Jhen, tome 11 : La Sérénissime

Il est logique dans le monde de la bande dessinée de faire explorer par son héros les pôles culturels et historiques de son temps.
C'est ainsi que Jhen côtoie de beaucoup trop près Gilles de Rais, mais aussi Jeanne d'Arc ou ici les Sforza, Médicis et autres doges et condottières italiens.
L'album manque terriblement d'un bon scénario. La quête d'un traité d'alchimie se révèle un argument assez pauvre mais il ouvre sur une histoire, riche en documentation sérieuse. Venise et les villes italiennes sont superbement dessinées, je suis plus circonspect à propos des personnages. Action et expressions manquent terriblement de fluidité.
L'ensemble est malheureusement assez brouillon et peu réaliste, sauvé par les dessins architecturaux et les ambiances très réussis de cette série

Nouvelle aventure de Jhen, sculpteur de son état, et, surtout fidèle ami de Gilles de Rais, personnage historique plus que troublant et contreversé … …
Jhen est envoyé à Venise en compagnie de l'abbé Prelati afin de récuperer un manuscrit, le codex du moine franciscain Roger Bacon. Ce dernier contiendrait l'ensemble des connaissances cabalistiques, astrologiques, botaniques et surtout alchimiques existant à l'époque médiévale.
A Milan, le mercenaire Francesco Sforza les aide à se rendre à Venise tout en menant un double double jeu avec le fils du doge Jacopo Foscari.
Réussiront ils à découvrir ce fameux codex ???? le mieux est de lire cette aventure vénitienne de Jhen … …
La mise en scène et les décors sont soignés, les couleurs sobres, le scénario est extrêmement bien documenté, et, montre les dessous de la politique vénitienne au Moyen Age c'est-à-dire les trahisons, les doubles jeux des différents protagonistes.
En effet, tout est bon pour servir ses propres intérêts sans se préoccuper des autres !!!!!
L'album se termine en queue de poisson annonçant une possible suite des aventures de Jhen et ses compagnons à Bruges.

Quelle bizarrerie que les aventures de Jhen. Peut-on aimer ou doit-on détester? le dessin de Pleyers, dans les premiers épisodes, est très particulier. Il peut parfois déranger, mais finit par d'autres côtés par séduire. Jacques Martin n'est plus à présenter. Mais Jhen occupe une place spéciale dans son oeuvre pléthorique. La série nous présente en guest star la Barbe Bleue, à savoir Gilles de Rais, personnage historique à peine revisité, pédophile, meurtrier, infanticide. Rien que cela. Alors, peut-on aimer Jhen, ou doit-on détester? J'avoue que je n'ai pas de réponse.