Je n'enlèverai rien à la qualité des travaux de
Michel Pastoureau : historien sérieux et besogneux, il propose une oeuvre dont le contenu a, visiblement, été travaillé avec soin et pertinence.
Mais enfin, il faut avouer que le degré d'ennui, à la lecture de cet opus, que j'attendais de lire avec tant d'impatience, s'est hissé à des sphères que je n'aurais pas soupçonnées.
Plume académique, froide et parfois laborieuse,
Michel Pastoureau se confond dans des considérations répétitives, se perd dans les détails liés aux techniques tinctoriales, s'attarde sur des considérations parfois ennuyeuses et s'enlise sur les périodes les plus éloignées dont il affirme ne pas avoir de certitudes.
Son style, chirurgical et austère, manque de chaleur, d'emphase et d'enthousiasme ; il laisse l'impression poussiéreuse d'une bibliothèque abandonnée aux araignées livides, moutonnant dans des sphères négligées depuis la nuit des temps.
Mon incompréhension la plus forte réside dans ses pages vouées au bleu dans la société moderne, et dans lesquelles il semble avoir oublié à quel point cette couleur a pu être réservée à la sphère masculine, qu'il s'est opposé de façon manichéenne au rose des poupées et des Barbies acidulées et qu'il est un trait caractéristique du clivage homme/femmes dans les sociétés occidentales du XXème siècle.
Quelle déception, donc, pour moi, qui attendais tant de cet essai original et de ces travaux encore jamais menés... J'essaierai, peut-être, mais plus tard, de revenir sur son "noir" ou sur son "vert", sur ces
couleurs qui font tantôt rêver, tantôt râler, et dont la symbolique reste définitivement révélatrice des valeurs et des fondements de nos sociétés.