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Citations sur Les faibles et les forts (33)

Après l’abolition, la répression du corps noir a continué et l’interdiction d’entrer dans l’eau en faisait partie. L’eau est un lieu de promiscuité, de regards, de frôlements, c’est un lieu où l’on se déshabille, où les uniformes et les mensonges tombent, c’est un lieu de nudité, de vérité, et donc de sexualité. Il a fallu du temps pour mélanger hommes et femmes dans l’eau et nous y sommes parvenus, mais il a été impossible de mélanger Noirs et Blancs. Car le Noir aurait pu apparaître pour ce qu’il est : un homme.
(page 124)
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Nous étions promis à la classe moyenne, moyenne, c'est déjà haut quand on est tout en bas.
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Ma ville en ruine et moi, on se ressemble, on est deux vieilles mal en point, on suffoque en août et on grelotte en hiver, on a les mêmes souvenirs, les mêmes fantômes, la même nostalgie, on a cru trouver de l'or, connu la folie des grandeurs et des cadences infernales, ici Ford, General Motors et Chrysler ont dicté la taille du capot et des routes, ici a été calibré le rêve américain, ici la fièvre des modernes fomentait les cancers des maris, hommes-machines soudés à l'usine douze heures par jour et brisés lorsqu'ils rentraient chez eux, mais jamais nous ne l'avouerons, ma ville en ruine et moi, nous sommes trop fières. Et moi, plus que ma mère, plus que ma fille, j'ai pu me poser quelque part, c'était au coin de Cochrane et Butternut Street à Detroit, et j'y habite encore.
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Ce pays, c’est des voitures avec des gens dedans, on leur a laissé croire qu’il suffisait de rouler pour être bien. Nous roulons. Ou plutôt, ils roulent et je les suis au pays des ramasseurs de coton, des fleurs blanches et des rêves d’évasion. Je suis de passage. Pas d’ici. Pas du Sud.
(page 49)
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Il scintille, le fleuve, surtout le soir quand les phares sont braqués sur lui, il prend des airs de majesté, mais il est poisseux, il n’est qu’eaux usées par les hommes, leurs bateaux, leurs usines, leurs maisons, leurs caniveaux, leurs chiottes. Leurs pensées les plus sales sont dans le fleuve, il a tout absorbé. Si c’est un monstre, il s’est laissé domestiquer. S’il avale nos enfants, c’est qu’on le lui apprit.
(page 149)
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C’est que j’aimais avant tout dans cette musique, ce pouvoir qu’elle avait de divertir mes parents. Le temps de quelques morceaux, leurs corps étaient moins raides, leurs épaules descendaient de quelques centimètres, ils souriaient et s’ils fermaient les yeux, ce n’était pas comme à l’église, c’était autre chose, un moment d’abandon qui laissait entrevoir en eux une zone secrète et interdite, le plaisir.
(page 62)
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Il ne s’était pas écoulé dix minutes après le départ des flics qu’elle te voyait en soldat, mais il ne faut pas que tu y ailles, il y a trop de guerres qui se préparent, des guerres pour rien, qui ne feront pas de toi un homme mais l’ombre d’un homme.
(page 14)
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Finalement les colères de Mamy Lee sont un peu comme les tempêtes de la région. La maison tremble fort, pourtant au matin, le toit a tenu. Alors on regarde le ciel, les derniers nuages à la traîne et on se dit qu’on l’a échappé belle. Je préfère les colères de Mamy Lee aux tempêtes. Je suis plus habitué.
(page 29)
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Papa Bell, c'était le plus grand joueur des Negro Leagues au base-ball, mon père disait que ce type-là, s'il sortait de son lit et allait éteindre la lumière de sa chambre, il était de retour sous ses couvertures avant même qu'il fasse noir.
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Monsieur, le poids de ces enfants, la taille de leurs biceps, la longueur et la largeur de la rivière où ils se baignaient, n'ont aucune importance. Il suffisait de leur apprendre à nager pour qu'ils nagent. Ce qui pèse lourd, c'est la peur.
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