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Commandant Delestran tome 2 sur 2
EAN : 9782213725109
416 pages
Fayard (09/11/2022)
3.69/5   913 notes
Résumé :
Un numéro de téléphone, un exemplaire de La Peau de chagrin et un briquet de la Légion étrangère. C’est tout ce qui est retrouvé sur le cadavre d’un homme abandonné dans un bassin du jardin des Tuileries. Alors qu’il piétine déjà dans une enquête sur la disparition de trois jeunes femmes, le commandant Julien Delestran est chargé de l’affaire. Le numéro de téléphone est sa première piste : c’est celui du CNAOP, l’organisme permettant aux enfants nés « sous X » de re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (143) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 913 notes
Chaque année, je prends plaisir à m'offrir le dernier Prix du Quai des Orfèvres que j'apprécie par son réalisme, une plongée dans le monde des affaires criminelles que je découvre par procuration.

Excellent cru que ce Prix du quai des Orfèvres 2023. Trois femmes disparues, une enquête qui piétine, avec en supplément, la découverte du corps d'un homme, peut-être un « sans abri » , dans l'un des bassins du Jardin des Tuileries avec pour tout indice trouvé sur lui, un livre De Balzac « La peau de chagrin », un briquet aux armes de la Légion étrangère et un papier sur lequel figure un numéro de téléphone. L'équipe du commandant Julien Delestran a du pain sur la planche. Trouver l'identité de cet homme, reconstituer son parcours, élucider ce qu'il faisait de ses journées, tenter de trouver des réponses avec l'espoir de comprendre ce qui lui est arrivé tout en devant faire face aux interrogations et au désespoir des maris dont les épouses ont disparu.

Non seulement Jean-François Pasques sait nous captiver en créant une ambiance intimiste autour de l'équipe du commandant Julien Delestran mais il ne cherche pas à impressionner le lecteur en lui imposant des situations outrancières. Son récit est centré sur l'humain ! Pas d'exploits, pas de course poursuite, tout se passe dans un climat finement alimenté par la personnalité de chacun des acteurs, leurs questionnements, leurs investigations, leurs déductions. Il crée ainsi sa touche personnelle du roman policier, pétrie de réalisme et de personnages attachants et en toile fond, la détresse, le tragique de la vie humaine.

A cette équipe sympathique vient s'ajouter, malgré les réticences du commandant Julien Delestran, une psychologue, Claire Ribot qui va très vite trouver sa place au sein de l'équipe d'autant que l'intrigue touche un sujet sensible « l'abandon des enfants nés sous X ».

C'est avec beaucoup de doigté que l'auteur nous fait pénétrer ces coulisses. Pour qu'il y ait une compréhension sans faille des procédures françaises, il se sert de son canevas pour expliquer méthodiquement l'instruction d'un dossier.

C'est ce que j'aime dans les livres écrits par des policiers, les enquêtes sont inspirées de ce qu'ils vivent dans leur vie professionnelle. Tout est réaliste et à auteur d'hommes et de femmes de terrain avec pour chacun d'eux, leur individualité, leur réflexion, leur sentiment, leur façon de mettre de la distance entre leur vécu et leurs émotions. Même si le capitaine Jean-François Pasques donne un peu plus d'épaisseur à ses personnages, il n'en reste pas moins que son style m'incite à lire ses autres romans policiers tant j'ai beaucoup aimé son approche. Cette fiction est rédigée avec délicatesse et intelligence du coeur.

A souligner, pour nous qui sommes branchés régulièrement sur le site des amoureux des livres, la dernière scène est particulièrement réussie, elle sort de l'ordinaire, et devrait parler à tous les amoureux des livres.

Un prix grandement mérité
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« Qui suis-je ? Cette question, en apparence simple, cache en réalité une complexité profonde. Chacun d'entre nous aspire à comprendre sa propre essence, à découvrir sa véritable nature, et à trouver sa place dans le monde qui l'entoure » (1).
Alors qui suis-je si je ne connais pas mes racines ? Qui suis-je si je suis né sous X ? Un arbre sans racines (2) qui tient debout grâce à la conjugaison de plusieurs facteurs, mais son équilibre est précaire, il ne parvient pas à puiser dans le sol sa force de vivre et s'épanouir, il est voué à tomber un jour...
Je suis le fils ou la fille de personne.

En France en 2023, environ 700 enfants sont nés sous X.
L'accouchement sous le secret permet aux femmes d'accoucher anonymement et d'abandonner leur enfant qui sera confié à l'Ase. Sous certaines conditions, les enfants nés de cette façon peuvent accéder à leurs origines. Lorsqu'ils y parviennent, il leur faut encore retrouver la trace de ces parents, qui sont peut-être décédés, partis à l'étranger... J'imagine un parcours semé d'embûches pour lequel la patience est le maître mot de l'aboutissement de leur quête.

Ce sont ces thèmes qu'aborde Jean-François Pasques dans son roman, un polar plutôt douillet dont l'intrigue se déroule au rythme des deux enquêtes en charge du commandant de police Delestran. Outre son équipe, il a une adjointe sur laquelle il peut compter depuis deux ans pour le seconder, ainsi qu'une nouvelle recrue, une psychologue, qui vient bousculer les codes auxquels il est habitué, lui qui ne croit qu'aux bonnes vieilles méthodes. Celle-ci va mettre un peu de sel dans le récit des investigations. Les personnages sont plaisants à suivre, et pour une fois, nous n'avons pas affaire à une caricature de policiers présentant des troubles dus à leur métier. Rien que des gens normaux de ce côté de la barrière. Pour ce qui se trouve de l'autre côté de la barrière, c'est une autre chanson :) Mais rassurez-vous, rien de très sombre. Un polar douillet vous disais-je plus haut.

Le rythme du roman est tranquille puis s'accélère à mi-parcours lorsque le puzzle de l'enquête offre une vision plus nette de l'ensemble en fonction des éléments qui commencent à s'emboîter et de la direction que prennent les enquêtes. C'est le moment que j'ai préféré, avec un peu d'action pour me tenir en haleine. Pas de quoi m'essouffler non plus, mais de quoi maintenir mon intérêt jusqu'au bout.

J'ai beaucoup aimé les références littéraires disséminées tout au long du roman, j'ai moins aimé l'aspect procédural fouillé car j'ai trouvé que cela appesantissait la lecture. Je me suis un peu ennuyée par moments. Mais il faut reconnaître à l'auteur sa connaissance du milieu policier étant lui-même capitaine de police, et sa capacité à transmettre. J'ai presque eu l'impression de pénétrer dans le service de ce commandant Lenestran en qualité de stagiaire, j'ai vécu ces enquêtes aux côtés de son équipe tout en bénéficiant d'explications sur les modes opératoires terrain et procédures. L'auteur ferait sans doute un bon tuteur de stage dans sa vie de policier, voire même un bon formateur.

Un dernier mot pour préciser qu'il a dédié son livre à la mémoire du Brigadier-Chef Wilfried Faron, mort en service à Nantes le 31/12/2021. Une fin d'année funeste pour ce policier âgé de 39 ans, victime d'un malaise cardiaque au retour d'une intervention motorisée la veille, une course poursuite.

Mais à présent, qui suis-je ?
Je suis la fille qui vous recommande ce Prix du Quai des Orfèvres si vous souhaitez faire une pause agréable avec un roman policier à l'écriture fluide et presque douce, comme la voix d'une personne bienveillante qui vous raconte l'une de ses enquêtes. Et pour aller découvrir toutes ces références littéraires glissées habilement dans cette histoire !

(1) Extrait d'un article glané sur le net traitant de la quête de soi et de l'identité.
(2) Selon Marcus Garvey, « un peuple qui ne connaît pas ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines ».
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Nous , amateurs de polars , avons énormément de chance dans la mesure où de trés nombreux flics décident de prendre la plume et se lancent dans la rédaction avec un gros atout , celui de l'authenticité .Ce roman , par son " squelette " ne dérogera pas à la règle et Jean-François Pasques va , comme nombre de ses collègues écrivains , nous ouvrir des portes qu'il n'est pas si évident de franchir . Bon , évidemment , on peut se faire " passer les menottes " pour mieux s'imprégner de l'atmosphère et tester le confort réputé des cellules , mais il parait que l'exercice est risqué , donc , prudence .C'est qu'on va en passer , des heures , à supputer , avancer des hypothèses , échanger, avec l'équipe de Delestran ...Le challenge semble pourtant aisé , peu valorisant , mais pourrait s'avérer plus complexe à résoudre qu'il n'y parait : découvrir l'assassin d'un " clochard "retrouvé dans un bassin du jardin des Tuileries .Si la mort violente ne fait aucun doute , il faut trouver le mobile et là....Jean-François Pasques n'a pas choisi la facilité en axant son enquête sur les problèmes de filiation .Il faut être bien armé pour développer une idée qui nous dirige vers un problème humain et sociétal difficile , douloureux , complexe . Une psy va même venir " fourrer son nez "dans l'affaire , au grand dam du patron ....
S'il ny a pas beaucoup d'action , sauf à la fin , le débat abordé n'en reste pas moins fort intéressant , traité avec fermeté certes , mais aussi avec humilité et humanité .
L'image de la police en sort valorisée à une époque où l'heure est plutôt au dénigrement systématique .
Image emblématique du roman ,le commandant Julien Delestran , attaché aux valeurs qu'il véhicule depuis toujours m'a vraiment plu , à la fois critique , sérieux , exigeant , humain et surtout juste .Son charisme rejaillit sur ses adjoints et l'équipe est soudée et solidaire . Mais , en plus du cadavre , il faut aussi retrouver trois femmes qui ont toutes disparu de façon similaire .....Lancez- vous dans ces étranges enquêtes , le challenge est élevé mais je vous fais confiance....
Le Prix du Quai des Orfèvres 2022 me semble être un bon, voire un trés bon cru .Imaginez vous , dimanche , confortablement installé devant un bon feu de cheminée , ce livre et un petit verre de Beaujolais nouveau à disposition ....Il parait qu'il n'est pas mal non plus.A bientôt.
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Le commandant Delestran et son équipe sont en charge d'une enquête sur la disparition mystérieuse de 3 jeunes femmes. Comme celle-ci est au point mort, on leur confie les investigations pour retrouver l'identité et la cause du décès d'un homme, probablement un clochard, retrouvé mort dans un bassin du jardin des Tuileries.
L'arrivée d'une psychologue dans l'équipe va quelque peu chambouler les habitudes de travail.

Les romans auxquels est décerné le prix du Quai des Orfèvres mettent souvent en avant les procédures d'enquête. Celui-ci n'y échappe pas, et c'est parfois un peu (trop) pesant.
Je ne dirai rien sur l'intrigue, pour ne pas risquer d'en dévoiler les ressorts, sinon que l'arrivée de Claire Ribot, la jeune psychologue, va permettre de déverrouiller une situation qui semblait bloquée. Il y a quand même beaucoup trop d'incroyables coïncidences dans l'histoire qui nous est racontée...
Les personnages principaux, Delestran, son adjointe, le lieutenant Beaumont, et C. Ribot ne manquent pas de caractère et sont bien campés, sans excès de descriptions. Ils paraissent cependant trop "propres", sans faille de personnalité. Seule Beaumont garde une face secrète.
Le texte est bien écrit, sans excès de fioritures ou d'effets de style. Même s'il y a peu d'action, sauf au dénouement, la narration est dynamique. Elle repose sur une alternance rapide entre les différentes composantes des investigations et sur des allers-retours entre les deux enquêtes dont l'équipe est en charge. le livre se lit donc facilement et avec plaisir, même, si parfois, trop de description des procédures peut lasser...
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Trois femmes disparaissent coup sur coup et un vagabond git sans vie dans un bassin du jardin des tuileries. Deux enquêtes compliquées pour le commandant Delestran et son équipe. C'est peut-être parce que je venais de lire quelques Simenon que je me suis demandée si Jean-François Pasques n'avait pas voulu recréer une version très modernisée du personnage (ou tout au moins du caractère) de Maigret incarné ici par Delestran. Cette impression, renforcée par la lenteur et l'ambiance calme et intimiste de ce polar, s'est confirmée par un clin d'oeil de l'auteur : le héros possède justement une collection choisie des romans de Simenon. J'ai beaucoup aimé ce polar original qui se veut proche des réalités du terrain vécues par les policiers, avec une bonne poussée d'adrénaline vers la fin pour terminer en beauté ce récit poignant.
Lien : https://www.babelio.com/list..
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critiques presse (1)
LeFigaro
02 décembre 2022
Fils de personne, de Jean-François Pasques, capitaine de police, ancien de la section criminelle de la 1re DPJ désormais en poste à Nantes, est une jolie réussite. Il prouve en tout cas qu’il n’est pas obligatoire de joncher une intrigue de cadavres, de jouer la carte de l’ultraviolence, pour captiver le lecteur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
Tout grand lecteur compulsif avait sa PAL: sa Pile À Lire, une pile ne diminuant jamais, toujours alimentée, parce qu'elle était en quelque sorte à la lecture ce que le désir était au plaisir.
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Mais, voyez-vous, Delestran, il y a pire que les livres. Il y a les auteurs. Les salauds ! Ils nous ont vendu du rêve et comment ils ont fini ? Hein? Zweig, Hemingway, Montherlant, Landon ? Suicidés! Tiens, encore un autre, sublime en plus ! Bicéphale, Ajart et Gary, deux noms pour un même homme! Tiens, prends ça : une cartouche pour deux ! Bang!
[ ... ]
- Il vous en manque un.
- Comment ça, il m'en manque un ?
- Le plus important de tous Albert Camus. Vous avez oublié Albert Camus, docteur Matthias.
- Mais il n'y a pas de suicidés chez Camus.
- L'Homme révolté, vous l'avez lu, docteur Matthias?
- Mais il n'y a pas de suicidés chez Camus. · L'Homme révolté, vous l'avez lu, docteur Matthias?
- Oui, mais je n'en garde pas un souvenir particulier.
- Vous devriez.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il vous donne la solution. La solution au suicide. C'est radical!
- Eh bien, vous allez voir ce que j'en fais. du radical. Il est où, Camus ? Au centre, forcément, mais où exactement ? Tenez, le voilà. La Peste, magnifique ; La Chute, et ce Clamence; d'un cynisme prodigieux ! Mais moi, voilà ce que j'en fais de votre Camus.
L'arme se leva. ...
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Les archives débutaient par l'année 1990, pour laquelle il n'avait fallu que deux cartons. Plus on avançait dans le temps, plus le nombre de cartons augmentait à tel point que, les quatre dernières années avaient été déclinées en mois, ce qui allait grandement faciliter la recherche des enquêteurs. C'était quand même inquiétant, cette augmentation flagrante de documents à conserver. Le temps semblait prendre de l'épaisseur.
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Un peu étourdi, il releva la tête lentement. D'un regard circulaire, il fit à nouveau le tour de la pièce avant de se fixer sur la grille d'évacuation d'air. Les yeux dans le vague, il réfléchissait. Est-ce que cela valait la peine ? N'était-il pas, lui aussi, en train de perdre son temps en accumulant des petits détails sur la vie d'un homme n'ayant, au bout du compte, aucun intérêt s'il s'agissait tout simplement d'un accident, d'une chute fortuite ?
Le doute s'insinua en lui. Tout ça pour ça ? ll tâtonnait dans ses pensées, mais son goût pour la curiosité humaine, sa prétention à tout vouloir connaître de ses semblables, l'arracha à son indécision. C'était plus fort que lui, surtout avec un personnage aussi singulier que Georges Bernard.
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Delestran et Beaumont quittèrent l'institut médico-légal peu avant midi avec la sensation étrange de renaître. Sitôt la porte franchie, ils furent éblouis de lumière, l'air brûlait leurs poumons. Comme après chaque autopsie, ils marchaient d'un pas hésitant en regardant tout autour le monde s'agiter. C'était toujours pareil, il fallait un peu de temps avant de reprendre sa place parmi les vivants lorsqu'on avait fréquenté la mort de si près. On se sentait quelqu'un d'autre, en transit entre deux mondes, avec néanmoins la conviction d'être privilégié. On promenait sur les choses un regard neuf, on s'étonnait d'en faire partie. On se sentait au fond un peu plus vivant que les autres en retrouvant la capacité de s'enthousiasmer du moindre rien, une ligne blanche dessinée dans le ciel par un avion, un parfum en suspension dans le sillage d'une femme... Même le vrombissement d'une grosse cylindrée pouvait devenir agréable.
Delestran et Beaumont longèrent la Seine en silence, dans le sens du courant. Notre-Dame puis la maison-mère du 36, le Louvre et ses trésors sur l'autre rive, le musée d'Orsay, le dôme des Invalides étincelant sous le soleil.... Paris leur apparaissait soudainement comme un concentré de richesses et de beauté.
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Vidéo de Jean-François Pasques
Jean-François Pasques partage son quotidien entre sa passion de l’écriture et son métier de capitaine de police, où la réalité dépasse parfois la fiction. Son dernier roman, “Le fils de personne”, a reçu le prix du Quai des Orfèvres. Article complet à lire ici : https://bit.ly/3IlfYR9
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