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EAN : 9782290362860
608 pages
J'ai lu (02/03/2022)
3.9/5   102 notes
Résumé :
Il fut un temps où deux espèces humaines coexistaient sur terre : Homo sapiens et Néandertaliens. Que s’est-il passé pour que l’une d’elles disparaisse ?

Chat-Huant est encore jeune lorsqu’il voit arriver dans sa grotte celui que l’on surnomme l’Errant, que tout le monde craint et respecte. La solitude du petit garçon et son intelligence poussent le grand homme à l’emmener avec lui dans son long périple.
Un voyage initiatique commence alors pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Le Chant du Bison propulse son lecteur il y a 30.000 ans, en plein Paléolithique supérieur, époque qui voit cohabiter deux espèces humaines : les hommes de Néandertal et les Homo sapiens. Direction la Cantabrie ibérique sur les traces d'un duo voyageur homo sapiens : le très jeune Chat-Huant, orphelin vivant en marge de son clan, et l'Errant, un homme charismatique, respecté et craint, qui se déplace entre les clans.

Ce qui frappe très rapidement, c'est à quel point ce roman est archi immersif, s'appuyant sur une documentation très solide. On a l'impression de lire un guide complet de la vie au Paléolithique. Je retiens tout particulièrement les magnifiques scènes de chasse aux bisons ; la présence forte des oeuvres d'art pariétal ou rupestre ( comme celles de la grotte d'Altamira avec sa grande salle aux bisons polychromes ou sa très émouvante biche ) ainsi que des techniques picturales ; ou encore les rituels chamaniques du culte des déesses des grottes menés par des femmes guérisseuses. La qualité des descriptions est remarquable et rend la lecture souvent passionnante.

L'intrigue se résume jusqu'aux cinquante dernières pages aux déplacements sur des années de Chat-Huant et de l'Errant, de clan en clan, de grotte en grotte, avec pour le premier un récit initiatique qui doit le mener à devenir l'homme qu'il doit être et trouver sa place, pour le second à connaître l'accomplissement de la prophétie qui l'a mis sur les routes.

Avec comme toile de fond, la rivalité des clans d'Homo sapiens avec les clans néandertaliens à un moment où l'extinction de ces derniers commencent, jusqu'à la guerre. Des chapitres s'intercalent pour nous présenter la montée en puissance du futur chef néandertalien. Différentes hypothèses s'opposant pour expliquer la disparition des hommes de Neandertal, l'auteur choisit de faire endosser une partie de la responsabilité sur les homo sapiens, en s'autorisant une licence littéraire comme déclencheur des guerres : l'enlèvement des femmes homo sapiens par les Néandertaliens pour pallier un problème démographique.

Forcément, j'ai songé à la formidable saga de Jean Auel, Les enfants de la terre et notamment son tome 1, le clan de l'ours des cavernes. le Chant du bison n'est pas loin de cette excellence-là. J'ai juste trouvé que, vers le milieu du récit, le documentaire prenait le pas sur le romanesque alors que le lecteur attend une action plus vive, la confrontation promise entre les homo sapiens et les hommes de Néandertal. Elle arrive mais, à mon goût un peu tard, et là, le récit s'emballe dans une direction quasi mythique avec une prophétie qui apporte beaucoup de classe, puis la révélation de qui est réellement le Errant.

Une lecture très agréable, dépaysante, visuelle, animée d'un véritable souci didactique. Elle ravira les amoureux de la Préhistoire.

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Voilà un livre qui nous fait faire un bond de 30 000 ans en arrière dans l'histoire de l'humanité, alors que deux espèces humaines semblent avoir coexisté sur notre petite Terre : Homo sapiens et Homo Neanderthalensis. Ce roman propose une narration de fiction expliquant comment l'une des deux a disparu.
Il aurait suffi d'un changement climatique (déjà...) pour que les deux espèces se fassent la guerre et que la plus faible disparaisse.
L'hégémonie de sapiens commence donc par la violence et même ce que l'on pourrait qualifier de génocide si on réussissait à en fournir la preuve (génétiquement, cette disparition n'est pas encore élucidée)
Ce roman d'Antonio Pérez Henares est donc un moyen original et ludique d'appréhender les hypothèses sur les croyances, l'organisation sociale de nos ancêtres. L'auteur avance des hypothèses assez originales sur les rôles respectifs des hommes et des femmes dans le quotidien de la vie de ces deux branches homos.
On va croiser Chat-Huant, un jeune Homo sapiens accompagnant l'Errant dans de nouvelles contrées, vers la vallée des Premiers Hommes où vivent Terre d'Ombre et les Néandertaliens...
Aventures, amour, haine, peur, survie, une belle plongée romanesque dans les sentiments profondément ancrés dans l'inconscient humain. Attention cependant, ce n'est qu'un roman.
Le livre est vendu sous l'appellation «extraordinairement bien documenté», ce qui est probable pour la description géographico-climatique du pays Basque et des alentours mais pour ce qui est des moeurs des uns et des autres, il n'y a aucune vidéo disponible sur aucune plateforme pour fact-checker ces hypothèses.
Je suis resté constamment sur mon scepticisme, n'ayant pu m'empêcher de «ressentir» un plaquage sur nos ancêtres de nos schémas mentaux modernes et n'ai donc jamais réussi à adhérer à ses descriptions/explications. Quelques exemples :
«Terre d'Ombre, quant à lui, avait l'intelligence de se soumettre aux hommes adultes, surtout aux frères à la tête du clan, mais aussi à ceux qui leur étaient subordonnés, se montrant toujours prêt à leur obéir et même à accomplir pour eux les tâches les plus ingrates. Et petit à petit, il s'éleva dans la hiérarchie jusqu'à être considéré comme leur égal».
« Il trouverait un moyen d'agir seul, car c'était la seule chance de survie de son clan. Il devait amener le Cadet à exécuter son plan tout en lui faisant croire que c'était son idée. »
Il faut donc garder en tête que c'est simplement une fiction, écrite de plus dans une langue assez peu enthousiasmante, car se voulant neutre comme un documentaire qu'elle n'est pas, qui a pour mérite de nous sortir un peu de notre quotidien en ces temps de confinement imposé.
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Une fresque préhistorique palpitante, une BD pariétale passionnante qu'aurait pu dessiner sur les murs de sa grotte un artiste du paléolithique supérieur, il y a 30 000 ans, et qu'auraient dévoré pour se réchauffer le coeur et stimuler l'esprit les jeunes et les moins jeunes homo sapiens durant les interminables lunes de glace.
J'imagine les hommes enchaînés de la caverne de Platon feuilletant cet album rupestre... le mythe en aurait pris un coup ( sourire ).
J'ai lu ce roman de presque 500 pages comme j'aurais lu RAHAN, la célèbre BD d'André Chéret et Roger Lecureux ou plus proche de nous un Astérix d'Uderzo et Goscinny ou bien encore un Umberto Eco dans – le nom de la rose -,
Car outre une formidable documentation que l'auteur adapte à son narratif en s'autorisant des "licences littéraires", il y a dans ce qu'il ( qu'on ) sait sur cette période de l'histoire de "l'homme" une oeuvre romanesque faite d'aventures, d'histoires d'amour et d'amitié, à laquelle s'ajoute une touche qui flirte avec la fantasy et dans laquelle la magie joue un rôle déterminant.
D'où mes associations précédentes : Panoramix et ses potions magiques ou la relation maître-disciple incarnée par Guillaume de Baskerville et Adso, le jeune moinillon initié par son maître.

La qualité majeure de – le chant du bison -, c'est d'avoir, grâce à une subtile cohabitation documentaire-fiction, réussi à écrire un roman éminemment didactique et charnellement, émotionnellement épique.
Non seulement la lecture de ce livre vous apprend, mais cerise sur une cuisse de chevreuil, elle vous immerge dans un passé auquel la plume et l'imaginaire d'Antonio Pérez Henarez confèrent une proximité sensorielle.
Oui, ce roman est visuel ( polychromatique ), olfactif, tactile, auditif et j'ajouterais gustatif... bien que végétarien depuis 40 ans ( sourire )
C'est en 500 pages une visite guidée du paléolithique supérieur dans ce qui fut une partie de la péninsule Ibérique et une large partie sud de la France.
Nous sont racontées la vie et surtout la survie au rythme des deux saisons concédées par une période de glaciation ( les longues et ravageuses lunes de glace et une trop brève saison plus chaude ) des clans qui peuplaient ces contrées.
Nous est montré avec force détails le quotidien de ces clans homo sapiens et néandertaliens.
La composition de ces clans, leur hiérarchie, leurs us et coutumes, leurs croyances, la place et le rôle des hommes, celui des femmes, leurs tâches réciproques, leur habitat, leurs vêtements, leurs outils, leurs armes...tout est là.
En plus de la figure du chef, deux autres figures retiennent l'attention : celle du chaman ( un mélange de sorcier de prêtre ou d'intercesseur auprès de l'infra et du supramonde, doté de moult pouvoirs ) ainsi que celle de la gardienne du feu ( sorte de prêtresse qui entretient le culte de la Déesse et comme le chaman a des pouvoirs magiques et en particulier des talents de guérisseuse ).
Le paléolithique supérieur, c'est encore l'ère du chasseur-cueilleur.
Il est donc normal que l'auteur évoque la cueillette ( surtout le domaine réservé des femmes, des enfants et des vieux ).
Mais ce qui occupe la place de choix dans ce roman d'aventures, ce sont les scènes de chasse...nombreuses.
Quelques-unes de ces scènes retiendront davantage votre attention que d'autres.
Pour ma part, ce sont celles de la chasse aux bisons, des rhinocéros laineux, du vieux lion des cavernes qui m'ont le plus épaté.
Mais que dire de la scène de la baleine agonisante sur une plage du Grand Bleu dont la chair est convoitée par les fauves, les rapaces et les clans ?
Que dire aussi de la pêche des saumons remontant les cours d'eau pour la fraie ?
Et tout cela vous ouvre un champ lexical d'une richesse dont vous auriez tort de vous priver.
Faune, flore, matériaux, outils, armes retrouvent une actualité que l'auteur fait vivre avec tout l'intérêt du passionné qui a déjà écrit, sauf erreur de ma part, une trilogie préhistorique, ainsi qu'un ouvrage intitulé – La mirada del lobo – dans lequel il raconte la rencontre de l'homme et du loup, rencontre où naquit la domesticité de l'animal sauvage à l'origine du chien...

Il y a bien sûr les scènes enrobées d'un voile de mystère et baignant dans une atmosphère ésotérico-hallucinatoire et qui donnent naissance à quelques-uns des chefs-d'oeuvre artistiques que l'on peut encore admirer sur les parois de certaines grottes.

Et comme l'homme est mi-ange mi-bête, il y a les affrontements entre clans qui donnent lieu à des scènes d'une grande violence où les gourdins des uns font le malheur des sagaies et des propulseurs des autres... et vice-versa, où tactique et stratégie commencent à poindre le bout de leur nez, et où si l'anthropophagie subsiste, c'est de manière sursitaire.

Le ou les fils conducteurs de cette visite guidée, ce sont les trois personnages centraux que sont deux bâtards, deux orphelins ou abandonnés que sont Chat Huant, un "peau sombre", entendez par là un Homo sapiens et Terre d'Ombre un demi "peau claire", comprenez un Néandertalien.
On comprend d'entrée de jeu que ces deux-là sont nés pour se rencontrer et s'affronter à la fin de l'ouvrage... puisque d'une part c'est dit par l'éditeur et que d'autre part l'auteur choisit d'hypothétiser la disparition de Néandertal pour, entre autres, des raisons d'une politique de natalité l'ayant conduit à rapter les femelles de Sapiens.
Bien que n'ayant jamais eu le privilège de rencontrer Yves Coppens autrement que par ses interventions télé ou audiovisuelles ou à travers quelques articles de presse, je penche pour ma part pour une explication plus "darwinienne".
Comme le souligne l'auteur, Néandertal est court sur pattes, a un torse et une force d'aurochs, mais est plus malhabile que Sapiens, moins ingénieux, moins inventif et donc le moins adapté à l'évolution...
Le second fil conducteur, c'est la rencontre, l'adoption, la filiation entre Chat Huant et l'Errant, un chaman aux multiples pouvoirs, un homme sage, condamné à errer de clan en clan en attendant "Le signe"...
Cette relation maître-disciple nomades, tous deux embarqués dans un voyage initiatique va servir de prétexte à l'auteur pour nous offrir ce mini tour d'Espagne et ce mini tour de France, jouant à la fois sur le fictionnel et sur le documentaire.

C'est un roman qu'il faut avoir avec soi lorsqu'on prend l'avion, lors d'un long trajet en TGV ou en vacances.
Il y a certes quelques ficelles narratives apparentes et quelques incrédibilités fictionnelles... sauf si l'on intègre cette part de magie dont j'ai déjà parlé.
Les licences littéraires, l'auteur les assume et les revendique.
La part de magie fait, elle, partie du charme de ce roman qui n'aurait pas pu avoir la même saveur sans elle.
Ainsi " la Noire ", sublime gardienne du feu qui va initier Chat Huant à l'intégralité du Kamasutra est , elle, une avant-gardiste crédible comme le sera, via ses pouvoirs surnaturels, la rencontre de Chat Huant avec "la Louve".
Mon seul vrai bémol tient au langage très élaboré et des Sapiens et des Néandertaliens et à leur capacité à communiquer dans des formes abstraites, conceptuelles dont rien n'atteste l'existence.
Néandertal communiquait-il à partir d'un protolangage et Sapiens est-il à l'origine de la naissance du langage articulé ? Ce sont là deux questions sur lesquelles l'auteur fait l'impasse, allant même à donner à Pavot ( peau sombre gardienne du feu prisonnière des peaux claires) la capacité d'apprendre pendant sa captivité de quelques lunes ( quelques mois ) à parler couramment la langue de ses séquestreurs...
Quant à la communicabilité entre les Sapiens et les Néandertaliens, elle se heurte à la théorie néodarwinienne de l'intelligence machiavélique selon laquelle il est dangereux de transmettre des informations. Chez les chimpanzés par exemple, en vertu de cette théorie de l'intelligence machiavélique, on se tait et on garde pour soi les informations plutôt que de les transmettre...
On dira qu'Antonio Pérez Henarez a fait une "Edgar Rice Burroughs" ( sourire )...

Sans vouloir faire dans l'émotionnel à quatre sous, je peux dire que ce bouquin m'a embarqué, m'a questionné, m'a interpellé, m'a fait rêver et il m'a semblé presque toucher du doigt un de ces hommes, une de ces femmes, un de mes possibles aïeux avec lequel, grâce à cet ouvrage, j'ai pu retisser le lien, ressentir et raffermir le cordon ombilical qui nous relie.

Je serais un père en âge d'offrir un bouquin pour les fêtes à ses enfants ados que ce roman pourrait faire partie de mes choix. Ne l'étant plus, je le recommande à tous les papas et à toutes les mamans qui ont des enfants à partir de treize ou quatorze ans ou des parents ou amis de tous âges, et si parmi eux se trouvent des amoureux de la Préhistoire, foncez !
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Au coeur du roman d'Antonio Perez Henares, vous trouverez des personnages aux noms d'animaux ou de végétaux (Pavot, Frêne, Grand Loup, Chat-huant…) ou d'une de leurs caractéristiques (L'Errant, Fauve - pour la couleur de ses cheveux, la Taiseuse, L'Aîné, Faux-pas pour celui qui a trébuché lors d'une chasse, L'Homme-Musicien…). Bienvenue au paléolithique supérieur, il y a 30000 ans environ avec le « petit sans feu », l'homme mystérieux qui va d'un clan à un autre, et l'enfant hybride.
Par une plume délicate et rondement menée, tout ce petit monde avance avec soin, avec des touches délicates et une intelligente progressivité dont je me suis délectée.

Je ne spolierai pas l'histoire, ne la résumerai pas non plus, laissant au lecteur le plaisir de TOUT découvrir par lui-même. Ce récit est enlevé et cohérant. J'ai trouvé, dès le début du livre, que l'auteur nous narre de façon magistrale un monde vu sous le prisme de nos ancêtres, les chasseurs-cueilleurs Homo Sapiens, et de leurs cousins, les Homo Neanderthalensis. En plus de leur synergie avec leur environnement naturel, c'est la question de la disparition de l'espèce des Néandertaliens qui est mise ici en exergue.
Mais comme personne n'est revenu du temps passé pour nous dire ce qui s'est déroulé alors, nous ne saurons quelle proposition est exacte, celle de l'auteur ou d'autres comme la baisse de la natalité (manque de diversité génétique ou/et autre raison), changement climatique, guerre inter espèces, y aurait-il eu plusieurs raisons en même temps ?

Lu par exemple dans le HuffPost : « En faisant varier les paramètres et en intégrant le peu de choses qu'on sait sur ces anciens humains, les auteurs concluent que certaines hypothèses ne sont pas possibles. Par exemple, une augmentation de la mortalité liée à des conflits ou des épidémies. “Cela aurait mené à une disparition trop rapide de la population néandertalienne !”, explique à l'AFP Silvana Condemi, anthropologue à l'université d'Aix Marseille et coauteure de l'étude. »
Le mystère demeurera…

De même que les traits de caractère, les rapports humains entre ces « premiers » hominidés européens, les intentions qu'on leur attribue dans cette histoire restent de la pure fiction. Je reconnais aussi qu'ils sont « attachants » (si si !) et que ce texte fictionnel, douce invention littéraire se révèle malgré tout un merveilleux antidote au quotidien.

Au fur et à mesure des déplacements de certains de ses protagonistes, Antonio Perez Henares inclut beaucoup de repères géologiques. C'est donc toute une documentation scientifique qui se superpose à l'histoire, ainsi que quelques licences littéraires que s'est autorisé le romancier espagnol et qu'il nous explicite.
Tout est documenté, et celui qui aime l'Espagne d'il y a 30000 ans verra son bonheur décuplé grâce à l'appui de la carte en début d'ouvrage pour un voyage en Cantabrie préhistorique.

Ce petit précis des temps très très anciens avec sa tonalité mystique limite prophétique m'a emportée dans l'antre des premières peintures rupestres, des cultes des gardiennes des Déesses et autres cérémonies primitives dont on a trouvé des vestiges de par l'Europe. La chasse n'a presque plus de secrets pour moi.

Juste un petit doute de ma part quand l'auteur écrit en note page 265 « Des génies comparables à n'importe lequel des grands maîtres de la peinture, tel Manet ou Vélasquez ». de telles comparaisons ne peuvent-elles pas être évitées ?

J'avoue avoir préféré cette lecture à la saga " Les enfants de la terre " de Jean M.Auel (que j'ai d'ailleurs fini par lâcher en fin de route pour mièvreries trop insistantes). "Le chant du bison" est quant à lui fluide, très bien écrit, la structure de l'histoire équilibrée et addictive. Seul regret (mais j'ai quand même mis 5 étoiles !) ; un dernier périple dans lequel moults déplacements et détails ont décéléré quelques temps le rythme du roman sur un chapitre.
Je renvoie les amoureux de cette période vers l'excellent et complémentaire " La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : les Homo Sapiens " écrit et dessiné par Antoine Balzeau et Pierre Bailly.

Merci de m'avoir sélectionnée (MASSE CRITIQUE janvier 2021) pour cette immersion complète, ce dépaysement brut et incroyable ; le mot FIN fut douloureux pour moi…









Lien : http://justelire.fr/le-chant..
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Un roman très agréable et facile lire, grâce à une construction classique et à une narration fluide, mais qui oscille entre documentaire romancé et fiction pure.

L'action se situe il y a 30 000 ans, peu avant la dernière glaciation. Des clans d'homo sapiens (les peaux sombres) et de néandertaliens (les pattes courtes) sont disséminés entre le nord de l'Espagne et le sud de la France. Dans cette préhistoire où leur survie est de plus en plus difficile à cause du refroidissement climatique, les deux espèces se craignent et s'évitent. Pourtant, les luttes de pouvoir et le désir d'expansion qui existent chez les uns comme chez les autres, les conduiront à l'affrontement.

La 1ère moitié du roman plante le décor : présentation des personnages, de leurs moeurs, de leur caractère et de leurs aspirations. Les descriptions concernant leurs lieux de vie, leur environnement et les conditions climatiques sont précises.
La trame de l'histoire se dessine tout doucement.

La 2nde moitié est plus centrée sur l'intrigue elle-même, l'aventure et l'action y sont prépondérants. Parmi les protagonistes, il en est quelques uns dont le vécu a fait naître un besoin de reconnaissance. Ce désir de revanche va parfois évoluer vers une soif de vengeance qui bouleversera leur vie et celle de leur clan.

S'appuyant sur les connaissances actuelles, qui sont plus étendues au sujet des homo sapiens, l'auteur leur accorde dans ce roman plus de place qu'aux néandertaliens.
Les nombreuses indications concernant l'organisation à l'intérieur d'un même clan, les liens entretenus entre les clans d'une même espèce et les « rencontres » entre peaux sombres et pattes courtes tiennent compte des découvertes les plus récentes.
La chasse et la cueillette en fonction des saisons, les croyances, les interactions avec la nature, la répartition des tâches entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux, la fabrication des armes et outils, l'utilisation des plantes médicinales, les rituels, etc. nourrissent le récit.

L'importance des arts picturaux dans la vie des hommes préhistoriques est bien mise en avant par Antonio Perez Henares, qui nous fait visiter les grottes, riches d'oeuvres témoignant d'un sens artistique et d'un savoir faire étonnants.

Le grand mystère de l'extinction de l'espèce néandertalienne est bien sûr évoqué.
Leur disparition résulte-t-elle de conflits qui les ont opposés aux sapiens et dont ces derniers, plus nombreux et mieux armés, sont sortis vainqueurs? Les néandertalien ont-ils moins bien résisté au froid? Ont-ils été victime d'une baisse de la natalité ou d'une mortalité infantile insurmontables?

Quoiqu'il en soit, l'auteur nous raconte dans le chant du Bison une histoire où les hommes, de Néandertal comme de Cro-Magnon, semblent déjà écartelés entre le bien et le mal, entre leurs bons et leurs mauvais penchants !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les Premiers Hommes vivaient sur la ligne de partage des eaux, mais aussi des terres. Au-delà, il y avait d’autres terres et ils le savaient. On racontait qu’au pied de l’autre versant s’étendaient d’immenses plaines, mais leurs chasseurs n’y allaient plus depuis longtemps. Car c’était là qu’habitaient les Peaux Sombres, des êtres venus d’on ne savait où, que les anciens ne connaissaient pas et n’avaient jamais vu parcourir la terre, contrairement aux autres êtres vivants : le rhinocéros, la hyène, le lion, le léopard, l’aurochs, le cerf, le chevreuil, le cheval, le renne, la chèvre, le bison, le loup, l’ours, le mammouth ou même le tigre aux dents gigantesques qu’ils ne voyaient plus mais dont ils se souvenaient.
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La stupeur provoquée par cette horde d’hommes brandissant leurs lances en courant à vive allure, telle une meute de loups qui avançait vers eux, les paralysa. Elle fut encore plus grande lorsqu’ils virent, à côté de celui qui semblait la mener, un véritable loup. Les Peaux Sombres couraient dans la neige avec leurs pelisses blanchies et leurs symboles peints en rouge sur la poitrine. Ils étaient aussi nombreux que les abeilles d’un essaim et criaient de toutes leurs forces.
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La femelle la plus grande, la matriarche du troupeau, revint et resta encore un peu, puis ils se remirent en route. Chat-Huant eut envie de savoir ce qui avait attiré leur attention. il vit quelque chose de blanc au loin. Il s'approcha et découvrit ce qui les avait arrêtés : un squelette de mammouth, avec son énorme crâne lisse qui avait encore ses défenses. Il resta, lui aussi, un moment devant ces ossements. L'attitude des mammouths devant un des leurs, mort depuis longtemps, le troubla.
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Ils lui donnèrent le nom de Terre d'Ombre, à cause de sa peau, de ses cheveux et de la couleur de ses yeux.
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Ils passèrent plusieurs jours à échanger des nouvelles des différents clans. Comme sur le mont aux Cinq Grottes, des clans venus de l’intérieur s’étaient déplacés jusqu’ici, fuyant la longueur et la rigueur des Lunes de glace. Ils avaient marché vers le littoral, car dans les hauteurs ils mourraient de froid, de faim ou des deux.
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Video de Antonio Pérez Henares (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antonio Pérez Henares
Le chant du bison, d'Antonio Pérez Henares disponible en poche chez J'ai lu !
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Chat-Huant est encore un enfant lorsqu'il voit arriver dans sa grotte celui que l'on surnomme l'Errant, que tout le monde craint et respecte. La solitude du petit garçon et son intelligence poussent le grand homme à l'emmener dans son long périple. Un voyage initiatique commence alors pour le jeune Homo sapiens, qui découvre de nouvelles contrées, de nouveaux horizons, de nouveaux clans, leur art, le pouvoir des femmes… Il va aussi s'approcher de la vallée des Premiers Hommes, où vivent Terre d'Ombre et les Néandertaliens. Mais alors que les Lunes de glace deviennent de plus en plus rudes, alors que chaque nuit est une occasion de mourir, Chat-Huant et Terre d'Ombre comprennent qu'ils n'auront pas d'autre choix que de s'affronter pour tenter de survivre.
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