AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Fleurs, fêtes et saisons (16)

L'Orient fêtait en effet le 6 janvier la fin du solstice, quand le jour recommence visiblement à grandir. Les Grecs fêtaient ce même jour Dionysos, et les Romains Bacchus, son synonyme. Ce même 6 janvier, les Égyptiens d'Alexandrie reconnaissaient aux eaux du Nil un pouvoir régénérateur particulièrement intense ce jour-là, et célébraient leur dieu Osiris, dieu de la face cachée de la vie, comme la graine qui ressuscite après l'hiver, dieu qui apprend aux hommes à cultiver la terre irriguée par le Nil, dieu qui se manifeste aux hommes comme le Christ lors de son baptême dans le Jourdain... Les chrétiens d'Orient baptisèrent très tôt cette fête du 6 janvier, célébrée dès l'an 120, donc plus de deux cents ans avant la première fête de Noël à Rome ; cette fête de l’Épiphanie, nous la nommons plus traditionnellement fête des Rois, puisqu'elle coïncide avec l'arrivée des fameux Rois mages à Bethléem, encore symbolisée par la traditionnelle galette des Rois.
Ces rois — qui n'en étaient point, semble-t-il — viennent de très loin ! Dans la Perse antique, les prêtres de Zoroastre — dieu des ancêtres des turbulents et inquiétants Iraniens d'aujourd'hui — adoraient le Soleil et montaient en cette période sur une montagne sacrée pour y allumer de grands feux. Ils recherchaient dans le ciel une étoile annonçant la naissance d'un Sauveur, censé naître d'une vierge dans une caverne... Extraordinaire convergence, on en conviendra, entre deux grandes religions d'Orient : celle des Parsis, les anciens Perses, et la tradition chrétienne qui semble avoir intégré cette légende dans un récit de la naissance du Christ.
p. 339


---------------
«Fleurs, fêtes et saisons », Jean-Marie PELT, éd. Fayard © - 1989
Commenter  J’apprécie          10
Né comme une aspiration vécue à partir de nos propres manques, au sens exact du terme, Dieu ne serait-il qu'une création de l'homme ? Une illusion née de ses fantasmes, nourrie de ses carences et de ses insuffisances ? Telle est l'interprétation athée de la foi, logique et légitime. Mais le jeu, comme la vie, est parfaitement dialectique, et la proposition se retourne comme un gant : on rétorquera que Dieu ne peut se manifester que par cette voie, tout comme l'eau ne rentre que par une voie d'eau, pour combler quelque vide intérieur ; plus grandes sont les pertes, plus profond le vide, plus large la brèche, plus grande est la place disponible pour accueillir l'Innommable. D'où l'admirable et saisissante convergence de toutes les traditions spirituelles d'Orient et d'Occident, qui font du renoncement et de la pauvreté du cœur la condition nécessaire à l'éveil de la liberté, unique chemin vers l'amour éternel.
p. 325
Commenter  J’apprécie          10
MORT ET RÉSURRECTION
Les Grecs considéraient l'amande pressée comme la semence de Zeus, en raison du caractère visqueux du lait d'amande, symbolisant le sperme. Au cours d'un rêve, Zeus aurait perdu de sa semence qui, tombant à terre, engendra un être hermaphrodite que Dionysos fit émasculer. De ses parties génitales tombées au sol naquit un amandier, censé pouvoir féconder directement une vierge sans l'assistance d'un homme. D'où sans doute aussi le terme « d'amande mystique » appliqué à la virginité de la Vierge Marie.
Le lait d'amande était fort utilisé autrefois comme tonique et reconstituant — on dirait aujourd'hui comme fortifiant. On s'en servait aussi comme véhicule pour l'administration de médicaments au goût désagréable, et, bien entendu, comme adoucissant dans l'hygiène corporelle et pour l'entretien de la peau, fonction aujourd'hui dévolue à l'huile d'amande douce.
Une tradition rapporte que l'on offrait jadis du lait d'amande aux nouveaux baptisés de la nuit pascale qui avaient subi quarante jours durant les sévères exercices du carême et la rigueur des jeûnes, rite d'initiation propre à toute religion. Afin de les réconforter, la coutume s'établit de leur offrir des œufs et du lait d'amande, qui donnèrent plus tard les œufs de Pâques et les dragées de baptême. Une dragée est en effet une amande enduite de sucre glacé. Il s'en consommait beaucoup au XVIe siècle, où la dragée devint à la mode grâce notamment aux apothicaires de Verdun, passés maîtres dans l'art de la dragéification.
p. 314 - 15
Commenter  J’apprécie          10
Quant à la bruyère, avec ses fleurs en clochettes et son feuillage permanent, elle est également bien adaptée à ces célébrations automnales ; la fleur conserve très longtemps ses pétales, privilège rarissime, particulièrement heureux pour la fête des Morts, et elle est de surcroît de teinte violette !
Nos sociétés, il est vrai, sont de moins en moins disposées à ce genre de commémorations. Elles ont si bien su occulter la mort ! La mort, désormais honteuse, est reléguée dans les morgues ou les mouroirs, loin du cercle des vivants, loin même de la communauté familiale qui se sépare promptement du défunt. Or une société qui refuse la mort se condamne à mort, car elle nie ses propres racines, ses sources et ses traditions. L'homme de Néanderthal célébrait déjà ses morts.
p. 284
Commenter  J’apprécie          10
Le risque est naturellement que les prescriptions et observances deviennent un but en soi, masquant leur réelle finalité comme l'arbre peut masquer la forêt. Car tel est bien le risque inhérent à toute institutionnalisation du fait religieux dans un ensemble de règles et de canons où la foi qui vivifie est sans cesse confrontée à l'institution qui codifie.
p. 243
Commenter  J’apprécie          10
Cette suspicion à l'égard de celui qui engrange, qui amasse et croit pouvoir tout se payer est déjà celle qui pèse sur Caïn l'agriculteur, meurtrier de son frère Abel. Le sacrifice de Caïn ne pouvait être agréable à Dieu, pas plus que le sang d'Abel le juste. Dans de nombreuses traditions, un sacrifice humain est imposé à l'heure des moissons comme récompense normale des dieux pour leur don des fruits de la terre. La condamnation du meurtre d'Abel — ce meurtre primordial que l'on retrouve, comme l'a montré René Girard, dans toutes les mythologies — condamne du même coup tout sacrifice humain, encore si fréquent à l'époque où ces textes furent consignés.
p. 216
Commenter  J’apprécie          10
LE PLEIN ÉTÉ
Prométhée ne cherche pas la spiritualisation du “moi intérieur” ; il cherche la connaissance nécessaire pour dominer la terre, la nature et la vie. Il fonde la science objective, non la conscience morale.
p. 212
Commenter  J’apprécie          10
L'agitation des pensées et des émotions s'apaise peu à peu dans la pratique répétée d'un exercice qui fait partie du trésor commun à toutes les religions. Un exercice qui, lié à la méditation, conduit sur les chemins de la profondeur. Car la récitation suivie des mêmes phrases recentre l'activité psychique en émondant les productions parasites du mental, en dehors même de tout support symbolique, y compris de l'objet tenu en main et qu'on égrène entre ses doigts.
p. 206
Commenter  J’apprécie          10
Mais il est un bon et un mauvais usage de la “virginité” : ou elle transforme totalement, et ce sont alors ces regards transfigurés d'êtres visiblement habités par le “Tout autre”, dont émane un rayonnement quasi divin ; ou elle exprime un obscur complexe d'inhibition, de frustration, de peur, et ce sont alors ces cœurs secs, cet intellect dévorant, ces amertumes et ces aigreurs découlant de carences affectives, ces vocations avortées... Il est à craindre que ces cas ne soient les plus nombreux ! Toujours ce faible rendement des réussites dans les choses de la vie, fût-elle spirituelle... Le rendement de la photosynthèse n'est que de 1 % ; et celui de la grande mutation humaine, du complet décentrement, de la victoire sur “l'enflure du moi”, de la capacité de se donner librement et sans réserve à un être, à une cause, à Dieu — bref, de la sainteté ? Sans doute bien moins encore !
p. 203 - 204
Commenter  J’apprécie          10
Et pour être encore plus clair, il suffit de retenir que cet iris s'appelle plus communément iris jaune ou iris des marais. La légende veut que Clovis trouvât une généreuse population de ces iris jaunes dans un gué de la Vienne, près de Châtellerault ; il y vit un heureux présage et, de fait, ayant franchi ce gué, il remporta sur les Wisigoths conduits par leur roi Alaric la mémorable victoire de Vouillé, en 507. L'iris des marais fut donc déclaré « fleur de la victoire ». Clovis en fit coudre des représentations stylisées qui devinrent dès lors le symbole de la royauté. Comment la fleur d'iris est-elle devenue la fleur de lis ? Ici, les avis divergent. En tout cas, à comparer la fleur de lis et la fleur d'iris, il apparaît d'emblée que la fleur des écussons et des emblèmes ressemble plus à la seconde qu'à la première, ne serait-ce que par ses pétales recourbés vers le bas et ses trois languettes à allure de pétales, les stigmates, dressés vers le haut au centre de la fleur. Ce n'est jamais le cas des fleurs du lis blanc où tous les pétales sont orientés vers le haut. Mais ce qui cloche dans notre affaire, c'est que les iris sont tantôt bleus, tantôt violets, tantôt jaunes, mais rarement d'un blanc immaculé. Qu'un iris jaune ait donné la couleur blanche du drapeau, voilà bien une contradiction typiquement gauloise ! Il est vrai qu'Iris, comme le rappelle avec humour Jean-Pierre Cuny, « était pour les Grecs la déesse de l'arc-en-ciel ; que, dans ce spectre irisé, on trouve toutes les couleurs, et qu'enfin la somme de toutes ces couleurs n'est autre que la lumière blanche qui en est la résultante ». Habile sophisme pour faire passer l'iris du jaune au blanc, par déesse grecque interposée, dont l'arc-en-ciel était l'écharpe. Voilà une subtile démonstration qui vous en aura fait voir de toutes les couleurs... de l'arc-en-ciel, s'entend ! Cette histoire tirée par les cheveux n'est que l'une des innombrables interprétations de l'origine de la fleur de lis des armoiries, ...
p. 191
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (20) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'écologiste mystère

    Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

    voile
    branche
    rame
    bois

    11 questions
    254 lecteurs ont répondu
    Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

    {* *}