J'ouvre ce roman, pleine d'espoir. Les pages se mettent à tourner toutes seules, de plus en plus vite sans que je ne puisse rien y faire. Elles tournent, elles tournent et d'un coup, le livre m'échappe des mains, il part, il s'envole. le temps de me lever, il est déjà haut au plafond, prêt à passer la porte de la chambre. Je m'élance à sa poursuite, bras en l'air, prête à bondir dès que l'opportunité se présentera. Comme par magie, la porte s'ouvre et il prend de la vitesse, traverse le couloir en trombe, je ne peux que rester vissée au sol, stupéfaite. J'essaie de reprendre mes esprits, j'arrive au bout du couloir...aucune trace du livre. Où est-il passé? Je ne peux me résoudre à arrêter ma poursuite, n'ayant presque jamais abandonné une lecture en plein vol. Dans la cuisine, rien. Dans la salle de bains, rien. Dans la chambre des enfants, rien. Dans la salle de jeux, rien. Dans la salle à manger, rien. Dans le salon, il y a la bibliothèque. J'ai bon espoir de le retrouver parmi les ouvrages bien rangés. Je parcours toutes les étagères avec minutie sans succès. Je soupire. L'air qui sort de ma bouche se transforme en un souffle puissant. Tout se met à tourner autour de moi. Les livres dansent, une immense farandole m'entoure et soudain, je le vois, il est là! J'ouvre les yeux...
Ce roman parle de rêves alors...vous n'aviez pas compris? Et les rêves sont souvent abracadabrants. Les rêves sont une sorte de fiction, un roman est une fiction. Est-ce une fiction dans une fiction? On peut se souvenir de ses rêves, ce sont des souvenirs de fictions? Les rêves mélangent des morceaux de réalité à des fragments d'imagination. On s'en souvient plus ou moins bien au réveil: où est la part de réalité de nos souvenirs. On rêve parfois éveillé, c'est de la fiction dans la réalité?
Dans ce roman, on ne sait plus parfois où est la fiction et où est la réalité. Bien entendu, les rêves évoqués par
Pennac sont facilement reconnaissables. Ce pendant, la frontière est parfois minime entre réalité et fiction. Il m'a fait croire que certains passages étaient réels pour finir par avouer la vérité...mais après? Tout cela était-il vrai ou nous a-t-il fait rêver sa vie?
Pennac disait à ses élèves (était-ce vrai finalement?) de ne pas prendre la porte du rêve pour écrire une rédaction. Mais le rêve étant une fiction (mêlant imaginaire et réalité), l'écriture étant une fiction (mêlant imaginaire et réalité), pourquoi ne pas écrire une fiction avec une fiction?
Je dois dire que je ne m'attendais pas vraiment à tout ça. J'ai été un peu déçue...parce que
Fellini ne fait pas du tout partie de mon univers et que
Fellini est largement présent dans ce roman. Je ne dirai pas que je n'ai pas aimé...mais je ne dirai pas non plus que j'ai aimé. Si je devais définir en un mot ce roman, celui qui me vient à l'esprit est: bizarre. Il m'a laissé une impression étrange assez indéfinissable. En tous cas, il ne m'a pas laissée indifférente et m'a donné envie de découvrir
Fellini.
La loi du rêveur...existe-t-il une loi pour rêver?
Lien :
http://chipandthebooks.over-..