Voici un roman que je ne pensais pas à apprécier autant. Non parce que je doutais du talent ou de l'écriture de l'auteur, mais plutôt parce que, dès que les mots : histoire, rois, règne ou autres mots qui rentre dans ce registre sont employés pour résumer un livre, j'ai comme un léger frisson qui m'envoie directement sur les bancs de l'école, en cours d'histoire, ou je n'arrivais jamais à retenir les années, les rois, les guerres etc .
Camille Pascal a su apaiser mes peurs de l'inconnu et grâce à son style, j'ai réussi à lire ce roman historique qui est d'une élégance époustouflante.
Nous voilà à Versailles, sous le règne de Louis XV. Vous pourriez y être découragé par les premières pages qui sont dans un style caricatural de premier choix, mais personnellement, c'est justement ça qui m'a donné envie de continuer ma lecture.
Dans ces premières pages, on trouve le Roi qui pleure la mort de sa maîtresse Pauline, marquise de Vintimille. Il est effondré, il ne mange plus, rien ne le console ...à moins que... mais bien sur, faisons venir Louise , la grande soeur de Pauline , elle saura comment apaiser le roi, en tout cas, lui, il a déjà une idée derrière la tête.
Et voila que le Louis XV a une nouvelle maîtresse. le cardinal Fleury , le Premier ministre du Roi, est satisfait de ce choix, car la nouvelle favorite, n'a pas d'ambition particulière, donc elle ne sera pas dans le chemin de ceux qui tirent les ficelles à la cour.
Mais, un soir de bal, le Roi pose les yeux sur la belle et jeune veuve
Marie-Anne, qui, si vous ne savez pas, n'est nulle autre que la soeur de Pauline et Louise! Cette fois-ci, Louis XV est séduit par la beauté et l'indifférence à son égard de la jeune femme et il ne veut qu'elle, à tout prix. Notre cher roi, devra se munir de patience, car
Marie-Anne ne compte pas dévoiler de sitôt ses charmes cachés. Appuyée par son oncle, le Duc de Richelieu, elle s'ambitionne et compte bien s'offrir une place de choix a la cour, chose qui ne sera pas au goût de tout le monde. Les évêques, les ministres, les seigneurs, n'étaient pas préparés a ce qu'une jeune veuve bouscule l'ordre de la cour.
La reine, Marie Levinska, ne compte pas. Elle végète dans un cocon bien douillet d'où elle sort rarement, elle n'a pas assez d'emprise sur son mari, elle est avant tout, la mère de ses enfants.
La cour est un monde sans pitié ou les armes les plus puissantes, ce sont les mots ; les aventures amoureuses sont des redoutables moyens politiques pour s'attirer et conserver les faveurs du roi. Camille Pascal nous offre un récit bien documenté, porté par sa plume remplie d'humour pour décrire le cynisme de ce monde, ou les ragots coupent plus profondément dans la chair que les épées.
L'auteur, il use des détails pour illustrer à la perfection le décor de l'époque, ou Louis XV était plus attiré par une vie de luxure et des plaisirs que par son devoir en tant que Roi de France.
Je lirai volontiers "
L'été des quatre rois", son précèdent roman !