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sur 554 notes
New-York, octobre 2011. Dans un entrepôt désaffecté de Chinatown, l'on a découvert le corps sans vie d'Ashley Cordova, la fille du célèbre réalisateur, Stanislas Cordova, maintes fois primé aux Oscars. A 24 ans, la jeune femme s'est, semble-t-il, donné la mort en sautant dans la cage d'un ascenseur vide. Internée dans une clinique très privée, elle s'était enfuie 10 jours auparavant.
Le journaliste d'investigation, Scott McGrath, ne croit pas trop à ce suicide. En effet, il y a 5 ans de cela, il avait enquêté sur Stanislas Cordova dont les films, maintenant devenus cultes, furent interdits du fait de leur violence. Accusant sans preuve le réalisateur de pédophilie et de meurtres d'enfants, le journaliste fut contraint de verser une somme rondelette à la famille Cordova et fut viré de son poste à Insider. Mais aujourd'hui, suite à ce soi-disant suicide, il décide de ré-ouvrir le dossier, s'intéressant au cas Ashley. Il fouille dans son passé de pianiste virtuose ayant abandonné sa carrière très jeune et aux derniers jours précédent sa mort. Il rencontre ainsi un jeune dealer un peu paumé croisé dans l'entrepôt peu de temps après le suicide d'Ashley et une apprentie comédienne, employée de vestiaire et dernière personne à avoir vu la jeune femme vivante. Un trio improbable qui va tenter de percer les nombreux mystères entourant la famille Cordova...

Avec Intérieur nuit, Marisha Pessl nous offre un roman tout à fait original et remarquable dans lequel sont insérés des articles de journaux, des photos, des interviews ou encore des pages internet. Procédé qui, d'une part, nous démontre toute l'étendue du travail et l'imagination de l'auteur, et, d'autre part, nous implique directement dans cette enquête. Une enquête qui commence par un suicide auquel un journaliste ne croit guère et qui nous emmène dans un monde empli de magie noire, presque irrationnel. Les personnages sont fouillés, de Stanislas Cordova, personnage énigmatique, angoissant, dont on doute de l'existence à Scott, ce journaliste déterminé et entêté en passant par Ashley Cordova, jeune femme talentueuse, envoûtante et mystérieuse. L'on est plongé dans une ambiance parfois oppressante, étrange, poisseuse. La tension est palpable au fil des pages et à l'instar de Scott, l'on a du mal à démêler le vrai du faux. Ce roman remarquable, tant sur le fond que sur la forme, nous happe dès les premières lignes et, malgré ses 700 pages, ne souffre d'aucune longueur.

Une seule question subsiste : "Pourquoi tous ces mots en italique ?"
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Diable! Marissa Pessl s’était déjà fait remarquer avec la sortie de La physique des catastrophes, son premier roman, il y a 8 ans, et elle récidive avec un récit qui allie le polar et la magie noire, à un rythme …endiablé!

L’histoire commence banalement avec le suicide de la fille de Cordova, un cinéaste sulfureux qui a tout d’un gourou : ses films au contenu sulfureux, circulent sous le manteau, ses fans échangent sur le darknet, il suscite autant de haine que d’admiration.

Si le journaliste d’investigation Scott McGrath s’intéresse de près à ce fait divers, c’est que Cordova est à l’origine de sa déchéance professionnelle puisque quelques années plus tôt, sans vérifier ses sources, McGrath s’était lancé dans une diatribe accusant Cordova de pratiques inavouables sur des enfants….Le piège s’était refermé sur le journaliste dont la disgrâce a tout emporté sur son passage : vie privée et professionnelle ont volé en éclats.

Le suicide de la jeune femmes un bon prétexte pour relancer les investigations. Les hasards des rencontres (qui dans les polars sont très pratiques) font qu’il est contre son gré affublé de deux acolytes qui n’ont pas sur leur CV les éléments qui les feraient embauchés pour ce job. Le trio atypique se lance sans réserve dans l’enquête, au risque d’y perdre leurs âmes.

Si l’affaire démarre doucement, le temps que les éléments de cette histoire complexe se mettent en place, le rythme va crescendo avec un suspens de plus en plus fort, avec un dénouement assez inattendu (malheureusement pour moi, une ouverture intempestive sur une page ultérieure m’a dévoilé par un simple mot une issue possible….).

L’un des mérites de ce roman est l’insertion de fragments de mail, d’articles de journaux, de pages web, plus vraies que des vraies, qui donne une crédibilité à l’histoire. Cette tendance se répand dans l’édition, on avait le même procédé dans Juste avant l’oubli d’Alice Zeniter. On ne s’en plaindra pas.

Quand au fond de commerce de l’intrigue, il fait appel aux sciences occultes, à la magie noire et aux pratiques sataniques, une base idéale pour distiller l’angoisse au fil des pages.

C’est un roman qui se parcourt avec frénésie et impatience ( de comprendre ce qui a pu se passer et de découvrir les conséquences des prises de risque de nos intrépides enquêteurs).

L’ écriture est à la hauteur, particulièrement pour les dialogues et saluons aussi le travail de la traductrice qui a su très adroitement adapter des jeux de mots et expressions idiomatiques.

C’est donc une excellente récidive pour cette auteure dont on aimerait qu’elle se fasse moins rare, pour profiter plus souvent de son talent de faiseuse d’histoire.

Challenge pavés 2015-2016
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Enfin arrivée au bout de cette interminable histoire !
Je ne dirai pas que j'en suis soulagée, car l'intrigue, bien que d'intensité inégale, est suffisamment rythmée pour qu'on ne s'ennuie pas – mais que diable ressort-il de cet improbable thriller ? Beaucoup de perplexité, pour ma part.
Passons sur la forme avec ces incrustations d'articles web, notes manuscrites et autres mails : ce n'est pas parce que c'est à la mode que ç'en est plus convainquant ; passons aussi sur les innombrables mots en italique, tellement nombreux que ça en devient horripilant, car après tout, c'est assez bien écrit.
Après un démarrage accrocheur ancré dans une atmosphère new-yorkaise plutôt réussie, le récit se met à rebondir de scènes d'enquêtes en scènes d'actions de moins en moins crédibles, pour finir par s'enliser dans un délire machiavélico-sorcelliqueux (pardon pour le néologisme) entre ficion et réalité, que je me suis donnée toutes les peines du monde à essayer de croire.
J'ai failli décrocher dans l'interminable scène, climax du récit, qui voit le narrateur se débattre dans les décors cauchemardesques des films de Cordova, le mystérieux et soi-disant sépulcral réalisateur dont il poursuit la vérité jusque dans les méandres obscurs de son propre cerveau. Enfin, si j'ai bien compris le propos de l'auteur , parce qu'ayant tout de même poursuivi ma lecture jusqu'au bout, j'ai eu le sentiment d'être revenue au point de départ, pas vraiment éclairée sur le sens du pitch brumeux de départ… Tout ça pour ça.
Apparemment ce bouquin est encensé partout : j'ai encore raté quelque chose !
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Il y a plusieurs années, Scott McGrath, journaliste au long cours, a tenté de percer le halo de mystère dans lequel évolue Stanislas Cordova, cinéaste mythique. Mal lui en prit : frustré de ne pas parvenir à cerner le personnage, McGrath en vint à lancer contre Cordova une lourde accusation basée sur un témoignage anonyme, qui se révéla impossible à vérifier. Cette faute professionnelle monumentale coûta à McGrath un procès ruineux, sa carrière et son mariage.
Mais qui est donc ce Stan Cordova ? Un réalisateur de films horrifiques et angoissants insoutenables, un homme tellement secret et inaccessible que certains doutent de son existence même. Depuis toujours ses admirateurs lui vouent un véritable culte, qui n'a fait que grandir lorsque ses films ont été interdits de diffusion en raison de leur violence terrifiante, et qu'ils ne circulent désormais plus que dans le plus grand secret du Darknet.
Aujourd'hui, on vient de retrouver le corps de sa fille Ashley, 24 ans, dans un entrepôt de New York. La police conclut au suicide, mais McGrath veut débusquer la réalité derrière les apparences, faire éclater la vérité sur la famille Cordova. Deux acolytes lui tombent du ciel à point nommé : Hopper, petit voyou qui a connu Ashley à l'adolescence, et Nora, jeune femme aussi jolie que paumée, venue à Manhattan pour réaliser son rêve d'être comédienne. L'improbable trio avance lentement dans son enquête, les bâtons dans les roues sont nombreux, comme si le suicide d'Ashley risquait de révéler des choses effroyables sur elle, sur son père, sur la famille. Chaque nouvel indice ouvre des pistes et des questions multiples. Pourquoi Ashley, pianiste prodige pendant son enfance, a-t-elle soudainement mis fin à sa carrière à 17 ans et a disparu de la circulation ? Quelle était sa relation avec son père ? Proie, complice, disciple, objet, rejet ? Pourquoi Cordova vit-il coupé du monde ? Pure excentricité, moeurs inavouables, agissements maléfiques, retraite d'un homme blessé par la vie ? Magie noire, paranoïa, malédiction, manipulation, crimes pervers, autant de conjectures qui emmènent McGrath davantage dans les ténèbres que vers la lumière, au risque de se perdre lui-même dans son obsession de la vérité.

Après « La physique des catastrophes », qui m'avait épatée il y plusieurs années, je suis à nouveau en admiration devant le talent de Marisha Pessl. Elle livre cette fois un thriller virtuose, remarquablement construit, entremêlé d'articles de presse, de pages internet et d'extraits de carnets de bord. Les personnages sont complexes, Ashley en particulier est fascinante, la tension monte progressivement jusqu'à l'angoisse (il y avait longtemps que je n'avais pas flippé autant), l'ambiance est d'une noirceur oppressante. Tout au long du livre on doute avec les personnages, comme eux on se demande ce qui relève de la fiction, de la réalité, de la croyance ou de la mystification, on s'attend à n'importe quel coup de théâtre. Avec une grande intelligence d'écriture (et une intelligence tout court), Marisha Pessl nous fait un film troublant qui bouscule les perceptions, nous invite à interroger les limites (les nôtres, celles de la société) et à « oser déranger l'univers » pour vivre plus intensément. Ce roman sur le pouvoir de l'imagination est lui-même une fiction puissante qui envoûte le lecteur. Impressionnant.
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Intérieur nuit n'est pas le genre de roman qui invite à la rêverie ou à la ballade, on progresse dans la lecture plutôt avec l'idée qu'il vaut mieux fuir certaines histoires. Surtout lorsqu'elles sont à l'image du «lintwurm», «un ver solitaire qui a mangé sa propre queue. Çà ne sert à rien d'aller le chercher. Parce qu'il est sans fin. Tout ce qu'il fera, c'est s'enrouler autour de ton coeur et le vider de son sang en le serrant».
C'est avec cette allégorie que l'auteure met en garde son personnage Scott McGrath, ancienne gloire du journalisme d'investigation, qui voit, avec la mort de la fille de Cordova, l'opportunité d'enquêter à nouveau sur ce cinéaste mystérieux et excentrique enfermé dans une maison coupée du monde et à l'origine de sa déchéance professionnelle. Loin d'y prendre garde, McGrath se lance dans une enquête qu'il lui ouvre les portes d'un monde alors bien sombre, le drame ayant une source se révélant peu à peu inquiétante...
Marisha Pessl est assurément une auteure brillante. Malgré des coïncidences un peu outrancières et un affaissement de la narration dans le dernier tiers du bouquin, des éléments qui m'auraient normalement poussée à rouler des yeux, je n'ai pas pu lâcher le bouquin. Envoûtée par la construction du récit qui a façonné un personnage fantasmagorique, Cordova, invisible pendant tout le roman. L'auteure américaine ne laisse voir habilement que les ombres de ce personnage énigmatique à qui, tel un fantôme, on prête une force puissante, des pouvoirs réels ou imaginaires de nature à entraver l'enquête et à propager la peur autour de lui. Si bien qu'au fil de l'enquête, j'ai eu la sensation de voir la réalité du roman se confondre avec celle des films de Cordova décrits comme cauchemardesques.
Mais comment Pessl parvient-elle à jouer du mystère avec talent, associant au réel une dimension alternative, une réalité mystique d'une grande noirceur ? Il y a cette progression lente, sans trop en dire, sans trop en garder non plus, permettant au lecteur de sentir l'épaisseur tragique ou sordide autour de la famille Cordova. Mais il y a surtout un récit qui se nourrit du pouvoir de l'imagination, cette petite voix de l'esprit qui guide notre compréhension du monde lorsque la vérité nous échappe.Tous les ingrédients narratifs concourent à l'idée qu'on «ne sait pas où s'arrêtent les croyances des gens et où commence le réel». C'est peut-être cela qui m'a captivé, la sensation d'un monde à deux faces, un territoire avec deux paysages. Même si le dénouement de cet élément est un peu psychédélique.
Cette dimension anxiogène est d'autant plus réussie que l'intrigue se concentre sur un héros ou anti-héros qui réunit tous les canons du polar avant de le faire vaciller. Vous savez, cette convention littéraire qui veut que celui qui enquête est un solitaire sceptique, un professionnel aguerri mais tombé en disgrâce, un buveur de whisky à l'humour désabusé. Pessl le bouscule, le désarçonne, en le projetant méticuleusement dans un processus psychologique proche de l'obsession. Car ce dont McGrath s'acquitte, finit par devenir une idée fixe, presque une mission dans laquelle il s'engage avec un zèle fanatique. Jusqu'au bout, même après, lorsque l'histoire est finie, devenue caduque, on suit McGrath jusqu'à sa libération ou sa perte.


Malgré ses défauts, ce thriller qui ondule entre classicisme et psychédélisme a été pour moi la révélation d'une auteure dont je ne manquerai pas les prochaines parutions.
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Mort d'une jeune femme dérangée. Pianiste prodige à treize ans, disparue de la scène médiatique depuis, fille de Stanislas Cordova cinéaste adulé et maudit dont le dernier interview, à Rolling Stone, date de 1977, Ashley Cordova se serait suicidée. Conclusion un peu hâtive pour le journaliste d'investigation Scott Mc Grath. Il n'oublie pas que quelques années plutôt, alors qu'il enquêtait sur le metteur en scène et l'odeur de soufre qui l'entoure, ce dernier avait ruiné sa carrière.

Alors, Scott décide de reprendre ses recherches, il va fouiller, creuser, disséquer les derniers jours de la jeune femme à Manhattan, au risque de découvrir la vérité. le journaliste peut compter sur l'aide de Nora une jeune sdf préparant un CAP d'actrice et sur celle de Hopper un routard dégingandé, proche de la narcolepsie, traversé de fulgurances lorsqu'il se réveille.

Ce drôle de trio n'est pas le seul à mener l'enquête, Marisha Pessl interpelle le lecteur, il devient l'associé, le confident, le souffre-douleur du journaliste et pris au piège du roman il est, lui aussi, de plus en plus effrayé par ce qu'il découvre. Magie blanche, magie noire, conte Gothique, drame Shakespearien, tragédie Grecque en plein New York, la ville qui ne dort jamais.

Roman sur le pouvoir de la fiction, sur l'espoir et la crainte de la notoriété et plus encore, Marisha Pessl mène le lecteur par le bout du nez!

Dans ce fabuleux roman on y trouve pas mal de David Lynch*, un zeste de Kubrick*, du Dario Argento*, un peu de Billy Wilder *, une pincée de Sydney Pollack* finement saupoudré de Woody Allen*.

Bref, malgré toutes ces références, « Intérieur nuit » est un roman d'aujourd'hui parfaitement maitrisé et totalement passionnant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Clap de fin! Quel bouquin!

Qu'est il arrivé à Ashley au cours les dix jours précédant sa mort dans une cage d'ascenseur désaffectée? On a conclu au suicide mais qui peut y croire?

Certainement pas un journaliste "has been", une apprentie-comédienne, et un dealer amoureux: un trio insolite que le sort réunit en enquêteurs, par dépit, curiosité ou chagrin d'amour.
Quelle réalité ou manipulation se cache dans le sillage d'étoile filante que fut Ashley, pianiste surdouée, fascinante fille d'un sulfureux et mystérieux cinéaste de films d'horreur?

Un petit pitch façon polar, tel un storyboard de metteur en scène, qui n'augure en rien la puissance narrative et le style très personnel de ce livre. Non seulement Marisha Pessl joue l'originalité en mêlant à ses longues pages denses et serrées des pièces à conviction en photographies, mais elle sait avec un talent fou construire des personnages puissants, décalés, atypiques, des lieux improbables et des rebondissements fantasques et étranges. On frise le point de rupture avec le réel en permanence, par une porte entrouverte sur un monde souterrain de paranormal ou de satanisme.

Je ne suis pas une spécialiste des histoires de sorcellerie mais j'ai trouvé celle-ci diaboliquement bien ficelée.
C'est un récit envoutant, cinématographique, entouré de sortilèges occultes, une pelote que l'on rembobine peu à peu, pour toucher une vérité plus cruelle que magique.

Huit ans ( il les fallait bien pour ce gros pavé) après La Physique des catastrophes, la jeune auteure maitrise donc un thriller original et brillant, peut-être un peu long mais sans conteste addictif.
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Il a sans doute fallu beaucoup de travail (et pas mal de collaborateurs ? C'est ce que l' on devine dans ses remerciements) pour que Marisha Pessl peaufine cette arme de guerre littéraire qu'est Intérieur nuit. le bandeau sur la couverture parle de blockbuster et en effet, tout semble avoir été conçu pour livrer un best seller implacable. On rétorquera que rien n'est jamais sûr en la matière mais nombre d'ingrédients y figurent pour que le succès soit au rendez-vous. Ce qui est certain c'est que la romancière a parfaitement réussi à créer un véritable univers autour de la figure d'un cinéaste culte, sorte de mélange entre Kubrick, Hitchcock, Lynch, Polanski, Coppola et Argento, et de sa fille virtuose et "magicienne", retrouvée suicidée. le cinéma est l'art du mensonge et il est parfois malaisé de dissocier l'oeuvre de son créateur : Intérieur nuit joue avec un certain brio sur les fantasmes liés au 7ème art et sur cette idée que pour imaginer des histoires insensées voire perverses, il faut être soi-même passablement dérangé. Il y aurait beaucoup à dire sur la façon dont Marisha Pessl déroule son intrigue entre le rationnel et le surnaturel avec magie noire et présence du diable à la clė. Pour ce faire, elle utilise des procédés qui ont fait leurs preuves avec un enquêteur journaliste has been pour commencer, qui sera le héros forcément manipulė de l'histoire et le lecteur avec lui puisque c'est sa version et nulle autre qu'il lira. Identification immédiate : le coup est classique mais malin. Ce n'est que le moindre des reproches que l'on pourrait adresser à ce livre dont le style ne parvient pas à atteindre l'ambition affichée par son "scénario". Les dialogues frôlent parfois l'insipide et l'usage immodéré des phrases en italique (au cas où on n'aurait pas compris ? Heureusement, on a échappé aux caractères gras) est très très agaçant. Et puisqu'on en est aux réticences, le caractère linéaire de l'intrigue et cette manière de progresser laborieusement au fil d'indices ou de témoins qui surgissent juste au moment propice ne sont pas d'une colossale finesse. Bon d'accord, c'est un thriller, mais Intérieur nuit vise plus haut que la série B et certains artifices sont trop voyants et appuyés. Ceci, évidemment n'a aucune espèce d'importance si le lecteur est "ferrė" dès les premières pages. Si ce n'est pas le cas, il est assez amusant de tenter de comprendre les rouages de ce roman noir machiavélique mais trop "fabriqué". Avec une virtuosité certaine, bien entendu, ceci ne souffre d'aucune contestation.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Ce n'est pas un roman, c'est de l'envoûtement ! Rarement été happée à ce point. On y trouve du polar, de l'aventure, du fantastique, de la philo, de l'amitié, de l'amour, du cinéma, des acteurs, des groupies. le tout entrecoupé par des coupures de presse, des pages web, etc. C'est tellement bien fait que l'on a du mal à croire que ce n'est pas réel. Tout démarre lorsque Ashley, pianiste prodige, est découverte morte, à New-York, dans un entrepôt abandonné. Suicide. Juste avant, McGrath l'a vu dans son manteau rouge. En tant que journaliste d'investigation, il ne peut en rester là. D'autant qu'il y a cinq ans, il a monté un dossier contre son père. Car Ashley n'est pas la fille de n'importe qui. Elle est la fille du grandiose cinéaste Cordova, spécialiste du film d'horreur qui s'est retiré dans le château où il a fait ses tournages. Lorsque McGrath arrive sur les lieux du suicide, un jeune s'y trouve aussi et il récupéra le manteau rouge à une jeune fille tenant le vestiaire d'une boîte. Les trois feront équipe. Et en avant pour ‘La grande Histoire'. Un coup de maître que nous offre Marisha Pessl. Aucune faiblesse tout le long de ces 710 pages. Un chef d'oeuvre.
Lu grâce à la critique de marina53. Et comme elle je cite : Une seule question subsiste : "Pourquoi tous ces mots en italique?"



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Je ne sais pas faire des critiques de quinze pages, ce n'est pas mon style. On aime où on n'aime pas.
Ici, avec « Intérieur nuit » de Marisha Pessl, c'est un roman que j'ai eu du mal à démarrer. Je trouvais la mise en place du personnage principal, Scott McGrath, trop longue et je ne savais pas ou l'auteur voulait arriver.
Dès que j'ai commencé la partie investigation, j'ai dévoré ce livre. Ashley, suicide ou meurtre ? L'enquête est bien menée, les personnages sont intéressants, le suspense est permanent, etc..
Arrive ensuite la visite du « Peak », la résidence de Cordova. Je retrouve à nouveau des longueurs, on fait le tour de la propriété en passant en revu l'ensemble des film de Cordova et il me semble que l'on quitte le fil de l'histoire d'Ashley.
Et l'on fini avec l'entretien entre McGrath et Gallo, génial, la fin de ce roman nous parait limpide. Mais est-ce la fin…

Bonne lecture à vous.
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