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Cher Vous,
Tu te souviens du G8 à Gênes en juillet 2001 ? Toutes les manifs qui avaient lieu en marge du truc ? La violence et la répression, il y a quand même eu un mec de tué, pis d'autres de torturés…
Bref, là où t'es à Gênes, il n'y a pas de plaisir…
Je sais, j'aurais pu m'abstenir de ce calembour foireux, mais, moi, tu me connais. :-)
Pour nous plonger au sein des altermondialistes et nous narrer ces jours tragiques, Paulin donne la parole à Nath et Wag, deux militants français d'extrême gauche qui partent en découdre là-bas.
Ils se croyaient prêts pour ça, pour une confrontation aux forces de l'ordre, faire connaître au monde que leur idéologie est à l'opposé du G8… Ils y croyaient… Ces quelques jours font les transformer à tout jamais, eux, et d'autres aussi.
On ne sort pas indemne d'un tel bain de violence, d'une telle répression.
Paulin est un mineur de fond de la littérature, il creuse dans la veine noire, bien noire. Et dans ce charbon, il arrive toujours à sortir un diamant.
Une fois de plus il réussit un magnifique roman, témoignage d'une époque pas si loin de nous. Il aime aller fouiller du côté des faits cachés, des non-dits, des vérités falsifiées. Il témoigne de la violence de notre époque.
Des points de vues différents sur les mêmes faits, des manifestants, des journalistes, des «infiltrés», des politiques, des flics italiens. Des façons d'agir, de ressentir totalement différentes, parfois opposées, parfois qui se rejoignent.
Un roman prenant, lourd et sombre qui fera, une fois de plus causer de Paulin.

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Roman qui aborde les manifestations de Gênes en 2001 au cours de laquelle un des manifestant avait perdu la vie. Des les premières pages on est plonge dans l enfer de Goteborg , prémisses de Gênes. C est très bien documenté et Frédéric Paulin fait monter la pression en décrivant la préparation des deux blocs. Et je trouve qu il renvoie chaque bloc à sa responsabilité dans ces événements. On y aborde aussi tout le contexte politique de la fin des années 90 et la manipulation des medias. le style de l auteur avec des phrases courtes donnent énormément de rythme, jusqu au premier coup de feu, qui est un véritable moment suspendu. le gros bémol est que ce roman manque d un vrai personnage fort et pour moi celui qui tire son épingle du jeu est le carabinier qui se bat entre sa conscience et les ordres. Et je trouve la fin glaçante avec la liste des noms, et la conclusion qu on a vite oublié. d'ailleurs qui se souvient de Gênes 2001 ?
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Nath et Wag font partie d'un black-bloc et sont présents au Congrès de Göteborg et Gênes. Mais rien ne se passe comme prévu … Je vous laisse découvrir la suite.

C'est un livre très bien écrit, très fouillé et on apprend même des choses, même si cela reste romancé. Les personnages sont ignobles entre eux. Tout n'est que mensonge, violence sur fond de politique. La mort ne suffit pas à arrêter les gens dans leur violence, on dirait des animaux déchainés dans certaines scènes. L'auteur dénonce à travers son livre une politique à contre-courant de la réalité et personne, même les plus hautes autorités, ne sont à un mensonge près. Dans ce genre de sommet politique, l'humanité n'existe plus. On peut parler de dictature avec des scènes de torture au moment des arrestations à la fin du sommet. Rien n'est fait dans la légalité. 20 ans après, l'humanité n'a pas pris acte du véritable problème, chaque Etat tirant la couverture de son côté. Certains font quelques concessions mais personne ne veut prendre le problème à bras le corps. On passe un très bon moment de lecture et on ne voit pas passer le temps.

Je conseillerai ce livre à un public adolescent et adulte car la population doit prendre la mesure du problème.
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En juillet 2001, à Gênes, lors du G8, la police a abattu un jeune manifestant d'une balle dans la tête. Dans ce roman noir Frédéric Paulin nous détaille les circonstances qui ont mené à des violences inouïes de la part des forces de l'ordre. le lecteur est immergé dans les événements qu'il suit au plus près avec les personnages. Wag et Nathalie sont deux jeunes Français militants d'extrême gauche. Lui ancien LCR et elle autonome, proche du black bloc. Derrière eux les policiers infiltrés Martinez et Cazalon ainsi que les journalistes Génovéfa Gicquel et Erwan Corbeil. Aucun d'entre eux n'imaginait ce dont ils ont été témoins à Gênes et qui les amène à reconsidérer leurs engagements et choix de vie. En face nous avons Laurent Lamar, conseiller en communication de Jacques Chirac et le fasciste Franco de Carli du ministère de l'intérieur italien. le contexte politique est présenté de façon claire et vivante.

L'auteur s'est manifestement bien documenté et nous montre comment, dès l'organisation du sommet, il y avait une volonté de casser du rouge de la part des néo-fasciste faisant partie du gouvernement de Berlusconi. Chauffés à blanc après plusieurs heures d'attentes sous le soleil dans leurs tenues anti-émeutes les forces de l'ordre italiennes ont rapidement perdu toute retenue dans leurs interventions. Manifestations autorisées ou interdites, pacifiques ou violentes, ont été dispersées avec la même brutalité, gazées, nassées. Les personnes arrêtées, emmenées dans un centre de détention créé pour l'occasion, ont été traitées au mépris de tous leurs droits : humiliées, menacées, tabassées. Pendant ce temps, dans la zone rouge où se déroule le G8, les dirigeants des grandes puissances, informés de ce qui se déroule à l'extérieur, continuent leurs réunions comme si de rien n'était.

Les faits sont choquants mais le roman est prenant et puissant, mené de main de maître. Les personnages sont nuancés et ambivalents, ce que j'apprécie. Ils sont amenés à s'interroger et le lecteur avec eux. L'auteur montre bien le piège de la violence: dans un camp comme dans l'autre, même les personnages qui hésitent sur son usage sont pris par une sorte d'ivresse dès qu'ils commencent à taper. J'ai beaucoup apprécié cet excellent roman d'un auteur que je ne connaissais pas et vers lequel je reviendrai, sans aucun doute.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Un livre impressionnant relatant des faits de violences des équipes d'ordre (de désordre!) italienne lors de la rencontre du G8 à Gêne en juillet 2001. Evènements de l'histoire récente, hélas vite éclipsés par les évènements de septembre de l'autre côté de l'Atlantique. L'auteur nous fait participer aux préparations de ce sommet aussi bien du côté des organisateurs, de la police que des altermondialistes. Puis il nous fait participer aux manifestations et à la barbarie des forces de l'ordre. Il nous décrit le climat de haine et ça fait vraiment peur car c'est réel. Les puissants réunis dans une tour d'ivoire pour leurs affaires ont des chiens de garde enragés pour les protéger des concitoyens qui protestent contre les décisions et le système et pour la plupart de manière non violente. Mais en Italie - et aussi ailleurs, nous le voyons en France maintenant - au sommet de Gêne, ces citoyens vont récolter la mort, la torture, l'humiliation. Un livre témoignage fort raconté par les différents personnages : flics, journalistes, manifestants. On n'en a pas fini avec les clivages, on n'en n'a pas fini de se battre, la violence quel qu'elle soit a hélas de l'avenir.
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Un polar qui raconte comment les forces de l'ordre italiennes ont violenté des manifestations altermondialistes lors du sommet du G8 à Gênes en 2001. Frédéric Paulin y dénonce à travers une intrigue savamment construite la gangrène fasciste qui a ravagé l'Italie dans les années Berlusconi.
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Si le titre "La nuit tombée sur nos âmes" revêt -presque-un certain côté poétique, il n'en est rien de son contenu et de son histoire, car l'auteur, utilisateur habituel de l'histoire contemporaine dont il se sert comme matière première, évoque ici le tristement célèbre sommet du G8 de Gênes en juillet 2001, célèbre par sa violence, pour lequel l'Etat itlalien a été condamné, mais dont les auteurs des faits courent toujours, pour reprendre l'expression consacrée.
Frédéric Paulin retrace jour par jour le déroulé de ce G8, via les yeux d'un conseiller admirateur de Jacques Chirac -Lamar-, un haut fonctionnaire italien, Franco de Carli, deux agents de la DST infiltrés dans l'ultra-gauche, afin de prévenir et d'anticiper tout attentat violent et/ou atteinte à l'un des membres de ce sommet, un couple - d'amoureux-, Nathalie et Wag -ce dernier étant lui-même un "tonton" de la DST, engagés dans la lutte politique, et militants "altermondialistes", deux officiers et un subalterne, flics italiens, aux états d'âme fluctuants..., un journaliste photographe habitué des conflits et une jeune journaliste...novice.
Tous vont être confrontés, d'une façon ou d'une autre à la violence, "légitime" ou pas, "légitimée" ou pas, à la dure réalité qui n'arrive plus à cacher les apparence et les chausse-trappes, à l'idéologie rattrappée par cette même réalité, à la politique et la façon de la "mener", avec le dur envers du décor, et une finalité qui n'est évidememment pas la même, en fonction de la position occupée.
J.J Goldman n'a rien inventé en chantant" si j'étais en 19 à l'Eidenstat", oui, qu'aurions nous fait face à telle situation, face à un ordre venant de la hiérarchie? Comment rester soi-même, humains quand on vous parque des jours durant en pleine chaleur, quand vous subissez, et qu'à un moment donné..."on vous lache" dans l'arène?.
Frédéric Paulin peaufine ici son souci du détail, sans concession, ne juge pas, énonce calmement, méthodiquement, joue son rôle de "journaliste". Il rapporte, relate, informe.
Est-ce que vingt ans plus tard, la mort du jeune Carlo Giuliani, les coups et blessures infligés aux interpellés, ont-ils servi "de leçon"?
Pas si sûr.
L'action - les actions" des Black Bloc, tristement célèbres en France pendant les manifestations des Gilets Jaunes, est-elle " légitimée"? Saccager des établissements, brûler des voitures, s'attaquer à des monuments, fait-il avancer les choses et résout-il quelque problème? Pas si sur.
La nature humaine qui se révèle en fonction des circonstances et qui révèle parfois chaque individu à ce qu'il est réellement, à lui-même, est à coup sûr quelque chose de complexe.
En tant qu'entité propre, et en tant qu'appartenance à un groupe.
Quoiqu'il en soit, un témoignage-roman historique et d'histoire, prenant, vif, incisif, sans concession, et qui met en avant le fond et la forme des oeuvres d'un Frédéric Paulin dont, à mon sens, on ne parle pas assez dans le monde littéraire ( même si, je n'avais que moyennement apprécié "La guerre est une ruse")..
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Une date est à l'origine de l'histoire : le 20 juillet 2001 à Gênes. Des manifestations sont prévues en marge du G8, pour lutter contre cet ordre mondial aux mains des puissants.
Mais les choses tournent mal : entre violences, extrémismes, les mains de l'histoire italienne se tâchent de sang quand une jeune homme est tué par un carabinier.

L'auteur décortique les événements afin de comprendre leur aboutissement à travers plusieurs personnages et leur parcours. Wag et Nathalie deux militants d'extrême gauche, dont la dernière est membre des black blocs, Guenivra la journaliste avide de scoops, Casalon et Martinez les deux flics français infiltrés pour surveiller les débordements de leurs compatriotes, et qui finissent par « chialer » la violence de leurs homologues italiens…Carli, côté italien, chargé de la mise en place du plan de sécurité de la ville et qui, toute sa vie, a espéré que le fascisme revienne au pouvoir. Puis en fond : Berlusconi et les chefs d'état dont Chirac,et tous les responsables politiques dépassés par une situation qui menace d'exploser à chaque instant…

L'auteur nous offre une réflexion politique passionnante sans concession pour aucun des camps, se faufilant dans la tête de chacun des protagonistes, imaginant leurs peurs, leurs attentes et parfois les vicissitudes de leurs ambitions.

D'un événement terrible de l'histoire, Frédéric Paulin fabrique un livre noir, avec une poésie faite d'évènements et de pensées comme un patchwork un peu funeste qui se dessine, où la catastrophe menace à chaque page.
Une vague de violence qu'on ne peut plus endiguer, entraînée par la folie et la haine.
Mais nul jugement chez @frederic_paulin , plutôt une réflexion désespérée sur le pouvoir quand il tombe entre de mauvaises mains et sur les dérives d'un monde où un « capitalisme sauvage » menace les libertés les plus fondamentales, tandis que de grands dirigeants font leur réunion, ignorant le monde d'en bas.
Passionnant ❤️‍🔥
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Sommet du G8 les 19, 20 et 21 juillet 2001. L'Italie de Berlusconi est le pays hôte, à Gènes, où convergent de fait les militants altermondialistes contestant ce sommet des 8 pays les plus riches de la planète. Militants autonomes (black bloc), trotskistes, policiers en civil infiltrés dans les groupes de contestataires, journalistes, photographes, et bien sûr, les nervis du Ministère de l'Intérieur italien, infiltré lui par les nostalgiques de l'extrême droite arrivée dans les bagages de Berlusconi le populiste. Une poudrière dans un centre ville fermé, truffé de forces de l'ordre de tous les services : Frédéric Paulin est dans la place avec les altermondialistes. Il sera témoin de la montée de la violence des deux côtés, de la destruction des commerces en ville, et des exactions commises par les forces de police italienne, les dénis de droit, les arrestations arbitraires, les blessures terribles infligées aux militants, les traumatismes qui s'ensuivent. Frédéric Paulin dénonce un carnage : il y aura un mort et de nombreux blessés, un déchaînement des forces de police. Les noms sont changés, mais les faits sont relatés au plus près des protagonistes, et le bilan du sommet est consigné. Témoignage documenté et utile, quoique écrit de façon un peu foutraque ; deux mois après ce sommet, les tours de New York s'effondraient, jetant un voile d'oubli sur la violence et la honte de ces journées et de ce sommet.
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Dans ce roman nous découvrons les manifestations le G8 à Gênes en 2001 à travers plusieurs points de vues très variés. On croise des politiques, des manifestants ou encore des journalistes plongés dans un contexte avec des perceptions très différentes. Pendant la lecture les éléments se croisent pour peindre un paysage oppressant et presque effrayant lorsque l'on sait qu'il n'est pas entièrement question d'une fiction. Entre la colère du peuple et la manipulation perfide des politiques, l'éclatement de la violence paraît être une fin aussi inévitable que déchirante.

La nuit tombée sur nos âmes hurle la révolte pour les victimes de ces manifestations et condamne les libertés policières lors de ces quelques jours. C'est un roman bien documenté qui s'adresse (selon moi) à des lecteurs qui ont déjà des connaissances sur les événements pour le comprendre et l'apprécier dans son intégralité.

J'ai eu énormément de mal à entrer dans le roman, seuls quelques passages ont captés mon attention. le contexte politique et social mondial m'étaient inconnus lorsque j'ai démarré ma lecture ; encore plus celui concernant l'Italie. Je n'avais aucune idée des événements qui cernaient le G8 et j'avais un réel manque de connaissances qui m'ont empêché de juger le livre à sa juste valeur.

Pendant une très grande partie du roman je me suis sentie totalement perdue, je lisais sans comprendre les rôles de cette multitude de noms, de groupuscule et de références. J'ai terminé ma lecture en sachant qu'une grande partie resterait dans l'ombre si je n'allais pas me renseigner par moi même ; à ce niveau le roman n'a pas vertu à être pédagogue. Même s'il y a un glossaire à la fin celui-ci n'évoque pas toutes les mentions faites dans le roman.

Certains passages m'ont laissé très perplexe, en particulier lors de la grande manifestation (le vendredi). Un événement qui rassemble environs 500 000 manifestants, avec l'agitation, la violence et l'anarchie globale d'une ville entière assiégée et pourtant les personnages parviennent à se retrouver de nombreuses fois par pur « hasard ». J'ai du mal à y croire. de fait, j'ai très souvent la vague impression d'une manifestation vide. Je n'ai pas ressenti l'adrénaline ni même la panique que j'espérai trouver (sauf peut-être sur quelques éléments de la dernière partie, mais ça fait tard).

Ce n'est ni un coup de coeur, ni une recommandation pour ma part.
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