Le roman de Boddah : Comment j'ai tué Kurt Cobain

J'ai buté Kurt Cobain.

Kurt Cobain m’a traîné partout :
Dans ses histoires d’amour, à Los Angeles, dans ses veines, en tournée au Japon, dans ses intestins, dans ses hurlements silencieux, à Sydney, dans les projections de son crâne sur les murs, PARTOUT.
A quinze ans, il taguait sur les murs de son école : ‘ TUEZ VOS PARENTS !’
Rappelez-vous bien ces paroles. JE M’APPELLE BODDAH. VOICI LA VRAIE HISTOIRE.

p.78.
Boddah : De quoi ?? Tu vas être comme les autres parents, tu vas m’abandonner quand t’auras eu la môme, elle effacera l’enfant que tu as été et je serai plus rien pour toi.
Kurt : Dis pas n’importe quoi, ça changera rien.
Boddah : Je savais que ça finirait comme ça, depuis la pochette de "Nevermind", je savais qu’un bébé changerait ta vie...
Kurt : C’est pas vrai, je vais juste être père, ça changera pas ce que je suis à l’intérieur.
Boddah : Tu crois ça ?!? Être parent, c’est ne plus être l’enfant des siens, c’est grandir, tu piges !!

p.42.
C’est une épidémie, une explosion. "Nevermind" est un hurlement. Hurlement que tout le monde retient depuis l’enfance et qu’il a eu la force de proférer. Les loups l’ont entendu et répondent en conséquence. Kurt vient de passer de l’anonymat au statut d’icône d’une génération, c’est comme réchapper d’un accident de voiture et constater que tout le monde t’applaudit quand tu sors de la carcasse.