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4,09

sur 660 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Certaines de nos lectures sont là pour raconter, témoigner, dénoncer, éveiller les consciences, alerter ...

Ici, Ovidie témoigne et dénonce.
Cette célèbre réalisatrice -documentariste, a décidé de faire la "grève" du sexe avec les hommes.

Cette grève dure depuis 4 ans et elle explique, qu'un jour elle a eu marre d'être prise, baisée et jetée comme un kleenex usagé après l'amour, reflet d'une société consumériste.

Elle ne supporte plus les hommes non pas dans la vie, mais dans le sexe.
Leur brutalité, leur insistance, leur désir, leurs fantasmes...tout lui est déplaisant et forcé.

Alors, elle va se tourner vers les femmes.
Tout est plus doux, plus simple, non imposé, non violent ...

Dans ce roman autobiographique, elle estime que de très nombreuses femmes ont été victimes d'abus sexuels, sans aller jusqu'au viol, mais du moins d'actes forcés, allant de la fellation aux rapports non annoncés, et ce même avec nos compagnons de toujours, cachés derrière des phrases toutes faites comme:" allez fais un effort!"ou "fais moi plaisir"...

C'est un très court ouvrage, très intéressant et dans lequel toutes les femmes ou presque pourraient s'y retrouver.
Les exemples donnés sont parlant de réalité et pour un certain nombres d'entre nous, nous y avons été confrontées un jour ou l'autre.

Son discours et sa décision sont radicaux, mais personne n'a le droit de juger du ressenti de l'Autrice face à la gente masculine.

Chacun saura trier, réfléchir et se faire sa propre opinion.
Mais pour ça, il faut lire ce petit ouvrage .
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Ce témoignage riche de sens est à lire. Nous sortons de la fiction pour ce dernier. L'autrice s'interroge sur les relations sexuelles dans le cadre de, rapports hétérosexuels. Cette dernière décide de les arrêter simplement en expliquant la raison de so' choix
En tant que lecteur j'ai compris ses choix et je me demande combien de temps encore, le désir de la femme hetero sera prise en compte dans les, rapports sexuel. Et dans quels cas, comment l'homme fut élevé.
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Pour Ovidie ce livre n'est ni un essai, ni un manifeste, ni une leçon feminsiste, c'est donc difficile de le classer. Elle amène l'idée d'un exutoire autour du sujet de l'hétérosexualité et de la grève du sexe avec les hommes.
Il y a deux temps dans ce livre de 150 pages, la première est percutante, efficace et très prenante. Ça dépote et ça fait du bien de lire tout ça, j'adore ça manière de dire les choses. Elles sont vraies et réelles même si parfois elle sont difficiles à accepter. La seconde partie est plus personnelle, plus intime mais pas dans l'intimité sexuelles, plutôt dans une intimité de vie, de ce qui nous touche et nous compose. Cette partie est la plus sincère. Les deux parties créer un texte dense, plein de passion, de colère très libératrice. C'est pertinent et hyper intéressant même quand on ne partage pas complètement son avis.
C'est un texte accessible et je lirais avec plaisir ses autres textes !
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Il y a quatre ans , Ovidie a décidé de faire la grève du sexe, mais dans ce livre, plus que son vécu, c'est le changement de regard sur la société que cette expérience lui a apportée qu'elle nous relate. Finalement en s'affranchissant de relations sexuelles, ne se libère t'on pas aussi du rôle d'objet désirable dans lequel les femmes sont cantonnées.
Pour les adeptes , j'ai trouvé pas mal de similitudes avec 'Beaute fatale' de Mona Chollet.
Un livre qu'un grand nombre devrait parcourir pour ouvrir le débat et élargir la réflexion.
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Je ne me reconnais pas vraiment en cette femme mais il me semble que la grève du sexe est peut-être un moyen pour faire réfléchir les hommes qui se contentent de jouir en se moquant complètement de ce qu'a vécu la partenaire. Cela ne me parait pas concerner seulement l'hétéro-sexualité, mais les rapports dominant/dominé. Si les femmes cessaient de simuler, ce serait plus clair.
Il ne me semble pas y avoir vraiment de haine, contrairement à d'autres livres.
C'est de la colère et de la frustration par rapport à, selon elle, tous les efforts des femmes pour se rendre désirables. Tout ça pour ça...

J'ai lu ce livre, contrainte par un groupe de lecture, mais je ne le regrette pas.
J'ai aimé "c'est quoi l'amour" qu'Ovidie a écrit pour les jeunes à partir de quinze ans.
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«En cautionnant le fait que notre identité se définisse essentiellement par notre fonction décorative et notre capacité à faire bander – puisque nous faisons de notre corps notre capital – nous acceptons de nous recouvrir de toutes ces couches d'oppression, de plonger la tête la première dans la servitude en nous infligeant douleurs et meurtrissures».

Ce véritable manifeste d'Ovidie analyse un des domaines de la violence sociale instituée dont les femmes sont victimes et qui, même dénoncée à de multiples reprises et explicitée, perdure : l'objectivation et la mise à disposition du corps de la femme et l'injonction de conformité à un idéal physique (changeant mais toujours inaccessible !) établi par les hommes.
La quête de cette belle image de soi produit une dynamique de rivalité entre femmes, et cette organisation perpétuée de la concurrence entre les femmes constitue un ressort efficace de notre société patriarcale. Les hommes sont beaucoup plus solidaires entre eux. Les jeunes filles et les femmes sont des corps «à disposition» des hommes (même si cela reste souvent symbolique, comme Ovidie le constate dans le monde du travail, «la promesse d'un rapport qui ne sera jamais consommé») et doivent rester le plus désirables possible. On les somme de faire passer le paraître avant tout le reste, études, projets, action sur le monde. Ovidie remarque qu'elle n'a jamais autant travaillé que depuis qu'elle a renoncé au sexe et à la «dictature de la séduction».
Il y a une logique oppressive et humiliante dans la volonté de construction d'un narcissisme féminin anxieux et toujours insatisfaisant. Une volonté de contrôler les femmes qui est idéologiquement insupportable. Et la mythologie misogyne fait des femmes des êtres frivoles et narcissiques…

Ovidie ne se contente pas de dresser ce constat amer : les relations hétérosexuelles sont une servitude pour les femmes, doublée d'un marchandage vénal qui profite aux hommes plus qu'aux femmes ; bref, un marché de dupes pour ces dernières. Ou de remettre en question «ce sur quoi se fonde la société : des millénaires de domination masculine et d'amants autocentrés».
Elle essaie aussi, avec beaucoup d'honnêteté et de lucidité, de débusquer et dévoiler ses regrets, ses torts passés, ses envies et ses espoirs pour l'avenir, ses frustrations de l'absence de contacts physiques, et ses failles pour finir.
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Ouvrir ce livre, c'est accepter de se remettre en question et, potentiellement, de faire resurgir de mauvais souvenirs profondément enfouis.

Ovidie nous offre ici un ouvrage très intime – mais à la fois universel, tantôt touchant, tantôt dérangeant. Elle nous embarque avec elle dans sa grève du sexe et son rejet du modèle hétérosexuel.

C'est un livre coup de poing, plein de colère et d'amertume. Elle pose la question de ce que c'est que le sexe, de ce que pourrait être une relation équilibrée entre un homme et une femme dans notre société actuelle. Avec regrets, on constate que ce moment intime qui devrait être un instant de partage entre deux personnes devient plutôt pour certain(e)s une corvée, une source d'angoisse, alors que, pour d'autres, il devient une compétition à l'occasion de laquelle il faudrait « s'illustrer ».

Mettant en lumière un déséquilibre entre les femmes et les hommes, Ovidie parvient à vous arracher des pensées du type « mais je me reconnais, oui, je l'ai vécu ça ! ».

Perturbant et parfois choquant, ce livre est pourtant à mettre entre toutes les mains adultes. Ça bouscule, ça fait rire, ça fait parfois pleurer mais c'est essentiel. Chapeau !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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Je suis un homme et ose critiquer le livre d'ovidie... Surnommée "l'intello du porno" je trouve sa trajectoire de vie intéressante et d'utilité publique par ses talents d'écriture et ses documentaires. Manifestement elle a été moins chanceuse en Amour qu'une Brigitte Lahaie qui a réussi également sa revonversion en dehors du porno. Ce livre ravira les féministes et fera grincer des dents les hommes. Quoique... J'y ai trouvé beaucoup de vérités et de justesse dans ses propos car elle ose dire tout haut ce que beaucoup de femmes pensent et taisent. je ne vous parle même pas de pays où ce genre de littérature est incongrue vu le poids du patriarcat. Il est plus facile d'assumer un choix de renoncer au sexe (à deux) que le subir. Or beaucoup d'humains souffrent de cette solitude forcée car déclassés des standards de séduction (beauté, intelligence...). C'est ce qu'on pourrait reprocher à Ovidie qui est en quelque sorte privilégiée car elle a (ou a eu selon l'opinion) les deux jusqu'à présent. Nous sommes des êtres pensants enfermés dans des corps. Celui ci a des besoins comme manger, boire ou être touché. Bien sûr on ne meurt pas d'abstinence mais je connais peu d'hommes dont la Libido est éteinte (Sauf opération ?). Je constate aussi que les femmes sont plus souvent bisexuelles (que les hommes) et ont un pouvoir de sélectionner leur partenaires dans des proportions plus larges que les hommes. En conclusion, je dirai à chacun de trouver sa félicité dans la forme de sexualité qui l'épanouit. Personnellement je trouve le plaisir à deux plus grisant que seul.
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Ce roman courageux m'a fait craindre de me plonger dans un récit empreint de douleur, mais il en est tout autrement. Une fois de plus, il donne une leçon bien méritée aux hommes, nous faisant espérer qu'un jour, grâce à de telles lectures, nous parviendrons à mieux comprendre les femmes.
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Au moment de débuter l'écriture de ma critique concernant La chair est triste, hélas, je me sens un peu en difficulté. Tout ce qui est en rapport avec le féminisme a le don d'enflammer les foules. Aussi, je crains que les lignes qui suivent soient mal interprétées ou donnent lieu à quelques commentaires virulents, d'autant plus que mon avis sur ce livre est mitigé. Tant pis, quand faut y aller, faut y aller.

Commençons par les points positifs.
J'ai trouvé le style d'Ovidie très agréable à lire. C'est fluide, ça glisse tout seul. Je ne connaissais pas du tout cette autrice mais je pense que l'ami qui m'a conseillé ce livre ne m'en aurait jamais parlé si la plume avait été ignoble, quel que fût le message véhiculé. Je n'ai mis que quelques heures à lire cela, on ne se perd pas dans des longueurs inutiles.
Toutes les femmes ou presque ont subi un viol, dit Ovidie à je-ne-sais-plus quelle page. Cette donnée choque toujours les hommes avec qui j'en parle et je suis navrée de dire qu'Ovidie a raison. Oui, messieurs. Que celles qui n'a jamais cédé pour avoir la paix, pour qu'on la laisse enfin dormir, pour que le gars arrête de faire la tête, lèvent la main ; elles sont, hélas, une minorité. Alors certes, dans ces cas-là, on finit par accepter mais il s'agit d'un accord sous pression, pas d'un accord réellement libre et sincère, et le mec est forcément au courant puisque c'est lui, en face, qui insiste, boude, négocie, ronchonne ou pleurniche. Parfaitement, messieurs, quasiment toutes les femmes ont eu droit à cela.
Ovidie dénonce également l'hypersexualisation des rapports interpersonnels dans la société. Là encore, même si j'aurais tendance à être moins catégorique qu'elle, je pense qu'elle a raison. J'entends encore ma soeur, qui est ingénieur dans le domaine de l'automobile et travaille donc entourée surtout d'hommes : "Tu te baisses pour ramasser ton crayon / tu te penches pour leur montrer un truc, ils s'imaginent déjà dans ton cul". Et ma soeur est loin d'être une petite effarouchée. Nous sommes effectivement noyés sous les images de nanas dénudées pour la moindre pub, les femmes d'affaires sont souvent obligées de porter des chaussures à talon qui font mal aux pieds (d'ailleurs, ma tante qui a un poste à responsabilité dans une grosse entreprise compense en ne portant que des jogging le weekend et y compris pour certains repas de famille), bref, vous avez compris.
Et que dire du fait que de nombreuses personnes ont du mal à concevoir/accepter que des femmes puissent accéder à des postes à responsabilités, justement, ou suivre de longues études? Ovidie relate que tout le monde se fout bien de son doctorat et qu'on en revient toujours à son passé d'actrice porno. Pour ma part, on me prend régulièrement pour l'infirmière ou la secrétaire parce que je suis une femme dans un hôpital, alors que je porte une blouse, que j'ai un stétho dans la poche (jamais autour du cou, ça fait prétentieux) et qu'il y a écrit "Dr ..." sur mon badge. Je ne sous-entends absolument pas que les métiers cités ne soient pas respectables, loin s'en faut, seulement que dans l'imaginaire collectif, le médecin est forcément un homme, alors même que les femmes représentent bien plus de la moitié des étudiants en médecine et des jeunes médecins. le pompon, c'est quand certains de mes patients hommes âgés m'appellent "jeune fille" si je leur dis quelque chose qui ne leur plait pas, j'avoue que ça me met en rogne. Ou alors quand c'est moi (jeune médecin mais ça valait aussi quand j'étais interne) qui pose les questions et qu'ils ou elles répondent en regardant l'étudiant de quatrième année qui assiste à ma consultation et qui est assis derrière moi.
Mais revenons à nos moutons, cette partie de ma critique avait donc pour objectif de dire que j'approuve une partie du message d'Ovidie.

Il existe cependant une autre partie du message avec lequel je ne suis pas d'accord ou qui m'a mise mal à l'aise par l'avis extrêmement tranché qu'il exposait.
Les hommes, les hommes, les hommes... Sont-ils vraiment tous mauvais? Devons-nous nous contenter de pouvoir dire que certains sont seulement moins pires que les autres? Tout est-il donc parfait, facile, respectueux dans les relations entre femmes? Ovidie finit par dire que non, bien sûr, il y a aussi des femmes complètement tordues, manipulatrices, menteuses, perverses, cet élément arrive tellement tard dans le livre qu'on passe une bonne partie de la lecture à se demander si le monde des lesbiennes ne serait pas pour l'autrice un quasi monde de bisounours dans lequel tout le monde est gentil.
Tout ce qui se rapportait à l'apparence m'a interpelée aussi. Peut-on se maquiller et porter des robes sans être qualifiée de vendue au patriarcat et à la culture du viol. Personnellement, je me maquille moins de dix fois par an, hors de question de perdre du temps de sommeil chaque jour pour me peinturlurer le visage. En revanche, j'aime les robes, j'aime les jupes, j'aime les vêtements bien cintrés, je déteste les baskets et jamais vous ne me verrez sortir de chez moi habillée comme un sac (et Dieu sait si c'est à la mode ces dernières années...). Et oui, quand je porte des robes, je le fais pour moi, pas pour les autres, et j'exige de pouvoir le faire sans entendre tous ces gros lourds qui nous siffle ou nous interpelle dans la rue.
D'ailleurs, ça me fait penser à mon ami S. qui, invariablement chaque été, se plaint de ne pas pouvoir porter de short au bureau quand il fait ultra-chaud alors que les femmes peuvent venir en jupe : voici l'argument parfait quand nous nous plaignons que la clim' souffle trop froid mais passons. Cet ami me parle aussi souvent de la mise en scène de la séduction du point de vue des hommes, avec la nécessité de paraître beau et fort, et de comment les gars sympas se voient relégués dans la célèbre "friend zone". Après cela, en général, il ajoute que nous ne savons pas ce que nous voulons, genre vous réclamez des hommes attentionnés mais vous ne couchez qu'avec les conna***.

Alors oui, ce débat est sans fin et je suis bien contente d'avoir lu le livre d'Ovidie car il apporte de nombreux éléments à ma réflexion, même si je n'adhère pas à 100% du contenu. Je pense qu'il y a d'un côté celles qui se complaisent dans la plainte permanente et celles qui prennent les choses en mains, se battent pour atteindre leurs objectifs malgré les batons que les hommes leur mettent dans les roues, malgré les idées reçues de la société, et j'espère que nous serons toujours plus nombreuses à faire partie de cette seconde catégorie.

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