AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 159 notes
5
5 avis
4
11 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
🎩🔪🏤Tome 10 de la saga Thomas et Charlotte Pitt.🏤🔪🎩


A Westminster, les parlementaires britanniques ont de quoi craindre pour leur vie. Un égorgeur rôde sur le pont et prend un malin plaisir à égorger les éminents représentants du peuple. le vice est poussé au maximum puisque le député est laissé debout, ne tenant que par son écharpe à la vue de tous.
Lorsque Sir Lockwood Hamilton est découvert par une prostituée, Thomas Pitt ne prend pas encore conscience que ce n'est qu'un début. Persuadé qu'il s'agit de crimes politiques, l'enquête le conduit sur la piste d'opposant avant que Vyvyan Etheridge soit retrouvé égorgé de la même manière. Crime en série ? Erreur de victime au départ ? Cette fois-ci, Thomas Pitt se lance sur la piste d'un suspect inattendu et qu'il aimerait par-dessus tout voir innocenter. Doit-il mettre ses opinions de côté au profit des preuves ?


Cette nouvelle enquête est saisissante non pas en raison des crimes perpétrés, mais des développements sociétaux référencés et décrits dans ce roman. En effet, Anne Perry nous relate la condition des femmes britanniques de l'époque qui est assimilable à celle d'objet. Ainsi, nous apprenons que les femmes sont des êtres secondaires, soumises aux hommes. Elles ne peuvent ni posséder de fortune (qui revient automatiquement au mari), ni décider de l'éducation de leurs enfants, ni même avoir droit de citer en quoi que ce soit. Heureusement, Anne Perry nous relate les évolutions de la société britannique puisque les femmes dans ce roman sont considérées comme des personnes depuis 6 ans seulement. le droit de vote leur est cependant refusé, les hommes alléguant le fait qu'elles choisiraient des élus sur leur physique, leurs bons mots ou leur manière de se vêtir. Bref, les femmes seraient frivoles.


Cette question sur le droit des femmes transparait dans cette enquête au travers du personnage de Florence Ivory, qui suite à de nombreux abus de son mari, a préféré le quitter et perdre tout ce qu'elle possédait dont ses enfants. La sphère politique est également mise en avant avec cette assemblant sensé représenter et protéger l'ensemble des Britanniques et pourtant, élaborant des lois patriarcales et fâcheuses à l'encontre des femmes, êtres de seconde zone ne servant qu'à procréer et paraître en société.


Malgré cet aspect sociétal très sombre et passionnant, l'auteur adoucit l'ensemble de son oeuvre avec les missives innocemment candides d'Emily, la soeur de Charlotte partie en voyage de noces en Europe. le contraste entre la situation idyllique d'Emily et l'enquête menée par Emily est frappant.

Le grand bémol concerne les interactions du couple Thomas-Charlotte. À part les soirées passées ensemble, le couple n'enquête pas comme lors de la précédente enquête ensemble. Chacun vit sa vie de son côté, enquête et tente de trouver des pistes.


Au final, L'Égorgeur de Westminster Bridge est une excellente enquête policière où le suspens est présent jusqu'aux dernières pages.🤩
Commenter  J’apprécie          1402
Londres, 1888. Trois membres du Parlement britannique sont assassinés à quelques jours d'intervalle, sur le Tower Bridge, alors qu'ils rentraient chez eux, après avoir assisté à séance tardive au parlement...pourquoi l'assassin a-t-il choisi, chaque fois, une mise en scène macabre : après avoir tranché la gorge de sa victime, il l'attache à un réverbère, par son écharpe blanche...Et pourquoi s'être acharné sur Sir Lockwood Hamilton, Vyvyan Etheridge et Cuthbert Sheridan, trois gentlemen, qui faisaient partie de la même société, mais ne partageaient pourtant pas les mêmes opinions politiques.

Nous retrouvons avec plaisir Thomas Pitt et sa femme Charlotte : Thomas est sur le point de décrocher une promotion bien méritée, et Charlotte envie sa soeur, qui, remariée, découvre la France et l'Italie au cours de son voyage de noces....

L'enquête, confiée à Thomas, nous mène à ses côtés dans la capitale britannique : quatre millions d'habitants y coexistent, des enfants abandonnés, mourant de faim, aux plus riches. Les meurtres pourraient-ils avoir commis par des anarchistes ? ou par des partisans pro-irlandais ? Ou, pourquoi pas, par une suffragette ? Thomas ne néglige aucune piste. Celle-ci le mène à Florence Ivory, soupçonnée du meurtre du député Vyvyan Etheridge qui ne l'avait pas soutenue, malgré ses appels à l'aide désespérés. Florence est une jeune femme divorcée. Son ex mari a joué de toutes les influences possibles pour lui faire retirer la garde de sa fille, la privant définitivement de tout droit de visite - le seul tort de Florence étant d'être une suffragette, militant pour le droit de vote des femmes.

Alors que l'enquête piétine, Vespasia, la tante de Charlotte, et son amie Zenobia font appel à Charlotte. Vespasia est convaincue de l'innocence de Florence. Comment faire éclater la vérité ? Un trio bien improbable, constitué de Charlotte, Vespasia et Zenobia, va mener à sa manière une enquête complexe, au sein de la haute société...
Il s'agit de faire éclater la vérité à tout prix !

L'égorgeur de Westminster Bridge est un roman policier au titre un peu accrocheur en français ; un roman bien écrit, qui mêle suspense et récit tragique, et nous fait réfléchir au destin poignant de certaines suffragettes.
Un beau moment de lecture.




Commenter  J’apprécie          230
L'Egorgeur de Westminster Bridge sort peu à peu des sentiers battus tout en promettant les mêmes promesses que les autres tomes.

Anne Perry s'attaque à un sujet brûlant de l'époque victorienne : le droit de vote des femmes et par extension : leur place, leur rôle selon la loi et la société anglaise de l'époque.
Pour aborder ces sujets, elle prend comme enquête une intrigue qui va bien faire piétiner le couple Pitt : un déséquilibré - du moins cela semble l'être - égorge des députés qui sortent de nuit de la session parlementaire et traverse Westminster Bridge pour rejoindre leurs pénates rive sud. Après moult piétinements, un lien ténu semble se faire entre une victime et une féministe qui a des comptes à rendre ...
La fin est une nouvelle fois très surprenante. On peut y aller de nos conjectures mais avec une telle intrigue, impossible de savoir la fin. Il n'y a plus qu'à se laisser porter dans cette sombre histoire que nous présente Anne Perry.

Cette histoire est aussi l'occasion de révéler le couple plus complice que jamais. L'un cherchant à combler l'autre, au détriment de ses aspirations personnelles, l'autre s'interrogeant et prenant peu à peu conscience de la chance d'avoir un tel conjoint.

C'est une nouvelle fois une enquête intéressante qui se lit vite, bien. de quoi laisser présager une suite dans cette même veine.

Challenge Trivial Reading V
Challenge A travers l'histoire 2020
Challenge Mauvais genres 2020
Challenge Plumes féminines 2020
Challenge Séries 2020
Commenter  J’apprécie          230

Un polar historique sans surprise, ni bonne, ni mauvaise. Anne Perry écrit des séries de qualité. Si celle-ci, Charlotte et Pitt n'est pas ma préférée, je la trouve tout de même de très bonne tenue. Et ce tome qui met en scène le combat des suffragettes et la législation concernant les droits des femmes dans le mariage est tout à fait prenant. Une des choses que j'apprécie chez cet auteur est que l'on apprend toujours beaucoup de choses sur le thème qu'elle aborde, thème souvent lié à la condition des femmes.

En 1885 les députés doivent prendre position sur divers sujets : le Home Rule, le désir de certaines femmes de voter, alors que si peu de temps auparavant, elles étaient encore considérée comme propriétés de leur mari ainsi que leurs bIens, jusqu'à leurs vêtements et sans pouvoir de décision sur l'éducation des enfants. Biens peu d'hommes sont favorables au vote des femmes mais assez peu de femmes aussi. Beaucoup craignent que si elles acquièrent trop de droits, les hommes n'aient plus d'obligations envers elles. Elles préfèrent donc la sujétion avec la protection plutôt que de devoir s'assumer.

Dans ce contexte un député est assassiné lors de son retour chez lui après la fin de la séance au Parlement. Les recherches se tournent vers une femme divorcée dont le mari a réclamé et obtenu la garde de la fillette qu'il lui avait laissé élever dans un premier temps. Cette femme ayant fait appel au député qui lui avait assuré son soutien avant de changer d'avis et de prendre le parti du mari, sa colère pourrait l'avoir poussée au meurtre. Mais un second député est assassiné dans les mêmes conditions. le premier meurtre était il une erreur d'identification ? Pitt enquête sur les familles comme sur les milieux anarchistes. Comme d'habitude Charlotte s'en mêlera.

Un volume tout à fait intéressant surtout par les données sociales bien présentes.
Commenter  J’apprécie          170
Je retrouve avec plaisir les héros d'Anne Perry, avec toutefois une nuance : ce tome va du gris foncé au noir, très noir. L'espoir ? Il est nulle part. Les innocents paient, les coupables, aussi, mais dans une bien moindre mesure. le poids du chef de famille, par contre, est partout. Il nous montre le pire de cette société victorienne si puritaine, si patriarcale. Les femmes sont des petites personnes fragiles (je n'ai pas dit "chose" bien que je sois tentée, elle n'a strictement aucun droit, pas même sur ses propres enfants) qu'il faut absolument protéger, parfois contre leur gré, parfois contre elles-mêmes.
Certes, Charlotte a de la chance d'avoir un mari qui la laisse relativement libre et s'il souhaite la protéger, j'ai envie de dire qu'il a de bonnes raisons de le faire. La passion de Charlotte pour les enquêtes peut se révéler dangereuse - pour elle.
L'égorgeur de Westminster Bridge nous plonge dans l'antre de la folie, même si je regrette un dénouement trop abrupte, comme souvent chez Anne Perry. La folie "médicale", si facilement diagnostiqué, surtout chez les femmes, mais aussi la folie mystique, point qui sera à nouveau abordé dans L'incendiaire de Highgate ont leur part dans l'enquête. Incendiaire, égorgeur : la folie n'a que faire des armes à distance, comme le pistolet ou le poison, il lui faut le corps à corps ou la purification - qui n'a rien de symbolique. Et si la compassion est, étymologiquement "souffrir avec", nous souffrons autant à cause de la première victime que du meurtrier.
L'égorgeur de Westminster Bridge est un roman réussi, qui ne laisse pas le lecteur indemne.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          40


Lecteurs (607) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Titres de la série des Charlotte et Thomas Pitt

Quelle est la particularité des titres dans cette série ?

ils indiquent toujours le type de crime commis
ils indiquent toujours le lieu du crime
ils indiquent toujours l'heure du crime
ils indiquent le nom de l'assassin

8 questions
103 lecteurs ont répondu
Thème : Anne PerryCréer un quiz sur ce livre

{* *}