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Une bande de gamins déambulent dans les quartiers de Rome. Ils sont les enfants de familles pauvres dont les parents ont démissionné depuis longtemps de leur rôle d'éducateur. Ils s'amusent des mauvais coups qu'ils font pour gagner la poignée de lires qui leur permettra de louer une barque ou les services d'une pute. Ils parlent tous le langage confus de la rue, amalgame d'onomatopées et d'injures.
Pasolini à travers ce premier roman décrit avec beaucoup de réalisme une strate de la société romaine volontairement ignorée et méprisée, une vie bouillonnante qui ne demande qu'à exploser. Il montre l'immense richesse de ces gamins des rues : leur imagination et leur insouciance. Il peint la pauvreté du prolétariat italien post deuxième guerre mondiale avec les couleur de l'espérance et de la rage de vivre.
« Les ragazzi » irradie une lumière qui rend belle la crasse sauvage de ces vauriens.
Traduction de Jean-Paul Manganaro.
Editions Buchet Chastel, Points Signature, 278 pages.
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Dans ce monde de ragazzi aux surnoms très évocateurs, nous sommes plongés dans la banlieue de Rome très paupérisée. Nous suivons cette bande de gamins désoeuvrés qui vivent et survivent de larcins, de magouilles, et nous ressentons avec eux la faim , la misère mais aussi le peu de lumière qui éclaire leur devenir. Tout cela est décrit avec un réalisme impressionnant qui ne tombe jamais dans le misérabilisme, dans le pathos et pourtant !
La traduction du dialecte, de l'argot ne facilite pas la lecture qui devient par moment un peu fastidieuse mais le ressenti général de ce livre est tout à fait particulier et marquant.
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Sans aucune intrigue réelle, Pasolini parvient à nous faire partager le quotidien d'une bande d'adolescents végétant dans une banlieue romaine dans les années 50. Si le néo-réalisme s'appliquait à la littérature, ce livre ferait partie de ce mouvement. Ces jeunes semblent tout droit sortis d'un scénario de Zavattini. de ces jeunes désoeuvrés, on découvre leurs jeux, leurs passions, leurs désirs… C'est à Rome, mais cela pourrait se passer dans n'importe quel lieu périphérique, abandonné. On sens ce que Pasolini a voulu transmettre. Entre la dénonciation politique d'une pauvreté qui détermine la vie de ces jeunes et le désir érotique devant leur beauté encore innocente.
D'ailleurs toute son oeuvre tant littéraire que cinématographique oscille entre ces deux objectifs.
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Les Ragazzi se déroule dans les années suivant la dernière guerre, à Rome. Oubliez la carte postale, le Colisée, le Forum Romain, la Place Navone, la Place d'Espagne et tant d'autres monuments ; ils sont mentionnés mais comme pour contraster avec le décor de l'histoire. Les "gamins" donc, ont pour cadre les confins de la ville éternelle, et sont les personnages du récit. Ces lieux sont comme les excréments d'un organisme vivant. Usines polluantes, friches industrielles, montagnes de détritus, terrains vagues envahis d'herbes folles, enchevêtrement de métaux rouillés, maisons inachevées, logement de fortunes, taudis, routes défoncées. Les gosses sont les rejetons du sous prolétariat, complètement laissés à eux-mêmes, haves, pouilleux, morveux, vêtus de haillons. Leurs mères, accablées de tâches ménagères, gardent les plus jeunes à la maison, servent de défouloir aux maris chômeurs et alcooliques. Rien n'incline les petits vagabonds à rejoindre "le foyer", ils n'y trouvent en guise d'attention, que les récriminations de leur génitrice et les paires de baffes du père. Ainsi nos ragazzi, vieillis avant l'âge, se débrouillent pour survivre et errent en bande. Larcins, combines, déprédations, menus travaux, entraide, tout est bon pour faire taire leur ventre qui crie famine. Même s'ils jouent, se roulent dans la poussière, s'ébattent dans la boue, se talochent, se baigne dans le Tibre qui ressemble plus à un cloaque qu'à un fleuve, ils sont à l'affut de la moindre opportunité, quitte à jouer les chiffonniers ou trainer sur plusieurs kilomètres des métaux pour gratter quelques pièces.

La pauvreté n'est pas une honte. On peut garder sa dignité, n'avoir qu'un pantalon, qu'une chemise, qu'une paire de chaussures mêmes usés et les maintenir propres. Que sépare ces âmes des pourceaux ? le langage articulé certes, mais même l'innocence de leur âge ils l'ont perdu. C'est tellement répugnant qu'on a du mal à éprouver de l'empathie, une réaction de rejet naturelle prend le dessus, pourtant ce ne sont que des victimes. Comme un clochard rentrant dans votre bus, vous pouvez éprouver de la pitié pour lui mais c'est le remugle qui vous frappe tout d'abord, Bien des livres abordent la pauvreté de l'Inde et de l'Afrique. Mais cette misère à quelques kilomètres des splendeurs de Rome c'est inconcevable. L'usage de l'argot rend l'expérience plus réaliste, mais vu que la traduction date de 1958, le recours au dictionnaire s'impose. C'est très certainement une des oeuvres les plus dérangeantes et atroces que j'ai lu. Non Passolini n'était pas qu'un réalisateur de premier plan, c'était aussi un grand écrivain.
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Le titre original Ragazzi in vita que l'on pourrait traduire par "débrouillards" annonce un roman dur, extrême et fort. C'est le premier roman de Pier Paolo Pasolini écrit en 1955...
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Après l'excellent livre "Dans la main de l'ange" de Dominique Fernandez sur Pier Paolo Pasolin!, je me devais de lire au moins un livre de cet auteur culte, un peu oublié.
C'est son premier livre "Les Ragazzi" que j'ai eu l'opportunité d'emprunté. On y retrouve bien l'ambiance des mauvais quartiers chers à l'auteur. On y devine bien son attirance et sa fascination pour ces jeunes garçons en errance à la recherche d'argent pour survivre et d'aventures pour tuer l'ennui.
Le tout est un tantinet un peu long surtout qu'il n'y a pas de ligne de conduite concrète pour suivre une histoire.
Le travail de traduction a dû être particulièrement ardu pour retranscrire cette langue "des locuteurs" de la banlieue romaine mais est très réussi !
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Les Ragazzi est le premier roman publié de Pier Paolo Pasolini. Écrit en romanesco, le dialecte populaire de Rome, on y découvre ces personnages du sous-prolétariat des faubourgs romains chers à l'auteur. Dans l'immédiate après-guerre, ces adolescents des rues pratiquent des petits larcins pour survivre au jour le jour. le roman s'attache à raconter l'histoire du Frisé, contraint de voler et se prostituer alors qu'il voit ses compagnons mourir autour de lui. Arrêté et mis en prison pour avoir tenté de voler une bague pour sa fiancée, le Frisé reprendra sa vie dans les rues à sa sortie. Dépeignant crûment la violence de ce monde de misère et d'expédients, Pasolini se fait le porte-parole des marginaux, des amoraux, des exclus de la société que l'on retrouvera quelques années plus tard dans son premier film, Accattone.
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Livre découvert et lu dans le cadre de mon club de lecture. Nous avons décidé cette année d'approfondir notre connaissance de la littérature italienne.
Comme beaucoup de personne, je connais Pier Paolo Pasolini par son cinéma et notamment le film Médée, très théâtralisé dans sa dramaturgie et extrêmement poignant.
Bref j'étais curieuse de découvrir un de ses livres mais j'avoue que je n'ai pas du tout accroché. Je ne sais pas si c'est la traduction ou juste le style oral mettant en avant une "gouaille" et un parlé cru. Mais, je suis restée totalement indifférente et à distance de ces histoires de mauvais gosses, un peu branleurs, un peu voyous, dépenaillés qui errent dans les rues d'une Rome d'après guerre entre menus larcins, alcool, prostitution et décharge.
J'ai avancé péniblement la lecture butant sur la rythmique des phrases, sautant parfois quelques chapitres en me disant tout au long de cette difficile ingestion d'argot (mais est ce bien de l'argot??) qu'à trop vouloir singer des situations on oublie de les traduire et de leur donner vie.
Je suis donc passée à côté!
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J'ai abordé cette lecture avec de grands espoirs tant le personnage de Pasolini est intriguant...et je dois bien avouer que j'ai été déçu. La langue est touffue, de nouveaux personnages interviennent sans être présentés et perdent le lecteur ; bref malgré des formules bien senties, j'ai eu du mal à avancer dans ce livre. L'histoire ne m'a pas vraiment pris, on a l'impression de tourner en rond sans espoir de rédemption. Cela me laisse un goût d'inachevé dans la bouche, peut-être est-ce voulu par l'auteur ou plutôt dû à la traduction. Si quelqu'un a la réponse !
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