S'il réfutait toute source littéraire dans ses oeuvres,
Francis Bacon confessait cependant « ne pouvoir imaginer la vie sans littérature ». Ses dieux tutélaires avaient pour noms
Eschyle,
Shakespeare, Conrad,
Nietzsche, ou bien encore
T.S. Eliot. Grand amoureux de Paris et de ses écrivains, le peintre britannique entretint de surcroît des relations amicales avec
Michel Leiris ou
Jacques Dupin, se plongea dans l'oeuvre de
Georges Bataille, rencontra
Marguerite Duras…. Bizarrement, aucune exposition ni aucun livre n'avaient levé le voile sur cet aspect de la personnalité de
Francis Bacon, ne retenant bien souvent que la dimension tragique ou sulfureuse de ses oeuvres. Lorsque l'on sait que la bibliothèque du peintre contenait quelque mille ouvrages, on mesure l'importance que la littérature revêtait dans son processus créateur, « stimulus puissant de son imaginaire ». Réparation sera fait cet automne grâce à l'ambitieuse exposition du Centre Pompidou et au beau catalogue qui l'accompagne, dirigés tous deux par
Didier Ottinger et joliment baptisés «
Bacon en toutes lettres ».
(Artpassions n°59 Sept.2019)
Commenter  J’apprécie         102