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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lorsque David Fincher adapte le Fight Club de Chuck Palahniuk au cinéma, une suite est rapidement évoqué mais ne voit jamais le jour. Jusqu'à ce que l'auteur surprenne son monde en l'annonçant l'an dernier…

Car celui-ci n'a jamais caché qu'il aimait le film même s'il comportait quelques différences avec son roman. Notamment son final. D'ailleurs, lorsqu'il a annoncé qu'il s'attelait à l'écriture d'une suite sous forme de comics en 10 parties (Un seul en France, un intégral), il a d'emblée affirmé qu'il serait heureux que David Fincher l'adapte. Bon, ça risque d'être compliqué au vu du livre, mais pourquoi pas…

Cela fait maintenant 10 ans que Sebastian (le narrateur) est marié avec Marla. Ils ont un enfant et Tyler Durden a disparu en même temps que Sebastian a été mis sous traitement. Mais Marla s'ennuie et décide de baisser les doses, histoire de laisser un peu de place à Tyler de temps en temps. Sauf que le bonhomme n'a pas l'intention de laisser tout ça se passer si facilement et a désormais un nouveau projet : détruire le monde pour le guérir de tout ses maux !

Pas facile de parler du livre car il posséde toute une partie méta qui risque de décevoir une grande partie des lecteurs. Si cela commence de maniére trés calme (un appel vers un certain Mr. Palahniuk qui ne pourrait être qu'un clin d'oeil), cela avance rapidement avec le passage des personnages devant l'affiche d'un cinéma proposant un certain Fight Club avec Edward Norton et Brad Pitt, suivi d'une image représentant une scéne du film, avec Brad Pitt en Tyler Durden. Et on finira décontenancé avec un Chuck Palahniuk illustrant ses difficultés à boucler l'histoire. Il ne se générera d'ailleurs pas, en début de livre, pour préciser que cette suite suit la fin du roman, et non celle du film !

Perdu ? Décontenancé ? On peut l'être, ce sera légitime mais le livre illustre au final parfaitement un propos schizophrène, autant que son personnage, que l'oeuvre elle même (le livre par rapport au film), que son auteur ou ses lecteurs. Impertinent comme souvent, Palahniuk fait ce qu'il veut et moi je le suis sur les 10 chapitres (le 11éme revisite la fin du roman original) et vous conseille ce Fight Club 2, qui posséde d'ailleurs de trés beaux dessins !
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Depuis le temps que j'attendais des nouvelles de Tyler Durden ! Je suis super contente et j'ai adoré le format, ce roman graphique est percutant, efficace et déroutant à la fois. On le retrouve donc là où on l'a laissé et il ne faut pas longtemps pour se remettre dedans. J'ai beaucoup apprécié l'humour, l'auteur ironise sur son film par petites touches et le lecteur qui a vu le film ne peut qu'aimer. C'est vraiment du lourd, on suit les aventures de Sebastian qui s'est rangé et vit une vie paisible avec sa femme et son fils, mais c'est sans compter sur Tyler Durden qui va mettre un sacré bazar dans sa vie.

Lire Fight club 2 c'est faire une incursion dans la folie, la schizophrénie et le désordre. Il y a dix parties toutes plus haletantes et passionnantes les unes les autres, on lit avec avidité, on se régale des planches de qualité, on veut savoir la suite, alors on tourne les pages sans faire de pause, on est comme hypnotisé. Une critique de la société saisissante et bien vue, des idées géniales servies par des illustrations incroyables, des répliques implacables dont je suis sûre certaines vont devenir cultes, une ambiance de folie.

J'ai aimé aussi les dix parties qui commencent toutes par un résumé complètement barré, ce découpage correspond d'ailleurs à celui de la série passée aux Etats-Unis. Vous l'aurez compris, j'ai été conquise par ce tourbillon de folie, par toute la palette d'émotion que j'ai vécu passant de l'excitation, au questionnement, de la joie au désespoir... Les planches sont aussi démentes que le texte, j'ai trouvé hyper sympa les bonus en fin de livre : planches alternatives de la couverture et autres réjouissances que je vous laisse découvrir. C'est un OVNI littéraire qu'il faut lire en laissant de coté tout ce que l'on a de cartésien. C'est bien simple soit vous allez aimer soit détester

VERDICT

A lire, tant pour les dessins que pour le texte, c'est incroyable ! Vertigineux !
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Ce tome fait suite au roman Fight Club de Chuck Palahniuk, publié en 1996 qu'il vaut mieux avoir lu avant, ou au moins avoir vu le film de David Fincher Fight Club (1999). Il comprend les 10 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015/2016, écrits par Chuck Palahniuk, dessinés et encrés par Cameron Stewart, avec une mise en couleurs de Dave Stewart. Les couvertures sont l'oeuvre de David Mack. le tome commence par une introduction de 2 pages rédigée par Gerard Howard, le responsable d'édition qui a poussé pour que son employeur publie le roman initial. Il se termine par une fin alternative au roman, en 10 pages de bandes dessinées réalisées par les mêmes auteurs.

Dix ans après les événements racontés dans Fight Club (le roman), le Narrateur a pris le nom de Sebastian. Il est marié avec Marla Singer, et ils ont un fils appelé Junior. Sebastian travaille pur une entreprise de conseil nommé Rize or Die, où il occupe un poste de bureau, sans joie et sans motivation. Il est sous traitement médicamenteux afin d'éviter une rechute et la réapparition de Tyler Durden. Marla souffre d'ennui et a recommencé à fréquenter des groupes d'entraide psychologiques, le dernier étant destiné aux malades souffrant de progéria (maladie également connue sous le nom de syndrome de Hutchinson-Gilford, provoquant des changements physiques ressemblant à une sénescence accélérée). La babysitteur de Junior a un comportement un peu apeuré vis-à-vis de Sebastian quand il rentre plus tôt que d'habitude.

En fait, Marla Singer n'en peut plus de cette normalité castratrice dans un pavillon de banlieue avec une pelouse bien entretenue et un mari d'une banalité effroyable et ennuyeuse. Elle a donc décidé de neutraliser le traitement médicamenteux de Sebastian. le résultat ne se fait pas attendre : il se montre beaucoup plus fougueux au lit, même s'il ne s'en souvient pas forcément. Tyler Durden est de retour et il a de grands projets. Les succursales du Club vont pouvoir retrouver un objectif : projet Mayhem. Dans un bar, Sebastian se rend compte que le serveur a le visage tuméfié et une référence à la Genèse tatouée sur le cou. Il va en avoir des choses à raconter au docteur Wrong, son psychanalyste, lors de la prochaine séance.

20 ans après la parution du roman original, Chuck Palahniuk répond enfin à l'attente des lecteurs et des adorateurs du Fight Club : Tyler Durden, l'homme (le vrai) qui refuse la médiocrité de la société moderne, est de retour. Les clubs n'ont jamais cessé d'exister, mais sans leur maître idéologique, ils n'ont pu que perpétrer la mécanique des combats, sans que cette forme de préparation ne débouche sur quoi que ce soit. Au vu du titre, le lecteur s'attend à une suite en bonne et due forme au roman (à la rigueur au film de David Fincher). Dès les premières séquences, l'auteur confirme cet état de fait. le lecteur doit être familier du récit original. Il doit se souvenir des personnages secondaires afin de les reconnaître lors de leur retour et pour comprendre le sens de leurs actions. Lorsque plusieurs membres d'un Club se mettent à psalmodier le nom de Robert Paulson, il faut savoir de qui il s'agit pour comprendre le sens de ce passage. de la même manière, il faut pouvoir se rappeler que la fréquentation de groupes d'entraide avait permis à Sebastian et Marla de se rencontrer initialement.

Rasséréné, le lecteur s'installe confortablement et se prête au jeu d'identifier les références à l'oeuvre originale et s'en remet à l'auteur pour le secouer dans son fauteuil, le faire sortir de sa zone de confort et le contraindre à regarder la vérité en face. Les thèmes présents dans l'original resurgissent : l'absence de sens de la vie moderne, la sensation d'émasculation de l'homme végétant dans une vie banale sans pouvoir s'accomplir, l'asservissement de l'individu à sa sécurité matérielle, le recours aux médicaments pour supporter un quotidien médiocre et navrant, la pulsion de d'agir sur son environnement pour le maîtriser et le modeler. Tous les doutes sont balayés d'un revers de main : cette suite est légitime dans tous les sens du terme. Pour donner une suite à son roman le plus populaire, l'auteur a choisi une forme tout aussi populaire, celle de la bande dessinée. Les couvertures prennent la forme de peintures magnifiques et ironiques, réalisées par David Mack, l'auteur de la série Kabuki.

Cameron Stewart est un dessinateur ayant travaillé à plusieurs reprises avec Grant Morrison, scénariste exigeant et ambitieux, ayant également réalisé le scénario d'une des incarnations de la série Batgirl. En découvrant les premières pages, le lecteur observe des dessins réalisés dans une approche réaliste et descriptive, avec un degré de simplification qui les éloignent du photoréalisme, et qui leur donne une apparence moqueuse, voire ironique, dans certaines séquences. Il retrouve à plusieurs reprises des échos visuels du film de David Fincher, Stewart s'en inspirant pour créer des liens avec le premier Fight Club. Il retrouve ainsi l'ambiance un peu glauque de la salle où se tiennent les réunions du groupe d'entraide (renforcée par la mise en couleurs intelligente et sensible de Dave Stewart), la maison délabrée que Tyler Durden avait choisie comme quartier général (après la destruction de l'appartement du Narrateur), la vivacité et le tonus des rapports sexuels entre Marla et Tyler, et quelques autres éléments.

Dès la page 10, le lecteur observe que l'artiste surimpose des éléments dessinés par-dessus les cases proprement dites. C'est ainsi qu'apparaissent des gélules qui viennent masquer des visages ou des parties de phylactères, puis des pétales de fleurs, puis des comprimés qui semblent comme apposés sur les visages pour les masquer intentionnellement. Cameron Stewart dessine ces éléments de manière plus réalistes que ceux dans les cases, en y ajoutant un ombrage, comme s'ils étaient vraiment posés par-dessus la planche dessinée. Il constate également que l'artiste ne recherche pas une ressemblance avec les acteurs du film. Il n'est pas possible de reconnaître Brad Pitt et le visage de Sebastian n'évoque que vaguement celui d'Edward Norton.

De séquence en séquence, le lecteur se rend compte que l'approche de Cameron Stewart permet de mettre sur le même plan graphique des éléments qui sinon seraient apparus comme disparates parce qu'appartenant à des environnements trop éloignés (par exemple la pelouse bien tondue et la guérilla urbaine à Mogadiscio en Somalie). Il constate également que l'artiste ne se contente pas d'illustrer le scénario, mais qu'il utilise des techniques spécifiques à ce média. Par exemple, en page 20, le lecteur peut voir la tête de Sebastian ayant explosé (avec un oeil voletant à travers la page) et expulsant les biens matériels qui constituaient sa prison. Il y a également le recours à ces éléments comme apposés sur la page. Il y a aussi possibilité de disposer côte à côte une case au temps présent et une case dans le passé. Dans le chapitre 4, il représente les déplacements d'un personnage par des pointillés sur un fond de plan. La page finale de ce même chapitre montre le sceau du Comics Code Authority (un organise d'autocensure des comics) maculé de sang, image à destination de lecteurs de comics.

Le choix de Cameron Stewart se révèle de plus en plus pertinent au fur et à mesure que l'intrigue avance. En effet, son approche graphique lui permet de représenter au premier degré les éléments de plus en plus déconcertants du récit, virant parfois à la parodie. Il faut dire que Chuck Palahniuk ne fait pas dans la demi-mesure : un dessin en pleine page montrant en contre plongée une dizaine d'individus atteints de progéria descendant en parachute sur un château (dont un dans son fauteuil roulant), des spermatozoïdes serpentant sur la page par-dessus les cases, des individus avec de franches expressions d'exaspération sur le visage, et bien d'autres surprises visuelles. le lecteur peut alors trouver que la narration visuelle vire trop vers la farce, malgré une mise en couleurs qui reste discrète et sobre.

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- ATTENTION - La suite du commentaire comprend des divulgâcheurs. -
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En fin de tome, le lecteur se retrouve en butte au fait que Chuck Palahniuk lui a donné exactement ce qu'il attendait, et que pourtant le résultat constitue quelque chose de bien différent qui défie les attentes. Il a apprécié la simplicité narrative des dessins de Cameron Stewart, tout ayant conscience que les images ont permis de faire passer des associations d'idées mieux que le langage écrit ne l'aurait permis. Il a l'impression que cette histoire se termine en grosse farce, et que la leçon à en tirer n'est pas celle qu'il aurait souhaitée. Comme l'indique la phrase sur la couverture peinte de David Mack : il y a des amis imaginaires qui ne s'en vont jamais. Après lecture, ce constat s'applique bien sûr à Tyler Durden, mais aussi à Robert Paulson, un ami imaginaire dont l'auteur lui-même n'a pas pu se défaire, du fait de la pression de son lectorat, ou plutôt de la popularité acquise par le personnage. Cette suite de Fight Club ne fait pas que dépasser les attentes, elle dépasse les espérances en reprenant le récit et les thématiques là où l'auteur s'en était arrêté il y a 20 ans et en les ouvrant sur d'autres réflexions, tout aussi brutales (à commencer par le mélange entre réalité et fiction de l'auteur, mais aussi du lecteur).
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La première règle du Fight Club est : Il est interdit de parler du Fight Club. La deuxième règle du Fight Club est : Il est INTERDIT de parler du Flght Club.
Et pourtant de plus en plus de monde semblent être au courant de l'existence de cette organisation.Ce roman graphique (car oui, ce n'est pas un simple roman) est la suite directe du livre Fight Club sorti en 1996 (et non du film qui a une fin différente, mais rassurez vous, si vous n'avez vu que le film vous ne serez pas trop perdu). C'est donc 10 ans après les précédents évènements que l'on retrouve nos deux protagonistes principaux : Tyler DURDEN et le Narrateur (ici Nommé Sébastian). Ce dernier semble avoir réussi à faire taire Tyler et à avoir une vie rangée. Il maintient ce calme grâce à son psy. Petite vie de famille avec un ancien personnage : Marla, et leur fils Junior qui semble avoir hérité du caractère de son père...Mais Marla s'ennuyant dans son couple, remplace les médicaments de son mari afin de faire revenir l'homme dont elle est tombée amoureuse : Tyler.De multiples références à l'oeuvre originale sont également présentes pour notre plus grand plaisir.On aperçoit également l'auteur dans le récit : Chuck PALAHNIUK qui intervient pour trouver la suite de son histoire et justifier également sa fin.J'ai beaucoup aimé la façon dont Tyler est vu dans cette histoire, mais je ne peux pas en dire plus sans spoiler le récit.Le style graphique est vraiment très percutant et rend hommage au récit et aux différents personnages, le dessinateur arrive à faire ressortir toute l'étrangeté de leurs psychés.Ce roman graphique est pour moi le digne successeur de Fight CLub
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Papa Tyler est de retour ! Et avec lui, les médicaments, le sexe, les bagarres, les explosions, et bien évidemment, le projet Chaos... Fight Club 2 est dans la lignée du premier : cynique, déjanté, drôle, satirique, explosif... !
Les graphismes de Cameron Stewart sont géniaux et collent parfaitement au scénario de Chuck Palahniuk.
Moi qui avais peur de la déception, je dois avouer que c'est plutôt tout le contraire.
Alors, si vous avez envie de replonger dans cet univers après toutes ces années, n'hésitez pas, ça vaut largement le détour.
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