Haut-Royaume, tome 1 : Le Chevalier

Le père Domnis trouva plus sage de ne pas contredire le prince sur ce point. Pourtant, il savait que l'Obscure pouvait exercer un attrait irrésistible. Elle était pour certains une drogue terrible et mortelle, mais dont ils ne pouvaient se passer malgré le mal qu'elle leur faisait à la longue.
- Ce sera long et douloureux, mon fils.
- Long ?
- Une vie pourrait ne pas y suffire.

Ce que le Premier chevalier fait, le roi le fait. Ce qu'il dit, le roi le dit. Et ce qu'il subit, le roi le subit. Le seul pouvoir que le roi n'abandonne pas à son Premier chevalier, c'est celui de régner. Mais pour ce qui est du reste ...

Reikh Vahrd franchit le pont-levis de la Tour Noir un matin, aux rênes d'un vieux chariot grinçant qui transportait le bien le lus précieux du forgeron royal : son enclume.
- Notre forge est en ruine mais il s'y trouve une enclume, sais-tu ?
- Pas comme celle-ci.
- Tu veux dire que la nôtre n'est pas aussi dure que ta vieille tête ?
- Et de très loin.

Songeur, Téogen acquiesça distraitement, les yeux perdus dans le vague.
-Si la reine ne cède pas, dit-il enfin d'un air grave, ce sera la guerre. Et elle sera sanglante.

Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d’autres qu’il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés

Lorn est le héros, un bâtard. Le bâtard du roi, comme vous l'aviez deviné, cher lecteur. Il a été emprisonné par son père, le roi et il est revenu, pour combattre pour le Haut Royaume, de son père, contre ses 1/2 frères et l'envahisseur et enfin contre la Noirceur qui s'insinue dans son sang. Enfourchez votre destrier, brandissez votre lame et suivez la garde d'Onyx dans, ce qui pourrait être son dernier combat( 3 tomes avec nombre de rebondissements...)

Lorn avait accompagné assez de mourants dans leur agonie pour savoir qu’il est inutile à la fois de leur mentir et de trop parler. Le mieux était d’être là, présent. Rien n’est pire que la solitude dans les derniers instants.

Quoi de plus apaisant et de plus stimulant que de se savoir irrémédiablement et patiemment aimé depuis les coulisses ? Les hommes s'y habitent vite et ils se sentent trahis lorsque tout cesse, sans avoir pourtant rien fait pour que cet amour dure.

La diplomatie, c'est la guerre avant les canons.

" Il avait nom Lorn Askarian. Certains disent que le malheur arriva par lui et d'autres qu'il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés. "

Chroniques (Livre du Chevalier à l'Epée)