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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Chant du Bison propulse son lecteur il y a 30.000 ans, en plein Paléolithique supérieur, époque qui voit cohabiter deux espèces humaines : les hommes de Néandertal et les Homo sapiens. Direction la Cantabrie ibérique sur les traces d'un duo voyageur homo sapiens : le très jeune Chat-Huant, orphelin vivant en marge de son clan, et l'Errant, un homme charismatique, respecté et craint, qui se déplace entre les clans.

Ce qui frappe très rapidement, c'est à quel point ce roman est archi immersif, s'appuyant sur une documentation très solide. On a l'impression de lire un guide complet de la vie au Paléolithique. Je retiens tout particulièrement les magnifiques scènes de chasse aux bisons ; la présence forte des oeuvres d'art pariétal ou rupestre ( comme celles de la grotte d'Altamira avec sa grande salle aux bisons polychromes ou sa très émouvante biche ) ainsi que des techniques picturales ; ou encore les rituels chamaniques du culte des déesses des grottes menés par des femmes guérisseuses. La qualité des descriptions est remarquable et rend la lecture souvent passionnante.

L'intrigue se résume jusqu'aux cinquante dernières pages aux déplacements sur des années de Chat-Huant et de l'Errant, de clan en clan, de grotte en grotte, avec pour le premier un récit initiatique qui doit le mener à devenir l'homme qu'il doit être et trouver sa place, pour le second à connaître l'accomplissement de la prophétie qui l'a mis sur les routes.

Avec comme toile de fond, la rivalité des clans d'Homo sapiens avec les clans néandertaliens à un moment où l'extinction de ces derniers commencent, jusqu'à la guerre. Des chapitres s'intercalent pour nous présenter la montée en puissance du futur chef néandertalien. Différentes hypothèses s'opposant pour expliquer la disparition des hommes de Neandertal, l'auteur choisit de faire endosser une partie de la responsabilité sur les homo sapiens, en s'autorisant une licence littéraire comme déclencheur des guerres : l'enlèvement des femmes homo sapiens par les Néandertaliens pour pallier un problème démographique.

Forcément, j'ai songé à la formidable saga de Jean Auel, Les enfants de la terre et notamment son tome 1, le clan de l'ours des cavernes. le Chant du bison n'est pas loin de cette excellence-là. J'ai juste trouvé que, vers le milieu du récit, le documentaire prenait le pas sur le romanesque alors que le lecteur attend une action plus vive, la confrontation promise entre les homo sapiens et les hommes de Néandertal. Elle arrive mais, à mon goût un peu tard, et là, le récit s'emballe dans une direction quasi mythique avec une prophétie qui apporte beaucoup de classe, puis la révélation de qui est réellement le Errant.

Une lecture très agréable, dépaysante, visuelle, animée d'un véritable souci didactique. Elle ravira les amoureux de la Préhistoire.

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Voilà un livre qui nous fait faire un bond de 30 000 ans en arrière dans l'histoire de l'humanité, alors que deux espèces humaines semblent avoir coexisté sur notre petite Terre : Homo sapiens et Homo Neanderthalensis. Ce roman propose une narration de fiction expliquant comment l'une des deux a disparu.
Il aurait suffi d'un changement climatique (déjà...) pour que les deux espèces se fassent la guerre et que la plus faible disparaisse.
L'hégémonie de sapiens commence donc par la violence et même ce que l'on pourrait qualifier de génocide si on réussissait à en fournir la preuve (génétiquement, cette disparition n'est pas encore élucidée)
Ce roman d'Antonio Pérez Henares est donc un moyen original et ludique d'appréhender les hypothèses sur les croyances, l'organisation sociale de nos ancêtres. L'auteur avance des hypothèses assez originales sur les rôles respectifs des hommes et des femmes dans le quotidien de la vie de ces deux branches homos.
On va croiser Chat-Huant, un jeune Homo sapiens accompagnant l'Errant dans de nouvelles contrées, vers la vallée des Premiers Hommes où vivent Terre d'Ombre et les Néandertaliens...
Aventures, amour, haine, peur, survie, une belle plongée romanesque dans les sentiments profondément ancrés dans l'inconscient humain. Attention cependant, ce n'est qu'un roman.
Le livre est vendu sous l'appellation «extraordinairement bien documenté», ce qui est probable pour la description géographico-climatique du pays Basque et des alentours mais pour ce qui est des moeurs des uns et des autres, il n'y a aucune vidéo disponible sur aucune plateforme pour fact-checker ces hypothèses.
Je suis resté constamment sur mon scepticisme, n'ayant pu m'empêcher de «ressentir» un plaquage sur nos ancêtres de nos schémas mentaux modernes et n'ai donc jamais réussi à adhérer à ses descriptions/explications. Quelques exemples :
«Terre d'Ombre, quant à lui, avait l'intelligence de se soumettre aux hommes adultes, surtout aux frères à la tête du clan, mais aussi à ceux qui leur étaient subordonnés, se montrant toujours prêt à leur obéir et même à accomplir pour eux les tâches les plus ingrates. Et petit à petit, il s'éleva dans la hiérarchie jusqu'à être considéré comme leur égal».
« Il trouverait un moyen d'agir seul, car c'était la seule chance de survie de son clan. Il devait amener le Cadet à exécuter son plan tout en lui faisant croire que c'était son idée. »
Il faut donc garder en tête que c'est simplement une fiction, écrite de plus dans une langue assez peu enthousiasmante, car se voulant neutre comme un documentaire qu'elle n'est pas, qui a pour mérite de nous sortir un peu de notre quotidien en ces temps de confinement imposé.
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Au coeur du roman d'Antonio Perez Henares, vous trouverez des personnages aux noms d'animaux ou de végétaux (Pavot, Frêne, Grand Loup, Chat-huant…) ou d'une de leurs caractéristiques (L'Errant, Fauve - pour la couleur de ses cheveux, la Taiseuse, L'Aîné, Faux-pas pour celui qui a trébuché lors d'une chasse, L'Homme-Musicien…). Bienvenue au paléolithique supérieur, il y a 30000 ans environ avec le « petit sans feu », l'homme mystérieux qui va d'un clan à un autre, et l'enfant hybride.
Par une plume délicate et rondement menée, tout ce petit monde avance avec soin, avec des touches délicates et une intelligente progressivité dont je me suis délectée.

Je ne spolierai pas l'histoire, ne la résumerai pas non plus, laissant au lecteur le plaisir de TOUT découvrir par lui-même. Ce récit est enlevé et cohérant. J'ai trouvé, dès le début du livre, que l'auteur nous narre de façon magistrale un monde vu sous le prisme de nos ancêtres, les chasseurs-cueilleurs Homo Sapiens, et de leurs cousins, les Homo Neanderthalensis. En plus de leur synergie avec leur environnement naturel, c'est la question de la disparition de l'espèce des Néandertaliens qui est mise ici en exergue.
Mais comme personne n'est revenu du temps passé pour nous dire ce qui s'est déroulé alors, nous ne saurons quelle proposition est exacte, celle de l'auteur ou d'autres comme la baisse de la natalité (manque de diversité génétique ou/et autre raison), changement climatique, guerre inter espèces, y aurait-il eu plusieurs raisons en même temps ?

Lu par exemple dans le HuffPost : « En faisant varier les paramètres et en intégrant le peu de choses qu'on sait sur ces anciens humains, les auteurs concluent que certaines hypothèses ne sont pas possibles. Par exemple, une augmentation de la mortalité liée à des conflits ou des épidémies. “Cela aurait mené à une disparition trop rapide de la population néandertalienne !”, explique à l'AFP Silvana Condemi, anthropologue à l'université d'Aix Marseille et coauteure de l'étude. »
Le mystère demeurera…

De même que les traits de caractère, les rapports humains entre ces « premiers » hominidés européens, les intentions qu'on leur attribue dans cette histoire restent de la pure fiction. Je reconnais aussi qu'ils sont « attachants » (si si !) et que ce texte fictionnel, douce invention littéraire se révèle malgré tout un merveilleux antidote au quotidien.

Au fur et à mesure des déplacements de certains de ses protagonistes, Antonio Perez Henares inclut beaucoup de repères géologiques. C'est donc toute une documentation scientifique qui se superpose à l'histoire, ainsi que quelques licences littéraires que s'est autorisé le romancier espagnol et qu'il nous explicite.
Tout est documenté, et celui qui aime l'Espagne d'il y a 30000 ans verra son bonheur décuplé grâce à l'appui de la carte en début d'ouvrage pour un voyage en Cantabrie préhistorique.

Ce petit précis des temps très très anciens avec sa tonalité mystique limite prophétique m'a emportée dans l'antre des premières peintures rupestres, des cultes des gardiennes des Déesses et autres cérémonies primitives dont on a trouvé des vestiges de par l'Europe. La chasse n'a presque plus de secrets pour moi.

Juste un petit doute de ma part quand l'auteur écrit en note page 265 « Des génies comparables à n'importe lequel des grands maîtres de la peinture, tel Manet ou Vélasquez ». de telles comparaisons ne peuvent-elles pas être évitées ?

J'avoue avoir préféré cette lecture à la saga " Les enfants de la terre " de Jean M.Auel (que j'ai d'ailleurs fini par lâcher en fin de route pour mièvreries trop insistantes). "Le chant du bison" est quant à lui fluide, très bien écrit, la structure de l'histoire équilibrée et addictive. Seul regret (mais j'ai quand même mis 5 étoiles !) ; un dernier périple dans lequel moults déplacements et détails ont décéléré quelques temps le rythme du roman sur un chapitre.
Je renvoie les amoureux de cette période vers l'excellent et complémentaire " La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : les Homo Sapiens " écrit et dessiné par Antoine Balzeau et Pierre Bailly.

Merci de m'avoir sélectionnée (MASSE CRITIQUE janvier 2021) pour cette immersion complète, ce dépaysement brut et incroyable ; le mot FIN fut douloureux pour moi…









Lien : http://justelire.fr/le-chant..
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Un roman très agréable et facile lire, grâce à une construction classique et à une narration fluide, mais qui oscille entre documentaire romancé et fiction pure.

L'action se situe il y a 30 000 ans, peu avant la dernière glaciation. Des clans d'homo sapiens (les peaux sombres) et de néandertaliens (les pattes courtes) sont disséminés entre le nord de l'Espagne et le sud de la France. Dans cette préhistoire où leur survie est de plus en plus difficile à cause du refroidissement climatique, les deux espèces se craignent et s'évitent. Pourtant, les luttes de pouvoir et le désir d'expansion qui existent chez les uns comme chez les autres, les conduiront à l'affrontement.

La 1ère moitié du roman plante le décor : présentation des personnages, de leurs moeurs, de leur caractère et de leurs aspirations. Les descriptions concernant leurs lieux de vie, leur environnement et les conditions climatiques sont précises.
La trame de l'histoire se dessine tout doucement.

La 2nde moitié est plus centrée sur l'intrigue elle-même, l'aventure et l'action y sont prépondérants. Parmi les protagonistes, il en est quelques uns dont le vécu a fait naître un besoin de reconnaissance. Ce désir de revanche va parfois évoluer vers une soif de vengeance qui bouleversera leur vie et celle de leur clan.

S'appuyant sur les connaissances actuelles, qui sont plus étendues au sujet des homo sapiens, l'auteur leur accorde dans ce roman plus de place qu'aux néandertaliens.
Les nombreuses indications concernant l'organisation à l'intérieur d'un même clan, les liens entretenus entre les clans d'une même espèce et les « rencontres » entre peaux sombres et pattes courtes tiennent compte des découvertes les plus récentes.
La chasse et la cueillette en fonction des saisons, les croyances, les interactions avec la nature, la répartition des tâches entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux, la fabrication des armes et outils, l'utilisation des plantes médicinales, les rituels, etc. nourrissent le récit.

L'importance des arts picturaux dans la vie des hommes préhistoriques est bien mise en avant par Antonio Perez Henares, qui nous fait visiter les grottes, riches d'oeuvres témoignant d'un sens artistique et d'un savoir faire étonnants.

Le grand mystère de l'extinction de l'espèce néandertalienne est bien sûr évoqué.
Leur disparition résulte-t-elle de conflits qui les ont opposés aux sapiens et dont ces derniers, plus nombreux et mieux armés, sont sortis vainqueurs? Les néandertalien ont-ils moins bien résisté au froid? Ont-ils été victime d'une baisse de la natalité ou d'une mortalité infantile insurmontables?

Quoiqu'il en soit, l'auteur nous raconte dans le chant du Bison une histoire où les hommes, de Néandertal comme de Cro-Magnon, semblent déjà écartelés entre le bien et le mal, entre leurs bons et leurs mauvais penchants !
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Plongée en immersion au temps de l'Aurignacien, il y a 40 000 ans, au plus près de nos ancêtres Cro-Magnon.

Nous suivons les déambulations et les luttes de membres de tribus Sapiens, mais aussi Néandertaliennes, dans un roman qui se veut ultra réaliste, dans la mesure où l'on peut l'être à propos de ces temps reculés.

Le hasard fait que leurs trajets au cours du livre (une carte nous permet de les visualiser) recoupe peu ou prou le voyage que j'ai réalisé cet été : côte nord de l'Espagne et traversée des Pyrénées jusqu'en Ardèche, où l'on trouve la fameuse grotte Chauvet. J'avais vraiment tous les paysages et les noms en tête, et c'était assez magique de revivre ce road-trip mais en version préhistorique ! du coup, j'ai presque l'impression d'avoir un "souvenir" de l'histoire de Chat-huant, Pavot, Terre d'Ombre, Frêne...

Alors si j'aurais parfois aimé un récit plus court, ou bien un style un peu plus lyrique et moins documentaire, cette lecture restera un moment unique et émouvant, un fascinant voyage à travers le temps...
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S'il y a bien une matière qui me faisait chier à l'école, c'était celle consacrée à la préhistoire et aux hommes des cavernes… Faut dire aussi qu'on en a bouffé à chaque rentrée des classes, des hommes des cavernes !

La faute n'est pas imputable à nos lointains ancêtres mais à la manière dont les profs donnaient leurs cours, revenant sans cesse sur les mêmes sujets (et j'ai quand même tout oublié) et sur le fait que, nom d'une pipe, j'aurais préféré en apprendre plus sur mon siècle (le 20ème, merci de ne pas remonter plus loin) et sur les deux guerres mondiales que sur les hommes en fourrures qui vivaient dans des grottes.

Une fois adulte, maintenant que l'on sait plus de chose qu'il y a 35 ans (purée, on m'a appris des conneries à l'école !), le sujet est devenue bien plus passionnant ! J'ai dévoré la bédé Sapiens et je me suis jetée comme une affamée sur le chant du bison.

Il faut saluer avant tout le travail de documentation de l'auteur, ses notes en fin de chapitres étaient remplies de détails historiques, des quelques licences que l'auteur parfois a prises avec l'Histoire. C'était très instructif car tout son récit s'appuie sur des faits avérés ou des preuves découvertes dans les grottes, essentiellement en Espagne et dans le Sud de la France.

Les chapitres sont assez courts, ce qui fait que le récit avance bien, surtout qu'il est en alternance avec les aventures de Chat-Huant, qui fait partie des Peaux Sombres (Sapiens) et de Terre d'Ombre, métis entre une Peau Sombre et un Pattes Courtes.

Les Pattes Courtes ne sont pas une manière polie de parler de personne de petite taille qui souffrent de verticalité contrariée… C'est tout simplement l'appellation d'un Néandertalien, dit aussi Premiers Hommes.

Qu'est-ce qui s'est passé entre les Sapiens et les Néandertaliens ? Pourquoi une race s'est-elle éteinte et l'autre à t-elle prospéré ? Génocide ? Extinction naturelle ? Impossibilité des Néandertaliens d'évoluer comme les Sapiens ont réussi à la faire, développant des armes de jet et racontant des histoires pour fédérer tout le monde ? Les meilleurs enquêteurs sont sur la piste : pour le moment, rien n'est exclu…

L'auteur, dans son roman, nous donne une piste, qui est tout à fait plausible, car les Hommes de l'époque n'ont pas tellement changé par rapport à ce que nous sommes maintenant : lutte pour le pouvoir, magouilles et compagnie, mise à l'écart d'un bon élément s'il est susceptible de nous faire de l'ombre, peur des autres (ceux qui sont différents de nous qu'on prend toujours pour des sauvages, des barbares), très haute opinion de nous-mêmes (trop haute)…

Ce récit est une grande aventure qui nous fera voyager dans le Nord de l'Espagne, et ce, jusqu'en France, dans le Sud, plus précisément à la grotte Chauvet. Là, j'étais en terrain connu puisque j'ai eu la chance de visiter la réplique de cette grotte et putain de nom de dieu, c'était magnifique (mais 1h, c'est trop rapide, j'aurais aimé y flâner, mais ce n'était possible qu'en juillet/août à l'époque où la covid ne pourrissait pas notre vie).

Les personnages sont attachants, autant Chat Huant que l'Errant, que Pavot ou même Terre d'Ombre, qui cherche sa place, lui qui est un sang-mêlé. Hé oui, rien n'a changé !

Si les Sapiens aiment bouger, aller voir ailleurs, changer de territoire, les Néandertaliens sont plus casaniers, n'aimant pas changer de méthode lorsque celle qu'ils appliquent fonctionne très bien, n'aimant pas aller sur les territoires des autres afin de ne pas ramener la merde ensuite. On ne peut pas leur donner tort non plus…

Ce roman n'est pas à lire si vous voulez de l'action pure et dure et un récit qui avance à la vitesse d'un coureur cycliste dopé, dans une descente de montagne. C'est un récit qui prend son temps : celui de planter ses décors, de nous montrer les moeurs de nos ancêtres, de présenter ses personnages et de les approfondir.

Malgré tout, dès la première ligne avalée, j'étais immergée dans mon récit et j'avais du mal à le lâcher, car c'était instructif, intéressant, bien écrit et malgré le fait que les dialogues sont courts et peu présent, je me suis attachée aux personnages et me suis gavée de cette histoire qui, si elle m'avait été présentée ainsi à l'école, m'aurais empêché de soupirer sans fin.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Avec ce premier roman, Antonio Pérez Henares nous plonge dans une épopée préhistorique époustouflante. Un véritable voyage dans le temps, au coeur d'une période historique que j'ai peu croisée en littérature. D'ailleurs, je ne me souviens pas d'avoir lu de livres abordant ce thème… J'étais donc plus que ravie de me plonger dans ce roman et de partir à la découverte de nos ancêtres !

Les premiers chapitres nous présentent les nombreux personnages, les clans existants, la colonie des Homos Sapiens vs les Néandertaliens, et ça fait pas mal de monde ! Il y a également beaucoup d'informations sur les coutumes, les pratiques et ce ne fut pas toujours évident de se souvenir de qui est qui, à quelle "espèce" ils appartiennent, à quel groupe et pourquoi ils agissent ainsi. Heureusement la note de début de roman listant les personnages principaux m'a bien aidée, j'y suis revenue assez souvent.

Puis le tout se met en place et l'on se familiarise avec l'époque et les personnages évoqués. de plus, le récit se concentre sur le destin de Chat-Huant et Terre d'Ombre, les deux protagonistes principaux, appartenant respectivement aux Homos Sapiens et Néandertaliens. Leur caractère s'affine et gagne en profondeur, ainsi que leur importance au sein de l'histoire. On s'attache à eux, dont le parcours, l'ascension au sein de leur tribu respective est impressionnant. Parallèlement, ils ont su transformer leur faiblesse en force, faisant de leurs différences de réels atouts et s'adapter à leur environnement en adoptant les comportements indispensables afin de se hisser au sommet.

Si on avait pu au début du roman, omettre qu'il s'agissait d'Hommes préhistoriques, la suite ne nous permet plus de douter. le côté primitif et barbare est bien souligné autant dans les faits et gestes que le quotidien des clans. Entre querelles, accouplement (saillie), affrontement, cannibalisme/anthropophagie, rituels mortuaires morbides… Bref, moult comportements qui m'ont filé des frissons et m'ont légèrement dégoutée à leur lecture car on oublie presque, immergé que nous sommes dans ce récit, que ce sont des êtres “non civilisés”. Avec des croyances, des coutumes, des pratiques qui nous semblent obsolètes, désuètes et donc révolues.

Puis survient le premier affrontement cruel et révoltant entre les “Pattes Courtes" (Néandertaliens) et les “Peaux Sombres” (Homos Sapiens). Une confrontation qui ancre les différences, creuse les inégalités d'évolutions entre ces deux espèces ennemies et qui marque le (re)commencement de conflits enracinés et sanglants. Ces deux peuples ne peuvent coexister paisiblement, tant ils sont dissemblables et n'évoluent pas à la même vitesse.

J'ai aimé voyager aux côtés de Chat-Huant et de son maître, l'Errant, à travers des terres hostiles peuplées d'animaux dangereux et impressionnants. Suivre la quête de ces derniers et celle de Terre d'Ombre en parallèle. J'ai apprécié ce récit à deux niveaux qui ne s'inscrit pas dans le jugement en pointant du doigt l'une ou l'autre des espèces, bien que de manière naturelle, j'ai pris partie pour les Homos Sapiens, plus évolués et donc moins cruels dans leurs pratiques ancestrales…

Bref, ce fût une lecture dépaysante, romanesque, palpitante. Où de nombreux sentiments s'entremêlent au fil de l'action.

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Ce roman emmène le lecteur très loin dans le temps passé, il y a environ 30.000 ans avant notre ère, à l'époque-charnière qui correspond à la disparition de l'homme de Neandertal, l'Homo sapiens "moderne" restant désormais seul au monde, pour ce qui est de l'espèce humaine.
Antonio Pérez Henares place son intrigue romanesque dans les régions du Sud-Ouest de la France, du Nord-Ouest et du Centre de l'Espagne. A l'époque évoquée dans ce livre, ces deux espèces cohabitaient encore, leurs modes de vie étaient assez semblables, mais, ainsi que le suggère l'auteur, l'une de ces espèces, la plus ingénieuse, la mieux organisée, la plus agile physiquement, est parvenue à supplanter l'autre. En ces temps-là, la planète subissait une période glaciaire très marquée et, probablement, les rigueurs climatiques n'ont pas été étrangères à l'anéantissement le l'espèce la plus faible.
"Le chant du bison" est un ouvrage plaisant, dans lequel l'auteur met alternativement en scène des personnages appartenant à ces deux espèces, les "Peaux sombres" d'une part, les "Pattes courtes" d'autre part, ainsi désignées en raison de leurs spécificités physiques. de chapitre en chapitre, l'auteur fait revivre les Homo Sapiens et les Néandertaliens dans leurs cadres de vie, au sein de leurs clans, dans leurs vallées et leurs grottes, alors qu'ils devaient partager la Terre et ses ressources avec les nombreux animaux qui la peuplaient. La lutte pour la survie des uns et des autres dépendait alors de l'habileté à la chasse et de l'aptitude à se défendre. C'était une existence rude, "au jour le jour", simple dans sa conception, mais non dépourvue toutefois d'un certain art de vivre, symbolisé par les peintures rupestres retrouvées par la suite dans les grottes, et de religiosité, incarnée notamment par les chamans auxquels on conférait la capacité de communiquer avec les Esprits.
Au fil des millénaires, l'Homo Sapiens a développé ses connaissances, et, de ce fait, a adopté un mode de vie de plus en plus raffiné, mais dont la sophistication est devenue telle que cet homme-là pourrait avoir oublié l'essentiel. La lecture de cet ouvrage ne peut pas ne pas interroger sur l'avenir de l'Homo Sapiens " du XXIème siècle.
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Homo Sapiens et néandertaliens. Deux civilisations qui se sont succédées. Mais elles ont également coexisté... L'auteur nous embarque à la découverte des clans préhistoriques, que nous découvrons aux côtés de Chat Huant et de Terre d'Ombre.

J'ai eu un peu de mal au début du roman et j'étais un peu désorientée face à ces clans et à la plume assez rêche de l'auteur. Mais progressivement, le rythme et l'histoire s'accélèrent et m'ont emporté et j'ai, le temps de quelques pages, vécu et voyagé avec Chat Huant et Terre d'Ombre.

L'écriture simple et brute, sans fioritures, amplifie parfaitement la rudesse de l'époque et la dureté du quotidien. Caractère, coutume, organisation clanique, relations sociales, mode de vie, intempéries et adversité : l'immersion est totale, fascinante et dépaysante!
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C'est Rahan qui m'a transmis la passion pour la préhistoire :-)) Et un peu ma mère qui enseignait l'histoire et qui nous amenait visiter les grottes Niaux, Pech Merle (je crois) et d'autres encore. Bref, quand j'ai besoin d'un peu de nostalgie j'aime lire des histoires d'humains préhistoriques !
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