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3,63

sur 261 notes
Le Satiricon.

C'est un des quelques textes qui permettent d'entrer dans le monde antique ( ici romain et latin ) de plein pied .

C'est de ce fait un grand plaisir , et c'est donc aussi , avant tout une invitation au voyage , qui par ailleurs , pour le plus grand plaisir du lecteur , ne manque pas de malice.

Le texte présente deux traits saillants majeurs :

-C'est un récit de voyage , les personnages se baladent , voyagent , visitent , dissertent , devisent , vivent des aventures assez spectaculaires souvent.
Il y a beaucoup d'affects qui sont scénarisés dans ce texte qui est riche de détails minutieux.
-Du coup j'en viens à la forme narrative , ce texte est un roman pour ce qui est de la forme .

C'est le plus ancien exemple du genre romanesque que nous a légué l'antiquité classique.
Alors que la structure romanesque du texte est débattue dans le détail par les spécialistes , le lecteur lui , en percevra les qualités et spécificités romanesques très naturellement et très simplement .

Voici donc un récit vivant et plein de vie , qui ne manque ni de drame ni d'amour , qui évoque aussi l'esclavage ,en passant par les banquets , les fêtes , les navigations , les ballades sur les forums et les « musées « antiques , et qui donne la parole aux riches comme aux pauvres .

L'antiquité malicieuse , cocasse , rude , âpre et voluptueuse , avec des personnages consistants et avec également , une grande variété de personnages et de paysages , est la promesse de ce texte ..

J'aime bien l'édition folio , pour la qualité et pour la pertinence des notes qui viennent rendre ce texte simple et éloquent , tout à fait intelligible.

Pétrone l'auteur est familier de l'époque de Néron , je ne dis que cela car ce simple fait en annonce et en promet : des vertes et des pas mures … Sourires …

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Je ne me prononcerai pas sur la valeur littéraire de ce texte, ou plutôt de ces fragments d'un texte plus vaste attribué sans preuves à un auteur du nom de Pétrone, qui fait à l'évidence partie des incontournables. Et s'il a survécu à près de deux mille ans, c'est la preuve évidente de sa singularité.

Les trois étoiles ne notent que mon ressenti de lecture : laborieuse serait le qualificatif le plus juste. Malgré l'apparente simplicité des passages les plus "romancés", l'ensemble de cet agrégat ne peut se comprendre sans d'innombrables notes et commentaires. On ne sait pas vraiment ce qui pousse ces aventuriers à vivre au jour le jour de parasitisme, de vols, ou de prostitution...

A ces passages romancés s'ajoutent de vastes poèmes d'un style plus classique, qui nécessitent aussi une vaste connaissance de ce monde lointain.

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Récit polémique par excellence, Satiricon (ou Satyricon) est censé être le premier "roman" de l'histoire du monde : hormis cela, c'est surtout une merveille du mélange des genres. Entre vers et proses, débauche et morale cynique, violence quotidienne et sexualité organisée, ce roman cultive la marginalité. Comme si cela ne suffisait et même si nous ne connaissons que quelques grands extraits de cette oeuvre, on y trouve d'importantes allusions et parodies d'actes de la vie de Jésus et à l'Odyssée, ce qui renforce l'intérêt qu'on peut avoir de cet écrit. On ne peut que saluer la malice des thèmes utilisés (rien que l'homosexualité des héros) et le ton volontairement décalé des aspects pittoresques de certaines scènes devenues depuis cultes (le festin de Trimalchion est à jamais inimitable !). Une merveille inégalable donc !
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On passe un bon moment de lecture avec cette oeuvre ancienne. le narrateur est Encolpe, il nous raconte ses différentes aventures à travers l'Italie à l'époque romaine. Ce que j'aime bien c'est le fait que l'histoire est séparée en petites anecdotes, ce qui nous permet de lire plus facilement et comprendre le contexte. C'est une très belle lecture, j'aime bien lire les textes anciens car ils nous permettent de nous mettre dans la peau des habitants de l'époque. On apprend beaucoup sur la vie des gens de l'Italie méridionale à cette époque, on se sent plus proche d'eux, puisque le narrateur nous raconte ce qu'il vit au quotidien. Contrairement à un texte d'histoire, cela nous donne une idée sur la façon de pensée des gens etc.
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Il a suffi d'une mention dans Histoire du juif errant de Jean D'Ormesson pour m'inciter à lire Satiricon, une satire des moeurs romaines sous le règne de Néron.
Pétrone, auteur contemporain de l'empereur, ressuscite pour nous le faste des banquets donnés par de riches parvenus, l'état de leur décadence et l'étalage tapageur de leur fortune. On y suit les pérégrinations désoeuvrées d'Encolpe et d'Ascylte, amis de longue date, accompagnés de leur mignon, Giton, à travers leur séjour dans des auberges, là où se trouvent la nourriture en abondance et les aventures libertines. Point de détails scabreux et de scènes explicites dans ce récit, comme on serait porté à le croire en regardant la page couverture. L'auteur s'est borné à décrire ce qu'il voyait et c'est là que réside l'intérêt de l'ouvrage, l'intrigue étant plutôt inexistante et prétexte à décrire une série d'infortunes, la plupart du temps liées à la luxure et à la goinfrerie. Quelques poèmes et odes viennent agrémenter le propos, tous issus de la mythologie et de la culture grecques, fort prisées sous l'Empire romain.
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Soyons brave ! En nos temps un peu paumés, où la moindre œuvre peut prétendre, apparemment, après une dizaine d’années de survie éditoriale, à la qualification de « classique », au même titre qu’Homère ou Virgile, osons appeler les choses par leurs noms. Le Satyricon n’est pas un classique mais juste un vieux roman écrit en latin qui se moque, entre autres, des classiques et de leurs imitateurs.
Petrone, dont le but principal est de faire rire, ne se moque pas que des classiques d’ailleurs. Il caricature toute la société romaine sous le règne de Néron. Une société qui s’endort sur sa fortune et se vautre dans le stupre et la fornication. Ceci dit, il ne fait pas de condamnation morale, loin de là. Il n’avait peut-être même aucun sentiment de décadence, seulement il devait faire partie des gens qui pensent que deux choses mènent le monde : le cul et l’argent. Et pour obtenir ces deux choses tous les mensonges, les tromperies, les vols, tout est permis. Surtout à ceux qui n’ont pas d’autres moyens pour les obtenir, c’est-à-dire les esclaves, car la plupart des personnages de ce roman sont des esclaves ou des affranchis.
Un livre populaire à l’action tendue et écrit avec désinvolture. On saute de lupanars en orgies dans la plus joyeuse insouciance. Les transitions sont quasiment inexistantes et on a l’impression d’un enchaînement de tableaux plutôt qu’une histoire suivie. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que Le Satyricon était à l’origine un roman plus long, qu’il nous est parvenu par fragments, que des passages importants manquent et qu’il n’est plus, aujourd’hui, que le bricolage de divers copies et manuscrits.
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A lire malgré la frustration évoquée ici par tous devant les pages perdues et l'interruption brutale...

Une littérature érudite, ironique et décadente- juste ce qu'il faudrait pour plaire à un des Esseintes.

Giton a laissé son nom à un type humain de minet au joli minois, Encolpe comme Ulysse a fait un long voyage, et Trimalcion, sorte de Nanard antique, n'a pas fini de nous provoquer avec ses outrances et son mauvais goût de nouveau riche...

J'ajoute que la mise en images de ce livre foisonnant par le non moins foisonnant Fellini est une raison de plus pour lire le livre- après avoir revu les folles et baroques images de Fellini...dont une inoubliable Tour de Babel pour le plus grand ravissement de tous les Babeliotes!
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Je continue à faire défiler ma liste de livres non critiqués. J'ai le temps. Et assez inspiré pour une opération « souvenirs » avant de commencer la lecture de « La Vénus à la fourrure » de Sacher-Masoch. La petite brise continue à faire ondoyer les feuilles des palmiers que je vois de ma petite terrasse. le bruit des vagues déferlant sur la plage toute proche continue de m'inspirer gentillement. de plus je n'ai pas envie de remplir une saloperie d'attestation pour pouvoir sortir quelques minutes, au risque de tomber sur un agent des forces de l'ordre me verbalisant pour quelques minutes de trop à contempler la mer et marcher le long de la plage. (Il y a vraiment des choses que je ne pensais pas écrire un jour, et encore moins les vivre!) Donc, je tombe sur le « Satyricon ». Qu'est ce qui me reste de ce livre ? A vrai dire, ce sont surtout les images du film éponyme de Fellini qui se présentent à moi. Une vague errance de deux individus assez louches, dont l'un, ayant perdu sa virilité, va solliciter le dieu Priape pour retrouver ses ardeurs. Mais c'est la vision du repas chez Trimalchion qui reste la plus prégnante. Vaste orgie romaine, telle qu'on se les imagine. Fellini se déchaîne. Je ne me souviens plus si Pétrone est aussi démonstratif. le film a pour moi complètement remplacé le livre que j'avais lu dans mon adolescence. Après-tout pourquoi pas ? Tant Pétrone que Fellini nous offrent un souffle épique que notre société nous interdit. Même hors période de confinement, où sont la démesure antique que l'on peut encore appréhender au musée archéologique de Naples ou à Pompéi ? Et Fellini n'est plus là pour nous offrir sa vision du monde déjantée. D'ailleurs, d'ici quelques siècles, que restera-t-il de tout cela ? Un nouveau support culturel aura peut-être été inventé et on peut imaginer que les Satyricons de Pétrone et de Fellini ne seront plus différenciés. Peut-être même oubliés… D'ailleurs nous-aussi, les Sapiens, on sera peut-être oubliés !
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Malgré son qualificatif de "classique", ce livre est aussi surprenant que dépaysant ! Un des premiers romans latins, le Satyricon nous décrit l'Italie décadente du temps de Néron et les aventures de trois héros, Encolpe, son ami Ascylte et l'esclave Giton dont ils se partagent les faveurs. le tout est conté avec beaucoup d'action, d'aventures et de voyages, dans une écriture vivante et comique voire grotesque : il s'agit à la fois d'une critique sociale, d'une satire de l'épopée et d'un texte destiné à faire réfléchir, à l'image de la parodie de l'épicurisme dans le banquet de Trimalcion... mais dans une ambiance burlesque et vulgaire.
Une oeuvre très intéressante à découvrir, d'autant plus qu'elle se lit très facilement.
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Premier vrai roman de la littérature occidentale, le Satiricon est l'oeuvre de Pétrone, qui fut arbitre des élégances durant le règne de Néron, et qui fait montre ici tant de sa culture que d'un humour mordant, révélant beaucoup des moeurs de son temps. le récit suit l'itinéraire hasardeux, glauque parfois, d'Encolpe - lequel a été privé de sa virilité par Priape -, d'Ascylte et de Giton, un jeune adolescent qui partage successivement la couche des deux amis. Dans cette sorte de road-movie littéraire, Pétrone décrit aussi la société romaine, dénonçant les parasites sociaux qui se greffent aux banquets et ne les quittent point, moquant les affranchis devenus aussi riches que leurs anciens maîtres, s'attardant sur de jeunes gens qui s'intéressent à la fortune de vieillards à l'article de la mort.
Avec Pétrone se révèle une humanité gouvernée par les plaisirs, même et surtout les plus triviaux. Cette humanité, fortement contrastée par les conditions sociales, est aussi d'une richesse sans commune mesure, mêlant souvent en son sein la beauté et la vulgarité. Moralisateur, tel fut peut-être Pétrone mais, davantage, il est ici franc et drôle, ouvrant la voie à une longue tradition qui ne s'est jamais tarie.
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