Quand la moindre certitude est remise en question
Est-ce que ça vous arrive aussi, vous, membres actifs de la blogosphère, d'être moins prolifiques ? Clairement ces dernières semaines je le suis nettement moins. La période qui veut ça, l'état d'esprit général … Toujours est-il que je lis moins vite, moins intensément et que les critiques ne suivent pas. C'est arrivé sans que je m'en rende bien compte jusqu'à il y a quelques jours.
Je me mets donc un petit coup de fouet, non par obligation mais par envie, et je relance la machine tranquillement. Il faut dire que la réception du triptyque du mois de mars pour le Prix des Lecteurs 2020 le Livre de Poche est aussi là pour motiver les troupes. J'en ai avalé deux en quatre jours. J'ai commencé par
Dix petites poupées et viens de terminer Annabelle. Je me suis gardée Avalanche Hôtel pour la fin. J'en ai tellement entendu parlé et ai vu cette couverture à la Shinning tellement de fois que j'ai préféré attendre.
Que dire de
Dix petites poupées ? Difficile de lâcher un thriller de cet acabit. Même pour aller se faire couler un café c'est compliqué. le ton est donné. Comme l'indique le titre et comme le signale la couverture, ce roman est un véritable jeu d'encastrement. Un jeu de domino qui n'en finit pas. Derrière chaque porte, une nouvelle qu'il va falloir ouvrir avec délicatesse ou défoncer à coup de massue. Je vous laisse avec le résumé, bel avant-goût, et vous en reparle juste après.
Saisie par l'état psychologique de Finn
Vous l'aurez donc bien compris, l'histoire débute mal. Layla disparait. Les recherches sont interrompues. Et douze ans plus tard, le compagnon de Layla, Finn, qui a visiblement surmonté son chagrin, va se marier avec … Je vous le donne en mille, Ellen la soeur de Layla. N'y aurait-il pas comme un os ? Un gros hic ? Mon flaire de lectrice n'y va pas par quatre chemins et se dit d'emblée que le nid à emmerdes est déjà bien implanté et vérolé. le tout servi sur un joli plateau anglais entre le tumulte des marchés financiers londoniens et la périphérie côtière de Liverpool, à Simonsbridge. Saupoudrez le tout, d'un chien fidèle, Peggy, d'un ami qui l'est tout autant, Harry, de Ruby, une serveuse amoureuse, de Thomas, le policier, d'un vieux voisin cloitré chez lui avec sa femme malade … et vous obtiendrez une belle recette qui tient la route dès les premières pages.
Le stress est bel et bien présent quand une première petite poupée russe apparait. Que viennent-elles faire ici ? Je peux rien vous en dire malheureusement, mais sachez qu'elles sont ici pour semer la panique. Ce sont des symboles du passé qui resurgissent dans le présent pour mettre en garde et menacer. Et puis il y a les mensonges de Finn, l'attitude trop lisse et sage d'Ellen, le doute qui s'installe avec Ruby et Harry. Tout comme le personnage principal Finn, nous nous mettons à douter de tout et de tout le monde. le moindre indice, la moindre certitude sont remis en question le chapitre suivant. Est-ce Layla qui envoie ces messages ? Où une personne mal intentionnée qui veut faire croire à son retour ? Mais qui ? Finn passe son entourage en revu et c'est un joyeux remue-ménage que nous suivons de près jusqu'à ne plus savoir nous même.
Puis nous découvrons le passé violent de Finn … Et là c'est le bouquet ! Notre guide depuis le début dans cette sombre histoire, celui en qui nous avons le plus confiance, l'innocent par excellence qui subit tous les torts ne serait pas blanc comme neige. Puis au fur et à mesure se dessine la vérité mais nous peinons à y croire.
Dix petites poupées est de ces livres, comme Dans son silence, qui méritent une deuxième lecture avec en tête le twist final parce qu'alors le point de vue change et l'histoire prend tout son sens.
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