Pendant plusieurs jours, une riche famille milanaise accueille dans sa demeure un mystérieux visiteur. Ange ou démon, le jeune homme disparaitra comme il est apparu, laissant derrière lui le père, la mère, le fils, la fille et la domestique, troublés dans leur chair et en proie à une désolation intérieure.
Pasolini a écrit ce livre inclassable parallèlement à la création de son film du même nom. Il ne s'agit pas d'un scénario (le texte ne comprend pas de dialogues), mais les courts chapitres se lisent comme on regarde les séquences d'un film. Dès le début, l'auteur interpelle le lecteur en posant le décor et les personnages, de manière presque télégraphique. Puis, les descriptions très visuelles et sensorielles s'enchaînent au coeur de l'intrigue, entremêlant malaise et beauté. Pour n'en citer qu'une, la découverte du père de son jardin au lever du jour est sublime.
J'ai beaucoup aimé ce roman-parabole qui critique la bourgeoisie, sur fond de sexe et de religion. Il faut maintenant que je vois le film.