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EAN : 9782368467725
Steinkis Editions (01/02/2024)
4.22/5   52 notes
Résumé :
1963. Une agence d État est créée pour soutenir la relance de l'économie française. En vingt ans d'existence, le Bumidom aura organisé l'émigration de 160 000 personnes originaires de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion.
Péyi an nou est à la fois une enquête pour comprendre la politique et le fonctionnement du Bumidom, ses répercussions, son héritage... et un hommage à ces Français contraints à l'exil dans un pays qu'ils pensaient ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord un grand merci à Masse Critique (Babelio) et les éditions Steinkis pour la découverte de cette pépite réalisée par Jessica Oublié pour l'écriture et Marie-Ange Rousseau pour l'illustration graphique.

Que dire à part Waouh !

Ce n'est que très récemment (avec un sentiment de honte par ailleurs), que j'ai découvert l'existence du BUMIDOM. La première fois que j'en ai entendu parler, c'était il y a trois ans. Je suis née et j'ai pourtant grandi en Guadeloupe ; mais ce sujet n'a jamais été évoqué par mes parents, mes camarades de classe ou dans les programmes d'histoire.
Jessica Oublié le souligne très bien dans cette BD, nos parents / grands-parents à fortiori nos aïeux, ne relatent jamais des épisodes de souffrance qui pourtant, sont nécessaires à la compréhension de cette hostilité développée par les autochtones envers l'état français.

Après l'abolition de l'esclavage aux Antilles datant de 1848 et le soi-disant affranchissement des esclaves, vient quasi un siècle plus tard le BUMIDOM. Une promesse de l'Eldorado aux Antillais qui souhaitent se sortir de la misère ; résultat des vestiges de l'esclavage ainsi que de la 1ère et de la 2nde guerre mondiale.
Pourtant, derrière cette promesse de l'état français se cache une vaste supercherie.

Le BUMIDOM c'est cela en fait, un sombre mélange de familles dévastées, de promesses d'un avenir meilleur en France avec des possibilités de formation pour prétendre à un meilleur salaire et à un meilleur statut social. Une possibilité de se former sur des emplois jugés qualifiants pour pouvoir revenir dans de meilleures conditions et avec un meilleur bagage intellectuel. Toutefois, on découvre avec abomination qu'il n'en est aucunement le cas.

Les Antillos/Guyanais et les Réunionnais partent avec un aller simple sans promesse d'un retour au pays natal. Les emplois qu'ils occupent sont ceux dont les Français natifs ne veulent pas. Leurs logements ? Ils se situent dans des quartiers populaires et sont (évidemment) insalubres.
Aide-ménagère, aide-soignant, facteur, prostitution pour certaines et j'en passe… voilà ce qui se cache derrière la promesse de la France aux départements français d'Outre-mer.

À toute personne qui s'intéresse à l'histoire et à la culture caribéenne française, je vous invite à lire cette BD. le travail de recherche de Jessica Oublié est colossal, les illustrations de Marie-Ange Rousseau sont superbes. Et ce n'est pas pour rien que cette bande-dessinée a reçu le Prix de la BD politique France Culture en 2018.

Peyi an nouJessica Oubliétous les livres sur Babelio.com
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BD trouvé au hasard dans une petite boutique de livres de seconde main. C'est dans mes mains , celle d'une antillaise qui viens de s'installer en suisse que ce livre tombe.

C'est cette petite perle qui met en lumière un bout de mon histoire.

J'apprécie apprendre chaques informations et revois quelques similitudes avec l'histoire de ma famille.

Guadeloupéenne d'origine à la rechercher de l'histoire de mon ile.


Concernant la lecture :

Le questionnement sur le mot métropole utilisé comme «  étranger venant de France » sur les îles des Caraïbes
employer pour dire ville développée, et en même temps à l'école on apprend que l'homme blanc dominée (un lien non négligeable

Employer ce mot consiste à hiérarchiser la métropole supérieur aux îles. Intéressant.

Bumidom, mot que j'entends pour la première fois, et pourtant ceci semble avoir une grande importance pour l'histoire des Caraïbes. Une forme «  d'esclavage » modernisée

Riche en informations !
C'est très instructif, et j'en apprend à chaques pages.

( le gong, soulèvement des guadeloupéens contre l'injustice. « Mè 67 »
Jacques nestor
Abolition de l'esclavage en Guadeloupe
27 mai 1848 ).. ect

Quand je lis ceci je ne peux m'empêcher de faire des liens avec mes choix passés et les liens qui existes probablement de l'histoire de mes ancêtres. A Ce jour, je me questionne sur ce qui est transmis non que par la parole mais surtout l'impact de l'histoire sur nous, génération qui descend de tout ceci.

Cette Mise en avant que quand on est d'une couleur de peau certaines ils faut toujours faire plus comme «  pour s'excuser d'être là » comme site l'un des personnages.
C'est intéressant de voir que ce principe fonctionne toujours de nos jours que pour être accepté certaines en fond plus en fond trop jusqu'à oublier d'où ils viennes parfois et le coté humain des choses.

«  j'ai réalisée que j'étais noir en arrivant là bas, car c'est la qu'on m'a fait remarquer ma différence »
Sentiments que je reconnais bien.

Anecdote de vie : voyage à la réunion
Cette personne qui raconte sa vie sur son départ de l'île de la réunion je revois marie-jo cette femme accueillante et chaleureuse qui m'as accueil lors de mon voyage qui racontais cette difficulté à trouver du travail en France, mais qu'à l'époque le racisme était bien plus visible, que chaque voisin là croyait«  voleuse » que son mari et elle attendais grandement un retour sur leur ile. lui dans la gendarmerie mobile qui cocher chaque année «  île de la réunion » mais que c'est seulement après 20 ans d'attente qu'ils ont pu retourner la bas.
J'entend un bout de son histoire à travers cette lecture.

J'entend un bout de mon histoire .. et de mes ancêtres.

J'ai évidement fortement apprécier cette lecture.
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C'est la première fois que je lis une longue bd sur ce sujet à savoir la politique française de migration des DOM-TOM. Je n'avais jamais entendu parlé du Bumidom à savoir une agence d'état crée en 1963 qui a organisé l'émigration de 160000 personnes originaires de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane.

Cette bd nous conte la recherche menée par la scénariste Jessica Oublié originaire de la Martinique ainsi que la dessinatrice Marie-Ange Rousseau sur le Bumidom et ses répercussions politiques, économiques et démographiques. On se rend compte que d'une idée avec des intentions louables, on peut aboutir à une situation paradoxalement difficile. C'est intelligemment mené pour nous expliquer dans les moindres détails les côtés positifs et négatifs ainsi qu'une variation de témoignages pour bien saisir toutes les nuances.

On retiendra que le Bumidom est une espèce de politique colonialiste et presque esclavagiste en exploitant ces habitants déjà très pauvres et profitant de la misère locale. Il est clair que la France ne s'en vante pas et que c'est vite oublié dans L Histoire. Sauf qu'il y a désormais cette bd pour se documenter sur le sujet. Une lecture pédagogique à la portée de tous. Je regrette juste un peu sa longueur. Pour le reste, c'est bien dessiné et bien documenté.
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Une BD à conseiller à tous les lycéens et lycéennes, car elle comble un manque dans le programme scolaire indispensable pour comprendre le monde dans lequel nous vivons.

J'ai passé l'âge du lycée depuis très longtemps, et cette BD m'a appris l'existence du BUNIDOM dont je n'avais jamais entendu parlé. La politique d'immigration de nos compatriotes des DOM-TOM mise en place par les gouvernements français depuis les années 50 est... écoeurant !

Dans leur livre Jessica Oublié et Marie-Ange Rousseau ne portent aucun jugement, on découvre leur parcours initiatique où elle se mettent en bulles et en dessins. Elles racontent leur enquête, laissent la parole à celles et ceux qui savent et celles et ceux qui ont vécu cette Histoire.

Un très bon et indispensable ouvrage, qui mériterait d'être largement lu.
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(IK971) Un ouvrage fouillé, nécessaire, qui fait le tour de la question du Bumidom et de fait qui questionne le passé de toute une frange de la population française (population concernée, famille de l'auteure, sociologues, historiens, chercheurs). Une 50aine de page en trop peut-être aurait rendu cet album incontournable pour tous les publics. A réserver au public lycéen.
(SC971) un ouvrage bien documenté qui se veut exhaustif sur la question du Bumidom et des migrations antillaises du début du 20ème siècle. Peut être un peu trop et cela risque de décourager certains de nos lecteurs. En tout cas un ouvrage intéressant sur un sujet rarement évoqué. Je pense que cet album devrait figurer dans la sélection Lycée
(BMA971) Oui pour le prix lycée.
Recommandations pour le collège
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critiques presse (4)
BoDoi
22 octobre 2020
Une fiction extrêmement bien documentée. [...] L’auteur, dans un style crayonné très vif et expressif, retrace trois itinéraires touchants.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BoDoi
30 mars 2018
Péyi an nou s’affirme comme un travail important pour la mémoire de la France, dans un bel effort humaniste et pédagogue.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
28 novembre 2017
Incontestablement documenté et complet sur un sujet bien précis, Peyi an nou se révèle victime des défauts de ses qualités : le lecteur, rapidement saturé, peine à arriver au bout des deux cents pages sans se demander, ça va durer encore longtemps ?
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
27 octobre 2017
Si la Guyane ou La Réunion sont moins interrogées que les Antilles françaises par cette enquête, l’ouvrage constitue cependant un éclairage riche, vivant et plaisant (le choix de la bande dessinée est très convaincant) sur ce pan de l’histoire de France.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Marie-Ange :
— Toi qui as longtemps travaillé en Afrique, qu'est-ce qui te semble le plus dur dans le fait de partir ?

Jessica :
— Arf, c'est différent pour chaque personne. Pour Édouard, apparemment, c'était la crainte qu'on annonce à sa mère qu'il lui était arrivé quelque chose. Moi, j'avais peur de trop changer, de devenir une étrangère pour mes proches. J'ai eu l'impression d'avoir comme une sorte de responsabilité sociale et familiale. Donner régulièrement des nouvelles aux amis et être là pour ma famille, tout en étant absente... C'est difficile d'être constamment dans cet entre-deux. En tout cas, moi je n'ai jamais su.
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Statuts du Bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d'outre-mer.
Art.1er - Il est créé, dans le cadre de l'article 2 de la loi N° 46866, une société d'État qui prend le nom de Bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d'outre-mer.

Art.2 - Cette société est dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Elle a la qualité de commerçant et sera inscrite au registre du commerce.
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— Ahah ! Donc grosso modo, le Bumidom faisait partir tout le monde.
— Mais ce n'est pas fini : il est dit que le Bumidom a même envisagé une diminution de l'assistance locale pour persuader les "oisifs volontaires" et autres "demandeurs d'emploi en dilettante" de l'intérêt de la migration.
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Est-ce qu'on peut sérieusement dire que quelqu'un qui coupait la canne à sucre ici et qui est devenu aide-soignant en France à connu une promotion sociale ? Non... parce que comparé au reste des Français il est toujours au bas de l'échelle. Il y a bien eu un déplacement socio-professionnel mais il est resté horizontal...
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Il n'y a pas un outre-mer, mais des outre-mers.
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Videos de Jessica Oublié (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jessica Oublié
La banane. L'un des principaux fleurons de l'économie des Antilles françaises, la Guadeloupe et la Martinique. Afin d'en assurer le rendement, un pesticide au nom particulier – le chlordécone – y a été utilisé très largement entre 1972 et 1993. Aujourd'hui, le cancer de la prostate s'y développe de façon exponentielle. Et la molécule est présente dans les corps des 800 000 personnes qui y vivent. Scandale environnemental ? Sanitaire ? Ou d'État ? Les débats sur cette molécule passionnent et opposent régulièrement par voie de presse : politiques, producteurs de bananes, chercheurs, avocats et acteurs de la société civile. Si la question de la responsabilité doit encore être tranchée devant les tribunaux, les Antillais doivent eux résoudre une question tout aussi essentielle : comment vivre dans un environnement à jamais pollué ?
Ce teaser a été réalisé par Marie-Ange ROUSSEAU, illustratrice et co-autrice (avec Jessica Oublié) de "Péyi an nou" (Steinkis, 2017).
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