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EAN : 9782070348985
144 pages
Gallimard (11/06/2009)
3.93/5   59 notes
Résumé :
" J'ai pensé dire quelques mots. Mais je n'ai pas pu, j'ai, bafouillé des remerciements, rien de plus. Le docteur Gachet s'en est chargé. Il pleurait, lui aussi. Il a dit l'essentiel. Que tu étais un homme honnête, un grand artiste, qu'il n'y avait que deux buts à ta vie, l'humanité et l'art. Et que c'est l'art que tu chérissais au-dessus de tout, qui te ferait vivre encore. Moi, simple marchand des peintres morts et trop peu des vivants, je ne sais rien de ce présa... >Voir plus
Que lire après C'était mon frère... : Théo et Vincent van GoghVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Acquis en 2017 - lu en avril 2019

"Qu'est-ce donc qui me lie à mon frère, au point que je ne puisse aller sans lui ?
Nous n'étions pas des jumeaux, nous étions même incapables de vivre entre les mêmes murs ! (...) Mais sans lui à portée de mots, je perds l'équilibre. Une moitié de moi est vide." (p. 78)

J'ai acquis en livre de poche ce texte attractif... m'intéressant depuis presque toujours à Van Gogh; l'astuce narrative de Edith Perrignon de narrer la vie de Vincent par la bouche de Théo... m'a intriguée...

J'ai eu l'occasion d'apprécier la plume très fluide et poétique de cette auteure par sa collaboration avec Gérard Garouste dans le récit de son parcours "L'Intranquille" puis en seul nom, "Victor Hugo vient de mourir"...

"À cette première exposition de Vincent, on ne chemine pas de toile en toile, en observant là les courbes et les grâces féminines, là les harmonies de gris, les subtilités du ciel, ici le puits de la lumière, ou encore, la patte de l'artiste.
C'est un assaut, c'est brutal c'est bouillant comme le feu du soleil, la sève impatiente de la nature, les rêves et les émotions d'un peintre sans école dont la main était une torche, qui trouvait plus de lumière dans les yeux des hommes que dans les cathédrales."

Un petit livre émouvant...où l'on revisite autrement le parcours terrible de van Gogh, le mal-aimé, l'incompris, l'artiste absolu, exigeant et perfectionniste à l'extrême... Tant de souffrances, de solitude pour défendre "son Art"...
Même si il a eu des amis fidèles , présents et admiratifs comme Emile Bernard, Camille Pissaro, Toulouse-Lautrec...


Subsiste ce chemin d'épines, encore et encore... Et cette fusion unique entre les deux frères; le cadet protégeant, soutenant de toutes les manières, son aîné... Il ne résistera malheureusement pas à la mort de Vincent; il survivra péniblement 6 mois...et mourra dans un état pitoyable, l'esprit et le corps absents, complètement abîmés...

L'auteure s'est déplacée à Amsterdam et a pu consulter et lire des archives... dont le rapport médical de Théo... qui ne peut que laisser abasourdi, "sonné"...puisque Judith Perrignon nous adjoint des passages à la fin de son texte. Nous constatons également la confirmation des batailles de la veuve de Théo, grâce à qui un grand nombre de toiles de Vincent furent sauvées, sans omettre le travail considérable qu'elle entreprit pour faire connaître la correspondance et la plume incroyable de son beau-frère ... Ce qui permit la publication de toutes ces Lettres . ...On ne peut que l'en remercier abondamment, encore aujourd'hui et pour toutes les générations à venir...

Même si je lis grand nombre d'ouvrages [ depuis très jeune] sur Van Gogh et Théo...je reste aussi bouleversée par cette fusion et cet amour fraternel intense...que rend fort bien la plume de Judith Perrignon !!

"Un jour viendra où l'on ne distinguera plus la tombe de Vincent de celle de Théo. Un manteau de lierre les recouvrira , increvable, d'un vert sombre au pied des stèles, parfois brillant les nuits d'été, sous des étoiles très grandes. Il les enveloppera et dira pour eux : c'était mon meilleur ami, c'était mon frère". (p. 135)

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Voici un récit tout à fait délicat et touchant.

Julie Perrignon donne la parole à Théo au lendemain du décès de son frère chéri Vincent. Ces deux-là n'étaient pas jumeaux, mais très proches, au point même de se suivre dans la mort puisque Théo l'a rejoint six mois plus tard.

Voilà qui fait du monologue imaginé par l'auteure, appuyé sur des sources sûres, notamment la correspondance entre les deux frères, un récit bouleversant.

Les pensées confuses se bousculent, tambourinent dans le cerveau, elles sont désordonnées. Il est fiévreux et tourmenté on le serait à moins.

Certains lecteurs reprochent à l'auteure le manque d'intérêt, le manque d'émotion...

Moi je pense que l'immense tristesse infligée par cette perte irréparable embarque Théo dans des souvenirs afin de sanctifier la mémoire de son frère et des moments naguère partagés, que Julie Perrignon interprète avec délicatesse.
J'ai apprécié ce récit poignant.
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Théo apprend que son frère vient de mourir. Il entame alors un deuil douloureux, ayant très proche de son aîné dont il admirait profondément et ce malgré l'inimitié qu'ils entretenaient entre eux, radicalement différents en personnalités et manières de vivres. A ceci près ce frère dont il était très attaché en dépit de leurs conflits est un peintre dont il va s'acharner de le faire connaître au monde pour honorer sa mémoire : Vincent van Gogh. Car oui, Théo van Gogh le riche négociant d'art était son frère et comme lié par la tragédie du destin, il ne lui survivra pas longtemps, puisqu'il trépasse six mois pile après son suicide, victime d'une démence et de paralysie chronique qui le cloisonne à l'asile.
On connait tous le magistral peintre génial mais en proie à la folie ainsi que ses tableaux picturaux d'où le soleil provençal éclaire sur les cyprès et champs de lavandes peints avec vivacité, mais bien moins cependant son frère, qui a du vivre le sort de tous les proches d'un génie souvent dissimulé dans son ombre. Mais sans Théo qui s'évertua durant les six derniers mois à vendre les oeuvres de Vincent, jamais nous n'aurons eu connaissance de l'art magnifique de ce sublime peintre du XIXeme siècle. Judith Perrignon s'intéresse avec incandescence mêlée à une belle délicatesse à la relation fraternelle nouée entre ces deux frères qui est au paroxysme d'une manière paradoxale dans les derniers mois d'existence de Théo, qui ne parvient pas à vivre en l'absence de cet aîné qu'il aimait malgré ses étrangetés. L'autrice se base sur des sources solides puisqu'elle s'inspire non seulement des célèbres correspondances épistolaire entre les deux frères mais aussi du journal intime de Johanna l'épouse de Théo et des documents consultés aux cliniques d'où séjourna Théo à la fin de sa vie.
Vincent van Gogh vient de mourir quand le récit commence mais nous le voyons et le rencontrons à travers les souvenirs de Théo sur lui. Vincent cet un être sensible et singulier, différent de ses pairs qui ont du mal à le cerner, Théo en premier et qui préfère chercher les couleurs plutôt que de travailler. A cela, qui s'ajoute ses troubles psychiques qui le hantent souvent et qui suscitent la raillerie où la fascination de ses compères, créent bien entendu des tensions que Théo ne dissimule point dans ses correspondances mais ce frère est le seul à saisir les subtilités de l'âme du peintre et l'aidait constamment : c'est lui notamment qui lui envoie de l'argent, l'installe à Arles avant de l'emmener voir les docteurs et finalement l'interner dans les hôpitaux lors de ses crises. L'amour indéfectible et fraternel est puissant entre les deux, ressenti surtout par Théo qui nomme son premier fils Vincent et qui tente de montrer à ses semblables le sublime déployé de son frère défunt qu'on méprisait de son vivant, pour rendre hommage à son frère mais aussi pour répondre à la sourde culpabilité qui le tenaille, celui du frère qui n'a pu sauver ce dernier quand il en avait besoin. Une relation que toutes les personnes ayant eux dans leurs familles des frères et soeurs handicapées dont ils devaient particulièrement s'en occuper ne peuvent que être émus et y comprendre humainement.
Théo ressent aussi une autre responsabilité, être celui qui vend l'art et non celui qui le produit comme le faisait son frère et il cherche du coup à comprendre ce dernier, une recherche qui lui fait perdre le sens de la réalité ,terminant par les douleurs physiques à l'asile. Il y a tout ce long passage du diagnostic médical sur Théo qui est effrayant, la médecine malgré ses progrès était encore rudimentaire et impuissante et n'a pas d'autres solutions que d'envoyer croupir dans les asiles les malades, notamment quand ils subissent des troubles mentaux. Tel est le portrait de la science médicale du XIXeme siècle et surtout d'un siècle froid envers les incompris artistiques et mentaux dans sa sinistre rationalité. .
La dévotion fraternelle finira par payer puisqu'aujourd'hui le nom de van Gogh est connu dans le monde entier et que ses tableaux qui se vendaient mal voire jamais dans son vivant se vendent à des prix faramineux. Une dévotion qui reste toujours admirable, surtout que Théo sera enterré aux cotés de celui qu'il admirera toujours.
Un roman court à lire pour découvrir Van Gogh à travers son frère et comment ce dernier l'a fait connaître peu à peu dans le milieu artistique, pour s'attendrir autant que de compatir sur une forte relation fraternelle que la plupart peuvent ressentir eux aussi et sur une facette de l'art en général, à parcourir pour sa délicatesse et l'intimité tragique d'un homme dans l'ombre d'un frère dont il essaye de rendre une ultime mémoire par un beau devoir de reconnaissance artistique.
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Lecture agréable mais sans passion d'un récit ( document ?) imaginaire de la fin de vie de Théo van Gogh, appuyé par des recherches épistolaires et médicales.

Mais, en refermant le livre, ma réaction finale est mitigée et une question demeure : quelle motivation pour l'auteur à nous faire entrer dans cette fiction courte et superficielle ? Je n'ai pas senti de souffle dans cette relation fraternelle.

L'osmose des frères Van Gogh, dans la folie, et les épreuves, est certes le centre du sujet, la relation d'entraide et d'amour entre Vincent et Théo est bien présente, l'absence de l'autre et le chagrin sont perceptibles mais la forme reste un peu plate, sans véritable passion.
Peu d'informations sur la vie et les relations des deux frères, et l'artiste visionnaire reste bien peu évoqué.

J'ai pourtant beaucoup aimé la première page, rythmée par des répétitions de sons proches de la poésie.
Mais le livre se poursuit ensuite de manière brouillonne sur un mélange de sensations et de descriptions obscures, des flashs de vie aux précisions éphémères ( en dépit de très beaux portraits de femmes ) et se termine par un dossier médical d'une exactitude glaciale.

Est–ce mon amour de la peinture de l'artiste qui me laisse un peu sur ma faim?
C'est un livre que j'oublierai vite.
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Judith Perrignon s'est glissée dans la peau de Théo van Gogh à partir de la nuit où il veille son frère mourant (elle garde la thèse du suicide – forcément, puisqu'elle accompagne Théo et n'est pas là pour remettre cette « théorie » en cause – celle-ci paraît d'ailleurs tout à fait plausible sur le moment) jusqu'au jour où il est interné dans un asile psychiatrique, souffrant de démence et de paralysie progressive, sans doute des suites de la syphilis.

Théo est terrassé par la mort de Vincent, ce frère aîné qu'il n'a cessé d'aimer, de soutenir, financièrement et oralement et dont il a cherché en vain à faire reconnaître la peinture du vivant de l'artiste. Fiévreusement il continue ce combat dans les semaines qui suivent la mort de Vincent pour finalement, devant la froideur des plus grands galeristes de l'époque, organiser une exposition dans son propre appartement. Bien sûr, des peintres comme Pissarro, Toulouse-Lautrec ou le seul journaliste qui a écrit une critique enthousiaste sur les toiles de van Gogh, le soutiennent. En préparant cette expo, Théo mène une observation très intéressante sur les auto-portraits de Vincent, à qui il ressemble tant…

Mais la maladie rattrape Théo, et à partir du moment où il est rapatrié dans un asile aux Pays-Bas, Judith Perrignon laisse la place au rapport médical (bien réel) observant le comportement et les soins donnés à Théo durant ses dernières semaines. Constat froid et désolant sur un homme qui a coupé tout contact ou presque avec la réalité sensible. le livre s'achève en 1914, quand le corps de Théo est à nouveau rapatrié en France, pour reposer aux côtés de son frère dans le cimetière d'Auvers-Sur-Oise.

J'ai vraiment aimé ce témoignage d'amour fraternel, très bien écrit, très sensible, qui parle aussi du rapport à la mère, au père, à la foi et qui nous offre un regard frais sur la peinture de celui qui signait Vincent.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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critiques presse (1)
LeFigaro
07 octobre 2011
Se mettre dans la peau de Théo Van Gogh: l'exercice était périlleux, mais Judith Perrignon s'en sort à merveille. Dans ce registre, c'est l'un des plus beaux livres qu'on ait eu à lire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
À cette première exposition de Vincent, on ne chemine pas de toile en toile, en observant là les courbes et les grâces féminines, là les harmonies de gris, les subtilités du ciel, ici le puits de la lumière, ou encore, la patte de l'artiste. C'est un assaut, c'est brutal c'est bouillant comme le feu du soleil, la sève impatiente de la nature, les rêves et les émotions d'un peintre sans école dont la main était une torche, qui trouvait plus de lumière dans les yeux des hommes que dans les cathédrales.
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La peinture est un monde en soi. J'ai lu quelque part, l'année dernière, qu'écrire un livre ou faire un tableau, c'est comme avoir un enfant. Je n'ose pourtant pas m'approprier le propos. J'ai toujours trouvé que la dernière de ces trois choses était la plus naturelle et la meilleure, en admettant que le propos soit vrai, et que les trois choses soient égales.
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Tu te souviens peut-être que nous avons discuté cet été avec une sorte d'amertume, le problème des femmes. Que nous avons senti, ou cru sentir, que : la femme est la désolation du juste. Et nous étions, moi en tout cas, toi aussi peut-être, un petit peu ce monsieur le juste en question.
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J'envie les japonais, l'extrême clarté de leur travail. Le japonais dessine vite, très vite comme un éclair, c'est que ses nerfs sont plus fins, son sentiment plus simple. Tu ne peux pas étudier l'art japonais sans devenir plus gai et plus joyeux.
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J'en aurais pleuré de voir ce vieil homme [Camille Pissarro ] s'interroger encore au sujet de mon frère. J'articule quelques mots :
"J'ai mis du temps à comprendre combien il était en avance et que jamais il ne verrait les fruits de son travail, car il fallait se détacher de toute convention pour comprendre sa manière de voir le monde". (p. 87)
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Videos de Judith Perrignon (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Judith Perrignon
Judith Perrignon vous présente son ouvrage "Notre guerre civile" aux éditions Grasset.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2821193/judith-perrignon-notre-guerre-civile
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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