AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 184 notes
5
7 avis
4
16 avis
3
13 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce roman noir qui nous emmène à Cuba en 1989, avant la chute de l'URSS. On suit Mario Condé, lieutenant de police à la Havane, déjà usé par la vie à 34 ans et confronté à la disparition d'un ancien condisciple de lycée, devenu cadre dirigeant dans une entreprise d'import / export étatique et excellent camarade du parti.

L'intérêt de ce livre est dans l'ambiance poisseuse que Leonado Padura arrive à instaurer. C'est vraiment un excellent conteur et j'ai adoré suivre les méandres des pensées et des souvenirs de Mario Condé. le récit est surtout constitué de dialogues et de monologues et le rythme instauré par l'auteur est vraiment le bon. Les personnages sont attachants mais pas au début. Il faut apprendre à les connaître, à comprendre leurs blessures pour les apprécier. le personnage du Flaco est symptomatique qui gagne en envergure au fur et à mesure du roman et à la fin, on n'a qu'une envie, c'est de retrouver Conde avec le Flaco, l'intrigue policière étant vraiment passée au second plan.

J'ai adoré ce premier tome du cycle des quatre saisons et l'hiver cubain avec les gros cigares du capitaine, les bouteilles de rhum partagés par le Flaco et le Condé, l'amour de Josefina et je lirai la suite des aventures de Mario Condé en espérant retrouver de vieux amis.
Commenter  J’apprécie          143
Vivant tout comme son double de papier dans le quartier de Mantilla à La Havane, Leonardo Padura partage de nombreuses similitudes avec le lieutenant Mario Conde, personnage emblématique de la littérature noire hispanique qu'il a créé pour dépeindre le paysage social de l'île de Cuba à une période qui coïncide avec l'éclatement du bloc soviétique et de l'effondrement économique qui s'ensuivit entraînant ainsi le peuple cubain dans les affres d'une misère matérielle bien évidemment, mais également d'une misère morale marquant la fin d'une illusion révolutionnaire. Cette désillusion, ce désenchantement on le ressent tout au long des neufs volumes qui composent la série des enquêtes de Mario Conde dont les quatre premiers ouvrages font référence au cycle des saisons débutant avec l'hiver. Passé Parfait nous permet donc de faire la connaissance avec cet enquêteur qui doit élucider une affaire de disparition d'un gros ponte de l'industrie, ancien camarade de classe tout comme sa somptueuse épouse dont le Conde est toujours amoureux.


Hiver 1989 à La Havane. le lieutenant Mario Conde pense avoir tout le week-end pour se remettre d'une cuite carabinée qu'il a prise avec Carlos dit le Flaco, son ami d'enfance. Mais c'est sans compter l'opiniâtreté de son supérieur hiérarchique le major Rangel, surnommé le Vieux, qui annule son congé afin de lui confier une enquête portant sur la disparition de Rafael Morin Rodriguez, directeur d'une importante société d'import-export. Mais pour le Conde, Rafael n'est pas un simple directeur. Il s'agit d'un ancien camarade de classe que tout opposait et qui avait réussi à séduire la belle Tamara dont il était également amoureux. Des investigations qui le conduisent donc à se replonger dans son passé afin de retrouver le disparu qui ne donne plus aucun signe de vie. Une occasion de revoir la toujours très séduisante Tamara tout en se demandant si elle n'a pas un lien avec la disparition de son mari.


Bien qu'étant policier au sein de la police de la Havane, Mario Conde travaille toujours en civil. Ce n'est d'ailleurs pas la seule particularité de cet enquêteur cubain empruntant davantage le profil du détective privé désabusé à la Sam Spade ou Phillip Marlow qui ont très certainement influencé l'oeuvre de Leonardo Padura afin qu'il puisse intégrer subtilement cette critique social du pays émanant des thèmes qu'il porte au gré de ses récits. Avec Passé Parfait c'est donc l'occasion de fustiger les édiles de l'industrie qui frayent désormais avec «l'adversaire capitaliste» et qui ne manquent pas de succomber aux tentations à l'instar de Rafael Morin Rodriguez, ancien camarade de lycée de Mario Conde. En enquêtant ainsi sur la disparition de ce camarade, Mario Conde replonge dans les souvenirs de sa jeunesse nous donnant l'occasion de visualiser l'adhésion d'une génération qui se construit autour d'un système social déjà vacillant dont la perspective se heurte à la misère du présent. On observe ainsi, au gré des analepses, la trajectoire du jeune Rafael, figure emblématique du modèle socialiste, devenant l'une des figures idéales de l'entreprise qu'il dirige et derrière laquelle se cache quelques éléments troubles que Mario Conde va mettre à jour au fil de ses investigations. Mais ce retour aux sources de son passé d'étudiant, nous donne également l'occasion de saisir les contours de la personnalité de Mario Conde en comprenant qu'il n'avait pas pour vocation d'intégrer les forces de police, lui qui se destinait pour tout ce qui a trait à la littérature avec cette scène émouvante où il se remémore la rédaction d'une nouvelle à l'intention du journal du lycée et dont l'ensemble du contenu va se retrouver censuré par les édiles de l'établissement scolaire, ce qui nous donne tout de même un aperçu du système de pensée unique qui prévaut sur l'île de Cuba tout entièrement tournée vers la réussite du système communiste qui serait relayé par une jeunesse qui ne partage plus l'enthousiasme de la génération précédente. C'est ainsi que l'on comprend la démarche des enquêtes de Mario Conde qui exhument les failles d'un système corrompu que le policier ne se prive pas de mettre en exergue.


Mais loin d'être un pamphlet moralisateur ou un récit imprégné d'une nostalgie désenchantée, Leonardo Padura met en perspective le quotidien de ses personnages avec un verve enthousiaste qui caractérise l'ensemble de l'oeuvre à l'exemple du Vieux qui dépeint les instants de plénitude qu'il ressent en fumant ses cigares ou de Mario Conde se réjouissant de partager les succulents repas préparés par Josefina qu'il partage avec son fils, le Flaco Carlos ami et confident de toujours. On appréciera d'ailleurs le côté truculent des échanges entre ses deux compères qui n'apprécient rien d'autre, après un bon repas, que de savourer quelques verres de rhum qu'ils dégustent au gré de leurs considérations, notamment en ce qui concerne les femmes qu'ils croisent sur leur chemin, sujet éminemment sensible pour Mario Conde qui succombe assez aisément à leur charme.


Passé Parfait, premier roman mettant en scène le lieutenant Mario Conde, illustre donc l'ensemble de l'oeuvre de Leonardo Padura où l'on partage instants d'une nostalgie d'un passé dissolu et truculence joyeuse d'un présent ancré dans une certaine misère du quotidien que l'on surmonte avec le plaisirs simples de la vie tout en intégrant les vicissitudes d'un système social qui se désagrège et dont les enquêtes du policer tendent à mettre à jour les failles d'un modèle idéalisé.


Leonardo Padura : Passé Parfait (Pasado Perfecto). Editions Métailié 2016. Traduit de l'espagnol (Cuba) par Caroline Lepage.


A lire en écoutant : Chan Chan du Buena Vista Social Club. Album : Buena Vista Social Club. 1997 World Circuit Limited.
Lien : https://monromannoiretbiense..
Commenter  J’apprécie          100
Il est possible que la lecture de la série de romans policiers de Leonardo Padura ayant Mario Conde comme héros puisse être assez décevante pour beaucoup d'amateurs de ce genre littéraire. L'intrigue policière y est en effet peu excitante.
D'entrée de jeu, le lecteur de Passé Parfait, le premier opus d'une série qui pour le moment en compte dix, est confronté au classique et difficile réveil du policier non conformiste qui se fait appeler au petit matin par son supérieur qui veut lui confier un dossier délicat alors qu'il ne s'est pas encore remis de sa cuite de la veille.
Avouez que c'est plutôt éculé comme façon de commencer un roman policier. Et ce n'est pas l'enquête que l'inspecteur Conde va mener par la suite qui va changer quoi que ce soit à cette mauvaise impression puisqu'il ne s'agira que d'une suite linéaire d'entrevues et d'interrogatoires de témoins et de suspects visant à apprendre ce qui s'est passé dans les jours qui ont précédé la disparition d'un haut fonctionnaire et ainsi arriver à découvrir les raisons de sa fugue de même que les motifs qui vont par la suite mener à son assassinat. L'intrigue se terminant bien sûr par l'identification et l'arrestation du coupable.
En fait, l'enquête policière ne sert ici que de trame de fond sur laquelle évoluent des personnages qui nous révèlent différentes facettes de la vie quotidienne à Cuba au début des années 90. Sans jamais s'attaquer explicitement à la famille Castro, probable condition sous laquelle Padura peut continuer à vivre et à écrire dans son pays, l'auteur y décrit les misères de la population cubaine de même que la corruption généralisée des fonctionnaires de cet état.
Bien que fort intéressantes, ces descriptions ne peuvent cependant à elles seules expliquer pourquoi je me suis lancé avec autant d'enthousiasme dans la rédaction du texte que vous avez sous les yeux. Mon intérêt est plutôt lié au fait que le personnage principal de Passé Parfait multiplie tout au long du roman les références à la lecture et à l'écriture. Mario Conde est un policier, mais un policier qui lit et qui rêve de devenir écrivain. En voici quelques-unes pour appuyer mes dires :

« Tu n'écris plus, Mario ? Non, plus maintenant. Mais un de ces jours… dit-il, se sentant mal à l'aise ».
« Si ton mari n'avait pas disparu, je serais chez moi en train de bouquiner ».
« Il ne lisait déjà presque plus et avait même oublié l'époque où il s'était juré, en regardant la photo de cet Hemingway qui avait été l'idole la plus adorée de sa vie, qu'il serait écrivain, rien d'autre qu'écrivain… ».
« Une soirée comme celle-là, lui, il se serait fourré au lit, un livre entre les mains ».
« Moi je serai écrivain, comme Hemingway ».
« Quelques jours auparavant, il avait lu « Le pont du roi Saint-Louis » de Thorton Welder ».
« Et toi, est-ce que tu as fini par écrire quelque chose ? Non, je n'écris pas. Qu'est-ce qui t'arrive ? Je ne sais pas, parfois j'essaye, mais rien ne me vient ».
« Tant que je serai policier, je ne pourrai pas arrêter de penser qu'un jour j'écrirai un roman très abject, très romantique, très doux ».
« il s'était proposé, de nombreuses années plus tôt, d'écrire un roman sur l'abjection… accoudé au bar où le vieil Hemingway avait embrassé Ava Garner ».
« En chemin, il se trouva en forme et capable d'écrire. Il écrirait un récit très abject sur un triangle amoureux ».
« Un de ces jours, je vais écrire là-dessus, je te le jure ».

Les références à Hemingway sont nombreuses et s'expliquent autant par les goûts littéraires du personnage que par le fait que le célèbre écrivain américain a vécu longtemps à La Havane. Cependant, ce ne sont pas non plus toutes ces allusions à l'écriture ou à la lecture parsemées dans le roman qui m'ont enthousiasmé au point d'entreprendre la très studieuse recherche dont j'aimerais partager les résultats avec vous.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, c'est à la dernière minute de ma lecture de Passé Parfait, plus précisément en lisant son dernier paragraphe, que des interrogations auxquelles il fallait absolument que je trouve une réponse ont subitement surgi.
Voici les mots en question :
« Il abandonna la tasse vide sur la table de nuit tachée par d'autres tasses abandonnées, et il alla jusqu'à la montagne de livres qui attendaient sur une banquette leur tour de lecture. Il en parcourut le dos avec le doigt, cherchant un titre ou un auteur qui l'enthousiasmerait. Il renonça à mi-chemin. Il tendit la main vers la bibliothèque et choisit le seul livre qui n'avait jamais pris la poussière. Que ce soit très abject et émouvant, répéta-t-il à voix haute. Il se mit à lire l'histoire de l'homme qui connaît tous les secrets du poisson-banane, et qui, peut-être à cause de cela, finit par se tuer. Il s'endormit en pensant que, du fait du génie paisible de ce suicide, cette histoire était une pure abjection ».
Avec toutes les références à Hemingway que l'on peut trouver dans « Passé parfait », j'ai pensé que c'est à cet auteur que Padura pensait quand il parle du seul livre de sa bibliothèque qui n'a jamais jamais accumulé de la poussière. D'autant plus que Hemingway s'est suicidé. Cependant « l'homme qui connaît tous les secrets du poisson-banane » me posait problème, car je n'avais aucune idée à qui il faisait allusion tout comme d'ailleurs je ne pouvais comprendre les répétitions du thème de l'abjection, que l'on peut retrouver à quelques autres reprises dans le roman et qui semble à première vue être lié à cet écrivain.
Tout se complique à la lecture de ce paragraphe dans sa version originale espagnole, Pasado Perfecto. L'abjection y est représentée, de même qu'à toutes les autres occasions où il apparaît dans le roman, par le mot « escualidez » ou son adjectif « escuálido ». Ce qui est traduit dans les dictionnaires par « sale -dégoûtant », mais aussi par « maigre-efflanqué ». À la limite, « sale-dégoûtant » peut être associée à l'abjection et il est possible que l'on puisse souhaiter écrire ou lire un livre qui soit à la fois abject et émouvant : « que sea escuálido y conmovedor ». Or, la dédicace de ce roman, autant dans sa version originale espagnole que dans sa version française, se lit comme suit : « Para Lucia, con amor y escualidez ». En effet, l'éditeur français ne l'a pas fait traduire. Pourquoi ? Est-ce pour éviter que le lecteur se demande comment l'on peut associer amour et abjection ?
La lecture du deuxième roman de la série des Mario Conde : Vents de Carême apporte certains éclaircissements à cette question tout en complexifiant davantage l'interprétation de « escualidez ». On y lit en effet qu'après avoir fait connaissance avec une jeune femme qui habite non loin de chez lui, Mario Conde lui prête un livre qui est ce que « J. D. Salinger a écrit de mieux ». Elle venait tout juste de lui dire qu'un jour « elle avait lu quelque chose de Salinger qu'elle trouvait fabuleux (et il avait alors eu envie de rectifier : non, c'est dépouillé et émouvant ». « Dépouillé » !!! Voilà une traduction très différente du mot « abject » qui a été choisie par Caroline Lepage, la traductrice de Passé Parfait. En effet, c'est un autre traducteur, François Gaudry, qui a traduit Vents de Carême, et « dépouillé » est beaucoup plus proche de « maigre » et « efflanqué », les autres sens de « escuálido ». de plus, René Solis et Mara Hernandez, les traducteurs du troisième roman de la série, Électre à La Havane, utilisent eux aussi « dépouillé » pour traduire « escuálido », car l'expression revient aussi à plusieurs reprises dans ce troisième opus : « Peut-être que la seule vérité était son incapacité à écrire quelque chose qui fut émouvant et dépouillé » et « Je leur ai dit que tu aimais écrire des choses émouvantes et dépouillées ».
Pour en avoir le coeur net, je suis allé vérifier ce qu'il en est dans l'oeuvre de J.D. Salinger. Une oeuvre dont je ne connaissais que le réputé Catcher in the Rye (L'attrape-coeurs, en français).
Grâce au réseau des bibliothèques publiques de la ville de Montréal, j'ai pu facilement mettre la main sur un exemplaire de chacune des versions anglaise et française du recueil de nouvelles intitulé Nine Stories par son éditeur américain et Nouvelles par son éditeur français, tout comme d'ailleurs j'avais pu y emprunter les exemplaires de chacune des versions française et espagnole des romans de Padura.
Un coup d'oeil sur la table des matières de Nouvelles suffit pour découvrir que « l'homme qui connaît tous les secrets du poisson-banane » du dernier paragraphe de Passé Parfait réfère au titre du premier texte de ce recueil : Un jour rêvé pour le poisson-banane. Ce qui se confirme à la lecture de la nouvelle puisqu'elle se conclut par le suicide de son personnage principal, tout comme cela est énoncé dans la dernière phrase du roman de Padura.
Mais ce n'est pas tout. le sixième titre de ce recueil se lit comme suit : Pour Esmé, avec amour et abjection qui est la traduction de For Esmé, with love and squalor qu'en a faite Sébastien Japrisot en 1961. Une formulation qui est proche parente des mots employés par Leonardo Padura dans la dédicace de Pasado Perfecto tout comme dans celle de Passé Parfait : « Para Lucia, con amor y escualidez ».
Dans Pour Esmé, avec amour et abjection, une fillette demande au personnage principal s'il peut lui écrire une histoire :
Ça n'a pas besoin d'être terriblement long ! du moment que ce n'est ni bête ni puéril. Ce que je préfère, c'est les histoires sur l'abjection. 
Sur quoi ?
L'abjection. Je suis extrêmement intéressée par l'abjection… faites-la extrêmement abjecte et émouvante, suggéra-t-elle…
Il me semble que la question de la longueur, que l'on peut associer à la maigreur et au dépouillement, a son importance et peut conduire à penser que peut-être que le traducteur français a mal interprété le « squalor » de Salinger en lui donnant le sens de « abject ». Après tout, dans la biographie de Japrisot sur Wikipédia, il est écrit que sa connaissance de la langue anglaise était sommaire quand il s'est lancé dans la traduction de romans américains dans les années 50.
Alors, quel est le terme le plus approprié pour traduire « squalor » et « escualidez » en français ? « Dépouillé » ou « abject » ?
Questionnée sur le sujet, ma professeure d'espagnol, qui est d'origine cubaine et qui est aussi philologue, m'a répondu que dans sa première acceptation « escuálido » signifie : maigre, efflanqué, mal alimenté, peu développé. Cependant, dans le contexte des pénuries alimentaires cubaines, le mot a perdu son sens de causer du dégoût et se rapproche maintenant plus d'un sentiment de peine et de compassion. J'en déduis que dans un contexte littéraire, « escuálido » peut certainement se traduire en français par le mot « dépouillé ». Ce qui, d'ailleurs, correspond parfaitement à la définition de la courte nouvelle (Short Story).
Cela clarifie un peu plus la question, sans que ce soit vraiment limpide. On peut cependant conclure que le choix qu'ont fait Sébastien Japrisot de même que la traductrice de Passé Parfait d'employer le mot « abject » peut être discutable et que le choix qu'ont fait les traducteurs de Vents de Carême  et de Électre à La Havane d'utiliser « dépouillé » peut être plus adéquat. Toutefois, mes propres limites en anglais tout comme espagnol ne me permettent pas trop de pontifier sur le problème. Chose certaine, tout cela démontre bien les difficultés du travail de traduction d'une oeuvre littéraire.
Je considère cependant que l'expérience en valait la peine malgré l'absence d'une réponse claire, nette et précise à mon questionnement, car elle m'a permis d'effectuer une recherche qui a enrichi mes connaissances tout en nourrissant ma passion pour la lecture. Mais à part ça, sérieusement, est-ce qu'il y a quelqu'un dans l'univers qui peut s'intéresser à des sujets pareils à part moi ?
Commenter  J’apprécie          62
Un auteur que je découvre et que j'adore.
Un flic et des personnages secondaires attachants.
Cuba, loin des images de cartes postales mais encore plus attirante.
Bref une ambiance qui fait de ce livre autre chose qu'un simple roman policier.
Commenter  J’apprécie          50
Quand nous découvrons Mario Conde, il a une gueule de bois carabinée et une vague envie de mourir. Contrairement aux apparences, le pire vient à peine de commencer. Car ce flic désabusé est rapidement chargé d'une affaire de disparition : le mari de celle qui fut son grand amour transi de jeunesse... Directeur d'une grande entreprise, le disparu fait figure de modèle de réussite : un brillant fils du peuple, ayant gravi tous les échelons, et l'objet d'unanimes éloges... Mais nous sommes à la Havane, en 1989 : dans un pays gangréné par la misère sociale et le désir de fuite, une si belle image peut-elle ne dissimuler aucune faille ?
Comme dans nombre de grands polars, ce qui importe ici est moins le résultat de l'enquête que le cheminement du héros - ou son incapacité à avancer. Personnage récurrent de Leonardo Padura, le Conde a ici trente-quatre ans : suffisamment vieux pour avoir le sentiment d'avoir raté sa vie, suffisamment jeune pour craindre d'en subir les conséquences un moment. Dans une prose lumineuse vivifiée par l'humour des perdants magnifiques, Leonardo Parura explore à travers son héros, confronté à l'éternité des souvenirs, cette mélancolique vérité du coeur : "le temps n'est que mensonge".


Lien : http://horstemps.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          40
Premier tome d'une tétralogie "les quatre saisons". Texte écrit en 1991.
Cuba, la Havane, 1989. Mario Conde est un lieutenant de police célibataire, désabusé et un brin cynique. Il passe ses soirées avec le Flaco, son meilleur ami depuis le lycée. Ces années vont d'ailleurs maintenant le rattraper : Rafael Morin vient de disparaître. On est dans les tout premiers jours de janvier. Ce gars a été la coqueluche du lycée puis des hautes sphères de l'État. Maintenant il est conseiller du vice-ministre de l'Industrie.
Et le pire, aux yeux du Conde, c'est qu'il a épousé la plus belle fille du lycée, dont il était follement amoureux : Tamara.
Le voilà donc à devoir retrouver un gars qu'il n'a pas envie de chercher! Mais les hautes sphères ont besoin de réponses, et ce type semble tellement blanc comme neige...ça ne va pas être simple.
Génial! J'ai adoré le Conde, ses doutes, ses errances, son histoire et ses pensées. Tous les personnages ont ce petit quelque chose qui donne envie de les connaître. C'est une sublime plongée dans l'ambiance de Cuba à cette époque. J'ai attaqué le tome 2, et je sens que je vais adorer aussi.
Commenter  J’apprécie          30
Je me régale a l'idée que ce livre soit le 1er opus d'une tétralogie ! ... qui a été suivie d'autres livres dans lesquels on retrouve Mario Condé (Les hérétiques- très bon livre que j'ai lu avant la tétralogie. Pas gênant)
Après avoir lu, 'L'homme qui aimait les chiens' sorti en 2011, avec un immense plaisir, je souhaitais découvrir les 1ers romans de Padura.
Emballé : Padura est un grand auteur !. .. Et Mario Condé rejoint Wallander et Bernier Gunther dans mes excellents souvenirs de lecture.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (396) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2869 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}