Je continue à faire défiler ma liste de livres non critiqués. J'ai le temps. Et assez inspiré pour une opération « souvenirs » avant de commencer la lecture de «
La Vénus à la fourrure » de
Sacher-Masoch. La petite brise continue à faire ondoyer les feuilles des palmiers que je vois de ma petite terrasse. le bruit des vagues déferlant sur la plage toute proche continue de m'inspirer gentillement. de plus je n'ai pas envie de remplir une saloperie d'attestation pour pouvoir sortir quelques minutes, au risque de tomber sur un agent des forces de l'ordre me verbalisant pour quelques minutes de trop à contempler la mer et marcher le long de la plage. (Il y a vraiment des choses que je ne pensais pas écrire un jour, et encore moins les vivre!) Donc, je tombe sur le «
Satyricon ». Qu'est ce qui me reste de ce livre ? A vrai dire, ce sont surtout les images du film éponyme de
Fellini qui se présentent à moi. Une vague errance de deux individus assez louches, dont l'un, ayant perdu sa virilité, va solliciter le dieu Priape pour retrouver ses ardeurs. Mais c'est la vision du repas chez Trimalchion qui reste la plus prégnante. Vaste orgie romaine, telle qu'on se les imagine.
Fellini se déchaîne. Je ne me souviens plus si
Pétrone est aussi démonstratif. le film a pour moi complètement remplacé le livre que j'avais lu dans mon adolescence. Après-tout pourquoi pas ? Tant
Pétrone que
Fellini nous offrent un souffle épique que notre société nous interdit. Même hors période de confinement, où sont la démesure antique que l'on peut encore appréhender au musée archéologique de Naples ou à Pompéi ? Et
Fellini n'est plus là pour nous offrir sa vision du monde déjantée. D'ailleurs, d'ici quelques siècles, que restera-t-il de tout cela ? Un nouveau support culturel aura peut-être été inventé et on peut imaginer que les
Satyricons de
Pétrone et de
Fellini ne seront plus différenciés. Peut-être même oubliés… D'ailleurs nous-aussi, les Sapiens, on sera peut-être oubliés !