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3,4

sur 322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La ligne de nage se compose en 2 parties. Une première se centre sur la" philosophie" et le quotidien d'un nageur en piscine. Une petite faille va devenir "l'evenement" qui va bouleverser ces habitudes. La seconde partie permet de suivre le destin d'Anna, une nageuse atteinte de démence sénile. Son évolution, les répercussions sur ces proches mais aussi et surtout son ressenti nous sont racontés.
Malgré sa construction un peu étrange j'ai été touché par ces 2 récits. Étant moi-même nageuse, j'ai trouve très pertinent et très drôle la description de la vie, des tics et tocs d'un nageur de piscine confirmé. On ne peut que sourire devant ces comportements qui semblent assez commun d'un pays à l'autre. Plus globalement, c'est une vraie philosophie et savoir vivre qui apparaît au sein de ce microcosme.
La seconde partie est vraiment plus éprouvante de la description presque clinique des symptômes à l'évolution de la maladie. J'ai trouvé très saisissante la prise en charge des structures spécialisées. Sous un aspect dit médical, c'est la dépersonnalisation du malade qui est condamnée. La famille veritable victime collatérale de la maladie est profondément bouleversée et impactée par les changements de comportement et de personnalité de la malade.C'est poignant, impitoyable, terrifiant car on ne peut que craindre que cela arrive à un de nos proches ou à nous-même. C'est écrit sans pathos mais avec beaucoup d'émotion et de sensibilité.
Un livre assez particulier car les 2 parties sont sans réel point commun mais j'ai encore apprécié le style unique de Julie Otsaka.
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Écrit dans un style particulier (des listes, encore un peu de listes, et toujours des listes. On aime ou on n'aime pas), j'ai trouvé ce texte d'une grande poésie pour décrire tant d'êtres et de réalités différentes, et faire sourire -parfois jaune- sans pour autant édulcorer les aspects difficiles de la maladie.
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J'avais vraiment aimé le premier roman lu de Julie Otsuka : Certaines n'avaient jamais vu la mer. J'avais été émue par l'histoire de ces femmes japonaises débarquées aux États-Unis pleines d'espoir et finalement qui connaîtront pour une large partie d'entre elles la désillusion.

Je n'avais pas d'attente particulière pour La ligne de nage, sauf de ne pas retrouver le même contexte historique ou géopolitique, histoire de changer un peu. J'ai lu La ligne de nage et j'ai été happée, scotchée, et touchée (- coulée).
La ligne de nage débute par une série de portraits d'habitués d'une piscine : là où certains écrivains s'épanchent sur untel ou untel, Julie Otsuka fait le choix du groupe et identifie davantage les habitudes que les personnes. de cette exploration sociale, on retient surtout que ce haut lieu d'évasion et d'éveil sportif sert aussi à poser tout le monde sur un même pied d'égalité, à diminuer les effets esthétiques de l'apparence, à limiter le paraître et à valoriser davantage l'être dans les conversations de bassin et les communications à autrui. Parce que dans l'eau, tout le monde flotte, les bourrelets ne se voient pas ou peu, parce que les corps bougent et se mouvent au diapason, parce que l'eau ne distingue pas les catégorises sociales (contrairement souvent à l'habillement ou au matériel employé type smartphone, sac, montre), parce que dans l'eau on oublie tout et on se concentre sur l'essentiel : à savoir bien respirer, essentiel pour mieux nager, pour faciliter les mouvements de bras et de pieds, et pour se ménager physiquement.

Sur toute une première partie, Julie Otsuka nous parle des rituels de chacun, perturbés par les pauses liées au nettoyage de la piscine ou les vacances, pauses vécues souvent comme des abandons. Et puis, il y a le choix de l'autrice d'une fissure qui achève de briser le collectif pour explorer une individualité ; d'une bascule vers une intimité, la plus fragile, celle qui oublie, celle pour qui ne plus avoir un rituel de piscine est une autre perte, et là l'autrice explore les liens de famille, de mère à fille, de fille à mère.

La ligne de nage est un très beau roman, écrit avec délicatesse et sensibilité, d'une autrice qui contemple notre monde et notre humanité. Si certains auteurs écrivent des essais ou des articles de journaux pour servir et décrire leurs observations de nos vies, de notre quotidien, Julie Otsuka a choisi la forme du roman : c'est tout aussi efficace et foncièrement intelligent.

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Dans une piscine, un peu confidentielle, en sous-sol viennent nager des habitués, chacun sa ligne et respect obligatoire des règles de bienséance. Un jour, une fissure au fond du grand bassin inquiète les nageurs, chacun la regarde du coin de l'oeil et s'identifie à cette fissure, cette fragilité. Alice, sa fragilité, c'est sa mémoire, son cerveau qui déraille. Dans une deuxième partie, on suit Alice et son entrée en Ehpad sous l'oeil de sa fille qui raconte l'oubli jusqu'à la perte de la parole avec un ton juste, mêlé de colère et de tendresse.

La première partie et très poétique, un texte construit autour d'une simple fissure qui amène chacun des personnages à s'interroger sur ses propres fissures. Dans la 2ème partie, le ton à la fois détaché, tendre et une vision très réaliste, très juste de la vie d'une personne qui perd progressivement toutes ses facultés.

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Deux sujets actuels préoccupants traités sur un ton badin, voilà tout l'art de cette auteure. Dans une première partie, on regarde des nageurs qui se voient contraints d'abandonner "leur" piscine à cause de fissures au fond du bassin. On mesure alors combien nos comportements sont "formatés". A la suite, loin du bassin, mais direction l'EHPAD, on suit Alice qui se bat- comme elle peut- contre ce qu'on qualifie généralement de maladie neurodégénérative.
Et tout ça, c'est écrit au fil de la plume, comme si l'auteure nous faisait le compte-rendu d'une vie somme toute ordinaire. C'est toute la qualité de cette "Ligne de nage" et ça vaut la peine de suivre la ligne d'écriture jusqu'à la dernière page.
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Par l'autrice de "certaines n'avaient pas vu la mer"(japonaises pour avoir accepté un mariage arrangé avec des américains, au lieu de sortir de la misère, elles endureront une dure vie d'exilées pouvant aller jusqu'aux camps durant la 2eme guerre mondiale).
Ce livre présentent des personnages très différents unis par l'habitude d'aller dans une piscine souterraine qui leur offre une évasion indispensable. Ils finissent par veiller les uns sur les autres. En raison d'une fissure inexpliquée la piscine sera fermée. On découvrira alors le bouleversant retour à la réalité d'Alice privée de cette protection.
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J'adore nager et ce livre a attiré mon regard que ce soit par son titre ou par sa couverture. Après quelques semaines d'attente pour ma réservation, je l'ai eu entre les mains ! C'est un livre qui se lit très vite et au style original ! La narration se fait au « vous » ou au « nous » et on a l'impression qu'une foule nous parle un peu en même temps : au lecteur ou à la lectrice de démêler les histoires qui sont un peu emmêlées entre elles !


Un livre original et qui plonge de manière intense dans la piscine et le quotidien d'Alice, personne âgée qui oublie tout sauf les gestes de la natation.


Plus de détails dans l'épisode n°19 de la croqueuse de livres (podcast), dispo sur toutes les plateformes d'écoute ou sur le lien juste en dessous. J'espère avoir votre avis sur ce que vous avez aimé (ou pas !) dans cette lecture!
Lien : https://redcircle.com/shows/..
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Depuis peu, grâce aux recommandations, je me lance dans des lectures moins conformes à mes habitudes. Cette fois -ci malgré les avis mitigés, j'ai voulu me faire ma propre opinion et je n'ai pas été déçue. Tout d'abord, il faut faire abstraction du titre et de la couverture qui sont trompeurs. le sujet est,en effet, bien plus profond que la piscine dont il est question en première partie. Dans ce monologue intérieur, l'auteure nous parle à travers l'histoire de cette piscine et de ses adhérents de ces passions qui nous animent et nous oxygènent. le sport, les travaux manuels, la lecture, nous avons tous un petit quelque chose qui nous permets de tenir. Bien qu'obéissant toutes à certaines règles, ces passions nous ressourcent immédiatement. C'est le cas, pour Alice qui le temps d'une séance de piscine retrouve ses esprits. Ce bassin qui fissure c'est le cerveau d'Alice avec ses micro-lésions qui bascule irrémédiablement dans la démence. La ligne de nage c'est surtout le questionnent émouvant d'une fille face à la maladie de sa mère teinté de nostalgie et d'amour. Bref une belle lecture pour moi.
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Le dernier roman de Julie Otsuka pourrait se lire en deux parties distinctes.
La première partie a été une bulle d'air très confortable pour moi (nageuse). J'ai eu cette impression magique d'être dans un moment suspendu au coeur de la piscine. Nager permet d'être dans un cocon qui nous fait oublier tout ce qui nous oppresse à l'extérieur.
La deuxième partie consacrée à Alice m'a fait ressortir de ma bulle. Sans me projeter dans la suite, il était évident pour moi qu'Alice serait le personnage principal du roman.
L'écriture m'a plu, ces phrases courtes ponctuées de nombreux apartés. J'ai également apprécié l'effet choral dans la première partie.
Je me suis laissé porter par ce roman : des lignes de nage à la fissure, la fissure qui fait ensuite lien avec la démence fronto-temporale.
Après "Certaines n'avaient jamais vu la mer", je suis ravie d'avoir renouvelé la lecture de Julie Otsuka.
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Ils sont un certain nombre à se croiser ou pas à la piscine : "là en bas", chacun ses habitudes le matin le midi ou le soir, la ligne des rapides, des lents ou entre les 2...Alice fait partie de ceux là, y trouve un grand plaisir mais un jour la piscine doit fermer et c'est une déchirure pour Alice mais aussi le début d'une perte de mémoire.

Un cours roman d'une grande poésie. La vie de la piscine est racontée avec grâce et sensibilité, de manière imagée et sensorielle, comme la douceur de l'eau. On s'y voit avec ces nageurs, on y croit faire partie de cette "famille"

Puis lorsque la piscine doit fermer la vie bascule et là encore on est dedans auprès d'Alice ; la douceur et la poésie sont toujours là même si les propos sont de plus en plus graves.

Un roman surprenant je n'avais pas lu la présentation j'ai trouvé l'ensemble magnifiquement bien mené et merveilleusement lu.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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