Quatrième de couverture :
« En ce magnifique mois de juin 1914 à Cambridge, les journées s'étirent, ensoleillées, intemporelles. Mais pour Joseph Reavley, professeur à Saint-John, cet été idyllique est anéanti par la mort de ses parents dans un accident de voiture. En lui annonçant l'horrible nouvelle, son frère Matthew, agent des services secrets britanniques, lui révèle que leur père lui apportait justement un mystérieux document… Les deux frères se mettent alors en quête de ce fameux dossier concernant un sinistre complot, et rejoignent leurs soeurs Hannah et Judith dans la demeure familiale… »
En général, lorsque je commence mon billet par la quatrième de couverture, c'est que je n'ai pas apprécié ma lecture. Cette rencontre ne m'a pas séduite, ou plus exactement elle m'a laissée sceptique et j'en suis marrie !
Pourtant tout avait bien débuté.
Une famille, deux frères et deux soeurs qui me paraissent estimables. Ils ont tous les quatre des personnalités affirmées, j'ajouterais « originales », même s'ils sont un peu rigides et issus d'une famille bourgeoise très traditionnelle. L'amour qu'ils se portent, la solidarité fraternelle, m'amènent à de la sympathie.
Joseph et Matthew… le premier, l'aîné, a préféré rejoindre l'église anglicane que de continuer ses études de médecine. Dans ce tome, il est professeur à Cambridge. le second a étudié l'histoire contemporaine et les langues avant de rentrer au Secret Intelligence Service. Il travaille à Londres.
Hannah et Judith… La première est la femme d'un officier de la marine britannique. La seconde, petite dernière, vit dans la maison familiale. Elle est indécise sur son avenir.
La fratrie se réunit pour le décès de leurs parents morts dans un accident de voiture. Après les funérailles, les questions ne tardent pas à fuser car l'accident semble artificiel. Un dossier que Monsieur Reavley devait remettre à son fils Matthew a disparu et durant les obsèques, quelqu'un est venu fouiller le bureau de leur père.
Ce même jour, on apprend qu'à Sarajevo, l'archiduc d'Autriche s'est fait assassiner avec sa femme.
Dès les premières pages, l'histoire aimante l'attention du lecteur qui anticipe déjà sur les répercussions de l'attentat. On voit se profiler les débuts de la première guerre mondiale, les alliances avec l'Allemagne, une fermentation politique qui oeuvre secrètement, les consciences qui s'échauffent, la jeunesse qui parle déjà de protéger « les idées, la beauté, la connaissance, la liberté de penser »…
La lecture s'engloutit alors dans la politique et les évènements. L'auteur nous livre une documentation bien fournie sur ce cycle ainsi que les prémisses pour l'unification de l'Irlande. C'est à ce moment, qu'
Anne Perry m'a perdue ! Les conciliabules, les pions qui se positionnent, l'Empire anglais qui est menacé, les conspirations, les intimidations, toute la froideur de l'intelligentsia diplomatique qui trame juste «
avant la tourmente »… cette concrétion aurait pu me passionner mais je n'ai ressenti que de l'ennui.
Un vent de panique souffle sur l'Europe et l'Angleterre se prépare à porter le deuil…
Le mystère du dossier reste toujours très vif dans les pensées de Matthew et Joseph mais un autre bouleversement survient. Joseph apprend la mort d'un de ses élèves, Sebastian Allard. Un crime qui lui fera poser des questions…
Dans cette partie, j'ai retrouvé l'écriture de l'auteur. Plus que son style, c'est l'intrigue qui traite des thèmes qu'elle affectionne dans ses romans victoriens… honneur, tradition, consciences, famille. J'aime la finesse avec laquelle elle dépeint le monde guindé de la bourgeoisie, les images, l'ambiance et ses convenances.
On alterne donc avec Matthew, partagé entre les arcanes politiques et la recherche du dossier, et Joseph qui sonde les âmes en enquêtant sur le crime de Sebastian.
J'ai trouvé que cette bascule rendait des transitions indistinctes et confuses. Ce n'est pas le fusionnel des histoires qui m'a dérangée mais plus leurs « longueurs » stagnantes.
Je pense lire la suite qui j'espère m'intéressera bien plus.
Ce livre était une introduction… très longue, presque apathique. L'auteur a peut-être voulu nous attirer doucement vers un climat et un décor plus fracassant et dantesque.