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Critique de Khalya


Khalya
30 décembre 2017
Précurseur, avec le Meilleur des mondes de Aldous Huxley (dont Orwell a été l'étudiant) et un bonheur insoutenable d'Ira Levin, du genre dystopique, 1984 est donc un classique, un incontournable du genre. Pourtant, je ne l'avais encore jamais lu (la faute à une prof d'anglais un tantinet alcoolique qui nous a fait sans relâche étudier un passage… et d'ailleurs, maintenant que j'ai lu le livre, qu'on se le dise : elle avait rien compris !!!).
Dans cette société « futuriste » (le livre a été écrit à la fin des années 40 et l'action se passe en 1984… qui a dit : pas possible ?), le monde a été divisé en trois grandes nations qui se font constamment la guerre.
Winston vit en Océania et plus précisément à Londres. le régime en place est un régime totalitaire mais il l'est à la fois ouvertement et de manière dissimulée.
Je m'explique. Au début du livre, une phrase résume très bien cet état de fait et m'a beaucoup marquée : « Ce n'était pas illégal (rien n'était illégal, puisqu'il n'y avait plus de lois), mais s'il était découvert, il serait, sans aucun doute, puni de mort ou de vingt-cinq ans au moins de travaux forcés dans un camp. ».
Le monde vit sous la coupe du parti à la tête duquel se trouve Big Brother. J'ai eu la très nette impression, au fil de ma lecture, que Big Brother n'est pas plus réel que le Père Noël rouge créé par coca cola. C'est plus un symbole de terreur, une icône qui ne peut pas mourir puisqu'elle n'a pas d'existence terrestre.
Le parti contrôle absolument tout, des gens au travers de télécran qui sont comme autant de fenêtres sur leur intimité, au passé, qui est sans cesse modifié pour correspondre à la ligne du parti.
Toute une partie du livre est consacré à la lecture par le héros d'un livre prétendument écrit par une organisation rebelle qui dénonce les vraies intentions du parti. Cette partie n'est pas facile à lire car elle est très dense, mais le contenu est tout simplement diaboliquement génial. Une parfaite manière de contrôler et d'opprimer le peuple, pour arriver, à terme, à une masse de moutons incapables de se rebeller contre quoi que ce soit. Franchement, ça fait peur, parce qu'il n'y a rien de surnaturel : du contrôle, de la manipulation et un peu de technologie, rien de plus.
Le parti ne contrôle pas seulement les actes mais aussi la pensée. Mais surtout la pensée. Car il est parfaitement conscient qu'une pensée est un début de réflexion et que pour un régime totalitaire, la réflexion du peuple est inadmissible. Voilà pourquoi tout ce qui est susceptible de pousser à la réflexion : une trop grande intelligence, l'amour entre homme et femme, l'amour parental, filial, est découragé et la dénonciation pour crime de pensée, encouragé.
Orwell dénonce le manque d'éducation de la population comme outil principal de son asservissement.
Concernant l'histoire elle-même, il y a un des éléments que j'ai vu venir à des kilomètres tant cela paraissait évident et Winston m'est apparu comme très naïf malgré sa capacité à réfléchir et à se souvenir que paraissent ne plus avoir ses semblables. En revanche, un autre élément m'a prise de cours, même si, après réflexion, j'aurais dû me douter de quelque chose car il s'agit d'une pratique courante dans les régimes totalitaires.
La fin du roman nous plonge dans la réflexion. le régime du parti de Big Brother pouvait sembler du domaine de l'impossible en 1949, d'une part car on avait mis un terme au régime Nazi et d'autre part parce que les occidentaux n'avaient pas encore une connaissance étendue des actions de Staline en Russie, mais, en 2017, cela ne nous semble pas si impossible que cela…
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