La loi se négocie avec la société, c’est ce que le Coran a fait avec les musulmans de l’époque : une pédagogie à suivre. Autrement dit, s’adapter n’est pas forcément approuver.
L’accès démocratique au Texte, qui était un avantage, est devenu aujourd’hui un accès sauvage, une source de violence chez certains musulmans qui pensent qu’il suffit de lire le Coran pour le comprendre et qu’il suffit de le comprendre pour le mettre en application, abstraction faite des situations et dans une intolérance parfois violente.
Toute la problématique à laquelle doit répondre le discours sur l’islam aujourd’hui est celle de sa capacité à séparer l’ordre de la spiritualité de celui de la temporalité, le particulier et l’universel. Une séparation qui ne veut pas dire une rupture de lien car, quel que soit le degré de sécularisation d’une religion, celle-ci reste portée par des hommes qui ont une histoire et qui vivent dans leur monde et leur époque.