Château de sable

Voici un album étrange dans lequel les personnages, confinés sur une petite plage dans un espace duquel ils ne peuvent sortir, vieillissent à la vitesse de l'éclair.
Le scénario est franchement bien trouvé et ouvre des questionnements intéressants sur le temps qui passe et l'éphémérité des choses.
Je n'ai en revanche pas été conquise par le dessin, qui est pourtant bien maîtrisé, mais je l'ai trouvé sans saveur.
C'est en tout cas une découverte intrigante que cette BD à l'ambiance particulière.

Les premières pages ont l'air intrigant à mesure que l'on se rapproche du lieu de ce récit étrange. Il s'agit d'un coin de côte assez escarpé qui pourrait se situer un peu partout dans le monde. Une première famille débarque puis une seconde.

Les dialogues m'ont paru tout d'abord assez rébarbatifs puis on va se rendre compte qu'il y a un lien avec ce qui va se passer par la suite. A mesure que le récit avance, cela gagne en intensité jusqu'à la fin qui paraît inéluctable.

On va passer un bon moment de lecture mais on va tout de suite regretter de ne pas avoir de réponse à nos questions. Qui est ce petit José, fils de l'hôtelier, qui court pour les rejoindre et qui disparaît comme par enchantement ? S'agissait 'il d'une expérience liée avec le temps ? etc...

En guise de réponse, les auteurs nous filent un conte oriental assez moraliste dont la conclusion serait de ne pas avoir peur de la mort et de vivre tout simplement. On avait compris...

Une histoire très originale, des personnages qui se mettent à vieillir très rapidement dès leur arrivée sur une plage. Un huis clos surprenant servi par un dessin en noir et blanc qui renforce la sensations de malaise. J'ai quand-même eu du mal à apprécier ce récit que je trouve un peu déprimant.

Si l'on devait mourir demain, qu'est-ce qu'on ferait de plus, qu'est-ce qu'on ferait de moins ? Un château de sable ? Une partouze ? Un enfant ? Embrasser une dernière fois celui ou celle qu'on aime ?

Sur la plage abandonnée de Frederik Peeters et Pierre Oscar Lévy, leurs personnages n'ont pas le temps de s'apitoyer. le temps est assassin. Vengeance de la nature face à la vanité humaine ? Accident chimique ? Expérience sociologique ? Les questions se posent sans que ne fusent les réponses. Et qui est cette silhouette au loin qui observe ce microcosme en train de se débattre pour survivre ? L'auteur ? le lecteur ?

Les paysages maritimes auraient mérité de la couleur. Quant au faciès de certains personnages, il déçoit. Mais le débat qu'ouvre cette intrigue s'annonce passionnant. Bien plus que "Old", l'adaptation cinématographique de M. Night Shyamalan, qui doutant de l'intelligence de son spectateur préfère lui donner des explications "rassurantes". Comme si cela pouvait empêcher notre destinée.

Sous la forme d'un haïku :

Vivons aujourd'hui.
Car demain nous serons morts.
Le temps assassin.

Que dire... Je ne suis pas un lecteur de bande dessinée, plutôt de science fiction, mais j'ai été attiré par le scénario. Me voila donc en train d'ouvrir mon premier "roman graphique". Les dessins sont jolis et résonnent bien avec l'atmosphère étrange qui se dégage de l'histoire. Mais d'histoire justement, il n'y en a pas bien lourd. Tout au plus une idée, excellente, mais absolument pas mise en musique et scénarisée. N'attendez pas de rebondissements, de retournements ou de surprises. C'est une ligne droite, simple, vertigineuse et angoissante.

Je n'ai pas franchement accroché au scénario un peu trop fantastique de cette bande dessinée. Cependant, je l'ai tout de même trouvé intéressante notamment pour sa réflexion sur la nature humaine. Les dessins m'ont par contre vraiment plu, j'ai beaucoup aimé le style.

EXTRAIT "Il y a donc une force qui piège les personnages sur la plage, mais pas que. Il y a aussi une force qui les fait vieillir inexorablement. le temps passe pour eux à toute vitesse, et rien ni personne ne semble pouvoir les sortir de la situation. Et Pierre-Oscar Lévy est un magnifique escroc. A chaque page, il nous tient en haleine, en nous laissant nous demander qui ou quoi est à l'oeuvre."
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