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3,55

sur 497 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre qu'on devrait mettre entre toutes les mains, et qui devrait être proposé aux adolescents à l'école (qui, souvent, rechignent à lire des livres devenus trop éloignés de notre quotidien). J'avais déjà pu voir l'impact du numérique sur nos vies via le livre "La fabrique du crétin digital", et c'est saisissant. Les exemples utilisés sont très pertinents puisqu'on s'y retrouve facilement. le numérique a prit le pas sur d'autres manières de vivre : retrouver les autres, discuter, échanger. Il est tout de même porteur d'une aide qu'il ne faut pas dénigrer, mais repenser. J'ai beaucoup aimé cette lecture.
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Je suis tombée sur ce livre plusieurs fois au cours des dernières années et on me l'avait passé (merci Lucie si tu passes par là!) Je suis vraiment heureuse de l'avoir découvert, il est à lire absolument!
Cet essai très court nous explique comment notre capacité d'attention est détournée depuis des années par les réseaux sociaux et internet. L'auteur nous montre avec des exemples précis que nous n'avons finalement pas plus d'attention qu'un poisson rouge qui a une capacité d'attention de 8 secondes. C'est un constat assez affligeant et une prise de conscience nécessaire! Combien passez vous de temps sur les réseaux? Est ce qu'aller votre téléphone est la première chose que vous faites le matin? Comment utilisez-vous internet? Comment le consommez-vous? Car finalement nous en sommes là. Nous consommons, parfois bêtement et sans réfléchir.
Ce livre nous fait prendre du recul sur les réseaux sociaux. J'ai beaucoup aimé! Il resonne pas mal avec La fabrique du crétin digital que je lis en parallèle!
Quels autres essais sur le sujet me conseillez-vous?
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Si l'on aime les animaux, alors on sait très bien que cette supposée mémoire de quelques secondes chez le poisson rouge n'est que fumisterie. Des expériences menées dans différents laboratoires associant émission d'un signal ou manipulation d'un levier et délivrance de nourriture démontrent catégoriquement que le poisson rouge n'est pas tête en l'air et qu'il "imprime" pendant plusieurs jours, voire plusieurs mois. On sait aussi qu'un poisson seul dans son bocal vit en fait un véritable enfer, puisque comme tout être vivant au cerveau suffisamment développé, il a besoin de temps à autre de la compagnie de ses congénères.
Cela dit, le constat posé dans ce livre me paraît fort pertinent. L'usage immodéré des écrans est en train de décérébrer la population entière, pas seulement les enfants. Chaque fois que je pense à ce livre, je ne peux m'empêcher de me souvenir également de cette visite au musée archéologique de Naples. J'en étais à me dire que toute une vie ne suffirait pas pour s'imprégner de la beauté des collections exposées lorsque deux jeunes sont passés à côté de moi, papillonnant d'une statue à l'autre, juste le temps qu'il faut pour la photographier. Comme je me suis étonné auprès d'eux d'une telle fugacité, ces jeunes gens par ailleurs charmants et fort courtois, m'on répondu qu'ils auraient tout le temps de regarder les photos sur l'écran de leur ordinateur de retour chez eux!... "Ô temps, ô moeurs!"
Ainsi donc, je partage la plupart des constatations et des avis de l'auteur. Ma seule réserve porte sur la conclusion. Je pense en effet que nous n'avons aucune raison de nous montrer optimistes.
Pour ne pas terminer cette chronique en queue de poisson rouge, et pour en revenir aux enfants, je tiens à dire qu'il me peine de songer que quand on est au berceau, on a besoin d'un hochet. Désormais quand on est plus grand et jusqu'au caveau, on a besoin d'un écran. On ne voit plus la vie , on ne vit plus que par le prisme des pixels. Effrayant!
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Nous connaissons tous la fameuse fausse légende sur la mémoire du poisson rouge... Souvent vu comme un être vivant stupide qui tourne sans fin dans son bocal, et qu'à chaque tour, il oublie ce qu'il s'est passé précédemment.

Et bien… Vous savez que l'homme est pire ? le temps d'attention et la capacité de concentration de notre génération s'élève à 9 secondes ! À cause de quoi ? À cause de nos petits smartphones qui nous coupent du monde… Nous sommes devenus des poissons rouges enfermés dans le bocal de nos écrans… une civilisation « distraite de la distraction par la distraction ».

« Tel le poisson, nous pensons découvrir un univers à chaque moment, sans nous rendre compte de l'infernale répétition dans laquelle nous enferment les interfaces numériques auxquelles nous avons confié notre ressource la plus précieuse : notre temps. »

Lire cet essai, c'est un peu comme un « behind the scenes » pour un film. C'est une visite des coulisses hors caméras pour comprendre ce qu'il se passe… Ici, il est question d'être derrière le téléphone.

Comment est-ce possible que la majorité d'entre nous soit accro à ce petit truc ? Eh bien, c'est simplement chimique, scientifique et psychologique ! Bruno Patino met le doigt dessus avec des explications concrètes. Il explique comment les enseignes, les applications, et les marques font pour nous doper tout en douceur... Comme une drogue lente et douce. Même les supermarchés ont utilisé ces techniques pour nous pousser à consommer sans nous rendre compte.

Grâce à cet essai, nous prenons connaissance des moyens utilisés pour faire devenir accro les utilisateurs et aussi comment les faire rester accros.

« Les services numériques ne limitent pas l'utilisation des enseignements de la psychologie comportementale aux systèmes à récompense aléatoire. le besoin de complétude, la prise en charge de la fatigue décisionnelle, et la théorie de l'expérience optimale structurent le fonctionnement des applications les plus utilisées. Avec, à chaque fois, l'objectif affiché d'accroître le temps passé par l'utilisateur, dans l'espoir qu'il abandonne le contrôle de ce temps. »

« C'est l'idée défendue dans ce livre : l'addiction qui se développe, les effets de bulles informationnelles, de déséquilibre, de dissémination de fausses nouvelles et de contre-réalités sont aussi et sans doute surtout une production intrinsèque du modèle économique des plates-formes. Et ce modèle est amendable. Mais il faut s'y mettre. de toute urgence. »

Pour résumer, cet essai est très intéressant. Je le recommande à celles et ceux qui souhaitent savoir comment cela se passe en « Off », derrière les écrans. Zoom sur les stratégies, les algorithmes, la surveillance, les récompenses, le besoin des utilisateurs, l'économie de l'attention, l'addiction, ect… Et je le recommande fortement à celles et ceux qui sont tombés dans ce triste piège.

La meilleure recette pour rendre l'Homme contrôlable ? : Les réseaux sociaux à gogo + Éviter qu'ils réfléchissent par eux-mêmes + les rendre au maximum idiots + réduire au maximum le langage + l'instauration de la peur + faire croire que le gouvernement est là pour aider + la malbouffe + un maximum de chaîne de télé privé
(Oui il y a un peu de George Orwell dans ma recette)
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Si vous voulez être bousculés dans vos habitudes et notamment dans celle de votre probable dépendance au smartphone, alors ce livre est pour vous ! Entre le dormeur sentinelle,  la nomophobie, le phnubbing, l'anxiété, l'assombrissement, la schizophrénie de profils et l'athazagoraphobie, vous allez en plus enrichir votre vocabulaire... et peut-être prendre conscience que vous ou vos proches souffrez de l'une de ces nouvelles maladies psychologiques et comportementales.  Les expériences sur les souris sont très éclairantes pour comprendre notre servitude. Nous allons aussi comprendre les biais cognitifs auxquels nous sommes soumis sur l'espace numérique et comment ils encouragent les réponses émotionnelles, les croyances et les dissensions. Bruno Patino clôture son essai par quelques prescriptions pour nous aider à reprendre du contrôle sur notre vie, notre liberté et notre attention et sortir de notre condition actuelle (acquise) de poissons rouges dans un bocal!
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Waouh ! Et bien nous y sommes : économie de l'attention, algorithmes en tous genres et conséquences sociétales non assumées d'une quête effrénée de bénéfices... Les mécanismes sont clairement identifiés, le propos documenté et c'est bien écrit. Un plaisir un peu coupable de ne pas l'avoir vu venir plus tôt et un petit bonheur personnel de pouvoir vivre sans téléphone pendant 3 jours sans effet de manque. A conseiller à tout terrien de plus de 14 ans. Il faudrait l'imposer dans les cursus scolaires.
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Livre intéressant mais si vous avez déjà lu ou écouté quelques articles/émissions sur le sujet vous apprendrez pas grand chose.
Mais le livre a le mérite, dans ce cas, de synthétiser et d'être relativement bien exhaustif sur le sujet.
Si le sujet est à défricher pour vous, c'est un bon livre pour vous.
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Nous sommes tous dans l'addiction à internet qui met tout en oeuvre pour capter notre attention, notre ressource la plus précieuse : le temps. Avons-nous désormais la capacité de concentration d'un poisson rouge ?
Comment est-on passé, aux débuts du Web, d'une utopie de partage, d'échange inspirée par le philosophe Teilhard de Chardin qui annonçait au début du XXème siècle, une conscience universelle et planétaire mettant en relation les champs de la connaissance à une captation de l'attention, une domination capitaliste, économique menée par les plateformes et les géants du Web ?
Internet utilise les ressorts de la psychologie comportementale pour capter notre attention, le système de la récompense aléatoire (par le biais des notifications), par la primauté des réflexes sur la réflexion, de l'émotion sur la raison, de la crédibilité sur la vérité. le "Rashmon effect" du nom du film polyphonique de Kurosawa, multiplie les versions d'un même fait et loin d'aboutir à plus de vérité, développe relativisme, incertitude, doute, mise en cause de la presse, des médias, des journalistes professionnels. le Gate keeping, théorie sur la responsabilité des journalistes et l'agenda setting, leur capacité à dicter l'agenda, choisir les sujets à traiter (et non ce qu'il faut penser) sont perçus comme de la censure ou un choix qui serait conforme à une caste homogène et dominante opposée au peuple.
Les biais cognitifs, biais de confirmation, théorie de Dunning Kruger développent davantage encore la méfiance, le doute, les fake news et surtout captent notre attention.
L'essai n'est pas du tout un pamphlet contre internet et les nouvelles technologies aux possibilités incommensurables mais à une dénonciation d'un modèle économique.
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Très intéressant mais inquiétant.
L'auteur pose une question essentielle : sommes nous encore capable de réfléchir et de rester concentré malgré les sollicitations / notifications / incessantes reçues ?
De quelle vérité les applications sont elles capables ?







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« La civilisation du poisson rouge » est un ouvrage brillant qui donne des clés pour mieux décrypter le monde numérique dans lequel nous baignons actuellement.

Hyper connectés mais ni plus heureux, ni plus intelligents, les utilisateurs d'applications sont sous l'emprise des concepteurs des géants du numérique qui aspirent leurs données personnelles pour mieux affiner leurs stratégies économiques.

Le résultat, devenu hors de contrôle a bafoué les principes, sans doute utopiques des pionniers d'Internet pour produire une gigantesque arène ou la violence, le doute et abêtissement général prédominent aujourd'hui.

Il aura fallu qu'on réalise que Facebook pouvait influencer une élection présidentielle pour que les pouvoirs publics commencent à réagir, trop tard pour juguler les effets dévastateurs sur la santé et tout particulièrement des plus jeunes, plus exposés et fragiles que les adultes.

Patino ne croit pas au « mea culpa » provoqué par la pression des autorités et ne voit pas les GAFA changer le fondement de leur pouvoir et de leur richesse, aussi plaide-t-il pour revoir la conception des algorithmes, la gestion des informations sur Internet et à offrir des capacités de déconnexion totale afin de préserver notre équilibre.

Il en va probablement de la survie de l'être humain.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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