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Fais-moi chroniqueuse
Eclair de flash
Fais-moi mystérieuse
Eclair de Flash
Fais-moi intéressante
Eclair de flash

Je t'ai lu la première fois en 2008, tu n'as pas pris mes rides au coin des yeux, Monstres Invisibles.

Qui sont-ils ces Monstres Invisibles ?
« Aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, je serais celui ou celle, n'importe, que vous voulez que je sois. Utilisez-moi. Changez-moi. Je peux être mince avec de gros seins et plein de cheveux. Mettez-moi en morceaux. Transformez-moi en n'importe quoi, mais juste aimez-moi. » Tel est le cri qui se répand à travers les bouches pleine de maquillages, de produits chimiques, de silicones et aujourd'hui encore, les lèvres sont pleines de filtres. Regardez-moi, regardez-moi, aimez-moi, glorifiez-moi…
Mais qui sont ces Monstres Invisibles ?
"Il est envisageable que la télé te transforme en Dieu." Aujourd'hui, ce n'est plus la tv, c'est Instagram, Tik Tok, mais le message est le même.
Epilation maillot, épilation du corps, belles chevelures, belles lèvres, beaux seins, tailles fines. Zut elles aussi. Alors silicone pour avoir des seins plus gros, des lèvres plus pulpeuses, un ventre plat, une peau satinée sans cicatrice ni défaut. Zut elles aussi. Alors plus de maquillage, plus de pommettes, plus de blonds, plus de poils épilés. Zut elles aussi. Alors chirurgie pour resserrer le vagin, plus de chirurgie pour enlever cela, et cela, et mettre cela et cela, des cuisses qui ne se touchent pas, une peau totalement lisse…
Et si ça ne suffit jamais?

Shannon, mannequin, s'est pris une balle sur la face. Sa mâchoire inférieure a explosé et les morceaux ont été mangé par des oiseaux. Aujourd'hui, elle se couvre le visage de toile de soie. Elle devient invisible après avoir été si visible. D'ailleurs, n'avoir existé que par sa beauté.

Ce que Palahniuk raconte dans son roman est impossible à transmettre dans un résumé. Car son roman est à la fois viscéral et désordonné. Il est à la fois, trash et sensible, sordide et affectueux. Il est une expérience.
En dire plus, ce serait en dévoiler trop.
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Vous connaissez Fight Club ? « Invisible Monsters » a été écrit avant ce roman culte (transcendé par le film du même nom), par Chuck Palahniuk, mais publié en 1999 après lui.
Chuck Palahniuk nous fait suivre le parcours tumultueux d'un mannequin à succès, Shannon McFarland, dont la vie va être brutalement bouleversée.
Un accident (mystérieux) la laisse défigurée : elle devient un monstre INVISIBLE car on n'ose pas la regarder.
Shannon entreprend un voyage de transformation alors radicale (une rédemption ?) en suivant sa nouvelle meilleure amie avec « Brandi Alexander », une transexuelle, fantasque et charimastique qu'elle a rencontrée au cours de sa convalescence à l'hôpital.
Ne vous étonnez pas ; les personnages ont des noms de cocktails.
Elle entreprend avec elle un road trip plutôt mouvementé qui impliquent la mise en oeuvre de déguisements radicaux : lieu, nom, histoire personnelle, sexe, orientation sexuelle…et voiture ; et de manipulations et de tromperies.
La narration n'est pas linéaire, délivrant des éléments-clés de l'intrique de façon non conventionnelle : en résulte une tension accrue, à sa lecture.
De l'ironie mordante, voire un certain cynisme vis-à-vis de l'importance de l'apparence dans les valeurs de la société; et donc de la recherche obsessionnelle de la Beauté.
Au-delà du miroir qu'y a-t-il vraiment? Les personnages, en particulier Brandy, se battent pour découvrir leur véritable identité derrière tout cela. L'accident de Shannon est une métaphore de la quête d'authenticité au-delà des apparences extérieures.
Et l'amour ? Un autre thème central…
Vous avez aimé « Fight Club », vous aimerez "Monstres Invisibles" !
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Shannon est un mannequin superbe à qui tout réussit. Et hop, une balle perdue, son joli minois laisse place à un steak tartare. Shannon devient alors un monstre invisible, et sa laideur un passeport pour une virée glauque et grotesque accompagnée d'un transsexuel nommé Brandy, vers un final et des révélations…incendiaires.

Nous ne sommes pas au niveau des indépassables Survivant ou Choke, mais il s'en faut de peu. le style Palahniuk est encore un peu vert dans celui-ci, ses thèmes encore en gestation. Avec en plus, une traduction médiocre.

Et pourtant, comme souvent avec l'auteur, on se prend bien un bon uppercut là où ça fait mal. Lire du Palahniuk, c'est toujours un peu physique, on a parfois l'estomac noué ou carrément au bord des lèvres.

Le roman a une structure aussi éclatée que le visage de Shannon. La chronologie nous parait au premier abord totalement aléatoire, on s'y perd, les anecdotes semblent innocentes, gratuites voire sans intérêt. On devine aussi légèrement que l'auteur, qui est à ses débuts, complique un peu trop cette structure par envie de montrer sa virtuosité. Tout ceci sent un petit peu la sueur, l'effort de l'écrivain. Et puis, même si cela semble un peu forcé, si la trame affleure parfois sous le motif du tapis, ça commence à fonctionner à plein régime (avec moi tout du moins), grâce à cette énergie, cette rage du style, et un humour noir et pervers totalement irrésistible. Cet homme est un génie pour dénoncer par l'absurde les monstruosités de l'Amérique, voire du monde occidentalisé contemporain, son vide et son autosatisfaction.

Ayant lu dans le désordre tout Palahniuk (Avertissement : ne faites pas comme moi qui ai commencé par en lire 7 à la suite, l'excès de noirceur même couplée à un humour ravageur peut-être nuisible pour votre santé mentale et votre rapport aux autres), si je ne m'abuse, Monstres Invisibles à ceci de très particulier dans l'oeuvre de l'auteur : il est le seul à surtout parler d'amour(s), de manière tordue et douloureuse certes, on ne se refait pas. Mais quand même, dans une oeuvre vouée à un cynisme incisif et radical, c'est à noter !
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Un roman d'un genre des plus particuliers et d'une composition qui pourrait dérouter voire rebuter certains. Mais si vous êtes adeptes de personnages hors normes, d'histoires déjantées et de récit dans lesquels aujourd'hui, hier ou demain sont difficiles à situer les uns par rapport aux autres, alors ce roman est pour vous.
Seules quelques petites lourdeurs de style (énumération, répétition) m'ont empêché de mettre un 5 étoiles.
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Un livre impossible à résumer, d'une forme intrigante et originale, comme un magazine de mode. Palahniuk est, comme à son habitude, dans le noir, le cynique, le déjanté et le morbide. le tout est parfois sans queue ni tête, improbable, onirique et même parfois impossible... c'est dommage, mais ce n'est pas grave, tant la critique de la mode, de la "société de la beauté" et de la chirurgie plastique est acerbe et virulente, sèche, mais surtout masquée par un récit intelligent, aux nombreux twists, mais malheureusement parfois trop répétitif.
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Haha, ce roman est tellement politically incorrect. On pourrait difficilement faire pire en ce sens. L'humour est souvent de très mauvais goût, c'est un fait. Le dégoût, même, pourrait saisir le lecteur bouche bée de stupéfaction alors que l'auteur élabore sur des sujets qu'il (le lecteur) aurait peut-être préféré circonscrits dans un flou providentiel. Tout ceci explique sans doute pourquoi ce roman, le premier que Palahniuk a soumis aux éditeurs, a été originalement refusé. Fort heureusement et pour le plus grand plaisir de ses futurs fans, il a persévéré et pourfendu les réticences avec son triomphal ''Fight Club''. C'est maintenant un fait prouvé, il y a un public pour ce genre de choses, et j'en fais partie !

Dans ''Monstres invisibles'', il aborde avec tambours et trompettes : orientation sexuelle, image et superficialité. Ce sont les thèmes qui m'ont semblé ressortir de cet amalgame de satire acide de la société, roman existentialiste et suspense, car on se demande qui sont les responsables de certains actes, alors que des rebondissements explosifs surviennent. Ajoutez à cela deux ou trois aphorismes à la Oscar Wilde, et vous avez maintenant une bonne idée du contenu de ce livre.
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Après la déception de L'arrache-coeur de Boris Vian, j'ai délaissé une PAL conséquentes (plus de 100 romans en attente) pour aller chercher directement, dans ma bibliothèque, un auteur refuge, Chuck Palahniuk. Je regarde la petite dizaine de romans dans ma collection de poche, met de côté ceux que j'ai déjà relu et me laisse tenter par Monstres invisibles dont je n'avais pas gardé de souvenirs précis.

Cette fois-ci, je le lis beaucoup plus vite et j'ai pu, en premier temps, apprécié la richesse du découpage ! C'est de l'orfèvrerie littéraire ! Il y a l'histoire et il y a la façon dont elle est donnée aux lecteurs. Je n'ai pas souvenir d'auteurs utilisant et maitrisant aussi finement l'art du « cut », du rythme. Et dans Monstres invisibles, c'est une merveille que naviguer à travers les flashbacks et découvrir l'histoire de Shannon McFarland.

Second roman de l'auteur (3e édité pour cause de « trop dérangeant »), Monstres invisibles est dans la même veine du mythique Fight Club dont il partage les thèmes visiblement cher à l'auteur que sont la déconstruction, l'automutilation, etc… Ils sont ici habilement mis en scène dans une critique acerbe et totalement déjantée de la société capitaliste américaine. Lire du Chuck Palahniuk, c'est une expérience particulière. Tout comme dans Choke, il s'adresse à nos tripes autant qu'à nos sens.

J'ai adoré la relecture de ce roman. L'intrigue, en plus d'être originale, s'articule autour de personnages marginaux, ses monstres invisibles justement qui sont trop souvent (lorsqu'il existe) réduit à leur marginalité dans les autres romans (pourquoi faut-il qu'il y ai toujours la présence d'un inspecteur, d'un journaliste ou d'un quelconque héros? il n'y en a pas ici, pas sous la forme que l'on s'imagine.) prennent chez Chuck Palahniuk une ampleur et une dignité « révolutionnaire ». C'est un régal de lecture.
Lien : http://livrepoche.fr/monstre..
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Tout dans le style de Palahniuk me donne envie de me jeter sur un autre de ses romans au terme de celui-ci.

Son univers toujours très trash, qui flirte constamment avec ce qu'on peut trouver de pire chez l'homme, me fascine. J'aime la façon dont il met en scène ses personnages, son intrigue pleine de rebondissements, son humour noir et affreusement dérangeant mais tellement addictif !

Les répétions, les retours en arrière, les pièces qui se mettent doucement en place. Tout suinte de simulacres et de faux-semblant. C'est venimeux, gênant et pourtant, on en redemande. J'ai adoré.
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Quand Palahniuk s'immisce dans le monde de la mode, il le fait de loin et en profite pour tacler, une fois de plus, la société d'aujourd'hui…

On sait que l'auteur ne fait pas dans la dentelle. Alors il y avait peu de chance que ce roman soit une belle histoire romantique. On y suit Shannon McFarland, une jeune mannequin proche de devenir une vraie vedette, avec un petit ami sympa et tout ce qu'il faut. Mais lors d'une virée en voiture, une balle perdue explose la vitre du véhicule et lui arrache la moitié du visage. Alors qu'elle est à l'hôpital, elle y rencontre Brandy Alexander, jeune transsexuel excentrique…

Et voici le point de départ d'un nouveau roman qui va, dans le détail, étudier son personnage autant que ceux qu'elle va rencontrer. le mystére qui entoure Brandy Alexandre est aussi important aussi que le questionnement de Shannon, à savoir si elle va faire refaire cette machoire alors qu'elle en est devenu quasi muette (personne ne la comprend). Et comme souvent au fur et à mesure du roman, on va plonger dans la noirceur, dans une certaine pourriture de l'âme humaine. le tout pour livre, à l'occasion quelques notes d'espoirs, laissant penser que tout cela pourrait amener vers une amélioration positive…

Une nouvelle fois, Palahniuk expérimente dans la narration. Flash Back, Flashforward, il déconstruit ici totalement son récit pour mieux caché son mystére et laisser le final dévoiler le tout, livrant une autre vision de l'histoire dans sa globalité. Et il le fait d'une maniére bien à lui, en jouant avec le scientifique, rendant moins glamour tout ce qu'il peut quand il peut. Alors si j'ai trouvé la derniére partie un peu longue, voici encore un excellent roman à lire au plus vite !
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Sharon, jeune mannequin à qui tout sourit (elle est riche,désirable, a un petit ami beau et sportif...), est blessée par une balle perdue qui la défigure définitivement. Hospitalisée suite à cet accident, elle fait la connaissance d'Alexander Brandy, travesti déjanté en attente d'une opération pour changer de sexe. Ils vont alors former, avec Seth, consort d'Alexander, un trio détonnant, parcourant les Etats-Unis et le Canada pour dévaliser de riches villas de leurs flacons d'antidépresseurs, d'oestrogènes et autres pilules miracle, en se faisant passer pour d'éventuels acheteurs auprès d'agents immobiliers crédules...

La narration, faite de flash-backs, de digressions, paraît complètement déstructurée, les événements décrits sont souvent horribles, l'humour est grinçant et traduit un profond mépris pour une société trop bien-pensante, dont les valeurs essentielles sont le pouvoir de l'apparence et la soif de consommation.

Les personnages, marginalisés, semblent n'être qu'un prétexte à pointer du doigt les travers de notre civilisation (Sharon, rendue physiquement "monstrueuse", devient par conséquent invisible aux yeux du monde, qui refuse d'intégrer tout ce qui n'est pas conforme aux normes établies).

Autant d'éléments qui rendent la lecture du roman parfois difficile, procurant même parfois un sentiment de malaise. Et pourtant je l'ai trouvé fascinant ; ce livre m'a vraiment remuée. Ce n'est peut-être pas une lecture que je vous conseillerai pour les vacances, mais c'est à lire tout de même...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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