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Citations sur Fils de personne (75)

Une bibliothèque était comme un album photographique, "Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es."
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Ils avaient pris place dans une brasserie de la rue Saint-Roch. Malgré les indications du serveur, souhaitant les installer près de la fenêtre, Delestran s'était dirigé vers un angle mort, non pas dans le fond de la salle, mais dans la partie médiane. Il s'était adossé contre le mur. C'était sa façon à lui de positionner, toujours face à un éventuel danger en ayant une vue d'ensemble. C'était une habitude, plus exactement un réflexe, celui d'un animal anticipant sans cesse la menace pour mieux la voir arriver et ne jamais être surpris. Ce qui pouvait passer pour de l'instinct n'était en fait qu'une histoire de conditionnenment.
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Contrairement aux idées reçues, le médecin légiste n'était pas que le médecin des morts. Il lui arrivait de voir des vivants bien plus souvent qu'on ne le pense, des victimes pour établir un certificat médical descriptif de blessures, mais également des demandeurs d'asile politique, quand, sur demande des autorités, il était chargé de s'assurer de la véracité de leurs déclarations relativesà des actes de torture. Le docteur Renaud pouvait tenir un catalogue de la barbarie humaine selon les régions du monde. Il en connaissait un rayon sur l'ignominie que certains hommes pouvaient infliger à leurs semblables.
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[…] Combien y en avait-il? Des centaines, des milliers. Les avait-il tous lus? Cela paraissait impossible. Tout grand lecteur compulsif avait sa PAL : sa Pile À Lire, une pile ne diminuant jamais, toujours alimentée, parce qu’elle était en quelque sorte à la lecture ce que le désir était au plaisir.
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- Et donc, vous vous êtes de nouveau rencontrés ?
- Oui, je ne pouvais pas le laisser passer sans rien dire. Cela vous est déjà arrivé de recroiser des personnes du passé auxquelles vous avez tenu ?
- Oui, comme tout le monde.
- Eh bien là, ce n'était pas comme tout le monde. C'était étrange. Nous avions tellement de choses à nous dire que nous étions gênés de n'avoir rien à nous dire. Il a fini par me reconnaître, mais j'ai bien vu que quelque chose s'était éteint en lui. Définitivement. Plus de lueur dans le regard. On a échangé quelques mots, mais c'étaient les silences qui parlaient pour nous. Je lui ai proposé de boire un café, il a refusé sans avoir besoin de prétexter quoi que ce soit. Je me souviens de sa petite phrase : "C'est gentil, Nicole mais non merci". J'ai tout de suite compris qu'il ne fallait pas le brusquer. Il m'a dit qu'il repasserait et, effectivement, il est revenu sans que je sache si c'était réellement pour moi ou parce que je e trouvais sur son chemin. En fait, il a fallu que je la rapprivoise. C'est ma petite faiblesse, ça, commandant, les hommes sauvages... Alors en plus, lorsqu'ils sont esquinttés, c'est plus fort que moi !
Delestran lui renvoya le même sourire qui s'était dessiné sur ses lèvres à cet instant-là, le sourire amusé de grands enfants terriblement lucides et un peu complices.
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Il y en avait également sous le lit. Des livres comme une carapace, une enveloppe placentaire, dans un désordre patiemment organisé. Malgré le confinement, on se sentait enrobé dans une atmosphère protectrice. Combien y en avait-il ? Des centaines, des milliers. Les avait-il tous lus ? Cela paraissait impossible. Tout grand lecteur compulsif avait sa PAL : sa Pile A Lire, une pile ne diminuant jamais, toujours alimentée, parce qu'elle était en quelque sorte à la lecture ce que le désir était au plaisir. Comment ces ouvrages étaient-ils arrivés jusqu'ici ? Delestran se tourna vers le prêtre :
- Monsieur le curé, cela fait combien de temps que Monsieur Georges occupe cette chambre ? Sans s'en rendre compte, il parlait de lui au présent.
- Environ trois ans, commandant.
- Et vous ignoriez cette... Delestran ne trouva pas de mot. Il désigna les livres d'un geste ample et vague.
-Je savais que Monsieur Georges lisait beaucoup, il avait toujours des livres avec lui. D'ailleurs, je vous rappelle qu'il était chargé d'apprendre le français à certains de nos fideles, C'était sa mission dans la maison de Dieu. Maintenant, de là à m'imaginer une telle collection, un tel envahissement..
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Une autre chose préoccupait Delestran. Si les flics de télévision n'avaient qu'une seule enquête en cours, les flics de la réalité avaient toujours au portefeuille plusieurs affaires qu'il fallait traiter selon l'urgence. Et l'urgence pouvait prendre plusieurs visages : judiciaire, médiatique, politique, administrative, avec en filigrane ce besoin parfois de rassurer l'opinion publique, ce qui trop souvent l'empêchait de maîtriser ses priorités. Même si Delestran s'en serait bien passé, il allait composer avec, c'était la règle du jeu. Son patron ne manquerait donc pas de le relancer en début d'après-midi sur ces trois disparitions inquiétantes à propos desquelles toutes les investigations entreprises n'avaient rien donné. Il lui faudrait proposer quelque chose de nouveau, car, ce serait l'argument de son patron et il aurait raison, on ne pouvait pas se contenter d'attendre une nouvelle disparition, ou pire, qu'on découvre le corps mort d'une de ces femmes dans un coin de Paris. On avait pourtant ouvert au plus large le champ des investigations; Delectran ne savait plus où aller chercher.
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Pour Delestran la patience était l’art de souffrir en silence
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Tout grand lecteur compulsif avait sa PAL : sa Pile à Lire, une pile ne diminuant jamais, toujours alimentée, parce qu'elle était en quelque sorte à la lecture ce que le désir était au plaisir.
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[...] - Vous savez, quand on est né comme moi, « sous X », on fantasme beaucoup sur ses origines, pour ne plus être un colis abandonné. Mais finalement, ça ne sert à rien, bien au contraire, on ne peut pas avoir confiance en la vie. Il manque un sens. C’est inhumain d’être le fils de personne !
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