Les livres, il faut les faire pour toi, pas pour les autres.
Avec le dessin, tout peut exister.
Qui se marie ne réfléchit pas ; qui réfléchit ne se marie pas.
Mon portugais était balbutiant mais je commençais à m'habituer à ses conversations floues où le mystère d'une phrase se révèle au détour d'un seul mot compris comme par enchantement.
— Par curiosité je suis allé acheter votre dernier bouquin et…
— Et c’est très mauvais.
— Euh… Non. J’ai bien aimé…
— Eh ben… Pas moi.
— Quand même… C’est votre livre !
— Oui… C’est bien ça qui m’embête… J’aurais préféré que ce soit celui de quelqu’un d’autre.
- Je pensais à nous. Je me disais... "En fait, il appelle pas parce qu'il n'a pas envie." Voilà. C'est aussi simple que ça. Comme il a plus envie d'écrire... ou de baiser... Il a "pas envie".
J'ai tellement l'impression d'aller te chercher... Tout le temps... Et moi, je sais plus... Je suis plus quoi faire...
Putain mais dis quelque chose !!
Et puis la vague est revenue, cette fois d'une étrange douceur
Un peu triste, chaleureuse et bienveillante.
Tout à coup une envie d'embrasser ces gens.
Marcher dans le sable, au milieu des poissons qui étouffent.
Écouter les mères de famille, les cris de dégoût et d'excitation des enfants.
C'était comme si je connaissais ces badauds, ces pêcheurs...
Le poids de leur charge, la fatigue de leurs bras.
Mes amis...
Mes frères.
J'étais fasciné et heureux.
Un vrai crétin.
J’ai habité plus de sept villes différentes. Aucune ne m’a jamais manqué. En fait c’est un peu comme si je me sentais chez moi partout. Où nulle part ? Oui. Si vous voulez. A chaque fois, c’est comme un nouveau départ. J’ai perdu beaucoup d’amis à cause de cela. Je pars et je ne donne plus de nouvelles. Je ne sais pas pourquoi. C’est au-dessus de mes forces.
C'est idiot, mais j'étais un peu déçu.
Je m'attendais à un accueil plus... chaleureux.
Je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer tous ceux qui avaient traversé cette frontière avant moi dans une de ces nuits d'orage clandestines où il faut courir sur des rochers glissants, le sac en bandoulière sans penser à ce qu'on laisse derrière soi.
Mon portugais était balbutiant...
... mais je commençais à m'habituer à ces conversations floues...
... où le mystère d'une phrase se révèle au détour d'un seul mot compris...
... comme par enchantement.