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EAN : 9782213681863
220 pages
Fayard (07/05/2014)
3.5/5   59 notes
Résumé :
Toutes les cultures du monde se sont interrogées sur la question du « sens ». Dans notre société en perte de repères, la science, nous dit Jean-Marie Pelt, permet, en explorant le réel du big bang jusqu’à l’homme, d’apporter des éléments de réponse à cette question.

En effet, d’un bout à l’autre de la longue histoire de l’univers, l’évolution conduit des éléments simples à s’associer pour former des entités plus complexes, faisant émerger de nouvelle... >Voir plus
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Toutes les cultures se sont intéressées à la question du sens, sens de la vie, sens de notre place dans notre Univers.
L'évolution conduit des éléments simples à s'associer, c'est ce que l'un des deux auteurs du livre, Jean-Marie Pelt, pharmacien et botaniste réputé, appelle "le principe d'associativité".
Jean-Marie Pelt montre que la vie doit davantage à l'alliance qu'à la rivalité, ce qui nous fait réfléchir, avec Pierre Rabhi, dans la deuxième partie du livre, aux questions sociales actuelles.
Les deux auteurs, Jean-Marie Pelt et Pierre Rabhi, sont des amis de longue date. M.Pelt est plus convaincant pour tout ce qui touche à l'Environnement, rappelons qu'il a fondé l'Institut Européen d'Ecologie.
Toute l'histoire du monde est retracée ici, depuis le big bang, le bal des particules, la vie des étoiles, le monde interstellaire, les origines de la vie, de la sexualité, le développement du cerveau, des sociétés humaines..
Le langage est adapté pour tous les publics.
Un ouvrage court mais c'est un concentré d'informations...
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Quelle excellente question pose ce titre! Et d'abord quel sens donner à "sens"? La direction? La signification? Dans cet essai à quatre mains, Messieurs Pelt et Rabhi s'efforcent d'éclairer nos lumières.

Jean-Marie Pelt consacre une dense première partie à explorer les origines de notre univers. Il prend donc le terme dans sa définition directionnelle, laissant le sens signification aux religions et philosophies. Même en terme de direction, le monde suit-il un cheminement spécifique?
La lecture de la genèse et de l'histoire de notre univers, du big bang jusqu'à l'apparition de l'humanité est vraiment passionnante à lire. L'auteur rend son texte facilement compréhensible, même en ayant de faibles connaissances scientifiques (ce qui est mon cas). Il procède par la démonstration d'associations au cours des derniers milliards d'années écoulées. Associations dans lesquels le tout est plus que la somme de ses parties. Et de m'émerveiller à chaque page devant les prodiges de l'univers et de la vie.

Pierre Rabhi, dans une seconde partie, s'attelle à la dimension sociétale de la question. Et pose les enjeux du poids humain, enjeux environnementaux bien sûr mais aussi économiques, etc.

Une chose est certaine, une fois ce livre lu, c'est qu'il y a du sens à protéger au mieux de nos petites capacités ce monde qui est le seul à notre disposition.
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Le monde a-t-il un sens ? est un ouvrage collaboratif, où Jean-Marie Pelt traite du principe d'associativité dans l'évolution, du Big Bang à nos jours, et où Pierre Rabhi évoque l'humanité et son avenir, avec la nécessité qui s'impose d'appliquer le principe d'associativité - avant qu'il ne soit trop tard - pour sauver l'humanité de son auto-extinction.

Le monde a-t-il un sens ? le titre peut sembler vague et un peu pompeux, empreint de mysticisme et de métaphysique, mais on découvre vite dans le prologue qu'il s'agit d'envisager l'évolution de la vie à la lumière du principe d'associativité ou de la coopération dans la nature, et de voir si l'on peut considérer que celle-ci a un sens - une direction - qui résulterait de cette constante de l'univers qui est de créer un élément nouveau à partir de l'association de deux éléments préexistants.

On s'éloigne ainsi d'une vision exclusivement darwiniste du monde, où seule la compétition entre les êtres, pour leur survie, susciterait l'évolution ; le postulat de J-M Pelt est de montrer que la compétition existe, mais qu'elle va de pair avec une coopération que la recherche scientifique actuelle met de plus en plus en lumière. C'est une vision beaucoup plus positive du monde, que l'on prend plaisir à découvrir et qui, par effet de rebond, nous délivre un peu de l'idée du darwinisme social pour montrer au contraire qu'il n'y a de salut pour les individus que dans l'entraide.

J'ai énormément apprécié la démonstration de J-M Pelt - paix à son âme - qui abonde dans le sens de l'associativité en mettant d'une part en avant des grandes tendances générales, que l'on retrouve dans tous les domaines du vivant et du non-vivant ( à l'échelle des atomes, des particules, des minéraux, etc.) assorties d'autre part d'exemples très détaillés. Son texte est d'une grande cohérence, très clair et très bien construit, et il atteint clairement son but, qui est de faire voir au lecteur le monde sous un jour nouveau. Il nous apprend énormément de choses, notamment sur les plantes, qui relèvent de sa spécialité, mais aussi sur des sujets aussi variés que la physique, la fusion thermonucléaire, le phénomène de la symbiose ou encore la neurobiologie.

En revanche, j'ai trouvé le texte de Pierre Rhabi beaucoup moins percutant, malgré tout le respect et l'admiration que j'ai pour l'ensemble de ses actions militantes. Placé à la fin de l'ouvrage et beaucoup plus court que celui de J-M Pelt, celui-ci prend la forme d'une conclusion, en dressant le constat du monde actuel et en l'élargissant à l'avenir. Tout ce que dit Pierre Rhabi dans ce texte est juste et vrai, mais le ton est extrêmement réprobateur, condamne lourdement les excès de l'humanité - et il a raison - mais sans trop s'attarder sur les moyens de changer le monde grâce à l'associativité et la coopération, chose qu'il pratique pourtant au quotidien depuis des dizaines d'années, notamment avec son mouvement Colibris. du coup, j'ai été assez déçue par ce texte un peu lourd, au ton essentiellement accusateur, quand son titre, "quel avenir pour l'humanité ?" annonçait autre chose qu'une dénonciation de son état présent. de fait, il ne m'a rien appris. A la fin, la seule réaction qu'il m'a laissée, c'est : "oui, et alors ?"
En plus le texte manque de construction et me donne un peu l'impression que son auteur s'est laissé emballer, emporté par sa passion, perdant de vue son sujet de départ pour se lancer dans une longue diatribe improvisée.

J'ai noté aussi à plusieurs reprises qu'il a parlé du mal fait par "l'homme contre l'humain". Je m'interroge sur cette formulation : l'homme sans majuscule, contre l'humanité. Cela ne peut être anodin. Pierre Rabhi voudrait-il donc signifier qu'il estime que c'est uniquement l'homme masculin qui a fait du mal à l'humanité entière ? Si l'on prend les choses d'un point de vue quantitatif, on peut dire qu'il a globalement raison, puisque les femmes, jusqu'à une certaine époque, n'étaient pas en capacité de faire grand-chose, et donc de faire le mal. Il n'empêche que la formule me dérange ; n'est-ce pas là une forme de sexisme "positif", qui essentialiserait la femme du côté du bien, mais aussi, du même coup, de la passivité, de l'irresponsabilité et du statut de victime ? Cela n'a rien à voir avec le contenu du livre, mais il me semblait important de le souligner. N'enlevons donc pas aux femmes la capacité de faire le mal, car malheureusement, elles le peuvent aussi bien que les hommes !

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Une fois la question posée elle déclenche une analyse et une réflexion sur le sens à trouver dans le vivant. Où le trouver, comment le trouver ?
Deux penseurs, Jean-Marie Pelt et Pierre Rabhi refont une exploration et un examen très profonds du monde, un cri d'alarme, pas le premier et sûrement pas le dernier, pour ceux qui savent écouter et pour ceux qui ne l'ont toujours pas compris (?) ou ne veulent toujours pas le comprendre (!). Une dissection minutieuse avant qu'elle ne devienne autopsie.
Un autre mot plein de sens peut nous mettre sur la bonne voie : associativité, le contraire de rupture, de fragmentation, d'individualisme, synonyme de fraternité, solidarité, création, et force. Apprivoiser, créer des liens (le Petit Prince est content de se voir citer à nouveau !), se réunir, semer, entretenir le souffle pour continuer la vie, la rendre cohérente, lui donner un sens.
Hélas, nous dit Pierre Rabhi, "l'espèce humaine a inauguré, au sein de la coopération pour la vie, le principe de fragmentation et toutes les formes de dualité", et "dans le contexte de l'organisation - ou plutôt de la désorganisation - du vivre-ensemble planétaire, le principe de coopération est totalement remis en question par l'espèce humaine".
Le sens sera bien celui qu'on voudra donner à notre vie, et ce sera un choix entre "l'obscurité sourdant de la peur et de l'ignorance, ou la lumière de l'intelligence suprême et intemporelle à laquelle nous devons notre avènement sur terre."
"L'être humain ne peut se passer de la nature. La nature peut se passer de l'être humain", c'est une évidence, aussi simple que ça. Comment peut-on imaginer une solidarité universelle tant que l'humanité n'arrête pas de se diviser contre elle-même ? Comment peut-on construire quand on n'arrête pas de diviser et détruire ? Comment peut-on vivre ensemble si on ne cultive pas la bienveillance, le partage dans des relations humaines sans peur ?
Pour trouver le sens il faut le créer et la question du titre trouve tout naturellement sa réponse : Oui, le monde aura le sens que nous les humains saurons lui donner.
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Jean Marie Pelt scientifique consacre la première partie (la plus importante ) de l'essai à l'associativité. L'alliance l'emporte sur la rivalité depuis les origines du vivant alors même que notre société est marquée par le darwinisme social c'est-à-dire le combat, l'antagonisme dans et entre le monde végétal et animal. Bien sûr depuis les origines le monde du vivant est marqué par le dyptique compétition/coopération mais la seconde est plus importante pour la survie des espèces.
L'associativité est ainsi un principe créateur interne à l'évolution de l'univers depuis le Big Bang et l'apparition de la vie sur terre il y a un milliard d'années grâce à la symbiose, association de cellules appartenant à des espèces différentes.
Le propos de Pierre Rabhi sur l'avenir de l'homme part du constat que l'être humain ne peut se passer de la nature alors que l'inverse est vrai.
Pouvons-nous dès lors continuer cette logique d'accaparement sans limites, d'exploitation infinie de ressources finies ?
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
"L'INVENTION DE LA SEXUALITÉ"
Faute de les posséder, l'adaptation est impossible, et la mort guette. Pour répondre à ce challenge, l'évolution a « inventé » la sexualité.
Deux individus, le père et la mère, possèdent chacun, dans leurs organes génitaux, des cellules sexuelles ou gamètes : spermatozoïdes ou ovocytes. En se rencontrant et en fusionnant, ces gamètes additionnent une moitié du patrimoine génétique de chaque parent, créant une cellule œuf qui, par divisions successives, donnera à son tour un embryon, un fœtus, puis un nouveau-né. Au gré des gènes reçus en héritage, l'individu nouveau différera plus ou moins des deux parents, car « qui crée un œuf crée du neuf » ! C'est ici qu'apparaît toute la subtilité de la sexualité : lors de la formation des gamètes, le patrimoine génétique de chaque parent, contenu dans le noyau de toutes ses cellules, se divise en deux dans leurs organes sexuels. Pour autant, après division, les gamètes ont tous des patrimoines différents, certains gènes passant dans tel gamète, d'autres dans tel autre.
Une image permettra de comprendre la subtilité de la formation des gamètes.
Si l’on coupait de haut en bas une maison par le milieu, certains meubles et bibelots resteraient d'un côté, d'autres de l'autre ; quand bien même la maison (le patrimoine héréditaire) abriterait tous les meubles (les gènes), ceux-ci ne seraient pas les mêmes dans chaque moitié. Il en ira ainsi lors de la division de chaque chromosome, élément porteur des gènes parentaux. À la formation des gamètes, une multitude de combinaisons génétiques apparaissent, et par leur fusion se forment de nouveaux patrimoines héréditaires. La sexualité conduit à un formidable brassage des gènes, avec apparition de toutes sortes de combinaisons nouvelles. Elle engendre à chaque génération des patrimoines génétiques nouveaux. Plus les combinaisons génétiques sont nombreuses et diverses, plus grandes sont les chances de résister à des crises environnementales, car il y aura toujours des biotypes capables de s'adapter et de franchir l'obstacle.
Il n’en va pas de même pour les clones : tous possèdent le même patrimoine génétique. Qu'un bouleversement des conditions environnementales survienne, et tous les clones, incapables de s'adapter s'ils ne possèdent pas le bon gène, seront éliminés.
p. 66 et 67
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LE MONDE A-T-IL UN SENS ? ... "LE BAL DES PARTICULES"

… la concordance entre les apports récents de la science et le texte de la Genèse. Le Vatican ne semble pas lui en avoir tenu rigueur, puisque Georges Lemaître fut bientôt nommé par Jean XXIII président de l’Académie pontificale des sciences.
Cette anecdote illustre la complexité du débat entre science et foi. Deux thèses s'affrontent : celle du concordisme et celle de l'autonomie réciproque. Pour le concordisme, les textes sacrés, pris au pied de la lettre, ne peuvent en aucune manière être contredits par les apports de la science. Cette position, encore majoritairement présente dans l’islam, découle de ce que les musulmans considèrent le Coran comme dicté par Dieu. Or Dieu ne saurait se tromper, donc la science ne peut que concorder avec ce que dit le texte sacré sur l’évolution de la vie et de l’univers. Le christianisme a une vision différente : il voit dans la Bible un texte inspiré. Il se réclame d’une expression bienvenue du grand paléontologue américain Stephen Jay Gould, récemment disparu : « le non-recouvrement des magistères » Science et foi exposent des points de vue différents parce qu'ils ne parlent pas la même langue : la Bible, par ses mythes, ses symboles et ses poèmes,parle un langage imagé et « fait sens ». Ce qu’il en faut retenir, c’est « la morale de la fable », la leçon à tirer du texte. La science, au contraire, est analytique et souvent réductionniste. Elle s'appuie sur des faits dûment constatés et prouvés. Elle ne prétend pas « faire sens » ; elle « fait science » !
La querelle autour du créationnisme, notamment aux États-Unis, illustre bien les risques du concordisme présent dans certains courants évangélistes. Vouloir faire concorder le récit biblique de la Création en six jours avec les acquis de la science des origines, c'est nier tous les apports scientifiques, que ce soit en astrophysique ou en biologie. Position intenable !
p.32 et 33
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Un faisceau de présomptions laisse penser qu'à l'époque de la conquête de la vie terrestre les algues vertes, pionnières, étaient parasitées par ces champignons qui y pompaient leur nourriture - la matière végétale qu'elles fabriquaient par photosynthèse - sans leur rendre de service en échange : simple parasitisme. Le phénomène se serait inversé au cours de l'évolution pour aboutir à une des plus brillantes symbioses du monde vivant, celle qui lie les racines des plantes aux champignons du sol. La plante apporte des sucres, du "sirop", au champignon, et celui-ci transfère dans les racines de la plante les sels minéraux et l'eau nécessaires à sa croissance : de l'eau... "minérale" ! Tel est le monde fascinant des mycorhizes...
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Dans cette chronique de la création des éléments, il suffit de remplacer le mot « fusion » par le mot « association », les atomes « lourds » résultant d’une association d'atomes plus simples et légers, pour voir resurgir le principe d’associativité à l’œuvre dans les étoiles. Si tous les atomes sont formés de protons, de neutrons et d'électrons, chacun possède des propriétés chimiques qui lui sont propres et signent sa singularité. Ces propriétés résultent du nombre et de la position des électrons à la périphérie des noyaux.
La fabrication des atomes dans les profondeurs du ciel met en œuvre une fois encore, dans le monde inanimé, le principe d’associativité, avec émergence de propriétés nouvelles. Celles-ci sont à la base de la chimie minérale : la chimie de la non-vie.
p. 40
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Une molécule d'ADN humain compte 150 milliards d'atomes correspondant à plus de 3 milliards de nucléotides; l'ordre de leur disposition sur l'ADN est connu, ainsi que, pour le génome humain, les gènes qu'il contient, soit environ 26000.
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Vidéo de Jean-Marie Pelt
Rencontre avec Jean-Marie Pelt à l'occasion de la sortie de son livre "L"évolution vue par un botaniste".
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