Il [Lisée, le maître de Miraut] y creusa sous la neige un trou profond dans lequel il ensevelit le corps de Renard, qu'il reboucha soigneusement.
Et il s'en retourna le dos ployé, les yeux vagues et pleins de terreur vers sa maison, tandis que Miraut, qui n'avait pas les sujets de grave préoccupation de son maître, levait, avant de le rejoindre, une patte irrévérencieuse et philosophique contre le tertre gris de neige et de terre sous lequel Goupil dormait son dernier sommeil.
(Nouvelle : La tragique aventure de Goupil)
Comme l’aube poignait, l’homme parut précédé de Miraut. Goupil entendit à l’orée du terrier le reniflement du chien qui l’éventait et l’énergique juron du braconnier supputant de la patience et de l’endurance bien connues des renards la dépréciation de la fourrure argentée qu’il comptait bien lever sur la chair de sa victime enfin capturée. Cependant Goupil, passant sa langue rouge sur son museau chafouin de vieux matois, se félicitait à sa façon d’avoir échappé au danger immédiat et allait chercher les moyens de se soustraire à son ennemi.
Et de tous côtés à la fois, de sa forêt et des bois voisins, la gent de caquet vain accourait au rappel, moins pour porter secours à la compagne en péril que pour contempler le curieux spectacle qu'elle pouvait offrir à leur curiosité désœuvrée.
(Nouvelle : La captivité de Margot)