- Ils volent ceux qui ont peu parce que c'est moins dangereux que voler ceux qui ont beaucoup. Soliman règne en maître sur ce trafic d'espoirs. Et il ne veut pas de concurrence : des passeurs liés à d'autres mafias ont disparu du jour au lendemain. Nima ou toi, Gaël, vous êtes des épines plantées sous son pied : vous faites gratuitement ce qu'il vend au prix fort. (p.86)
- Ils ont traversé la guerre, a-t-elle dit, la famine, le désert, la mer. Ils ont plusieurs fois échappé à la mort et ils sont morts plusieurs fois. Ils ne savent plus avec certitude comment ils s'appellent, ils n'ont plus de papiers d'identité valables. Et beaucoup de gens ne croient pas en leur existence, soit qu'ils ne les voient pas, soit qu'ils ne veulent pas les voir, et en même temps ils en ont peur, et en même temps ils croient qu'ils sont partout. (p.79)