Ce roman est merveilleux dans le sens littéral du terme, c'est-à-dire un roman surnaturel dans un Paris steampunk et féérique, où se côtoient magiciens, licornes, dragons et autres créatures du bestiaire merveilleux.
Pierre Pevel a créé un univers vraiment enchanteur, nous plongeant dans un Paris début XXe siècle, un Paris Belle Epoque envoûtant mais qui partage sa géographie avec un monde parallèle magique, Ambremer. le mélange des deux se fait à merveille (sans jeu de mot), ça semble naturel et on s'étonne presque que notre Tour Eiffel ne soit pas blanche et magique...
L'auteur sait manier sa plume pour nous faire vivre des moments intenses, entre humour et émotion, retournements de situation et péripéties. le tout avec une originalité qui n'est pas facile à utiliser : l'adresse aux lecteurs. Régulièrement, tout au long des romans, il s'adresse à nous et nous fait parfois un peu tourner en bourrique (je ne dirai pas quand mais je lui en ai presque voulu pendant quelques chapitres). Et je trouve que c'est un exercice périlleux. Mais il s'en sort merveilleusement bien (sans jeu de mot encore une fois), ça donne un style qu'on ne retrouve pas souvent et qu'on associe vraiment à cet auteur. J'avais déjà lu la trilogie des Lames du Cardinal et j'ai retrouvé le même plaisir, la même écriture, on reconnaît quand c'est lui qui signe un roman.
Enfin, on ne s'ennuie pas dans l'ensemble des trois romans et rien que le premier apporte son lot de périls, de meurtres et d'évènements plus ou moins explosifs. Mais toujours avec classe et distinction, le mage Griffont est charismatique, intelligent, drôle et courageux, tandis qu'Isabel de Saint-Gil est une Arsène Lupin féminine, intrépide, majestueuse et piquante. C'est ce que j'aime aussi, ce côté aventure avec des courses poursuites, des explosions, des enquêtes, des complots et de la magie.
La trilogie est composée de : Les enchantements d'Ambremer, L'élixir d'oubli et le royaume immobile. Qui doivent se lire dans l'ordre puisqu'on retrouve vraiment les personnages, leurs évolutions et pas de panique,
Pierre Pevel rappelle toujours un peu d'une manière ou d'une autre les personnages et leur passé afin qu'on se replonge aisément dans les tomes suivants. (Bon, quand on lit les trois à la suite, c'est parfois un peu lourd pour ma part mais si on lit les tomes séparément, c'est une bonne chose.)