AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782262017040
336 pages
Perrin (29/09/2006)
3.95/5   11 notes
Résumé :
" De Marie-Louise O'Murphy, l'histoire n'a retenu ni le nom ni le visage, mais le cul.
Un cul auquel Casanova, Boucher et Louis XV, trois fins connaisseurs, ont rendu tour à tour et chacun dans leur genre un hommage émerveillé. " C'est par ce propos délibérément provocant que Camille Pascal, rompant avec le ton habituel de la biographie historique, présente son héroïne. Du personnage pourtant hors du commun de Marie-Louise O'Murphy, maîtresse secrète de Louis... >Voir plus
Que lire après Le goût du roi : Louis XV et Marie-Louise O'MurphyVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Blaise Pascal, le philosophe des « Pensées », observait « Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, toute la face du monde aurait changé. »

Camille Pascal, plume de nos présidents, observe " de Marie-Louise O'Murphy, l'histoire n'a retenu ni le nom ni le visage, mais le cul. Un cul auquel Casanova, Boucher et Louis XV, trois fins connaisseurs, ont rendu tour à tour et chacun dans leur genre un hommage émerveillé. "

« Le gout du Roi » renseigne sur cette rouennaise née en 1737 dans une modeste famille d'origine irlandaise dont elle est le douzième et dernier enfant. Remarquée par Casanova qui fréquentait ses soeurs, elle devient modèle du peintre François Boucher qui l'immortalise avec ses portraits « l'odalisque blonde » et « jeune fille allongée ». Lebel, le premier valet de chambre du Roi, expert en « recrutement », montre son portrait à Louis XV en 1752. « Je ne peux pas croire qu'une telle beauté existe mais si elle existe, je l'obligerai à éteindre le feu qu'elle a allumé dans mon âme », à 42 ans le souverain charmé par « la belle morphyse » âgée de 15 ans l'accueille au Parc-aux-cerfs… Agathe-Louise nait de cette relation en 1754. La liaison dure jusqu'au 25 novembre 1755 où elle est chassée de Versailles, mariée deux jours plus tard et exilée en Auvergne.

Jacques Pelet de Beaufranchet, un noble officier, lui donne deux enfants en 1756 et 1757 et meurt à 29 ans à la bataille de Rossbach (Allemagne) le 5 novembre 1757.

Marie-Louise se remarie le 19 février 1759 avec François le Normant, comte de Flaghac, receveur des finances à Riom, et cousine ainsi avec les Normant d'Etioles et Normant de Tournerez et la Marquise de Pompadour. Une fille, Marguerite Victoire, nait pendant ce mariage le 5 janvier 1768 et Camille Pascal révèle que son père est le Roi qui retrouve la comtesse de Flaghac en mars 1767 en s'appuyant sur une série de constatations (don royal, présence de la famille royale au mariage de Marguerite Victoire le 24 février 1788, indemnité annuelle versée sous la Restauration). François le Normant meurt à 57 ans le 24 avril 1783.

La belle morphyse entre alors en relation avec Claude Antoine Nicolas de Valdec de Lessart, directeur de la Compagnie des Indes, ministre des Finances, de l'Intérieur et des Affaires étrangères de Louis XVI, tué par les révolutionnaires le 9 septembre 1792.

Marie-Louise vit des mois difficiles, est arrêtée et échappe à la mort grâce à son fils Louis de Beaufranchet devenu général républicain.

Elle épouse en 1795 Louis-Philippe Dumont, député du Calvados à la Convention, de 30 ans plus jeune, dont elle divorce en 1797 et meurt chez sa fille Marguerite Victoire en décembre 1814 en laissant une fortune considérable.

Cet ouvrage n'est pas seulement la biographie d'une gourgandine devenue respectable chaisière, c'est une enquête dans des archives cadastrales, notariales, policières et fiscales qui met à nu un système aussi efficace qu'obscur qui permet au clan Pompadour de se maintenir au pouvoir, malgré l'âge et l'usure de la Marquise, en offrant au souverain la chair fraiche exigée par sa sexualité débridée dans un siècle des lumières aussi cynique que libertin.

Résultat de deux années d'immersion (2004-2006) dans les archives nationales et départementales, « Le gout du Roi » éclaire le coté obscur d'une société décadente à la veille d'une révolution qui fraie la voie aux « Merveilleuses ».

La belle morphyse n'a pas changé la face du monde mais elle a su changer de monde en usant de ses charmes et de ses talents pour promouvoir ses intérêts et ceux de sa parentèle.

Une enquête qui m'a passionné !

PS : mon commentaire sur "la chambre des dupes"
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          8623
Camille Pascal commence son essai (on pourrait même l'appeler enquête) par une phrase aussi crue que vraie : "De Marie-Louise O'Murphy, L Histoire n'a retenu, ni le nom ni le visage, mais le cul".
Il est vrai que c'est à son postérieur que Marie-Louise doit sa postérité. Car son fessier a été rendu célèbre grâce au tableau à l'érotisme non dissimulé "L'odalisque blonde" ou "La jeune fille allongée " peint par François Boucher en 1752. Attendez voir... Marie-Louise O'Murphy, née en 1737, était une jeune fille seulement âgée de 15 ans quand le mondain Boucher l'a choisie pour modèle ... mais qui donc était-elle pour se retrouver ainsi portraiturée par le peintre le plus courtisé de l'époque et le plus proche des puissants et donc du roi lui-même ?
Le hasard n'a rien à voir avec la présence de Marie-Louise dans l'atelier de François Boucher et encore moins dans le lit du roi. Connue pour avoir été une des très jeunes maîtresses non officielles (l'officielle ayant été La Pompadour) de Louis XV, Marie-Louise O'Murphy (ou de Morphy, Morfi ou plus tard, Morphy de Boisfailly lorsqu'il fut utile pour elle de s'inventer une noble ascendance) ne pouvait échapper à ce destin à cause de deux éléments : sa famille et les moeurs de son époque.
Issue d'une famille d'origine irlandaise qui s'est retrouvée déclassée à son arrivée en France (à moins qu'elle ne se soit inventée d'illustres ancêtres ? le doute subsiste selon Camille Pascal), la jeune Marie-Louise à été élevée par des parents pour lesquels la prostitution etait une véritable entreprise familiale et la naissance de cinq filles une aubaine pour faire fructifier leur affaire.
Voilà qui est posé, la carrière de courtisane (mais de celles qui ne s'approchent que des puissants) de Marie-Louise était toute tracée.
Ajoutons à ce contexte familial le fait assumé que consommer de la chair fraîche et vierge était le moyen, pour ceux qui pouvaient acheter un pucelage, de repousser la mort.
Arrivée au sommet de sa carrière (Louis XV n'était-il pas pourtant pas gaga d'elle?) et logée somptueusement dans le quartier du Parc aux Cerfs de Versailles, elle en fut pourtant chassée par le roi lui-même.
Sombre enquête qui décrit un système institué où des jeunes filles étaient négociées et vendues par un réseau dont le fonctionnement, écrit l'auteur, présentait des similitudes avec les autres circuits d'approvisionnement de la Cour, comme la viande et le poisson...
Camille Pascal a réussi là un essai historique qui se lit comme un roman et dresse le portrait d'une femme au destin mouvementé.



Commenter  J’apprécie          265
Il est vrai que mes 4 précédentes lectures ne m 'avaient guère inspirées de mes modestes billets . J avoue que ce bouquin ci ne m'a pas non plus bouleversé Il est vrai que le tableau de Boucher " l'Odalisque Blonde " en couverture m 'avait intrigué ( Hum .. pour les mauvais esprits je ne parle pas du côté pile de la demoiselle .......oui d'accord un tout petit peu tout de même ) Justement à contrario de ce verso bien net le visage parait presque flou , peu réaliste où est le profil aquilin décrit par des témoins ? Je ne m attendais pas à la biographie d une de ces femmes derrière le trône qui ont régné par procuration sur le coeur et les reins d 'un monarque Mais là il ne s'agit que d une sordide histoire d'argent et de fesses , manipulée par la Pompadour la petite Irlandaise , déjà membre d une de famille de prostituées se retrouve dans le fameux "Parc au Cerf " grâce aux intervention de tout l entourage de souteneurs et maquerelles chargés d 'approvisionner M. XV en chair fraîche , une véritable entreprise Donc la vie de la "Morfise " ne sera tant pendant qu'après les faveurs royales une lutte incessante pour les livres ( pas ceux en papiers celles en monnaies ) et les écus....heu pardon les Louis oui bon les sous quoi . D'amants en mariages , de bâtards royaux en revenez- y du monarque Assurer son avenir et celui de ses enfants . Mais on ne peut certes pas le lui reprocher sortie de la plèbe elle à survécu à la Terreur pour mourir à la Restauration . Un opus tout à fait dispensable souvent redondant au style un peu lourd à lire à titre de curiosité. de plus en tant que lecteur il est très pénible de courir toute les 3 lignes à la fin du livre pour voir des notes , qui souvent ne consistent qu' à la référence d'une citation , plusieurs fois j ai failli arrêter ma lecture hachée par cela alors que les renvois en bas de page sont ( à mon avis ) bien plus pratiques
Commenter  J’apprécie          180
Marie-Louise O'Murphy, pour moi ne pouvait pas être classée comme « la petite maîtresse de Louis XV » selon l'auteur qui le revendique tout le temps, c'est plutôt une esclave sexuelle du roi. La liaison entre Louis XV et elle n'a a rien de passionnelle, puisqu'il s'agit que d'un sordide commerce de fesses.
On est ravi que Marie-Louise O'Murphy ait réussi à vivre longtemps et très riche. Mais la vraie chance de sa vie c'est le tableau de François Boucher qui l'a immortalisé.
Le livre est certes interessant mais il parle trop d'argent ce qui m'ennuie.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Etourderie d'éditeur ou retour du refoulé, l'histoire des maîtresses royales reste encore la chasse gardée de respectables chartistes, expertes dans l'art de la sublimation. Ce livre voudrait démontrer, au contraire, que la rigueur méthodologique élaborée par l'Ecole des Annales et ses différents héritiers permet de porter un nouveau regard sur l'histoire d'une petite maitresse en révélant des mécanismes sociaux et des pratiques politiques dont l'étude reste à entreprendre.

Faire, en un mot de la micro histoire en lieu et place de la petite histoire, ce qui rend, sur les hauteurs de la Montagne-SainteGeneviève un meilleur son.

Pour cela, il aura fallu conduire une véritable enquête dans un maquis documentaire quasi inexploité, relire d'un œil neuf des mémorialistes embaumé par une érudition pudibonde, interroger les archives de police, extirper les secrets soigneusement enfouis dans les minutes notariales et même entreprendre une véritable archéologie versaillaise.

En collectant les indices, en confrontant les témoignages, en dépouillant des archives dont l'austérité apparente rebute aujourd'hui la plupart de ceux qui prétendent écrire l'Histoire sans jamais la lire, il a été possible non seulement d'avancer des hypothèses mais de les étayer. Lentement s'est alors dessiné le portrait d'une femme insaisissable dont l'histoire était, dès l'origine, destinée à demeurer secrète, le portrait en creux d'une maîtresse royale mais aussi d'une époque, d'un système de cour et d'une économie libertine.
Commenter  J’apprécie          355
Les femmes admises à la Cour, même lorsqu'elles appartenaient à la clientèle de la favorite, n'étaient pas sûres. Après une passade avec le Roi, il était tentant d'exiger le renvoi de leur protectrice pour prendre officiellement sa place. Tous les biographes de la marquise de Pompadour ont dénoncé l'ingratitude de ces « petites cousines » qui, au lieu de remercier leur puissante parente de ses nombreux bienfaits, cherchaient à la supplanter dès la première occasion. La répétition de ces mésaventures n'a rien d'une cruelle fatalité. En réalité, la présence de cette jolie parente faisait partie d'un système de substitution, la Marquise délégant à des amies ou des cousines plus jeunes et moins rétives les plaisirs du Roi. Les dangers de cette première politique obligèrent à recourir à d'autres arrangements, moins avouables encore.
Commenter  J’apprécie          340
C'est dans ce contexte que rabatteurs et pourvoyeurs vont se mettre en chasse pour trouver une doublure sexuelle à la marquise de Pompadour. Une lecture attentive des sources montre que se constitue, à cet effet, un véritable réseau avec ses fournisseurs, ses intermédiaires et ses enjeux financiers. Réseau occulte mais dont le fonctionnement présente des similitudes avec les autres circuits d'approvisionnement de la Cour.

Comme pour la viande et le poisson fournis au Roi par des sociétés de pourvoierie où se retrouvent les intérêts croisés des familles de valets de chambre et du puissant notariat parisien, les besoins sexuels du monarque sont pris en charge par les mêmes réseaux et les mêmes acteurs. Marie-Louise O'Murphy n'arrive pas par hasard dans le lit du Roi ; même si Casanova et Meusnier y voient pour l’un, «les chemins secrets de la très puissante destinée» et pour l'autre « un exemple de la bizarrerie et des caprices de la fortune ». Elle a été repérée, choisie et négociée avec soin.
Commenter  J’apprécie          280
De Marie-Louise O'Murphy, l'Histoire n'a retenu , ni le nom, ni le visage mais le cul. Un cul auquel Casanova, Boucher et Louis XV, trois fins connaisseurs, ont rendu tour à tour et chacun à leur façon, un hommage émerveillé.
Certes, le mot est inconvenant, il inaugure rarement un travail d'érudition et tranche abruptement avec la retenue habituelle du discours historique. Pourtant, il s'impose ici dans toute sa crudité car c'est par lui que tout commence.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Camille Pascal (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Camille Pascal
📚 La Chambre des dupes de Camille Pascal aux éditions Pocket 👉🏻 https://lagriffenoire.com/la-chambre-... • 📚 Deux étés 44 de François Heilbronn aux éditions Stock 👉🏻 https://lagriffenoire.com/deux-etes-4... • • • 🐝 Chinez & découvrez nos livres coups d’cœur dans notre librairie en ligne ❤ 👉🏻 lagriffenoire.com • 📺 Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • 👀 Notre Newsletter 👉🏻 https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
+ Lire la suite
Dans la catégorie : Louis XV: 1715-1774Voir plus
>France : histoire>Les Bourbons: 1589-1789>Louis XV: 1715-1774 (25)
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3184 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..