Décidément il est écrit que cet écrivain me donnera toujours du fil à retordre! Troisième fois que je le lis : d'abord avec "
La mort du père", puis "
Le cimetière de pianos" et maintenant "
Le chemin imparfait". Toujours le même style, la narration chaotique... mais aussi dans cette oeuvre qui est à mi chemin entre le récit et l'essai, une introspection de l'auteur qui m'amène à voir là une sorte de "mémoires" écrites très tôt, car ce livre a déjà quelques années et lors de sa rédaction
José Luis Peixoto n'avait que quarante deux ans. Je ne vois pas ou était l'urgence à écrire ce texte, d'autant qu'il s'arrête sur une énigme non résolue. Par certains aspects je trouve aussi ce livre glauque, morbide. Un article de journal relatant un fait divers, des colis bloqués à Bangkok, contenant des morceaux de corps humains, et envoyés à trois destinataires différents vivants à Las Vegas... Un cadavre de chaton, retrouvé presque en entier dans une saucisse lors d'un repas familial à Bangkok, des visites de musées d'anatomie, des réflexions sur la mort... rien de très réjouissant donc! Heureusement, il y a l'invitation aux voyages : Lisbonne, Bangkok et Las Vegas, et des descriptions qui ne manquent pas d'intérêt, offrant sur ces lieux un regard qui n'est pas celui d'un simple touriste, mais d'un homme qui sort des sentiers battus, et va au delà des clichés. En cela d'ailleurs, le texte de l'auteur est enrichi par les connaissances historiques, culturelles, religieuses, qu'il divulgue au lecteur. J'écris lecteur au singulier, car à un moment donné, il s'adresse à un lecteur individuel. Ce passage du livre m'a d'ailleurs beaucoup interpelée.
L'ouvrage quant à lui est très soigné. La photo de couverture est un cliché réalisé par l'auteur. le texte est aéré. Les caractères très lisibles. Un beau travail de la maison d'éditions.