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3,96

sur 611 notes
Contre la peine capitale.
Passionnante enquête sur l'une des affaires criminelles les plus mystérieuses de ces dernières années. Gilles Perrault en fait un récit captivant, qui pousse à la réflexion, car Christian Ranucci sera l'un des derniers guillotinés.

26/09/2009
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A 100 pages, il est coupable!...
Puis les avocats entrent en jeu puisque jusqu'alors les aveux avaient été passés sans eux - aujourd'hui, la loi a changé et oblige à la présence de l'avocat dès la garde à vue -.

Ce livre est le procès du procès, de l'enquête et de l'instruction. Comment déforme-t-on les faits, comment les témoignages sont fragiles et changeants et comment les recherches complémentaires tournent court à partir de la conviction de criminalité de celui qui a avoué. Qu'en est-il de l'homme au pull-over rouge ?
Ce livre est aussi l'histoire d'un homme qui ne "colle" pas avec les faits, décrit comme intelligent mais qui s'est pris les pieds dans le tapis si près d'une guillotine.
Gilles Perrault chronique au plus près les faits et la narration est passionnante. Tous les éléments sont en place pour la nouvelle plaidoirie.

300 pages plus loin, il est innocent !...
Mais le crime de Patrick Henry est en fond de procès, la foule est oppressante contre les assassins d'enfants, "la France a peur" et celui qui a "tiré le gros lot du malheur sans avoir pris de billet" sera l'antépénultième guillotiné. Edifiant !
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Un excellent livre retraçant l'affaire qui a défrayé la chronique à la fin des années 70.
Gilles Perrault nous livre un état des lieux redoutable de précision. Je n'étais pas née lorsque cette affaire a éclaté mais j'ai eu l'impression de la vivre en temps réel tant le récit est documenté, chaque détail fouillé, tourné et retourné pour ne rien laisser passer. Un travail de fourmi qui malheureusement laisse peu d'espoir puisque la fin sera celle que Christian Ranucci a connu.
En m'extirpant de la tentation de donner une conclusion personnelle (c'est lui, c'est pas lui) et avec du recul, Christian Ranucci aura tout de même joué de malchance du début jusqu'à la fin. le coup de téléphone accordant sa grâce aurait pu être passé si une autre affaire n'avait pas éclaté au même moment...
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La terrible histoire de Christian Ranucci, accusé d'avoir kidnappé et tué une petite fille en 1974, emprisonné, puis guillotiné en 1976, alors qu'il était très certainement innocent.
Ce livre retrace son histoire, depuis la disparition de la fillette, en passant par son interrogatoire, puis son procès, baclé, où la plupart des témoins importants seront écartés ainsi que toutes les preuves de son innocence, jusqu'à sa mise à mort en juillet 1976.
Toute cette enquête est baclée, menée au pas de charge par une juge d'instruction qui ne pense qu'à boucler cette affaire bien embêtante qui tombe en même temps qu'une autre affaire sordide de tueur d'enfant : celle de Patrick Henry.
Amalgame sera fait avec ce vrai tueur. D'autant plus que, Ranucci, personnage étrange et antipathique aux yeux de l'opinion publique, très influente à l'époque, sera passé aux aveux lors de sa garde à vue... pour se rétracter quelques jours plus tard, accusant la pression policière.
Etrange et terrible affaire donc, qui se termine très mal, car seul Giscard d'Estaing, président de l'époque, aurait pu le sauver par sa Grâce présidentielle, qu'il lui refusera.
Patrick Henry, véritable tueur lui, ne sera pas exécuté grâce à un certain Badinter...
Ce livre est un classique du genre : le récit documentaire journalistique.
Il fit grand bruit à l'époque de sa sortie, les gens étant toujours divisés quant à son innocence...

Adapté brillamment et sobrement au cinéma en 1979 par Michel Drach.
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J'avais vu le reportage sur Christian Ranucci à Faites entrer l'accusé.. et j'avais trouvé cette histoire passionnante. Si bien que, quand j'ai vu qu'il existait un bouquin sur le sujet, je l'ai ajouté à ma PAL.. La lecture fut tout aussi passionnante que le reportage. Et même plus... j'ai eu l'impression que le sujet était traité beaucoup plus en profondeur... J'ai appris beaucoup plus d'éléments et je dois dire que mon opinion sur lu culpabilité de Ranucci en a pris un coup... Je ressors de cette lecture encore plus mitigé. Difficile pour moi de trancher... Je n'aurai pas aimé être à la place des jurés... Mais ce livre me conforte dans mon opinion sur la peine de mort. Je suis complétement contre... Ce livre démontre que nous sommes à jamais complétement certain... Une lecture passionnante...
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Ce livre reprend une des affaires judiciaires les plus controversées du XXe siècle, l'affaire Ranucci. En juin 1974, une petite fille de huit ans, Marie-Dolorès Rambla, est enlevée à Marseille alors qu'elle jouait avec son petit frère, au pied de la cité où elle vivait. Son corps sera retrouvé deux jours plus tard, lardé de coups de couteau. Un homme sera arrêté, Christian Ranucci. Condamné à la peine de mort par la cour d'assises d'Aix-en-Provence, il sera guillotiné le 28 juillet 1978.
Cette affaire, intervenue dans un contexte social et politique particulier, à savoir la disparition et l'assassinat d'enfants et le débat sur la peine de mort, a déchaîné les passions. Bien des années plus tard, un doute subsiste : Ranucci était-il coupable ou innocent ?

Gilles Perrault fait partie de ceux qui croient à l'innocence de Ranucci. Son livre, paru deux ans après l'exécution de Ranucci, est également un manifeste contre la peine de mort dont l'abolition sera prononcée en 1981. L'auteur tend donc à démontrer que Ranucci était innocent en soulignant une enquête et une instruction bâclées, des contradictions dans les témoignages et la présence centrale d'un pull-over rouge, retrouvé non loin de la scène de crime et appartenant selon des témoins à un homme qui rôdait autour d'enfants dans la cité de Marseille.

Lorsque je me suis plongée dans la lecture de ce livre, je n'avais aucun parti pris. Ranucci était-il coupable ou innocent, je n'en savais rien mais pour me faire ma propre opinion, j'étais déterminée à lire les deux thèses, tout comme cela se passerait dans un procès. Pour ne pas être influencée, j'ai commencé par la thèse de l'innocence. Titulaire d'un Master 2 de droit pénal et de sciences criminelles, c'est donc avec un regard de juriste que j'ai parcouru “Le Pull-Over rouge”. Et je dois dire que je suis sortie abasourdie de ma lecture. Comment peut-on croire à des arguments aussi peu crédibles et aussi creux ?? Tout le long du livre, l'auteur se contente de remettre en cause la forme et n'aborde que très peu le fond, c'est-à-dire les faits. Il se lance dans une vaste opération de remise en cause d'absolument tous les protagonistes de la partie adverse : policiers, magistrats, experts, comme s'il s'agissait d'un vaste complot contre Ranucci, pauvre victime de terribles coïncidences et de la force du destin. Certes, le climat de l'époque était peu propice à la sérénité de la Justice et des raisons politiques sont intervenues, principalement sur le prononcé de la peine et surtout concernant la grâce présidentielle mais de là à remettre systématiquement en cause le professionnalisme des différents intervenants, je trouve cela révoltant. Et non seulement, il remet en cause leur professionnalisme, mais en plus de cela, il spécule sur ce qu'aurait été leur attitude si Ranucci s'était comporté de telle façon ou avait dit telle chose, un comportement assez inacceptable car relevant de l'imaginaire et non des faits concrets. Ces agissements ont d'ailleurs valu à Gilles Perrault une condamnation pour diffamation.

Lorsque l'auteur aborde enfin les faits, ce qui peut tenir en quelques pages, les trois quarts du livre étant du remplissage et n'apportant aucune pierre à l'édifice de la défense, il les remet en cause quand cela l'arrange et utilise ces mêmes faits lorsqu'il en a besoin mais curieusement épurés de tous les éléments compromettants, attitude qu'il dénonce précisément en ce qui concerne la partie adverse.
En ce qui concerne les éléments les plus accablants pour Ranucci, à savoir le couteau ensanglanté retrouvé à l'endroit qu'il a indiqué précisément et le plan du lieu de l'enlèvement qu'il a spontanément dessiné, on sent que l'auteur coince. En effet, comment un innocent peut-il indiquer où se trouve l'arme du crime, qui lui appartient qui plus est et qui est couvert du sang du même groupe sanguin de la victime mais aussi de celui de Ranucci sauf qu'il ne présentait aucune blessure dont aurait pu provenir le sang ?

Je passe sur les nombreuses autres contradictions de l'auteur qui m'ont souvent contraintes à relire en vain certains passages pour comprendre comment il parvenait à ses conclusions pour passer directement à son hypothèse finale, qui est pour moi le summum de toutes ses aberrations.

Un des éléments essentiels du dossier est un accident de la circulation à un carrefour situé à 25 km de Marseille. Il s'agit d'un accrochage entre le véhicule d'un couple, les Martinez et de celui de Ranucci, une Peugeot 304 immatriculée 1369 SG 06 qui venait de la direction de Marseille. Ranucci a toujours reconnu cet accident et être reparti dans la direction d'où il venait, sans s'arrêter, commettant ainsi un délit de fuite.
Un autre couple d'automobilistes qui passait par là, les Aubert, se sont lancés à sa poursuite. Lorsqu'ils l'ont rattrapé, ils ont témoigné l'avoir vu entraîner un enfant sur un talus et disparaître dans les broussailles. Comme Ranucci ne faisait pas mine de revenir, les Aubert ont relevé la plaque d'immatriculation pour la donner aux Martinez.

Après cet épisode arrive celui de la champignonnière où la voiture de Ranucci s'est embourbé tout au fond d'une galerie sinueuse. C'est aussi sur le chemin qui y mène que Ranucci s'est débarrassé de son couteau en l'enfonçant dans un tas de tourbe. C'est aussi là qu'a été retrouvé le fameux pull-over rouge, dans la galerie, derrière des planches.
Ranucci a également toujours reconnu ces faits, sa présence dans la champignonnière, comment il s'était débarrassé de son couteau et comment il a eu besoin d'aide pour dégager sa voiture. En revanche, il a toujours nié posséder de pull-over rouge.

Selon la théorie pour le moins surréaliste de Gilles Perrault, il y aurait eu comme par magie une substitution de personnages entre le moment de l'accident et celui où les Aubert ont rattrapé le fuyard. le “vrai” meurtrier selon l'auteur, l'homme au pull-over rouge, serait l'homme qu'ont vu les Aubert. Ce dernier serait tombé après son crime sur Ranucci, effondré au volant de sa voiture et comateux suite à l'accident et à la nuit de beuverie à laquelle il s'était livré la veille. Saisissant sa chance, il serait monté dans la Peugeot à la place de Ranucci, l'aurait conduit dans la champignonnière et aurait procédé à diverses manoeuvres pour le faire accuser. C'est complètement absurde car :
- il est avéré que c'est Ranucci au volant de sa Peugeot 304 qui a eu l'accident au carrefour. Il le reconnaît lui-même et l'a toujours confirmé ;
- ce dernier était poursuivi par les Aubert, le temps que ces derniers le rattrapent, c'est devenu l'homme au pull-over rouge dans une autre voiture, non accidentée alors que la plaque relevée par les Aubert lorsqu'ils sont arrivés à sa hauteur était celle de la Peugeot 304 de Ranucci, la 1369 SG 06 ;
- ensuite, après son crime, l'homme au pull-over rouge aurait tranquillement conduit un Ranucci évanoui dans la champignonnière et aurait procédé à toutes les manoeuvres pour l'accuser en dépit de ce qu'affirme et réaffirme Ranucci dans ses aveux.

N'importe qui avec un minimum de bon sens peut comprendre que ce n'est pas sérieux. Encore une fois, comme il en a l'habitude tout au long du livre, Gilles Perrault déforme la réalité et tord les rouages de la procédure pénale pour les faire coller à sa théorie. En refermant ce livre, j'ai eu l'impression que tout cela n'était qu'une vaste fumisterie sans la moindre cohérence. Il y a d'ailleurs une question essentielle à se poser avant de se baser sur un document, celle des sources. Il se trouve que Gilles Perrault n'a jamais eu accès au dossier et qu'il ne s'est basé que sur les différents articles de journalistes qu'il a soigneusement sélectionnés car de nombreux articles de presse comportaient un paquet de variations et d'erreurs d'un journal à l'autre.
En définitive, je n'ai pas été convaincue par ses arguments et donc de l'innocence de Ranucci. Il me reste donc à lire la thèse adverse, celle de Gérard Bouladou dans “Affaire Ranucci : Autopsie d'une imposture” pour voir si elle me convainc mieux.

Qu'on adhère ou non à la théorie de l'auteur, sur la forme, c'est un livre qui se lit très rapidement, aussi fluide qu'un roman. Mais c'est peut-être cela son défaut, relever d'avantage du roman que de la réalité...


Lien : http://serial-reader.over-bl..
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Ce livre rapporte des faits qui se sont déroulés en 1974. Christian Ranucci est accusé d'avoir assassiné une fillette, est jugé, condamné à mort et exécuté au court de l'été 1976. Il sera le dernier condamné à mort en France avant que Mitterrand n'arrive au pouvoir en 1981 et n'abolisse la peine de mort. Ce livre, écrit par Gilles Perrault, reproduit dans ce livre une description du crime tel qu'il a «été reconstitué, l'accusation de Christian Ranucci, son procès, sa condamnation et enfin son exécution.
Une chose est sûre, vous ne pourrez pas sortir indemne après avoir lu ce livre et vous ne vous sentirez pas rassuré car si il y a bien une chose dont Gilles Perrault est persuadé, c'est que Christian Ranucci est innocent. Il démontre dans ce livre toutes les incohérences qu'il y a eu au cours du procès et essaie d'être toujours au plus près de la vérité. La France aurait-elle commis une erreur irréparable en condamnant à mort un jeune homme qui était peut-être innocent ? À vous d'en juger...
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J'ai lu ce livre à l'âge de 14 ans... Ce fut une révélation pour moi !
Non seulement j'ai été convaincue de l'inadéquation dans une société démocratique moderne de l'application de la peine de mort, mais j'ai fait choix, à ce moment-là, des études que j'allais entamer et du métier que je voulais faire...
A ce jour, je ne l'ai pas relu... Mais il faudra vraiment que je le fasse à la lumière de l'expérience que j'ai aujourd'hui acquise.
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Il n'y a encore pas longtemps de cela, on m'aurait demandé : - Tu connais l'histoire du pull over rouge ? J'aurais peut-être répondu "C'est pas une vieille histoire de meurtre ?" mais ma connaissance du sujet se serait sûrement arrêtée là.
Mais maintenant que j'ai lu le pull over rouge, je suis presque intraitable sur le sujet, car ce livre écrit par Gilles Perrault cherche à prouver l'innocence de Christian Ranucci, et cela reste à voir. J'ai terminé ce livre, et pour moi, le doute reste et restera, car certains faits restent quand même très suspicieux, par exemple, les aveux de Christian Ranucci, le fait qu'il dise aux enquêteurs où l'arme a été cachée et quelle type d'arme il a utilisé. Gilles Perrault nous dresse un scénario qui pourrait faire penser à un livre policier avec une fin inattendue, mais qui a raison ? Seul Christian Ranucci et éventuellement "le véritable assassin" si ce n'est pas Christian Ranucci ont pu le savoir.
Je ne suis pas partisane de la peine de mort (surtout la guillotine, quelle atrocité que de procéder au lâcher de la lame et au ramassage du corps et de la tête séparés, il y a vraiment des métiers étranges), mais dans ce style d'affaire où apparemment un doute a quand même un existé, j'aurais plutôt plaider pour une condamnation à perpétuité. Pour moi, la peine de mort aurait dû être maintenue pour des affaires vraiment avérées et sordides, mais par contre la mise à mort aurait dû être plus "propre".
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" le pull-over rouge" relate l'histoire d'un d'un fait divers qui a marqué les esprits, celui du meurtre sauvage d'une petite fille, et de l'arrestation et de la condamnation à mort d'un jeune niçois.
Sur cette affaire très médiatisée, chacun a son avis et Gilles Perrault le premier.
Ce livre est bien écrit, les recherches sont poussées, le style journalistique agréable à lire.
Cependant, le livre est clairement en faveur d'une erreur judiciaire, on y trouve des informations sur l'enquête, certes, mais tout est tourné en faveur de l'innocence de Ranucci.
Si vous voulez en apprendre plus sur l'enquête et vous forger une opinion par vous même, je vous conseille de trouver un autre ouvrage ou de visionner certains documentaire sur le sujet, parce qu'après avoir lu " le pull-over" rouge, vous serez convaincu de l'innocence du jeune homme.

Le pull-over reste un livre documentaire très intéressant, j'ai apprécié la passion qui y a mit l'auteur, notamment dans la description des actions mais aussi dans l'histoire des personnages, L'auteur nous décrit avec tendresse un jeune homme qui c'est certainement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment,tout en contant avec émotion l'histoire d'une petite fille dont on a arraché la vie bien trop tôt;

Avec ce livre, Perrault nous livre son aversion non seulement pour les erreurs judiciaires, mais aussi pour la peine capitale et le climat populaire hostile à la vie d'un homme.
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