainsi, si l'humanité, réduite alors à deux individus, est placée en haut de l'échelle de la complexité***, la soumission légitime qui en découle ne signifie nullement la ruine de la vie, mais le fait de cultiver et de prendre soin du jardin d'Eden. Une activité noble et humble, proche de la Terre. Une condition sine qua non pour ce faire : "l'homme ne doit pas faire comme bon lui semble", car il n'en a ni la capacité, ni l'aptitude et ce faisant il court à sa propre ruine. Malheureusement, l'homme a bien outrepassé son rôle. Nous prenons, aujourd'hui conscience, de la nécessité de revisiter nos modèles et de nous tourner vers la vie plutôt que vers nos désirs, insatiables, mais éphémères qui nourrissent une illusion d'éternité, de mouvement perpétuel de consommation. L'heure du ni trop, ni trop peu, sans manquer de rien, redevient d'actualité, bien que le rapport d'Oxfam démontre des réticences délétères à lâcher l'avidité qui n'a jamais été synonyme de progrès. Ce voyage au pays du vivant nous sensibilise au fait d'être tous dans le même bateau, des géo-nautes du même vaisseau spatial. Une lacune cependant, dans cet excellent livre. Elle n'aurait pas échappé à feu Jean-Marie PELT : le vivant est aussi, voire surtout, végétal. Un arbre, une plante produisent, sur place, les substances pour se soigner et nous soigner. Nous avons désormais, les capacités d'analyses Big Data pour mieux cerner les interactions des principes actifs. Bien sûr, ces pharmacopées naturelles sont certainement moins brevetables, qu'une molécule artificielle. Mais ici encore, la prise de conscience des bénéfices mutuels durables devrait nous conduire à reconsidérer les approches actuelles. Une suite, un nouveau précis, sur le règne végétal peut être ...

*Pour le percevoir fortement, consulter le calendrier cosmique de Carl SAGAN qui ramène l'histoire entière de l'Univers dans un calendrier d'un an;

**Souvent, nous oublions ce passage du livre de l'Ecclésiaste (Ec 3:18-21, Bible de Louis Segond) au sujet de l'unité de la vie, par lesquelles Salomon exprime la sagesse : "18 J'ai dit en mon coeur, au sujet des fils de l'homme, que Dieu les éprouverait, et qu'eux-mêmes verraient qu'ils ne sont que des bêtes.19 Car le sort des fils de l'homme et celui de la bête sont pour eux un même sort; comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'homme sur la bête est nulle; car tout est vanité.20 Tout va dans un même lieu; tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière.21 Qui sait si le souffle des fils de l'homme monte en haut, et si le souffle de la bête descend en bas dans la terre?";

***Le concept de pyramide de la complexité est utilisé par le géologue-paléontologue Pierre TEILHARD DE CHARDIN. La nature est structurée de manière semblable à un langage écrit.Des lettres forment des mots, des mots forment des phrases, des phrases forment des paragraphes, des paragraphes forment des chapitres, des chapitres forment des livres, des livres forment une bibliothèque,
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Erik Orsenna nous emmène , "aux pays du Vivant" à travers cet animal fantastique mais trop souvent méprisé qu'est le cochon. Tous les aspects sont abordés : histoire, biologie, agriculture, élevage, enjeux environnementaux etc. le livre s'organise sous un format plutôt original, à travers de "micro-chapitres" pour lesquels on peine parfois à reconstituer le lien qui les unit. Ce livre est donc une belle mine d'informations pour toute personne intéressée par notre lien avec les animaux.

En revanche, (et ce n'est que mon avis personnel), l'auteur "surfe sur la vague Covid" en faisant de très grandes digressions au sujet des virus provenant du monde animal et en nous présentant de manière très détaillée les chauves-souris. Bien que cela soit passionnant, le lecteur peut être rapidement perdu par ce manque de fil rouge et cet aspect un peu "fouillis".
On peut reprocher également à Erik Orsenna de ne pas trop aimer se mouiller en ne donnant jamais d'avis tranché sur des sujets importants comme la pollution ou le bien-être animal. Ses positions n'arrivent qu'en conclusion et sont très intéressantes, extrêmement courageuses. On aurait aimé lire cet avis plus tôt afin de pouvoir creuser des sujets parfois abordés qu'en surface.



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Depuis le Voyage au Pays du Coton, je suis fidèlement les différents opus de son Précis de Mondialisation où Orsenna donne toute sa mesure comme économiste et écrivain. J'aime le suivre sur les cinq continents et explorer un thème, Coton, Papier, Eau et Caoutchouc pour l'Exposition Coloniale. Orsenna est un conteur et un vulgarisateur merveilleux. En ce qui concerne le "Vivant", sa biographie de Pasteur et la Géopolitique du Moustique m'ont aussi intéressée. C'est dans la lignée de ce dernier que ce dernier opus trace sa route. 

80 petits chapitres, parfois une page, parfois une dizaine sont rangés en huit parties. Chapitres courts, lecture facile, distrayante. Sans se prendre au sérieux ,l'auteur explore de nombreuses pistes avec ou sans cochons (parfois remplacés par les chauve-souris), rencontre des spécialistes, les cite et satisfait la curiosité de chacun.

On peut s'attacher à tout lire à la suite, ou picorer les sujets d'intérêts divers.

Mais, qui trop embrasse, mal étreint. L'auteur s'éparpille parfois. La Pandémie de Covid-19 surgit - semble-t-il - en cours de route, d'où les digressions avec les chauves-souris, et les explications (un peu basiques) sur l'immunologie. J'ai préféré les histoires autour du cochon et surtout quand il nous emmène en Bretagne à la rencontre des éleveurs, des algues vertes, méthanisation et commercialisation. J'aurais aimé qu'il creuse plus ce sillon. Je suis plus que saturée de coronavirus, chauves-souris et autres.

Ami des éleveurs, il dresse un tableau assez complaisant de l'élevage industriel. La critique est sous-jacente, jamais appuyée, il tente de concilier vegans et charcutier.

Je suis déjà pressée de lire les autres oeuvres d'Orsenna, honnête homme, de très bonne compagnie. 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Voici un livre à picorer. J'ai commencé à le lire traditionnellement et j'ai trouvé ça indigeste. Mais en parcourant les chapitres et les thèmes qui nous intéressent alors là, c'est vraiment passionnant. le cochon est vraiment un être vivant étonnant. Il est manne nourricière, éboueur, auxiliaire médical. On va chercher un lubrifiant dans le poumon du porc pour aider des bébés grands prématurés à respirer à leur naissance. Aujourd'hui 80% des valves cardiaques implantées chaque année en France sont empruntées à un animal, veau et porc. Erik Orsenna aborde toutes les problématiques concernant le vivant. L'origine du cochon, le début de l'industrie, de l'élevage, la médecine, la mondialisation et le monde sans animaux. Bien sûr quelques pages sont consacrées aux virus et spécialement la Covid-19. YR
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
10 novembre 2020
"Cochons, Voyage aux pays du Vivant" résonne fortement avec l’actualité sanitaire dramatique.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeSoir
20 octobre 2020
L'écrivain français consacre son dernier livre au porc. «Raconter son histoire me permet indirectement de raconter l?histoire du monde», confie-t-il.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LesEchos
19 octobre 2020
Du coton au cochon, en passant par l'eau ou le papier, Erik Orsenna poursuit son exploration de la mondialisation.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Longtemps niée, ou ignorée, la question de la souffrance animale est aujourd'hui (presque) partout posée. Mais, à part attendre de meilleurs traitements, que peuvent faire les porcs et leurs confrères d'élevage ? La force n'est pas de leur côté. Pour protester contre le sort qui leur est fait, ils ne disposent d'aucune arme. Le droit de grève ne leur est pas reconnu, pas plus que celui de manifester.
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Le porc aime la société de ses semblables. Et, comme l'homme, il dégrade son environnement sans qu'il paraisse en être affecté.
A peine venons-nous de commencer notre enquête que déjà se fissure la frontière entre l'homme et l'animal.
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« Qu’est-ce qu’une maladie émergente ? Un maladie qui commence à concerner les pays riches » Merci à Jean-François Saluzzo, Pierre Vidal et Jean-Paul Gonzales. Nous leur devons cette définition imparable, ainsi que bien d’autres passionnants voyages aux pays des virus.
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Vous ne supposez avec les animaux que de la contiguïté où il y a de la continuité.
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Au programme :
• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
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