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sur 482 notes
Camille Pascal brosse des « trois glorieuses » une chronique qui associe brillamment histoire, littérature et politique.

L'histoire voit les Bourbons céder la place à leur cousin Orléans, dans une comédie où Talleyrand, en coulisses, tire les ficelles de Lafayette, au balcon, les deux septuagénaires rejouant avec plaisir les rôles qu'ils jouaient quarante ans plus tôt et abandonnent progressivement la scène à la génération suivante incarnée par Thiers, pour le plus grand profit de la bourgeoisie conquérante.

La littérature voit Chateaubriand proclamer sa fidélité à la branche légitime dans un discours plein de panache devant la chambre des pairs puis démissionner, Stendhal spectateur impuissant et velléitaire, Hugo observer le pillage de Notre Dame de Paris, Lamartine louper le coche et Dumas jouer une comédie.

L'auteur laisse Vigny croiser le Capitaine Renaud, l'homme à la canne de jonc, évoque le Chevalier des Touches et se laisse étourdir par la comtesse de Boigne, immortalisée par Proust en Madame de Villeparisis …

La politique, que connait bien celui qui conseille présidents et premiers ministre de notre V république, émaille, avec humour, ce récit qui montre les alliances de circonstances, les trahisons, les lâchetés, les désertions, et place dans la bouche de certains héros des trois glorieuses des propos empruntés à nos contemporains.

Savoureux cocktail écrit d'un plume classique, cultivée et ravissante, ces six-cent-soixante pages sont un chef d'oeuvre fort justement distingué par l'Académie Française.
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« L'insurrection avait chassé Charles X sans espoir de retour, la haute banque et le corps diplomatique ne voulaient pas entendre parler d'une république, tout le monde réclamait la liberté, mais personne ne cherchait l'aventure, et seul le duc d'Orléans pouvait réconcilier tout le monde. »

Charles X tente par un coup de force constitutionnel de freiner les ardeurs des députés libéraux — maintenant majoritaires — par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830, qui prévoient une nouvelle dissolution de la Chambre des députés, la modification de la loi électorale, l'organisation de nouvelles élections, et surtout la suspension de la liberté de la presse. En réponse de quoi les 27, 28 et 29 juillet 1830, dites « Les Trois Glorieuses », les Parisiens se soulèvent. Une émeute qui se transforme en insurrection révolutionnaire contraignant Charles X et la famille royale à fuir Paris, pendant qu'entraînés par Adolphe Thiers, les députés libéraux, majoritairement monarchistes, après beaucoup de tergiversations, optent finalement pour une monarchie constitutionnelle avec un changement de dynastie. La maison d'Orléans, branche cadette de la maison de Bourbon, succède ainsi à la branche aînée ; le duc d'Orléans est proclamé « roi des Français » et non plus « roi de France », sous le nom de Louis-Philippe.

Avec moult détails et beaucoup de bagout, Camille Pascal nous immerge dans les folles journées qui ont sonné le glas de la monarchie absolue — que Charles X tentait de restaurer avec les ordonnances de 1830 — et l'avènement de la Monarchie de juillet. Une révolution où l’on découvre l'engagement de tous ceux qui comptent dans la société française notamment des écrivains tels Chateaubriand, Stendhal, Dumas, Hugo, Benjamin Constant, Alfred de Vigny. Bien que trop longue à mon goût (plus de 600 pages) et un peu partiale, l’historien Camille Pascal signe là, sans conteste, une fresque historique d’ampleur vivante et instructive.
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Camille Pascal nous raconte avec un tel enthousiasme ces journées de juillet 1830 qui resteront dans l'Histoire comme « les trois glorieuses » qu'on se laisse porter par le rythme ! j'ai eu souvent l'impression,non seulement suivre les protagonistes mais de faire partie de l'Histoire, du scénario : on devient acteur, l'auteur ne nous laisse pas lecteur assis confortablement dans son fauteuil !

La description des émeutes est minutieuse, l'auteur nous donne tous les détails,presque minute par minute sans jamais devenir soporifique. On voit monter en puissance la colère du peuple, soulevée par les ordonnances, l'atteinte à la liberté de la presse, la réduction du rôle du Parlement.

Après une période où tout se déroulait bien dans son règne, respectant les libertés,le roi s'est senti menacé dans son pouvoir et sous l'influence des ultras,notamment son premier ministre, le duc de Polignac, veut reprendre les choses en mains et faire taire les journalistes, notamment Thiers qui va publier dans son journal un manifeste où tous les noms des signataires seront imprimés.

La violence augmente de plus en plus, on arrache les pavés, on s'attaque aux Tuileries emblème du régime, on détruit tout, (comportement bien français que l'on retrouve régulièrement aux cours de l'Histoire !) et le roi envoie l'armée pour mater la foule…

Les soldats font de leur mieux mais c'est l'été, et surtout la canicule sévit sur Paris,ils ont faim et soif car on ne pense pas à leur distribuer des vivres. Ils tentent de calmer les émeutes le ventre vide parfois depuis plus d'une journée.

On veut la fin des Bourbons, la république, mais très vite, les espoirs se tournent vers la branche des Orléans, cousins du roi, et Louis-Philippe monte en puissance, on le nomme lieutenant général :

« Si la Chambre ne pouvait pas faire Louis-Philippe roi de France, elle pouvait au regard des circonstances exceptionnelles le faire lieutenant général du royaume. Ce titre était une vieillerie gothique héritée de la guerre de Cent Ans qui avait sauvé plusieurs fois la France du chaos et par laquelle un prince, ou à défaut un grand qui n'était pas le roi, se voyait investi de la réalité du pouvoir royal. »

On entre dans l'intimité de Charles X, roi dévot pour ne pas dire bigot, qui prie très souvent, ne rate pas une messe. Il ne voit rien venir, reste accroché à on pouvoir. Dans ces moments graves, il pense à ce qu'a subi son frère, Louis XVI, son fils le duc de Berry, ce fils préféré sur lequel reposait tous ses espoirs,mort brutalement, alors que son second fils, le duc d'Angoulême ne lui apporte que désillusions : il est plein de tics, incapable de se contenir(était-il épileptique ?)

Charles X ne le supporte guère, et ne se gêne pas pour le lui faire savoir. On est frappé de voir la manière dont il réagit ou plutôt ne réagit pas, ne changeant rien à ses rituels quotidiens, même lors de sa fuite. Durant la première journée, il ne pense qu'à la chasse :

« L'émeute pouvait s'emparer de Paris à tout moment, et le roi de France s'amusait avec ses chiens en forêt de Rambouillet. »

Par contre, il est à l'aise dans son rôle de grand-père et sa relation notamment avec son petit-fils est presque touchante, il reporte sur lui les espoirs qu'il avait mis dans le père de l'enfant et le petit duc de Bordeaux est attachant.

En quelques heures le destin de la France va évoluer à grande vitesse : Charles X consent à abdiquer, au profit de son petit-fils, court-circuitant ainsi le duc d'Angoulême qui ne se rebiffe même pas : Louis XIX est roi pendant une demi-journée et le duc de Bordeaux devient Henri V (il restera le représentant des Légitimistes) sous la protection de Louis-Philippe, régent…

Camille Pascal nous offre aussi des portraits sans concession des autres protagonistes : Thiers, journaliste raillé pour son accent méridional et qui sent qu'il peut jouer un rôle politique, Talleyrand qui tire toujours aussi bien les ficelles, Marmont, duc de Raguse maréchal quia trahi Napoléon en 1814 pour rester fidèle à la monarchie et qui traînera cette trahison toute sa vie :

« Lui, élevé par l'Empereur jusqu'à sa propre gloire et qui s'était ruiné et perdu de réputation pour servir les Bourbons. Lui, Marmont, dont le nom était devenu synonyme de trahison aux yeux des demi-soldes à cause de cette triste affaire,à la suite de laquelle les mauvaises langues avaient forgé le méchant mot de« ragusade » pour l'exprimer »…

Les écrivains n'ont pas la part belle, avec Chateaubriand en ultra, Stendhal qui court les jupons, passant à côté de ce qui se joue, Vigny militaire endurci… les protagonistes sont nombreux, donc il est difficile de parler de tous et certains étaient sortis de ma mémoire depuis longtemps, alors au début, je me suis un peu égarée dans les titres de certains…

Le titre est bien choisi : quatre rois vont se succéder, certains pour quelques heures, au cours de cet été caniculaire : Charles X, Louis XIX, Henri V et Louis-Philippe qui remportera la mise.

J'ai beaucoup aimé ce livre, pavé de 672 pages, que j'ai dévoré ! je connaissais mal l'histoire de Charles X et j'avais oublié beaucoup de choses apprises il y a fort longtemps. Il me restait des souvenirs des trois glorieuses et les dates clés, la succession des différents monarques, mais tout le reste était loin. Évidemment, je me suis retrouvée plongée dans les bouquins, surfant sur internet pour atténuer mes lacunes !

Fan d'Histoire ou pas, foncez ! ce livre se lit comme un polar !
et encore merci à NetGalley et aux éditions Plon qui m'ont permis de lire ce livre
#L’étédesQuatreRois #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je ne ferai pas un long commentaire et ne rentrerai pas dans le détail de cette lecture historique, ô combien vivante ,qui prend au fil des pages, une allure de roman tellement l'auteur , historien, écrit le récit passionné des secousses d'un pays basculant dans une autre ére.
Mais qui se souvient donc des « Trois glorieuses » ? Réminiscences lointaines du lycée et/ou de l'université ?


C'est un récit imposant et foisonnant , instructif et haletant , où l'on entre dans l'intimité d'un roi bigot, où l'on côtoie la cour, son étiquette rigide, ses courtisans empressés et paresseux: un été caniculaire et enflammé, celui où quatre rois se sont succédé sur un trône , où la colère du peuple gronde : combats de rue, violence populaire ...foule furieuse criant : Mort aux Bourbons , Vive la Charte .....

Ce Charles X , vieillissant , âgé de 73 ans, marqué et influencé instinctivement par le sort réservé à ses ainés, Louis XVI et Louis-XVIII , lui, seul représentant et dernier de toute une lignée...

Pourtant il désirait redonner de l'allant à la monarchie en validant des ordonnances qui mécontenteront le peuple , il semble dépassé et en 1830 , ce peuple ne supporte plus les Bourbon, symbole de la révolution......

Deux mois uniques dans l'histoire avec la succession sur le trône de Charles X , Louis XIX, Henri V et Louis- Philippe.....

Où l'on voit monter en puissance la colère du peuple.

Maints détails imagés, des descriptions minutieuses nous plongent dans ces « journées » particulières où Paris s'enflamma , reposant sur une documentation solide: le lecteur a l'impression fugace et insolite de « participer »....



L'êcriture est ciselée, vivante, dense et alerte .

Où l'on croise FrancoisRené de Chateaubriand et Stendhal,
Alexandre Dumas et Lafayette, la duchesse de Berry, Madame Royale, Thiers et l'immense Victor Hugo, Alfred de Vigny et Talleyrand ...ce survivant à tous les régimes.


Une très belle fresque romanesque , un travail de fond où l'auteur déroule les faits avec exactitude, sans jamais prendre parti.


Un bel ouvrage instructif sans jamais lasser ! Ce n'est que mon avis bien sûr !

«  Nous y étions, nous l'avons vu, nous tous qui en parlons,
Qui en discutons aujourd'hui,
Mais soyons de bonne foi:
Nous n'y avons rien compris ...

Armand de Carrel, à propos de la révolution de 1830....








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L'été des quatre rois de Camille Pascal est un roman historique qui retrace la révolution de 1830 et l'accession au trône de la branche cadette de la lignée royale, les Orléans, en convoquant au cours de ce hoquet historique, les illustres personnages de ce temps, de l'inusable Talleyrand, en passant par la fine fleur littéraire ou poétique, Stendhal, Chateaubriand ou Alfred de Vigny. Les alcôves féminines ne sont pas absentes de la toile politique peinte. La justesse historique n'est jamais prise en défaut, l'auteur agrégé d'histoire maitrise son sujet, le style est fluide et le découpage retenu participe de la clarté de l'ensemble. Je reste cependant sur ma faim, il m'a manqué le souffle épique des grandes fresques historiques présent chez d'autres auteurs du genre.
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Me voilà plus savante, même si l'Histoire de France m'a toujours passionnée.
Cela commence le 31 juillet 1830, cela se termine le 16 août 1830.

Nous dégringolons, marche après marche, les hauteurs du règne de Charles X pour suivre ensuite, pas à pas, lieue après lieue, son départ pour Cherbourg vers l'Angleterre, terre d'exil.
Nous suivons d'heure en heure (et là, c'est long !) le déclin du règne des Bourbons et la mise au pouvoir du duc d'Orléans, de la branche cadette des Bourbons.
Les tracasseries politiques, les rumeurs, les luttes intestines, les jalousies, les retournements de veste, les confusions, les discutailleries d'amour-propre entre ministres, conseillers, officiers, et journalistes dont Thiers (qui n'apparait plus dans la 2e moitié du livre), tout ceci nous attache à cette période caniculaire à tous points de vue.

« Il suffisait désormais de prendre de vitesse les barbons qui, au palais du Luxembourg, tentaient de sauver la couronne de Charles X et les jeunes fous qui, à l'Hôtel de Ville, rêvaient tout éveillés d'une Seconde République. Les premiers avaient un demi-siècle de retard, les autres peut-être un demi-siècle d'avance » : la première partie du livre conte l'agitation extrême et le fossé entre la vie à Saint-Cloud où trône le roi. D'un côté les chasses, les parties de cartes, les soupers fins, les offices religieux chaque matin à Saint-Cloud, de l'autre le bain de sang à Paris, les barricades, les femmes dépoitraillées, les cadavres.
La seconde partie accompagne la fuite forcée du roi qui n'arrive pas à se rendre compte de la situation, et la mise au pouvoir, forcée elle aussi, du nouveau roi très indécis.

Les multiples points de vue, de Charles X à Louis-Philippe, en passant par Victor Hugo jeune papa, Chateaubriand, Stendhal, la Dauphine rescapée du massacre de sa famille lors de la révolution de 1789, Mme du Berry, la belle-fille guillerette et princesse d'opérette, et de nombreux officiers, maréchaux, ducs, princes et consorts, sans oublier le petit-fils du roi… tout ceci nous est conté de façon imagée, mordante et très souvent ironique.

Du roi de France au roi des Français, il n'y a qu'un pas. Camille Pascal l'a franchi en toute majesté.
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Les Trois Glorieuses, ça vous dit quelque chose?
Trois journées de juillet 1830 où Paris s'échauffa en insurrection.

J'avais pour ma part un souvenir plutôt flou de la fin définitive de la branche aînée des Bourbon, cette petite révolution à l'ombre de la Grande, illustrée par ce tableau de Eugène Delacroix, «La Liberté guidant le peuple».

Comment résister au plaisir d'une lecture historique quand elle évite le piège didactique et se lit comme un roman? Partant du postulat de ne s'attacher qu'aux événements et de replacer les hommes dans l'action, ne prenant aucune position de hauteur intellectuelle, Camille Pascal produit un petit bijou romanesque sur une documentation solide.

Par une plume élégante et fluide, souvent joyeusement ironique, on s'immerge dans un récit vivant, haletant, foisonnant, cinématographique. Les petits chapitres courts donnent une idée de ce que fut l'urgence de la situation politique et sociale, le chaudron parisien prêt à exploser et l'autisme du roi Charles X et de son gouvernement d'ultras.

Passant de lieu en lieu, la narration des journées d'émeutes sous chaleur estivale virevolte en autant de flashs que de noms connus et moins connus, tous emballés en sarabande incontrôlable: hésitations, tergiversations, incurie, face à une violence populaire de combats de rues, non sans rappeler d'autres heures noires de révolution.
Et la fuite désorganisée vers Cherbourg de la cour royale est une véritable épopée.

Quant à la chute, en déchéance royale absolue, elle est savoureuse!

Remerciements à #Netgalley et #Plon, pour cette lecture en avant première.
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La rentrée littéraire 2018 a été plutôt morose pour moi (même si j'ai bien ri parfois), mes avis partagés ici et là le confirment, mais il y a quand même eu quelques bonnes surprises comme L'Eté des quatre rois.

Alors certes, il y a une chose qui m'a plutôt insupporté, c'est la manière qu'a l'auteur de toujours mettre une pointe d'ironie un peu précieuse dans sa façon de parler de ses personnages. Ok, certains sont peut-être ridicules, mais à fortiori avec des personnages qui ont réellement vécu, ces petites moqueries en forme d'afféterie m'ont parfois paru mesquines. Perso, lorsque j'écris je ne choisis pas des personnes pour m'en moquer, sinon je ne les choisis pas.

Enfin, cela étant dit, le livre dispose d'une écriture vraiment impeccable. Certes c'est classique, certes c'est un peu mignard sur les bords, mais franchement on sent qu'il y a un écrivain cultivé derrière l'objet, et un écrivain qui défend l'imparfait du subjonctif à bon escient à toute ma sympathie. de belles phrases, de jolis mots, un peu de préciosité mais qui n'est pas envahissante non plus. Vraiment, un livre très proprement écrit, ça fait plaisir.

Ensuite sur le fond, ben vous allez apprendre plein de choses intéressantes, et c'est déjà un bon point. On doit ressortir d'un livre avec quelque chose, et bien après la lecture de L'Eté des quatre rois on se sent moins bête, alors le contrat est rempli. Gros livre parfois un peu trop didactique , ce roman n'en reste pas moins un excellent moyen d'apprendre en se divertissant (s'amusant serait abusif). L'histoire vraie offre souvent un terreau fertile à l'auteur qui sait l'employer, et Camille Pascal l'emploie parfaitement, ayant visiblement fait un gros travail documentaire des plus méritoires.

Bien sûr, le format du livre, l'écriture riche, le grand nombre de personnages et le besoin pour le lecteur d'avoir déjà quelques éléments de compréhension pour ne pas se perdre dans le labyrinthe de l'histoire ne font probablement pas de L'Eté des quatre rois un livre tout public, et à n'en pas douter l'auteur aurait pu faire un effort de médiation (quitte à être didactique autant le faire jusqu'au bout), mais pour ceux qui s'intéresse à l'histoire, pour ceux qui aiment les gros romans historiques comme il ne s'en fait plus trop, pour ceux qui apprécient les plumes à "l'ancienne" dont les phrases ne sont ni trop courtes ni trop longues, et bien voilà un livre pour vous que vous feriez bien de vous procurer vite fait si ce n'est pas encore le cas.

Un regret pour terminer: la couverture vraiment pas réussie. Ni la police de caractère du titre, ni l'image ne m'enchantent, et le bandeau enlaidit encore l'ensemble. Non, vraiment, un ratage cette couverture.
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Paris- Saint Cloud- Cherbourg : Juillet, août 1830
Charles X, exaspéré par l'opposition d'une Assemblée jugée trop libérale, se laisse convaincre par son 1er ministre Polignac de signer les ordonnances de St Cloud qui mettent fin à la Charte constitutionnelle de 1815, soient les accords concédés par Louis XVIII lors de la Restauration :
- Suppression de la liberté de la presse
- Dissolution de la Chambre des députés
- Droit de vote réservé aux plus fortunés…
D'un trait de plume, Charles instaure à nouveau la Monarchie absolue et par là enflamme la France pour une révolution de trois jours et quelques : les 27, 28 et 29 juillet.
Entre l'aveuglement des uns, la fidélité ou les trahisons des autres, les complots, manigances, la fatuité de certains et le dévouement d'autres, Camille Pascal reconstruit un moment de notre histoire qui va voir basculer une dynastie au profit d'une autre.
Grâce un style délicieusement vivant, ne nous épargnant aucun détail sans pour autant que cela soit ennuyeux, nous voici plongés dans la déroute de ces jours torrides de 1830 aux côtés de Charles X ,de sa famille et de toute sa maison, de Louis Philippe, mais aussi des illustres Talleyrand, Chateaubriand, mais aussi de vieux maréchaux de France, de marquis, ducs et autres aristocrates fameux ou moins fameux, mais aussi les ambitions politiques à venir Arago, Rémusat, Thiers, Barrot, avec même les apparitions d'Alfred de Vigny, d'Alexandre Dumas, de Victor Hugo
C'est foisonnant, c'est précis, c'est plein d'humour. Bref, c'est brillant.
Alors pourquoi 4 rois ? Je vous invite à vous plonger dans ce roman historique pour le découvrir. Voilà longtemps que je ne m'étais autant régalée avec ce genre de littérature.
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J'ai vraiment envie, en commençant à rédiger cette chronique, de vous donner envie d'ouvrir ce roman. Grosse ambition car le sujet ne va pas toucher tout le monde mais j'espère bien y arriver et faire en sorte que vous vous procuriez cet ouvrage !!!

Qui d'entre vous se souvient de cette période de l'Histoire de France que l'on surnomme les « Trois glorieuses » ? Avouez, il ne vous reste que des bribes de souvenir de vos cours de lycée non ? Pas de panique, Camille Pascal va vous donner une leçon magistrale grâce à ce récit passionnant et terriblement vivant !

Camille Pascal nous livre là un ouvrage foisonnant de détails, haletant et extrêmement instructif ! Ce que j'ai particulièrement aimé, c'est l'ambiance qui règne dans cette histoire, on sent que la France veut en finir avec l'ancienne monarchie et tendre vers un régime plus républicain. L'auteur retranscrit parfaitement cette période de trouble et de violence, je pense par exemple à la description du pillage de Notre-Dame de Paris ou au récit de la façon dont on emballe soigneusement dans des serviettes de table la couronne et les bijoux de la monarchie, en espérant qu'ils échappent ainsi aux émeutiers et aux soldats rebelles. C'est poignant et sincèrement j'avais l'impression d'être là lors de ces événements !

L'histoire est palpitante grâce aux luttes intestines, aux rumeurs et aux trahisons de cette période. Tour à tour, on se retrouve propulsés en pleine Cour de France, on à le sentiment d'assister en personne au Conseil des ministres ou d'être au coeur des combats de rue, alors que la chaleur caniculaire de ce mois de Juillet 1830 s'abat sur nous…

Grâce à une écriture pointue, tranchante et dense, Camille Pascal nous livre ici un solide roman retraçant une période bien trop souvent oubliée et méconnue du grand public où l'on croise des grands noms et illustrent personnages de notre histoire nationale – Chateaubriand, Stendhal ou bien Adolphe Thiers

Camille Pascal est historien, mais moi ce que je retiens suite à cette lecture, c'est d'avoir eu affaire à un véritable conteur de notre patrimoine politique…
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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