AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'assassinat d'Henri IV (18)

Dans la salle des Cariatides, tendue des plus riches tapisseries, on avait aménagé une tribune, surmontée d'un lit d'honneur, couvert d'un drap de fine toile de Hollande et d'un autre d'or frisé et diapré. C'est là que l'on déposa l'effigie du roi. C'était un mannequin d'osier, dont le visage de cire était façonné à la ressemblance du mort.
(...)
Douze gentilshommes veillaient ce gisant, se relayant toutes les deux heures. Aux deux repas de la journée, les officiers de sa maison faisaient mine de le servir comme un être vivant, prolongeant symboliquement son existence terrestre (les mets étaient ensuite distribués aux pauvres). Ce rituel médiéval de l'effigie, encore utilisé pour François 1er ou Henri II, était destiné à éviter un interrègne théorique. Il représentait la continuité de la dignité royale, par-delà la disparition de la personne périssable, illustrant la célèbre théorie d'Ernst Kantorowicz sur le double corps du roi.

1020 - [Tempus n° 441, p. 141-142]
Commenter  J’apprécie          110
Le lendemain, mercredi 1er juillet, eut lieu l'inhumation, après le retour du corps Henri III, ramené en hâte de Compiègne par le duc d'Epernon. De son vivant, Henri IV n'avait jamais voulu y consentir, car, bien qu'il se défendit d'être superstitieux, il se souvenait d'une prédiction lui annonçant qu'il le suivrait de peu à Saint-Denis...

1024 - [Tempus n° 441, p. 145]
Commenter  J’apprécie          100
La Guesle, procureur général, requit, outre le tenaillement et le démembrement de son corps, de verser sur la main du parricide du plomb fondu, de l'huile, et de la poix bouillantes, mêlés de cire et de soufre. Les parlements avaient déjà usé de ces ingrédients à plusieurs reprises mais séparément. La Cour trouva cette suggestion pertinente et l'adopta. Il fallait un supplice exemplaire...
Commenter  J’apprécie          90
Méchant ! s'exclama La Force en s'adressant au prisonnier. Tu croyais bien avoir tué le roi, mais il n'est pas mort ! - Si fait, répondit l'autre, il l'est, et s'il ne l'était pas, je le tuerais encore
Commenter  J’apprécie          90
L'Espagne étant mêlée à ces intrigues criminelles. Du château de Verneuil - « secrètement et commodément », des lettres partaient pour la frontière. Jacqueline d'Escoman, à l'affût depuis des moins, tenta alors de dénoncer aux autorités ce qu'elle avait appris. Elle écrivit à Marie de Gournay, la savante et vertueuse « fille d'alliance » de Montaigne. A sa demande celle-ci se rendit à son logis. Jacqueline lui parla des grands dangers que couraient le roi, la reine et le dauphin. Ce serait, lui dit-elle, la « dernière subversion de l'Etat s'il n'y était bientôt remédié ». Mais celle-ci, par crainte de se compromettre, trouva des échappatoires.

1047 - [Tempus n° 441, p. 183]
Commenter  J’apprécie          80
Le cardinal Cajetan, le jésuite Tolet, le dominicain Soto, l'augustinien Salon professaient que le cinquième commandement de Dieu comportait de nombreuses exceptions. Toute personne privée ne disposant pas de moyen de recours était en droit de tuer un tyran d'usurpation.
(...)
Le ligueur Jean Boucher, curé de Saint-Benoit à Paris, publia ainsi en 1595 L'Apologie pour Jean Châtel, après avoir au préalable fait l'éloge du geste de Jacques Clément, l'assassin de Henri III !
(...)
Il reste que Ravaillac, qui n'avait rien lu - il était incapable de la moindre réflexion suivie -, s'était imprégné des idées tyrannicides par les homélies entendues aux messes d'Angoulême. A la question « qui l'a poussé ? », il répondra sans hésitation : « les sermons que j'ai ouïs, auxquels j'ai appris les causes pour lesquelles il était nécessaire de tuer les rois. » Ainsi, dira-t-on, il avait poignardé le roi « à la Mariane »...

1041 - [Tempus, n° 441, p. 170-171]
Commenter  J’apprécie          70
Territoire englobant non seulement l'actuelle Belgique (à l'exceptions de l'évêché de Liège), mais aussi le Luxembourg, la Flandre et une partie de l'Artois, les Pays-Bas espagnols avaient au sein de l'empire des Habsbourg un statut particulier. Ils formaient une vice-royauté autonome, qui avait été cédée en 1598 par Philippe II à sa fille Isabelle Claire Eugénie. Frère de l'empereur Rodolphe II, l'archiduc Albert, ancien vice-roi de Portugal, qui gouvernait le pays depuis trois ans sous le nom de cardinal d'Autriche, renonça alors à son statut d'Eglise pour épouser la princesse. Tous deux, souverains sous la suzeraineté du roi d'Espagne, exerçaient les pouvoirs que Madrid avaient concédés. On les appelait les Archiducs. Ils étaient ducs de Brabant, de Limburg, de Gueldre et de Lothier, contes d'Artois, de Flandre gallicane, de Hainaut, de Namur et même de Bourgogne, puisque la vaste Franche-Comté était rattachée à leur gouvernement.

1008 - [Tempus n° 441, p. 65-66]
Commenter  J’apprécie          71
L'impénitent huguenot couronné devait mourir.
Commenter  J’apprécie          60
Lorsque la désastreuse nouvelle fut connue, elle sema la consternation en Europe. Chaque souverain y alla de sa larme. Jacques 1er d'Angleterre l'apprit alors qu'il se trouvait à la chasse. Il décréta sur-le-champ un deuil général. Les rois de Pologne, de Suède, de Danemark, le stathouder de Hollande déplorèrent avec force soupirs sa disparition. Le duc de Savoie fit mine d'en perdre le repos. « Notre roi est mort », déclarèrent les seigneurs de Venise. Même l'Empereur, le roi d'Espagne et l'archiduc Albert se joignirent à l'affliction universelle. L'infante Isabelle, qui avait flétri le comportement de ce vieil amoureux décati, était-elle plus sincère quand elle déclarait que « la chrétienté avait perdu la gloire et l'ornement de rois » ? Le 23 mai, on réveilla le pape Paul V. Il pleura et ne put retrouver le sommeil, déclarant que ce malheur était aussi celui de l’Église, « Vous avez perdu votre bon maître, dit-il à l'ambassadeur de France, et moi mon fils aîné. » Quelques jours plus tard, il fit condamner aux galères plusieurs jeunes gens de ses états qui avaient osé boire à la santé du parricide.

1013 – [Tempus n° 441, p. 139]
Commenter  J’apprécie          51
Peut-être, si j'avais parlé au roi, j'aurais perdu ma tentation peu après.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (93) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3192 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}