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Chef de l'Orchestre rouge, le plus important réseau du service de renseignements soviétique durant la Seconde Guerre mondiale, connu de la Gestapo sous le nom de Jean Gilbert, fiché à la Sûreté française sous le pseudonyme de Dom, codé par les Soviétiques sous celui de Otto, Léopold Trepper est mort à soixante-dix-sept ans à Jérusalem le 19 janvier 1982. c'est son histoire et celle du réseau que nous restitue Gilles Perrault dans ce témoignage historique. Quelques longueurs dans le récit, on se perd parfois dans les descriptions mais cela reste un monument de la littérature de la seconde guerre mondiale du point de vue russo-germanique même si la plupart de l'action se déroule en Europe de l'Ouest..
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L'U.R.S.S. mise en spectatrice d'un conflit qu'elle voulait gérée avec tant de déterminations, qui lui est dérobée par celle qui devait être son alliée, l'Allemagne.

Qu'à cela ne tienne, si l'on ne peut obtenir d'une façon, on l'obtiendra d'une autre et de manière plus efficace, plus pernicieuse.

Un général des Renseignements Militaires, un homme dévoué à la cause. Ne reste plus qu'à recruter, mettre en place, développer et agir.

Cela donnera ce que la gestapo appellera l'Orchestre Rouge, du fait de sa conviction politique initiale.

Ouvrage intéressant à connaître et découvrir pour apercevoir un autre visage d'un événement majeur du vingtième siècle trop souvent orienté dans la même direction.
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J'ai envie de vous faire partager mon enthousiasme pour le livre de Gilles Perrault intitulé "l'orchestre rouge". Livre paru en 1968 , qui a eu un énorme succès, parait-il, qui m'avait alors complètement échappé. On se souvient surtout du "pullover rouge" ce livre sur le cas tragique de ce condamné à mort accusé du meurtre d'une fillette, le dernier condamné guillottiné, dont la culpabilité n'a pas été réellement établie. Un livre qui a fortement contribué auprès de l'opinion publique à l'abolition de cette peine d'un autre âge.

"L'orchestre rouge " rassemble une documentation historique absolument remarquable. Gilles Perrault a dû compulser un nombre d'archives incroyable, et ce dans différentes langues et différents pays. L'orchestre rouge désigne le plus grand réseau d'espionnage de la 2ème guerre mondiale, dont l'activité a eu un impact essentiel sur l'issue de la guerre et le sort des belligérants. Il donne une image inhabituelle de l'histoire, qui prend pour le lecteur une profondeur et un mystère insoupçonnables, peu mise en évidence dans la version historique officielle. Les faits de guerre, apprend-on, ont été amenés ou retardés par cette guerre secrète menée par les hauts commandements à la lumière des informations vraies ou fausses transmises par les espions des 2 camps.



Le fil directeur du livre est la vie de Leopold Trepper, communiste polonais travaillant comme espion à la solde de l'union soviétique, contre l'allemagne nazie. Une vie comme un roman, avec des rebondissements ahurissants, la réalité dépassant la fiction.

Un des chapitres les plus interessants du livre concerne l'histoire d'une branche berlinoise de la résistance au nazisme, dont les membres faisaient partie de l'orchestre rouge ou du moins travaillaient pour certains d'entre eux pour ce réseau d'espionnage. Mais les frontières entre les différents groupes de résistance n'étaient pas si nettement délimitées. C'est en partie la Gestapo qui a classé tous ces résistants sous l'étiquette "orchestre rouge" afin de décrédibiliser la résistance en la réduisant à du bolchévisme, moins dangereux qu'une résistance au régime nazi en lui-même.
Lien : http://www.chant.chevalier@w..
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Avec "L'Orchestre rouge", Gilles Perrault s'est attelé à une vaste tâche : celle de sortir de l'ombre des héros que l'on a préféré laissé dans l'anonymat, dont les actes ont été passés sous silence, parce qu'ils relèvent d'un domaine ultra-secret et compromettant, celui du renseignement.

Le réseau d'espionnage soviétique de L'Orchestre rouge, qui sévit dès l'aube de la seconde guerre mondiale, fut ainsi baptisé par ceux qui se sont acharnés à le combattre, les services de contre-espionnage de la Wehrmacht et des SS. Cette organisation, constituée d'amateurs, sut réunir les vertus d'un réseau de résistance et les qualités habituelles aux professionnels, amalgame dont est né un chef d'oeuvre du renseignement.
Elle dépassa tout ce qui était connu jusqu'alors en terme d'effectifs, de surface géographique, et de résultats obtenus, utilisant des techniques inédites en matière de cloisonnement, jouant avec habileté des couvertures commerciales, recrutant ses sources au sommet du dispositif ennemi.

A sa tête, un organisateur hors pair, le seul à avoir une vision d'ensemble de la gigantesque toile d'araignée qu'il a élaborée : Léopold Trepper... et derrière lui, des ouvriers et des femmes du monde, des militaires et des étudiants, des aristocrates russes et allemands, des belges, des polonais, des français, des communistes et des réactionnaires, tous unis dans un même but : combattre les nazis.
Des hommes et des femmes au coeur de l'action, les uns connaissant rarement l'existence des autres.
Des amateurs, donc, qui risquent pire que la mort : la torture, et qui ne doivent compter sur aucune gloire ou reconnaissance, car le corollaire de la qualité d'espion est d'inspirer la défiance, même aux yeux de ceux qui les utilisent (il y a toujours un risque que l'agent soit double...).
Des individus qui, contrairement aux professionnels qui font passer prudence et efficacité avant sentiments et idéalisme, atteignent "les sommets de l'héroïsme ou les abîmes de la félonie".

"Ce livre est donc un pari. Il est possible que ce pari soit perdu d'avance, car si les récits d'espionnage ont à ce point recours à la technique romanesque, c'est peut-être que ce procédé est indispensable pour faire le récit vivant".

D'emblée, puis de façon sporadique au cours du récit, Gilles Perrault explique son travail et notamment les difficultés qui y furent liées, de par la nature même de ses recherches. Par définition, le monde de l'espionnage est un monde de tromperie, un univers clandestin, dont les secrets sont jalousement gardés. Récolter des informations, cerner au mieux la personnalité des acteurs du réseau et de leurs opposants représentent par conséquent une gageure.
Il évoque son implication (à vouloir faire revivre tous ces personnages, il finit par être obsédé par eux) tout en insistant sur le fait qu'il a voulu être le plus fidèle possible à la réalité, du moins telle qu'elle se dessine par l'intermédiaire des archives, des témoignages qu'il a pu recueillir. Il a voulu éviter l'extrapolation, la "romancialisation", au risque de rendre son récit moins captivant...

Et pourtant, j'ai personnellement trouvé "L'Orchestre rouge" aussi passionnant qu'un roman.

Il s'y produit des hasards improbables (pendant des mois, des acteurs du contre-espionnage allemand et de l'espionnage soviétique vont sans le savoir, cohabiter sur le même palier), il s'y commet des erreurs à peine croyables, des imprudences que l'on qualifieraient, dans un roman, d'invraisemblables...
Ensuite, derrière l'histoire d'espionnage, il y a tous ces portraits d'hommes et de femmes différents par leurs origines, leurs motivations, leurs personnalités, auxquels le lecteur s'attache irrémédiablement, avec comme figure de proue le grand Trepper, ombre insaisissable dont l'humanité se dessine peu à peu, sous la forme de l'importance qu'il accorde à la vie de ses recrues, de son incroyable intuition, de ses frustrations, lorsqu'il constate par exemple que "le Centre", à Moscou, ne prend pas au sérieux certaines des informations dont il lui rend compte.
Et puis, quel autre sujet génère autant de suspense et de mystère que celui de l'espionnage ? Il n'est pas nécessaire d'inventer... La richesse des informations récoltées par l'auteur suffisent à nous donner toute la mesure de la complexité et du caractère mystérieux des événements décrits.
D'autant plus que comme le souligne Gilles Perrault, nous n'aurons jamais aucune certitude sur les détails de la fresque, dans l'impossibilité que serait quiconque à appréhender la totalité de l'inextricable écheveau constitué des manipulations des uns, des faux semblants des autres...

Monsieur Perrault, vous avez gagné votre pari !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Dans ce livre, paru en 1968 et qui a eu un énorme succès, Gilles Perrault nous raconte l'histoire de l'Orchestre rouge, le plus important réseau des services de renseignements soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale et celle de plusieurs de ces membres, dont surtout son chef, Léopold Trepper, connu de la Gestapo sous le nom de Jean Gilbert, de la Sûreté française sous le pseudonyme de Dom, codé par les Soviétiques sous celui d'Otto.
Pour situer le personnage : Léopold Trepper est juif, né en Pologne, il devient communiste, a des ennuis avec la police, et finit par émigrer en Palestine avec l'aide d'une organisation sioniste anticommuniste américaine. Nous ne sommes alors qu'en 1928...
Un des chapitres les plus intéressants du livre concerne l'histoire peu connue de la résistance berlinoise au nazisme, dont certains membres travaillaient pour ce réseau d'espionnage.
Il y a énormément de personnages qui ne se connaissent pas tous, si bien que l'on se perd parfois dans les événements, mais cela reste fascinant. Dans les derniers chapitres on perd aussi un peu le fil en raison de la taille des notes de bas de page (il y en a au moins une qui dépasse la moitié de la page !). Gilles Perrault a de bons talents de conteur, il sait nous captiver et j'ai continué à lire même quand j'étais un peu perdue (quitte à revenir en arrière si nécessaire, souvent pour des broutilles).
Il semble que depuis, un historien, Guillaume Bourgeois, ait démontré que toute cette histoire était fausse. Je ne l'ai pas lu, mais une chose me gêne : si comme le dit cet historien Léopold Trepper avait été condamné en URSS pour haute trahison, je doute fort qu'il ait été encore vivant dix ans plus tard pour être réhabilité. Il n'a pas été condamné pour ses actions pendant la guerre, rien que ses liens avec Berzine, fusillé en 1938 lors de la grande purge stalinienne et la disgrâce des services qui l'employaient suffisent à expliquer sa condamnation, d'où sa réhabilitation en 1955. Kent, condamné pour trahison, n'a sauvé sa peau que parce qu'il avait ramené avec lui des membres des services d'espionnage allemands (réhabilité lui aussi mais seulement en 1990). J'ai aussi du mal à croire que Léopold Trepper ait réussi une telle mystification, alors qu'il y avait des témoins encore vivants, à bâtir une légende convaincante pour l'URSS, pour Israël, ainsi que pour gagner un procès en diffamation en 1972 contre le chef de la DST. Cela me semble un tour de force impossible, encore plus tordu. Et qu'en 2015 on puisse démontrer que c'est du flan ??? de toute façon, c'était passablement tordu et compliqué.
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Beau zoom sur un épisode de la guerre que j'ignorais......
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J'ai un gros problème avec les livres de Gilles Perrault . En effet cet auteur prenait énormément de liberté avec la vérité historique que ce soit dans ce livre ou dans "Le pullover rouge" par exemple.
Peut-être a-t-il été abusé de bonne foi par les propos tenus par Leopold Trepper qui enjoliva tellement son histoire et qui berna l'opinion pendant de longues années mais la suffisance et la condescendance affichées par Perrault face à ses contradicteurs lors de débats télévisés ne plaide pas en sa faveur .
Ceci dit ce livre se lit comme un bon livre d'espionnage comme John le Carré savait si bien le faire mais certainement pas comme un livre relatant un fait historique avéré.
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Ce livre me laisse perplexe : à lire Gilles Perrault, Trepper est un génie, mais j'ai cherché d'autres informations sur lui et j'ai vu que les avis divergent. Certains historiens l'accusent d'avoir livré des membres de son réseau de d'être un imposteur. Perrault lui-même fournit certaines explications en disant bien que ce sont des hypothèses.

Pour en revenir au livre, il est extrêmement détaillé, l'auteur a fait un travail de recherche formidable pour écrire cet ouvrage. Mais ça a un inconvénient, c'est qu'on se perd dans les détails et la lecture devient fastidieuse. J'ai lu certaines parties en diagonale pour ne pas me noyer dans les détails. Je lui reproche aussi un manque de clarté parfois, lorsqu'on lit un témoignage sans être certain de qui parle.

On apprend beaucoup à la lecture de ce livre. Sur la vie de Léopold Trepper bien sûr, mais pas seulement. On y voit le fonctionnement d'un réseau d'espionnage en général, les méthodes utilisées pour le codage des messages, la fixation des rendez-vous clandestins, toute la vie quotidienne des agents vivant en milieu hostile.
On découvre aussi le fonctionnement du contre-espionnage allemand, l'Abwehr. J'ai été surpris de voir qu'ils interrogeaient leurs prisonniers en douceur (au contraire des brutes de la Gestapo), pas seulement par humanité, mais parce que leur but était de les retourner et de les utiliser pour communiquer de fausses informations à leurs correspondants étrangers. le prisonnier acceptait souvent pour éviter d'être torturé, et essayait à son tour de doubler ses adversaires en laissant un message subliminal qui indiquait qu'il écrivait sous la contrainte. En fait c'était un jeu de dupes auquel se livraient les services ennemis, chacun essayant d'intoxiquer l'autre.

Mais c'est encore plus compliqué : l'Abwehr explique à Trepper, qui en est bien conscient, que s'il fait savoir aux Russes qu'il est prisonnier, il sera condamné à mort par Moscou. Et oui, on découvre aussi la cruauté de la politique soviétique envers ses propres fidèles, résultat d'un pays vivant dans la paranoïa de son leader et la mémoire récente des purges staliniennes. Ne pas oublier que tous les soldats Russes faits prisonniers par les Allemands ont été envoyés au Gulag à leur retour.
Pour continuer dans ces conditions, Trepper devait être vraiment motivé, d'autant plus que certains de ses messages n'étaient pas pris au sérieux par les Russes. Ainsi l'annonce de l'invasion imminente de l'URSS (opération Barbarosa) avait été prévue par Trepper et d'autres espions en poste à l'étranger, mais Staline n'en a absolument pas tenu compte.

Pour complexifier encore le tout, on ajoute la rivalité entre les différents services allemands, Abwehr et Gestapo principalement, ainsi que l'idée que l'Allemagne ne pouvait s'en sortir sur deux fronts, et qu'il lui fallait faire la paix sur l'un d'entre eux. Les Soviétiques avaient peur que Hitler fasse la paix à l'Ouest pour envoyer toutes leurs forces sur eux, et les Anglais avaient peur d'une paix séparée entre les anciens partenaires du pacte germano-soviétique. Quant aux Allemands, ils commençaient à sentir le vent en train de tourner, et certains pensaient à leur avenir personnel.

Une fois prisonnier, Trepper doit tenir compte de toutes ces données pour envoyer les messages qui conviennent à Moscou, tout en faisant croire à ses geôliers que ces mêmes messages servaient leur cause.

A la fin de la guerre Trepper regagne l'URSS où il fût envoyé dans la sinistre prison de la Loubianka. On le libéra au bout de dix ans en lui disant qu'on n'avait rien à lui reprocher. Cette injustice fait dire à Gilles Perrault que "Il fut d'entre tous celui qui paya le prix le plus lourd, celui qui fut blessé par les siens quand les autres n'avaient été tués que par l'ennemi."
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