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Citations sur Victor Hugo vient de mourir (153)

Étrange tableau autour du lit qui prend toute la place dans la petite chambre. Ils tournent, piétinent, penchés, inquiets, ils se tiennent à deux pas du malade ou bien tout près, ils portent la marque de la tendresse qu’il leur a prodiguée ou bien celle de son autorité sur eux, et ils n’ont plus de mots aux lèvres sinon pour lui répondre quand il parle. Tous ont toujours laissé sa voix les remplir des secousses du pays, du monde. Ils restent sourds désormais aux bruits de la rue. Ils reviennent à l’échelle de leur vie, aux épreuves traversées ensemble, à tous ces drames, tous ces morts chez cet ogre qui a enterré femme et enfants, à ces longues années d’exil sur ordre de l’Histoire. La chambre est comme une presqu’île fouettée une dernière fois par les tempêtes et les fièvres d’un seul homme. Chacun mesure son souffle sur son existence.
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Car c'est dans l'enfance qu'on rencontre Hugo, il faut avoir le coeur encore tendre, des voix autour de soi qui vous parlent du monde, de ses luttes. Pour Louise (Michel), ce fut un grand-père épris de révolution et de Voltaire, il égrenait les jours épiques les larmes aux yeux, en posant sa main sur les cheveux de sa petite-fille comme pour faire descendre sa mémoire de vieil homme dans sa tête à elle. (p.62)
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Mort, cet homme-là parlera encore.
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Il était homme irrésolu qui fournissait les mots de la révolte, mais écrivait comme on recoud les hommes.
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Ce n'est pas avec des rimes, disiez-vous, qu'on détruit le vieil ordre existant, mais sans la poésie en aurait-on eu l'idée ?
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Il regarde (Lisbonne) la foule depuis la fosse jusqu'au dernier balcon, certains sont jeunes encore mais ne le savent pas, ils ont le corps, le visage et les mains comme s'ils avaient vécu le double, ils s'épuisent à l'usine la journée, exultent ici le soir, qu'ils dansent ou fomentent la révolte. Le nom du poète les met en joie, mais qu'a donc fait cet homme pour ainsi pénétrer leurs esprits ? Il les a vus, racontés, c'est vrai et ce n'est pas courant chez les gens de son rang, mais ce n'était que des mots, les ont-ils seulement lus , Il y eut toujours tant d'illettrés aux barricades comme au bagne, tant d'enfances sans tendresse ni école. Lui les a lus, tous et depuis longtemps. Il les a aimés, les aime encore, certains même il les a appris par cœur. (p; 89)
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Il savait qu'il ne devait sa grandeur qu'à la colère du proscrit, ces longues années de Guernesey où il s'était senti seul et avec tous, qu'à Jean Valjean le voleur de pain, qu'à Fantine la fille publique, qu'à ces bas-fonds qu'il observait et écoutait, qu'à leur argot copinant dans ses livres avec sa plume superbe, il leur devait bien plus qu'à ces puissants qui plastronneraient derrière sa dépouille et tiendraient discours en tribune. Ce sont les faibles qui l'ont fait important, ce sont eux qui font les grands hommes, il faut avoir troublé les consciences, tissé les fils secrets de l'humanité, pour rassembler tant de monde, creuser le temps, les siècles, jusqu'au futur. (p. 190)
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Ce sont les faibles qui l’ont fait important, ce sont eux qui font les grands hommes, il faut avoir troublé les consciences, tissé les fils secrets de l’humanité, pour rassembler tant de monde, creuser le temps, les siècles, jusqu’au futur.
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La foule grossit devant chez lui. Un curieux mélange de gens qui s’attardent ou ne font que passer. Ils sont venus écouter le récit de l’agonie. Ils lèvent les yeux vers les fenêtres fermées où ils l’ont aperçu, déjà, debout, saluant, ils palpent l’absence, le silence, la mort qui œuvre à l’intérieur et les laisse vivants, vaguement effarés, avec ou sans chapeau, avec ou sans rang, comme des personnages en quête d’auteur.
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Paris est un corps fiévreux tandis que le poète lutte contre l’attraction de la terre. On dirait qu’en mourant, qu’en glissant vers l’abîme, il creuse un grand trou et y aspire son temps, sa ville. Comme dans ses livres. Danger les Misérables, le peuple de Paris.
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