En l'an de grâce 1143, la petite ville de Shrewsbury est en ébullition: on se prépare à commémorer l'anniversaire de la translation des reliques de sainte Winifred, qui était le sujet du tome 1 de la série. au même moment, revien du proche orient un dénommé Olivier, serviteur d'un bourgeois de la ville, Wiliam de Lythwood, qui était parti accomplir un pélerinage, mais est mort juste avant son retour en Angleterre. Olivier vient donc à l'abbaye accomplir le dernier souhait de feu son employeur: requérir de l'abbé la faveur d'etre inhumé au sein de l'abbaye , dont il était un donateur régulier. le sympathique Abbé radulphe n'y voit bien sur aucun problème, sauf que.. l'abbaye abrite à ce moment là le chanoine Gerbert, un prélat caractériel au service de l'archevêque de Canterbury qui voit des hérétiques partout. Et finit par apprendre que la raison du pélerinage était que , ho, catastrophe, 15 ans plus tôt, William avait osé mettre en doute l'opinion de
Saint Augustin, justement le saint préféré de Gerbert, ce qui lui avait valu d'être envoyé en pénitence par son curé. Ce qui devait être une simple requête se transforme dès lors en bras de fer entre Radulphe, qui n'accepte pas que son autorité soit contrée dans sa propre abbaye, et Gerbert qui prend des décisions au nom de l'archevêque sans même l'en avoir averti.
Or, en revenant, Olivier avait aussi une autre mission: ramener des présents à la famille de William, en particulier un précieux coffret devant servir de dot à la nièce de William. Et les employés de la maison Lythwood voit ce retour d'un mauvais oeil: Conan le berger a soudainement des vues sur la fille maintenant qu'elle a hérité, et Aldric , le comptable , craint pour sa place. Les deux fomentent donc de faire boire Olivier, de lui faire avouer des vues hérétiques, afin de le faire emprisonner, profitant de la présence de l'intraitable Gerbert, l'occasion est trop belle.
Mais, lorsque le principal accusateur, Aldric, parti pour retirer ses accusations, est retrouvé mort au bord de la rivière, l'enquête pour hérésie se double d'une enquête pour meurtre. Les deux sont-elles liées, ou bien est-ce la fortune colossale ramenée à la famille Lythwood aurait attisée des convoitises?
Un bon tome, moins politique que les autres , il est peu question des tensions entre partisans de l'impératrice et du roi cette fois, beaucoup plus de la vie quotidienne au moyen-âge, au travers de la vie d'une famille de bourgeois et de leurs métiers ( commerce de laine, de peau, de parchemins..), dans un X° siècle où l'hérésie est en train d'apparaitre. Il n'est pas encore question de bûchers d'hérétiques, , mais toute opinion tant soit peu différente est d'ores et déjà mal vue et passible de prison ou de bannissement.
Et Ellis Peters se fait un plaisir de mettre en avant la grosse pagaille qu'est- la religion, car après tout pourquoi Saint augustin, docteur de la foi, aurait le pas sur d'autres docteurs de la foi tout aussi crédibles. Et s'il avait fallu enfermer quelqu'un pour ses opinions opposées à celles de
Saint-Augustin âgé, ç'aurait été
Saint Augustin jeune, vu le nombre de fois où il a retourné sa veste, au fil d'écrits qui se contredisent eux-mêmes.
Donc un tome moins politique, mais plus complexe, car on entre dans les rouages de l'orthodoxie et de l'hérésie, avec des références assez précises - mais mentionnées - à des points de doctrines: l'importance du baptême, le nombre prédéfini des élus ( dans ce cas, à quoi bon bien se comporter en bon chrétien, puisqu'on sera de toute façon damnés!). Hum, ça ne me motive pas trop à lire saint Augustin, je sens que je ne vais pas l'aimer ce bonhomme qui aimait couper les cheveux en quatre.
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