Quelques départementales plus au sud, dans un village perdu où l'unique panneau de circulation indique "Toutes directions" tant on est ici nulle part et qu'on ne peut se rendre qu'ailleurs, subsiste un irréductible commerce, un PMU qui sent la désillusion et le tabac froid.
Certaines batailles tracent leur histoire sur la peau, d'autres sous les chairs. Ces blessures, on peut choisir de les appréhender de deux façons radicalement différentes : geindre dans la boue en espérant susciter la compassion d'une âme miséricordieuse, ou en arborer les cicatrices comme des trophées, témoignages de combats menés dont on est ressorti, abîmé certes, mais victorieux.
Pour connaître le droit chemin, faut aussi avoir fréquenté le mauvais, non ?
Ce n'est pas sa première agression et, ironique état de fait, loin d'être sa dernière. La faute à son activité. Mais aussi à son passé. Pourtant, même si elle en est coutumière, Maxine est secouée. On ne prend pas l'habitude de se faire malmener, peloter, molester, abuser... Non, on ne peut pas parler d'habitude, ni de lassitude d'ailleurs, ce serait trop cynique, mais la surprise, elle, a disparu.
Tu sais, faut pas être méprisant avec les gens moins intelligents que toi. Maria, c'est pas un prix Nobel de physique, mais elle est généreuse. Faut que tu te méfies. Tu rencontreras des personnes avec qui tu pourras parler atome toute la nuit mais au petit matin, tu réaliseras qu'il y a pas plus seul que toi au monde. Alors qu'un sourire de Maria, et t'arrêtes de te poser des questions et... des fois... c'est bon de pas se poser de questions...
Ils baisent, sauvages, sous un réverbère. Y a pas d’amour, pas même de sensualité, c’est que la chair qui parle, le besoin de sentir la peau d’un autre, de s’accrocher à quelque chose d’humain. Deux âmes esseulées qui s’emboîtent et se fracassent. Pour se donner l’illusion d’être vivantes.
Certaines blessures ne se voient pas, elles n'en sont pas moins douloureuses.
L'argent a bien une odeur, il suffit d'en propager le fumet pour ouvrir les appétits. Et délier les langues.
« Zack a conscience de la bombe à retardement qu’est son ami. Depuis leur adolescence , il l’empêche de sauter .
À grandes doses d’attentions sincères et de bâches pour dédramatiser , il a réussi à le préserver du suicide » .
Ne pas le brusquer sinon il risque de le faire basculer dans le vide. Étant donné le poids du géant, essayer de le rattraper est peine perdue, Zack se ferait entraîner dans chute, il penche donc pour la psychologie.
Baloo répond sans se retourner.
- Je vérifie que je suis toujours vivant.
- Ben fais un pas en avant, tu verras la différence.