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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Leonardo Padura retrouve dans ce dernier roman son personnage fétiche, le bouquiniste Mario Conde, ancien policier que ses collègues sollicitent pour enquêter sur l'assassinat d'un haut fonctionnaire, malheureusement connu pour avoir mis au ban de la société de nombreux artistes. Les interrogatoires de l'entourage vont amener bon nombre de révélations.
Conde doit aussi travailler le soir dans une boîte de nuit, ce qui lui laisse peu de temps pour le roman qu'il a en cours, basé sur des faits survenus en 1910, qui vont alterner avec les événements de 2016.
Comme souvent quand un roman entrelace deux époques, l'une passionne plus que l'autre, c'était encore le cas cette fois pour moi. Heureusement, le tout est prenant, et permet de passer outre quelques digressions un peu longuettes, quoique toujours sympathiques, voire humoristiques.
Au final, c'est à mon avis un bon roman, où l'équilibre se fait bien entre le côté policier et les aspects de la vie quotidienne cubaine, mais qui ne surpassera pas mes meilleurs souvenirs de l'auteur : L'automne à Cuba, Passé parfait ou L'homme qui aimait les chiens.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu de roman de Leonardo Padura et je me souvenais avoir beaucoup apprécié.

La couverture d'Ouragans tropicaux' était attrayante et si typiquement cubaine avec une voiture décapotable filant sur un front de mer alors qu'un orage ou un ouragan s'annonce dans les nuages noirs au dessus de l'océan ... 

Le début du roman fut déroutant, avec un enchaînement de chapitres sui ne se suivaient pas ... et puis le déclic : le roman était en fait composé de deux romans imbriqués : l'un contemporain se déroulant en 2016 à l'aube de l'arrivée à La Havane de Barack Obama et des Rolling Stones pour un concert exceptionnel (non, non, Obama n'a pas chanté avec les Stones !) et, un deuxième roman dont l'action se déroule en 1909 - 1910 !

En 2016, un ancien responsale de la Sécurité est retrouvé nu, émasculé dans son salon dont une partie des tableaux a disparu (oeuvres de peintres dissidents ou condamnés par le régime dans les années 60-70 et astucieusement dérobées par le trucidé !). Condé, retraité de la police, multiplie les jobs alimentaires (au sens propre, il est nourri et emporte les restes) est appelé à l'aide par son ex confrère Manuel Palacios car les forces de sécurité sont débordées avec l'arrivée imminente des hôtes prestigieux. 

En 1910, alors que la Comète de Halley approche et fait frémir les habitants de la Havane, une guerre des proxénètes oppose Alberto Yarini, un bellâtre local et les prox français, qui importent à Cuba des filles plus belles les unes que les autres. Quand une jeune femme est découverte assassinée, dépecée à la machette, le lieutenant Saborit est chargé de l'enquête, et, peu à peu, noue une relation amicale avec Alberto Yarini et tombe amoureux de l'une de ses filles. 

 Le lien entre les deux époques : Condé qui vit en 2016 et écrit un roman sur l'affaire de 1910 dont il ne suppose pas les liens à travers le siècle.

Bref, un roman lent, touffu, dont on ne perçoit l'image globale qu'à la fin ... 

Mais aussi un roman savoureux, gourmand ... par la qualité des plats qui s'y dégustent !  

Je remercie NetGalley et les Editions Métailié qui m'ont offert cet ouvrage 

  #Ouraganstropicaux #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Une nouvelle fois, Leonardo PADURA met en scène Mario CONDE, ancien flic, qui est sollicité par un ancien collègue pour enquêter sur un meurtre. Se mêle à cette histoire celle d'un autre policier qui se met à fréquenter le chef d'une organisation de proxénétisme.
J'ai trouvé difficile de me mettre dans l'histoire. L'auteur a choisi d'intégrer de nombreux détails à cette enquête policière sans que j'en perçoive la plus value. CONDE semble vieillir et je l'ai trouvé confus.
Il n'y a que vers les dernières pages que je retrouve cette plume acérée sur la société chère à l'auteur.
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Ouragans tropicaux démarre sur les chapeaux de roues. Dans une écriture drôle et rythmée, Leonardo Padura plonge son lecteur dans l'univers de la havane de 2016. On y attend la visite des Rollings Stones et d'Obama. La ville s'est sensiblement ouverte au monde capitaliste, mais sa population est toujours dépourvue de tout. Mario Conde, ancien flic, survit assez mal, comme tout le monde, de petits boulots et trafics divers et variés. Il a laissé tomber son activité de bouquiniste. Sa compagne Tamara s'apprète à partir en Europe, et la menace d'un non retour plane tout au long du texte.

Lorsque son ami Yoyi lui propose d'oeuvrer pour son compte, dans son établissement de luxe, pour y empêcher la circulation de substances illégales en tout genre, il se dit qu'il a passé l'âge, à plus de 60 ans. Mais a-t-il d'autre choix ? Il doit toutefois enquêter par ailleurs avec un ex-collègue flic sur le meurtre avec mutilation de Reynaldo Quevedo, haut fonctionnaire féroce.

D'autres cadavres viennent s'ajouter au tableau très sombre que Leonardo Padura dresse de la Havane. Il décrit une ville gangrènée par la corruption, la prostitution, et une misère ambiante qui contraste avec les quartiers d'une élite qui, elle, vit dans le luxe et l'opulence.

Le récit est rondement mené, à travers le prisme des souvenirs de jeunesse de Mario Conde, et de son flux de pensées plutôt morose mais non dénué d'humour. Les personnages ne manquent pas de piquant, comme le jeune serveur Participe Présent, qui semble sorti d'une BD.

Mario Condé est aussi écrivain. Un texte se mêle à son enquête. Il renvoie en 1910, alors que la comète de Halley menaçait la planète. L'inspecteur Arturo Saborit, son double, enquête sur les assassinats violents de prostituées, et la guerre entre proxénètes. C'est sa confession qui est donnée à lire.

Les deux fils du roman se superposent. Une certaine confusion baigne le récit pourtant bien découpé. Les prémonitions d'Arturo font écho à celles de Conde. le roman atteint son paroxysme au chapitre nommé Ouragans tropicaux qui lui donne justement son titre.

Leonardo Padura s'appuie sur des faits historiques : le 25 mars 2016, les Rolling Stones ont donné un concert à la Havane. 500 000 personnes y assistèrent. Trois jours avant, Obama y rencontrait Raul Castro après 50 ans d'hostilité entre les deux pays. "Todos somos americanos” clamait-il. Yarini, le personnage central, charismatique roi de la pègre, mort à 28 ans, est bien réel aussi. Un resto tendance de la Habana Vieja porte aujourd'hui son nom.

Deux époques se percutent sous les mots de Leonardo Padura. Elles ne sont pas si antagoniques qu'il peut y paraître. L'auteur rend compte dans son roman très dense de la réalité historique et sociale d'un pays que semblent se disputer l'enfer et le paradis. C'est plutôt l'enfer que Leonardo Padura met en avant.

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L'auteur explique dans une note finale qu' « Ouragans tropicaux est peut-être l'histoire la plus policière que j'ai écrite. » Mais malgré quelques crimes macabres, n'attendez pas là un thriller. Il faut au contraire se laisser aller à la lenteur mélancolique de son principale personnage, Mario Conde, l'ex-flic devenu vendeur de livres d'occasion et détective privé à l'occasion, et qui commence à ressentir son âge, la soixantaine. Ce qui entraîne parfois quelques longueurs descriptives, pas rédhibitoires pour autant.
« Ouragans tropicaux » est un roman qui se combine en trois, voire quatre époques historiques pour Cuba. En 2016 (le présent), une semaine folle combine la visite du président Obama, un concert des Stones et un défilé Chanel. Un véritable bouleversement pour cette dictature que tout le monde veut fuir, mais qui arrive bien trop tard pour Conde.
L'enquête pour laquelle on demande son aide le replonge dans une deuxième époque, celle des années 1970, parmi les plus noires de Cuba, lorsque ceux qui se sont servis de la révolution pour assoir leur pouvoir, même celui de petit chef, se sont déchaînés sur les artistes qui n'étaient pas dans la ligne politique du pouvoir, les réduisant au silence, à l'exil ou au suicide. Des années où Conde et ses amis ont vu la plupart de leurs rêves se briser. Et c'est le meurtre de l'un de ces plus ignobles despote bureaucrate, Reynaldo Quevedo, qu'il faut éclaircir. Pour cela, il faudra jusqu'à ressusciter les liens étonnants qui relient La Havane à la dépouille de Napoléon Bonaparte, troisième époque qui apparaît en filigrane.
Mais c'est en 1910 que se situe un deuxième roman, en alternance avec le présent. Une année où Cuba craint la fin du monde provoquée par la comète de Halley, où les policiers sont déjà corrompus, alors que le roi des proxénètes, Alberto Yarini, 28 ans à peine, se prépare à se lancer en politique grâce à un charme indéniable. Un récit qui, dans le livre, est censé être écrit par Conde lui-même. Ayant déjà enquêté sur le bonhomme lorsqu'il était journaliste, Padura décrit en historien pointilleux La Havane mal famée d'un côté, luxueuse en l'autre : du passé au présent, les inégalités demeurent.
Au terme de l'enquête, Conde, désabusé, qui sait que la fête cubaine ne sera qu'éphémère, se demandera si l'honnêteté et la justice sont compatibles, et quelle est l'influence du passé plus ou moins lointain sur le présent, tandis que le Cuba de sa jeunesse et de ses espoirs se perd à jamais, au fur et à mesure que l'on oublie ceux qui sont partis.
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L'auteur, le livre (450 pages, 2023) :
On n'a jamais vraiment réussi à accrocher avec le cubain Leonardo Padura, [peut-être en raison de son pessimisme viscéral], sa nostalgie amère et désabusée, ses regrets d'un passé idéalisé mais révolu. Sans doute un caractère propre à beaucoup d'habitants d'une île malmenés par une histoire pour le moins chaotique.
Même son héros récurrent, le fameux détective-libraire-à-l'occasion Mario Condé, tente de [chasser les insistantes divagations historiques et littéraires.]
Mais à peine quelques lignes et les revoici qui pointent leur nez page suivante, déroulant et rallongeant des phrases trop alambiquées qui rendent vraiment la lecture peu fluide. C'est dommage.
Mais voilà c'est Cuba. Mais voilà c'est Leonardo Padura : un monument de la littérature cubaine et un des piliers de la littérature policière mondiale, alors on y revient de temps à autre !
Un temps agité cette fois-ci encore avec Ouragans tropicaux, où Leonardo Padura nous offre deux enquêtes policières pour le prix d'une ! Comme il le dit lui-même en postface, c'est sans doute le plus policier de ses faux polars.

On aimera peut-être :
❤️ On aimera sans doute la bonne surprise du livre dans le livre : le détective-libraire Mario Condé a entrepris d'écrire un bouquin et nous découvrons quelques uns de ses chapitres entrelacés dans ceux du roman. Une double intrigue policière et un véritable voyage dans le temps : nous partons pour 1909, toujours à Cuba, pour une enquête policière bien sûr, mais écrite à l'ancienne, avec un parfum charmant et désuet, quelque part entre Rouletabille et Sherlock Holmes.
Comme une respiration bienvenue entre les chapitres habituels d'un roman de Padura.
On y apprend bien entendu tout plein de choses sur La Havane du début du siècle et l'histoire décidément compliquée de cette île, tout en se demandant quel rapport peut bien avoir cette vieille enquête d'avant les frères Castro avec "la vraie" intrigue policière que raconte en 2016 le reste du bouquin ...
❤️ On aimera aussi partager avec l'auteur cent ans de vie cubaine, un siècle d'une histoire chaotique, de 1909 à 2016, puisque les deux intrigues parallèles racontées dans ce livre vont finalement s'éclairer l'une et l'autre, tandis que passe le fantôme de Napoléon (oui Bonaparte ! que vient-il faire ici ?).

le contexte :
En 2016, un vent nouveau souffle par les fenêtres entrouvertes de l'île : Barak Obama, les Rolling Stones et les soeurs Kardashian débarquent à Cuba ! Une fois de plus l'Oncle Sam envoie du lourd mais cette fois ce ne sont plus les GI Joe. Tout le monde est excité, la police est sur les dents.

L'intrigue :
Tout occupée à sécuriser les festivités annoncées en cette année 2016, la police n'a guère le temps de s'occuper du cadavre sévèrement mutilé d'un vieux stalinien, ancien responsable impitoyable de la censure communiste, haï par les uns et gênant pour les autres. Si personne ne regrette ce salopard haut placé, il faut tout de même élucider ce crime qui sera bientôt suivi d'un autre : le détective retraité Mario Condé est appelé à la rescousse ...
Mario Condé a lui-même entrepris de rédiger un roman policier (le roman dans le roman) pour nous raconter un autre épisode de la vie cubaine, quand au début du siècle vers 1909 (l'année de la Comète de Halley) La Havane se prenait pour la Nice des Amériques et quand la prostitution faisait les beaux jours des riches américains et surtout des proxénètes locaux.
Pour celles et ceux qui aiment la Nice des Amériques.
Livre lu grâce à Netgalley et aux éditions Métaillé.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Le début était prometteur, mais l'histoire s'est alourdie dans le passé et le présent, passé et présent qui se rejoignent dans le dénouement. La multiplicité des personnages n'a pas aidé à une compréhension fluide. le point fort est la description très violente des méfaits du communisme broyant inlassablement les êtres, que ce soit en Sibérie ou sous les tropiques. Ce pavé devenu indigeste au fil de la lecture, aurait mérité un sérieux élagage.
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J'ai adoré Poussière dans le vent aussi je me suis jeté sur Ouragan à sa sortie. J'ai retrouvé les thèmes préférés de l'auteur et spécialement les dysfonctionnements de la société cubaine où tout et tous s'achetèrent mais rien ne marche. Ouragan y ajoute une dimension historique (c'était pas mieux avant). J'ai passé un bon moment à le lire mais je n'ai pas retrouvé le même souffle et notamment pas le côté anatomie d'une petite tribu. le côté roman policier a un peu pris le dessus sur le roman tout court. Bref à lire mais après poussière d'étoile.
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