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Citations sur Travailler use (7)

Un de nos ancêtres a dû être bien seul
- un grand homme entouré d’idiots ou un pauvre fou –
Pour enseigner aux siens tant de silence.
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Jadis il avait des camarades et il n'a pas trente ans.
Il était de ceux d'après la guerre, qui ont grandi dans la faim.
Il vint lui aussi à Turin, cherchant à s'y faire une vie, et y trouva l'injustice. Il apprit à travailler en usine sans sourire.
Il apprit à mesurer sur sa propre peine la faim des autres,
et il trouva partout l'injustice. Il essaya de trouver la paix en parcourant, somnolent, les rues interminables dans la nuit, il vit seulement les lampadaires par milliers éclairant de trop de lumière l'iniquité : femmes enrouées, soûlards, pantins titubants égarés.
Il était arrivé à Turin un hiver, dans le feu des usines et la crasse des fumées ;
Il savait ce qu'était le travail. Il acceptait le travail comme étant le dur destin de l'homme. Mais si seulement les hommes pouvaient l'accepter, si seulement il y avait une justice. Il se fit des camarades. Il supportait leurs longs discours, qu'il dut écouter, attendant qu'ils finissent............

D'un coup il cria que ce n'était pas le destin si le monde souffrait, si la lumière du soleil leur arrachait des jurons,
que le coupable, c'était l'homme.
Au moins pouvoir s'en aller, mourir de faim librement,
dire non à une vie qui utilise l'amour et la pitié,
la famille et le lopin de terre pour nous lier les mains.
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On avait quitté une femme, et toute chose
Dans l’aube connaissait notre possession :
Le calme, la rue, et ce vin.
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Au moins pouvoir s'en aller,
mourir de faim librement, dire non
à une vie qui utilise l'amour et la pitié,
la famille et le lopin de terre pour nous lier les mains.

Fumeurs de papier (extrait)
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Toi aussi tu es l'amour.
Tu es de sang et de terre
Comme les autres. Tu marches
Comme celle qui ne s'arrache pas
Au seuil de sa porte.
Tu regardes comme celle qui attend
Et ne voit pas. Tu es la terre
Qui souffre et se tait.
Tu as des sursauts et des fatigues
Tu as des mots - tu marches
Dans l'attente. L'amour
Est ton sang - rien d'autre.
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L'homme seul se lève quand la mer est encore sombre et que les étoiles vacillent. La tiédeur d'un souffle monte sur la rive, où se trouve le lit de la mer, et adoucit l'air respiré.
C'est l'heure où rien ne peut arriver. Entre ses dents même sa pipe pend éteinte. Le clapotis nocturne de l'eau est sourd.
L'homme seul a déjà allumé un grand feu de bois et le regarde empourprer le sol. La mer aussi d'ici peu sera comme le feu, ardente.
Il n'est pas de chose plus amère que l'aube d'un jour où rien n'arrivera.
Il n'est pas de chose plus amère que l'inutilité.
Pend dans le ciel, lasse, une étoile verdâtre surprise par l'aube.
Elle voit la mer encore sombre et cette tache de feu près de laquelle l'homme, pour s'occuper, se réchauffe ;
Elle voit et tombe de sommeil entre les montagnes noires où se trouve un lit de neige.
La lenteur du moment est cruelle, pour qui n'attend plus rien.
Vaut-il la peine que le soleil se lève sur la mer et que commence une longue journée ?
Demain reviendra l'aube tiède avec sa lumière diaphane et ce sera comme hier et jamais rien n'arrivera.
L'homme seul voudrait seulement dormir.
Quand la dernière étoile s'éteint dans le ciel, l'homme prépare lentement sa pipe et l'allume.
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Vaut-il la peine d'être seul, pour être toujours plus seul ?
Si on ne fait qu'y traîner, les places et les rues
sont vides. Il faut arrêter une femme
et parler et la convaincre de vivre ensemble.
Ou alors, on parle tout seul. C'est pour ça que parfois
des poivrots nocturnes se lancent dans des discours,
et racontent les projets de toute une vie.

Travailler use - lavorare stanca (extrait)
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